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ANNIVERSAIRE
60 ans plus tard, l’anniversaire de la libération de Paris est l’occasion de cérémonies qui rassembleront les rescapés de l’époque… et dans lesquelles on ne trouvera pas de représentant des directions des banques. Sur cette période, la presse d’entreprise passe rapidement. Dans sa livraison de Juillet 2004, Sogechos baptise cela « des temps difficiles »… Il faut dire que l’héritage n’est pas reluisant. Henri Ardant était PDG, une fonction créée par l’état vichyssois et président du comité des banques. Destitué à la libération, il séjourna une petite année à Fresnes. Comme l’écrit élégamment par ailleurs le rédacteur de l’histoire du Crédit Mutuel où Henri Ardant se recasa, « il connut une certaine disgrâce après la guerre » ! L’homme avait pourtant toujours gardé une issue de secours, prenant soin de recevoir dans son bureau les responsables de la fédération CGT des employés : Albert Gazier qui part à Londres en Septembre 43, René Boulanger arrêté et torturé à mort par la Gestapo en avril 44, et Alfred Lemaire qui fut déporté et ne revint pas. Alors que du côté du Crédit Lyonnais, les chercheurs s’accordent à noter que le travail de mémoire a commencé avec la publication d’une première étude sur le sujet… la Société Générale jette toujours un voile pudique. Il faut se reporter au travail de Claire Andrieu paru en 1990 sous le titre « la banque sous l’occupation » pour en savoir un peu plus sur ce maréchaliste de la première heure, nationaliste et catholique façon Opus Dei, ouvertement antisémite. Les témoins de la défense d’Henri Ardant à la libération furent Maurice Lorain, son directeur général sous l’occupation et Gaston Teissier, secrétaire général de la CFTC en 1926 puis directeur général à la Société Générale en 1935 ! A chacun son histoire, le secrétaire général du syndicat CGT illégal de la Société Générale, Jean Cancé, était membre du comité parisien de libération et il était sur les barricades le 19 août 44 rue David d’Angers. Gaby Chanteloup, secrétaire du syndicat à la libération nous racontait au 50
ème anniversaire : « j’ai fait partie de la commission d’épuration, mais tout ça n’a pas servi à grand-chose, s’il avait fallu épurer les directions des banques, il ne serait plus resté grand monde ! »… Et Maurice Lorain accèdera à la présidence de la Société Générale en 1958…
SUMMUM JUS, SUMMA INJURIA
… C’est probablement ainsi qu’il faut interpréter la décision du tribunal correctionnel de Boulogne sur Mer : au regard de la loi Sarkozy les militants associatifs qui ont hébergé des clandestins sont coupables, mais au regard des juges la loi est injuste et les coupables doivent être exemptés de la peine qu’ils encourraient. La décision intervient la même semaine où l’on assista à la –résistible- ascension de l’auteur de la loi ci-dessus évoquée : illustration de l’ambiguïté du discours et du hiatus avec la réalité sociale. Il en va de l’humanitaire comme du social, le cynisme libéral a bien du mal à s’imposer dans les idées et dans les faits. La rentrée qui s’approche sera ainsi, dans la société et dans l’entreprise. Comme un symbole, la première réunion de négociation, le 8 septembre, porte sur « la journée de solidarité »… vous savez, ce jour où nous sommes censés travailler pendant 7 heures pour protéger nos anciens de la canicule...
A VOT'BON COEUR
Livrée individuellement avec Sogéchos, la luxueuse lettre d’information de « Talents et Partage » est couchée sur 6 pages de papier glacé…rien qu’en terme de coût, on n’est pas dans le domaine de l’humanitaire du pauvre ! Soutenue par le Président qui lui a offert bureau et secrétaire dans l’agora des tours de la Défense, Talents et Partage renoue d’une certaine manière avec la bonne vieille tradition des œuvres de charité du capitalisme de la fin du 19
ème siècle… toujours vivace outre-atlantique. La mauvaise conscience s’achète ainsi une conduite en prévision du jugement divin, ce qui permet à notre Président de concilier des propos ultras sur l’assurance maladie et le support de l’organisation d’un rencontre avec Handisport à l’auditorium Valmy. Bref, cette lettre d’information, nous appelle « tous ensemble pour agir »… on croirait le titre d’un tract de la CGT ! L’édito est signé par Michel Laviale, dont les qualités de cœur ne nous avaient pas frappé au conseil de discipline qu’il préside de longue date avec la plus grand insensibilité aux détresses sociales, et le voilà qui nous plagie pour solliciter les bonnes volontés : mais quelle peut bien être l’utilité d’une nième association de charité à part servir de faire valoir ?
