RETOUR VERS LE FUTUR

L'annonce, ex-abrupto, lundi 1er de l'OPE Société Générale sur   Paribas a déclenché une rafale de déclarations et de rumeurs si l'on s'en tient   aux déclarations du Président ce jour-là auprès des représentants syndicaux,   "tout reste à construire". La CGT, dans un communiqué, a pris acte   des déclarations de "bonnes" intentions tout en considérant que l'emploi   devait être considéré comme une condition de réussite du projet. En dehors des   objectifs financiers affichés, 15% du ROE, 15% de progression du dividende pendant   3 ans, propres à satisfaire "les marchés"... l'ampleur de l'opération   suscite de bien légitimes inquiétudes que la direction semble avoir menée d'avance.   Pour une fois, les syndicats ont été rapidement informés et la direction a fait   part de sa volonté de traiter les problèmes "en amont" au travers   de la création d'une structure de concertation avec les syndicats. Une première   date de réunion entre les directions de la Générale et de Paribas et les syndicats   des 2 groupes a été fixée au 19 février. Sachant que l'OPE devra se terminer   le 16 mars, cette structure de concertation pourrait bien avoir un calendrier   très chargé. D'ici là, le Comité Central d'Entreprise sera réuni le 9 février   et le Comité d'Entreprise Européen le 17.

QU'EST-CE QU'ON A FAIT DES TUYAUX   ?

Hâtons-nous lentement, c'est la conclusion de la réunion du 4 qui   devait fixer le calendrier des négociations 99 entre la direction et les syndicats.   C'est le cas en particulier de la négociation sur les 35 heures, sous le coup   du droit d'opposition des 4 fédérations. La renégociation des accords d'entreprise   est également repoussée à la fin d'année du fait de la forte dépendance des   accords par rapport à la convention collective. A part le dispositif ARPE de   départs anticipés qui devrait être renouvelé avant la fin février, la seule   négociation en vue à fin février devrait avoir pour sujet le calendrier TARGET.   Sur ce sujet, une réunion se tiendra à l'AFB le 22 février, mais les fédérations   ont déjà fait savoir qu'elles ne négocieraient TARGET que si les négociations   convention collective avançaient réellement. Tout dépendra donc du prochain   rendez-vous sur la convention  à l'AFB le 18 où le système salarial et la classification   sont à l'ordre du jour.

PRE-TABLEAU 99

Vestige d'un passé que l'AFB voudrait mettre au rancard, le   pré-tableau d'avancement a été communiqué aux organisations syndicales. Cette   communication permet à tous de vérifier son inscription, ou la demande par l'intermédiaire   des délégués ou du syndicat directement. La date limite pour formuler sa demande   est fixée au 16 février.

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DR JEKKIL et MR HYDE

La CGT a reçu un courrier électronique par internet, peu importe   son origine, un courrier d'insultes à l'encontre des chômeurs et assimilés baptisés   "guignols, fainéants et rien à foutre" réclamant "une   augmentation des rentes viagères appelées communément minima sociaux"...   sic ! Suivent des considérations sur les français qui sont des assistés   et qui attendent de l'Etat qu'il se demerde pour sauver des nullards qui   ne savent rien faire de bien. Aux yeux du quidam, qui se classe bien sûr   dans la catégorie des travailleurs, l'augmentation du SMIC et autres conneries   ne peut que pousser les trous du cul à ne pas aller chercher du boulot   ! Vulgaire direz-vous... certes ! mais que dire de ce passage du discours du   président de l'AFB, Michel Freyche, au dîner annuel ? Entre 2 plats distingués   et avant de savourer un cigare forcément cubain, le pensionné du 18 rue Lafayette   appelle de ses voeux un changement de comportements et de mentalités, déplorant   les prélèvements sociaux et fiscaux dans notre "cher vieux pays"...   Pointant du doigt les "toujours plus", qu'il a débusqué parmi   "les allocataires" et même parmi "certains"   dans notre profession.Le vieillard, âge et idées confondues, leur oppose "ceux   qui ont beaucoup et bien travaillé", et qui par conséquent ont réussi...   car, c'est la nature qui le veut, "celui qui gagne de l'argent ne doit   plus être systématiquement l'objet de suspicion ou de réprobation".   Le sociologue Pierre Bourdieu qualifie cette théorie de "théodicée de leurs   privilèges", justification intellectuelle de la fracture sociale : 1 milliard   pour plusieurs millions de chômeurs, 2 milliards et demi de plus values pour   un petit millier de banquiers bénéficiaires de stock-options, ceux-là n'ont   rien à voir avec les trous du cul précités ! Mais, hormis le choix des   mots, le discours du grossier et celui du président des banquiers n'ont-ils   pas le même fumet nauséabond ?

