VICTOIRE A LA PYRRHUS

En signant son accord de branche le 4 janvier, l'AFB a peut-être cru remporter une victoire, mais c'est une victoire à la Pyrrhus. Que pourra-t-elle en faire, de son accord ? Son application réelle ne doit intervenir que le 1er janvier 2000, alors que la seconde loi aura été votée et entrera en application. Espère-t-elle ainsi faire pression sur le gouvernement pour que cette loi s'inspire de ce genre d'accord ? Le ministre a déjà dit que les accords d'entreprise seraient primordiaux... mais surtout on voit mal une deuxième loi marquée davantage par ceux qui l'ont combattu ! Quant aux négociations d'entreprise qui doivent s'ouvrir, l'accord ne règle rien. Soit les directions négocieront avec la totalité des syndicats, celles-là devront s'écarter sensiblement de l'accord de branche, soit elles utiliseront la méthode AFB, et elles obtiendront le même résultat : un signataire unique. La bataille se poursuit donc. Les fédérations non signataires, qui représentent tout de même les 3/4 de la profession ont décidé d'exercer leur droit d'opposition et d'inviter le ministère du travail à refuser l'extension de l'accord. Elles ont décidé de publier également une expression commune sur l'accord et elles vont coordonner l'action de leurs syndicats respectifs dans les négociations d'entreprise. En choisissant coûte que coûte d'obtenir un accord pour disposer des moyens de contourner la réduction du temps de travail, l'AFB n'a pas contribué comme elle le prétend au renforcement du dialogue social ; elle l'a seulement mené à une impasse.

PANEGYRIQUE

Le billet publié par l'AFB au lendemain de la signature comporte un étonnant couplet à la gloire du SNB promu au rang de partenaire privilégié... curieuse conception de la démocratie qui nous explique que l'accord est bon puisque signé par "le deuxième syndicat bancaire"... et taisant l'absence du 1er, et des autres ! Il faut dire que c'est dans l'air du temps, puisque les 170 membres du conseil du SNB ont décidé au nom des 200.000 salariés de la profession. Oubliant que c'est seulement après la grève du 3 décembre que le patronat a commencé à faire des concessions, ils ont décidé majoritairement de signer. Comptait-on parmi eux les conseillers SNB du Crédit Lyonnais ? ... Par un pur hasard, la Direction du Lyonnais annonçait le lendemain de la signature 3000 suppressions d'emplois, contre lesquelles le SNB réclamait un moratoire !

LA  BOUTONETTE

La négociation salariale 98 a commencé à la Société Générale... mieux vaut tard que jamais. Comme d'habitude, la direction n'a pas les moyens de donner plus qu'une primette, 2.200 Frs minimum ou 22% du brut, moins les charges bien sûr et payable fin janvier. Les décideurs ne sont pas concernés, ils bénéficient de leur côté de stocks-options, plus rentables et de plus bientôt moins taxées par la grâce du projet du ministre des finances relatif à l'innovation et la recherche ! La CGT a demandé des statistiques complètes sur tous ces côtés que nous ne manquerons pas de porter à votre connaissance. Prochaine réunion le 12.