mardi, 04 juillet 2023 11:28

Vision 2025 : La CGT conteste le programme pour 2024 Spécial

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Vision 2025 : Programme annuel 2024  - 5 Juillet 2023


 Consultation sur le programme annuel 2024 Vision 2025 du dispositif commercial de SGRF (DCR & CAR)  

Nous sommes consultés sur le second volet de déploiement annuel du projet Vision 2025 (cf doc).

Il n’est pas inutile de regarder les choses à la lumière de ce qui s’est déjà passé au titre du programme 2023 qui aura été une entrée en matière à plus petite échelle. Le jalon essentiel des bascules informatiques étant passé, fort heureusement sans incident technique majeur, nous rentrons maintenant dans le dur. Les motifs d’inquiétude pour ne pas dire d’alarme se multiplient notamment pour les équipes ex-CDN qui découvrent avec inquiétude l’univers professionnel qui va dorénavant être le leur.

Ils découvrent une hypertrophie des process, une logique industrielle dont on leur a vanté la puissance de frappe mais qui va affecter la relation client, chacun se trouvant perdu au milieu de rouages, de délais dont on perd la maîtrise. Les incidents clients se multiplient, le découragement, la colère progressent et comment dans ce cas envisager le dynamisme commercial qui ne peut reposer que sur une envie, un projet partagé ?

Les collègues ex-BDDF ne sont pas forcément au mieux non plus. Ceux qui ont participé au compagnonnage ont fourni une énorme énergie qui bien souvent se poursuit de manière informelle, tant leurs collègues sont perdus dans nos labyrinthes organisationnels. Les autres restés dans leurs entités ont fait tourner la boutique avec des effectifs réduits et doivent aussi, bien souvent, absorber de grosses doses de formation.

Les clignotants rouges s’allument : hausse des arrêts, démissions externes qui s’envolent et celles internes dont on ne mesure pas l’ampleur mais encore plus pernicieuses.

Le terrain social est dégradé, comme jamais, et il ne faut pas compter qu’après l’été les salariés se seront ragaillardis pour se lancer tête baissée dans une dynamique commerciale à outrance.

C’est dans ce climat délétère, à la veille des vacances, que la direction présente son programme 2024, avec une fois encore un positionnement de calendrier particulièrement maladroit.

Le périmètre du programme 2024 porte sur 6484,5 postes budgétaires, avec 20% de suppressions nettes (1192 postes) et 61 postes pour 2025, et condense la partie la plus importante du projet.

Le dossier présenté est finalement peu éclairant, restant sur des données chiffrées globales, les éléments détaillés par entité étant reportés aux CSE locaux lors de leurs consultations.

La direction annonce qu’elle souhaite faire démarrer les entretiens de recueil de souhaits dès juillet quand les dossiers locaux seront déposés dans la BDES, considérant qu’elle a respecté son obligation d’information. On sent que la course contre la montre va être lancée, mais cela ne doit pas être au détriment du respect du processus de consultation des instances représentatives du personnel, ni même du nécessaire temps de réflexion des salariés. Certains salariés vont apprendre la suppression de leur poste avant de partir en congé. Pas facile pour leurs élus d’exercer leur rôle de soutien dans ces conditions.

La charge de travail va mécaniquement s’accentuer dans les équipes RH qui vont devoir gérer la campagne des ERS, avec des contraintes de temps limité, et nous souhaitons faire une alerte (parmi d’autres) sur la surcharge de cette filière qui a des conséquences en cascade sur l’ensemble des salariés.

La Direction affirme avoir conscience des difficultés humaines du terrain, mais rappelle immédiatement après que le respect de la feuille de route est indispensable : que faut-il comprendre ? On avance quoi qu’il arrive ? Elle  insiste sur le format progressif du programme qui participera selon elle à atténuer cette surcharge de travail. Le volume de suppressions de postes, en l’absence de tout élément permettant de soutenir une telle hausse de la productivité, nous paraît en totale contradiction avec cette affirmation. Il ne s’agit pas de dire qu’on est conscient des difficultés et poursuivre le plan de marche sans rien y changer ni prendre de mesures énergiques.

Le discours qui consiste à dire qu'il est normal que les salariés ne perçoivent pas le « meilleur des deux mondes », car il va falloir attendre la mise en œuvre du modèle relationnel, est inaudible. Parler de « quintessence du projet », avec son déploiement après une coupe de 20% dans les effectifs, est proprement hallucinant.