LA VIE EN ROSE

Il aura fallu 3 heures pour que De Massy enterre avec regrets   ses groupes de travail à la commission paritaire du 26... Au bout d'un an, on   est toujours au degré zéro de la négociation sur la convention collective et   l'AFB campe sur ses positions de départ. Prudemment, le SNB a refusé de cautionner   les "relevés de conclusions" établis par l'AFB qui sont à la négociation   ce qu'est à la vérité le résumé qu'en fait la feuille "Demain la Banque"...   une feuille que l'AFB aurait mieux fait de baptiser la vie en rose. Reste donc   à négocier pour de vrai, les fédérations ont prévenu qu'elle en avaient assez   de voir l'AFB tourner autour du pot : 4  réunions paritaires ont été fixées   sur les sujets "sensibles" et une sur Target, l'Euro et l'an 2000   à la demande des banquiers... mais ce sera donnant-donnant ! Première réunion   le 18 février.

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FEUILLETON

Les lettres des non-signataires sont parvenues à l'AFB et au SNB   pour leur signifier l'opposition à l'accord de branche. L'AFB a déjà laissé   filtrer qu'elle allait de son propre chef considérer cette opposition mal fondée   ce qui obligera les 4 fédérations à saisir elles-mêmes le tribunal. L'AFB espère   peut-être jouer la montre en tentant d'obtenir avant l'aboutissement de la procédure   des accords d'entreprise... des fois que certains syndicats d'entreprises soient   plus compréhensifs que leurs fédérations. C'est ce qui s'appelle s'enfoncer   dans sa logique d'accord minoritaire; perdant ainsi un temps qui aurait pu être   mis à profit pour négocier des accords sur une autre logique. A la Générale,   la direction prudente a pris contact avec les syndicats pour fixer le calendrier   de négociation : la réunion doit se tenir le 4 février. Serait-ce un signe de   sagesse ? Notons qu'avant de fixer le calendrier, il faudra savoir ce qui est   à négocier... si c'est seulement l'application de l'accord de branche, ça risque   d'être vite fait !

PRE-RETRAITES

Improprement appelée pré-retraite, le système ARPE de l'UNEDIC   a été reconduit pour 99, les dispositions permettent de partir avant 60 ans   sous certaines conditions d'âge et d'ancienneté. Une réunion est prévue le 11   février avec la direction de la Société Générale pour renouveler l'accord d'entreprise.

GRANDES MANOEUVRES

Successivement, les alertes se sont à nouveau manifestées quant   à l'avenir du secteur bancaire. Faillite d'une société d'investissement en Chine,   remous sur la monnaie brésilienne, dans les 2 cas la Société Générale est fortement   engagée, et rumeurs de rapprochement BNP-Générale après la fusion de 2 grandes   banques espagnoles... on remarquera que tout se déroule en dehors des salariés   qui n'auront plus qu'à subir les conséquences. Après la récente crise des marchés   qui avait fait chuter le titre Société Générale, la Direction Générale a échappé   de peu à un droit d'alerte voté par le CCE. BOUTON avait pour cela planché devant   les élus pour donner les informations nécessaires. La direction avait à cette   occasion juré qu'elle prendrait désormais les devants. Espérons que nous n'apprendrons   pas dans la presse que les comptes sont plombés par la Chine et le Brésil ou   que des contacts se tiennent pour un rapprochement avec la BNP ou le Lyonnais...

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VICTOIRE A LA PYRRHUS

En signant son accord de branche le 4 janvier, l'AFB a peut-être   cru remporter une victoire, mais c'est une victoire à la Pyrrhus. Que pourra-t-elle   en faire, de son accord ? Son application réelle ne doit intervenir que le 1er   janvier 2000, alors que la seconde loi aura été votée et entrera en application.   Espère-t-elle ainsi faire pression sur le gouvernement pour que cette loi s'inspire   de ce genre d'accord ? Le ministre a déjà dit que les accords d'entreprise seraient   primordiaux... mais surtout on voit mal une deuxième loi marquée davantage par   ceux qui l'ont combattu ! Quant aux négociations d'entreprise qui doivent s'ouvrir,   l'accord ne règle rien. Soit les directions négocieront avec la totalité des   syndicats, celles-là devront s'écarter sensiblement de l'accord de branche,   soit elles utiliseront la méthode AFB, et elles obtiendront le même résultat   : un signataire unique. La bataille se poursuit donc. Les fédérations non signataires,   qui représentent tout de même les 3/4 de la profession ont décidé d'exercer   leur droit d'opposition et d'inviter le ministère du travail à refuser l'extension   de l'accord. Elles ont décidé de publier également une expression commune sur   l'accord et elles vont coordonner l'action de leurs syndicats respectifs dans   les négociations d'entreprise. En choisissant coûte que coûte d'obtenir un accord   pour disposer des moyens de contourner la réduction du temps de travail, l'AFB   n'a pas contribué comme elle le prétend au renforcement du dialogue social ;   elle l'a seulement mené à une impasse.

