DR JEKKIL et MR HYDE

La CGT a reçu un courrier électronique par internet, peu importe son origine, un courrier d'insultes à l'encontre des chômeurs et assimilés baptisés "guignols, fainéants et rien à foutre" réclamant "une augmentation des rentes viagères appelées communément minima sociaux"... sic ! Suivent des considérations sur les français qui sont des assistés et qui attendent de l'Etat qu'il se demerde pour sauver des nullards qui ne savent rien faire de bien. Aux yeux du quidam, qui se classe bien sûr dans la catégorie des travailleurs, l'augmentation du SMIC et autres conneries ne peut que pousser les trous du cul à ne pas aller chercher du boulot ! Vulgaire direz-vous... certes ! mais que dire de ce passage du discours du président de l'AFB, Michel Freyche, au dîner annuel ? Entre 2 plats distingués et avant de savourer un cigare forcément cubain, le pensionné du 18 rue Lafayette appelle de ses voeux un changement de comportements et de mentalités, déplorant les prélèvements sociaux et fiscaux dans notre "cher vieux pays"... Pointant du doigt les "toujours plus", qu'il a débusqué parmi "les allocataires" et même parmi "certains" dans notre profession.Le vieillard, âge et idées confondues, leur oppose "ceux qui ont beaucoup et bien travaillé", et qui par conséquent ont réussi... car, c'est la nature qui le veut, "celui qui gagne de l'argent ne doit plus être systématiquement l'objet de suspicion ou de réprobation". Le sociologue Pierre Bourdieu qualifie cette théorie de "théodicée de leurs privilèges", justification intellectuelle de la fracture sociale : 1 milliard pour plusieurs millions de chômeurs, 2 milliards et demi de plus values pour un petit millier de banquiers bénéficiaires de stock-options, ceux-là n'ont rien à voir avec les trous du cul précités ! Mais, hormis le choix des mots, le discours du grossier et celui du président des banquiers n'ont-ils pas le même fumet nauséabond ?

LA VIE EN ROSE

Il aura fallu 3 heures pour que De Massy enterre avec regrets ses groupes de travail à la commission paritaire du 26... Au bout d'un an, on est toujours au degré zéro de la négociation sur la convention collective et l'AFB campe sur ses positions de départ. Prudemment, le SNB a refusé de cautionner les "relevés de conclusions" établis par l'AFB qui sont à la négociation ce qu'est à la vérité le résumé qu'en fait la feuille "Demain la Banque"... une feuille que l'AFB aurait mieux fait de baptiser la vie en rose. Reste donc à négocier pour de vrai, les fédérations ont prévenu qu'elle en avaient assez de voir l'AFB tourner autour du pot : 4  réunions paritaires ont été fixées sur les sujets "sensibles" et une sur Target, l'Euro et l'an 2000 à la demande des banquiers... mais ce sera donnant-donnant ! Première réunion le 18 février.