Gardez-vous d’envolées lyriques et restez connectés aux réalités : ce que nous vivons, ce ne sont pas seulement les soubresauts et irritants passagers, liés à des agacements techniques, qui seraient guéris par la conduite du changement. Non, c’est bien plus profond et douloureux.

Nous avons la sensation que la direction va aller jusqu’aux limites du supportable avant de prendre la mesure des sujets humains et relationnels, et il sera alors peut être trop tard…

Cette posture ne nous paraît pas acceptable et porte en germe des désastres humains dont on voit déjà les premiers exemples. Les manques d’effectifs sont déjà criants à certains endroits et vont aller croissant au rythme des départs voulus ou non. Les salariés attendent des mesures concrètes et pas des discours lénifiants.

Il est impossible de conclure ce tableau, déjà bien sombre, sans évoquer les ressentiments autour des rémunérations qui s’enveniment sérieusement : disparités par métier entre jeunes embauchés et plus expérimentés n’ayant pas eu la chance d’être recrutés à un moment propice du “marché du travail”, fortes disparités sur des métiers notamment d’experts, entre salariés ex CDN et ex BDDF,  enveloppes d’augmentations individuelles malthusiennes, nouveaux contenus de métiers nécessitant de revaloriser significativement les rémunérations (GRC par exemple)…

La CGT se prononce, sans surprise, défavorablement sur ce projet particulièrement dangereux.


 Consultation sur la mise à jour de la liste des regroupements d’agences Vision 2025 de SGRF  

Dans le prolongement de la consultation précédente, la direction annonce des changements sur le nombre de “regroupements” d’agences, terme pudique pour en réalité fermer des agences ou les intégrer dans des AMS (cf doc Partie 1  - Partie 2).

Ces modifications se matérialisent par l’abandon de 10 regroupements et 24 nouveaux regroupements, soit un solde de 14 regroupements supplémentaires.

La direction justifie ces modifications par des contraintes immobilières, dont seules les consultations locales permettront de vérifier la consistance. Elle annonce que ces modifications sont sans impact sur le budget global. 

Sans qu’on puisse en avoir le détail, le format AMS se développe encore, alors que leur gestion au quotidien s’avère extrêmement complexe, voire acrobatique et épuisante pour les équipes qui doivent jongler entre des points de vente parfois éloignés.

Pour essayer de soulager des attelages ingérables on propose des modes d’ouvertures alternées, périodiques ou saisonnières qui seront à la main des régions et font partie de la "boîte à outils » des organisations possibles, en priorité pour les agences ex-Crédit du Nord avec un effectif budgétaire à zéro ou un , mais aussi pour les agences à 2. Nous craignons que de tels bricolages n’amènent à des fermetures pures et simples. 

La CGT se prononce défavorablement sur ce projet.


Consultation sur le projet de transfert d’activités de l’Agence Directe (DCR Bobigny) vers l’agence internationale (DCR Paris Cœur de Cité) et l’agence La Défense Tours SG (DCR Neuilly) /D. ROUSSEAU 

Créée en 2011, l’agence directe qui était une proposition de relation 100% à distance, avec un conseiller dédié et sur des horaires élargis, a finalement achevé son tour de piste. La direction précise qu’elle n’a jamais trouvé une vitesse de croisière suffisante pour assurer son développement. Cependant faute de mise en avant de cette possibilité relationnelle on la condamnait à une lente extinction.

Il est vrai que maintenir deux équipes et un total de 10 salariés pour 4400 foyers, cela ne rentrait pas trop dans les nouveaux standards d’optimisation du nombre de salariés par client.

Ce projet se traduit par 4 transferts et 6 suppressions de postes. Même si la direction se veut, comme de coutume, rassurante sur la situation des salariés concernés, le reclassement reste malgré tout plus délicat pour ces salariés exclus du programme Vision 2025. 

Nous ne referons pas les débats existentiels, de la poule et de l’oeuf, pour savoir si ce projet est une conséquence de Vision et de ce fait aurait dû rentrer dans les mesures d’accompagnement, mais la multiplication de “petits” projets, portant sur des suppressions de postes en marge de ce projet principal, reste un problème. Ils sont indéniablement corrélés à Vision 2025, qui revendique la refonte des modèles relationnels, et ces projets devraient être traités comme tels.

La CGT termine ce paquet de consultations par un nouveau vote défavorable.
moonterreplate

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Lu 4501 fois Dernière modification le mercredi, 05 juillet 2023 11:12
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