PANEGYRIQUE

Le billet publié par l'AFB au lendemain de la signature comporte   un étonnant couplet à la gloire du SNB promu au rang de partenaire privilégié...   curieuse conception de la démocratie qui nous explique que l'accord est bon   puisque signé par "le deuxième syndicat bancaire"... et taisant l'absence   du 1er, et des autres ! Il faut dire que c'est dans l'air du temps, puisque   les 170 membres du conseil du SNB ont décidé au nom des 200.000 salariés de   la profession. Oubliant que c'est seulement après la grève du 3 décembre que   le patronat a commencé à faire des concessions, ils ont décidé majoritairement   de signer. Comptait-on parmi eux les conseillers SNB du Crédit Lyonnais ? ...   Par un pur hasard, la Direction du Lyonnais annonçait le lendemain de la signature   3000 suppressions d'emplois, contre lesquelles le SNB réclamait un moratoire   !

LA  BOUTONETTE

La négociation salariale 98 a commencé à la Société Générale...   mieux vaut tard que jamais. Comme d'habitude, la direction n'a pas les moyens   de donner plus qu'une primette, 2.200 Frs minimum ou 22% du brut, moins les   charges bien sûr et payable fin janvier. Les décideurs ne sont pas concernés,   ils bénéficient de leur côté de stocks-options, plus rentables et de plus bientôt   moins taxées par la grâce du projet du ministre des finances relatif à l'innovation   et la recherche ! La CGT a demandé des statistiques complètes sur tous ces côtés   que nous ne manquerons pas de porter à votre connaissance. Prochaine réunion   le 12.

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LE FAIT DU PRINCE

Les négociations salariales se suivent et se ressemblent. Comme   l'année dernière, une prime de 22% du brut avec un plancher de 2.400 Frs soldera   les comptes. Le montant sera versé fin janvier en même temps que le complément   de gratification dont l'arbitraire continue lui-aussi. Ceci n'empêche nullement,   PY, le Directeur des Ressources Humaines de revendiquer cette politique salariale   en méprisant le "souci égalitariste" des syndicats. Digne de la monarchie   absolue et de son système de "pensions", cette politique de bonus,   stocks-options, compléments salariaux divers est tout aussi opaque. La direction   a finalement refusé la demande de la CGT de fournir les différents montants.   La transparence est pourtant la moindre des choses lorsque l'on revendique le   droit de donner beaucoup à quelques uns : rappelons que ces sommes représentent   maintenant dans les 20% de la masse salariale conventionnelle ! C'est d'un tout   autre effort de clarification et de "moralisation" de la politique   salariale dont nous avons besoin. Les privilégiés étant par nature beaucoup   moins nombreux que les laissés pour compte, cette politique commence à faire   des mécontents. Le personnel de Marseille Canebière a débrayé le 12 janvier   pour protester contre la baisse du complément de grats annoncée au CE... mais   c'est la nature même du système qui est en cause ! Il est vraiment regrettable   que dans ce domaine, l'absence d'unité syndicale permette à la Direction d'avoir   les mains libres. En définitive, FO et le SNB ont signé comme l'année dernière.

PAVE DANS LA MARE

L'accord signé à EDF sur les 35 heures a déchaîné la droite, le   patronat et les habituels gouroux de la presse économique. On comprend pourtant   la satisfaction des syndicats d'EDF et de ses 140.000 salariés : 20.000 embauches   dont 20% parmi les jeunes non titulaires du bac, une création nette de 3 à 5000   emplois, le maintien du salaire... l'accord valable 3 ans s'appliquera au plus   tard le 1er octobre prochain... si l'argent du contribuable sert vraiment l'emploi,   pourquoi pas? Rien à voir avec les milliards engloutis à fonds perdus d'aides   versées depuis des années sans contrepartie. Il faut d'ailleurs ramener les   choses à leur juste proportion. 500 à 600 millions d'aides, c'est la même aide   que celle attribuée à n'importe quelle entreprise, proportionnellement, c'est   moins que le milliard de réduction de l'impôt sur les stock-options attribuées   à 12000 privilégiés ; c'est le même montant que celui des bonus attribués à   2500 bénéficiaires à la Société Générale... dans la mare aux canards des accords   de branche péniblement arrachés par le MEDEF pour imposer sa loi, on comprend   que l'accord EDF éclabousse tel un pavé !

COMPTES D'ANDERSEN

52 missionnaires du Cabinet Arthur Andersen ont débarqué   à OPM sur demande expresse du Président pour régulariser les suspens au 31 décembre...   on joue actuellement les prolongations à grand frais de mission, le personnel   SG réquisitionné pour la circonstance est surchargé, ce qui provoque de nouveaux   retards et de nouveaux suspens. C'est ce qu'on appelle se mordre la queue. Brillante   illustration des résultats de la réduction des effectifs, cette situation ne   fera pas que des mécomptes : pendant ce temps, le compteur d'Arthur Andersen   tourne...

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