LE MAGOT
Nombre d’entre-nous s’inquiètent de la mise en application de la loi Sarkozy pour demander le déblocage de leurs 10000 euros pour soutenir la consommation. Début Juillet, la direction de la SG attendait la parution du décret…qui est paru le 9 août. Mais depuis la DRH est en vacances, il faudra donc patienter jusqu’en septembre pour qu’un avenant à l’accord d’entreprise puisse être signé… un moindre mal au vu du cours actuel de l’action.
ODEUR DE SOUFRE
Gros succès dans les conversations pour « le cocktail dînatoire » qu’organisent les patrons de SGCIB au musée d’Orsay fin novembre. « La soirée prestigieuse » (sic) est à 100 euros y compris pour conjoints ou clients invités précise l’annonce. Intitulée « De Courbet à Cézanne ; les œuvres sulfureuses au XIXème siècle », on se prend à frémir du risque puis par les initiateurs : et si, parmi ces croisés du dollar, certains étaient contaminés par l’odeur de soufre ? Rappelons en effet que Gustave Courbet était un pote de Proudhon, père fondateur du socialisme et que les impressionnistes étaient héritiers de la commune de Paris avec le rejet commun de l’académisme de la peinture officielle et bourgeoise. A moins que le soufre ne se situe plus près du gazon et qu’il s’agisse du tableau de Courbet « l’origine du monde » exposé au musée d’Orsay… mais là encore, le titre choisi par Courbet a un relent de féminisme à la Louise Michel. Fort heureusement, le pire a été écarté, « La liberté guidant le peuple » est au Louvre !
PAR ICI LA SORTIE...SUITE
La commission paritaire du 16 juillet faisait suite à celle du 30 Juin sur ce sujet (cf les Infos du 2 juillet). Pour rappel, avec la Loi Fillon l’âge pour une mise à la retraite d’office d’un salarié à l’initiative de l’employeur passe de 60 ans à 65 ans mais des dérogations sont possibles. L’article 16de la Loi permet donc aux employeurs de déroger dans le cadre d’un accord de branche fixant des contreparties en terme d’emploi, de formation professionnelle. L’AFB nous présente à nouveau un projet d’accord permettant la mise à la retraite d’un salarié qui a atteint l’âge de 60 ans et qui dispose du nombre d’annuités pour bénéficier d’une pension à taux plein au sens de la sécurité sociale. Les conditions de cette mise à la retraite demeurent inacceptables. Lorsque l’employeur l’envisagerait, il proposerait au salarié un entretien 7 mois (au lieu de 6 mois dans le texte précédent) avant la date prévue de mise à la retraite. Au cours de cet entretien, le salarié pourrait faire valoir sa situation personnelle. L’employeur prendrait alors sa décision et la notifierait 5 mois (au lieu de 3 mois dans le texte précédent) avant la date envisagée. Dans les 10 jours, le salarié pourrait exercer un recours permettant un second entretien en présence d’un Représentant du Personnel. La décision finale étant de toute façon à la main de la direction. Les contreparties emploi demeurent totalement illusoires: L’employeur ne serait pas tenu de maintenir ou d’augmenter les effectifs mais seulement de remplir l’une de ces conditions:
• soit conclure 2 contrats dont au moins un CDI pour 3 mises à la retraite pour la période courant jusqu’au 31.12.07, puis dans la période suivante conclure 2 contrats dont au moins 1 CDI pour 4 mises à la retraite.
• soit conclure 1 CDI pour 2 mises à la retraite pour la période courant jusqu’au 31.12.07 puis pour la période suivante 1 CDI pour 3 mises à la retraite. Il faut ajouter à cela que les entreprises ayant mis en place un plan de sauvegarde de l ‘emploi seraient exonérées de ces contreparties.
Cette précision contenue dans le projet d’accord présente bien évidemment un grand intérêt pour certains établissements et non des moindres ayant reconduit leur plan social. Comme chacun peut le constater, l’AFB tente de s’assurer un accord de branche «sur mesure» pour :
• ne pas conserver et ne pas avoir à payer des salariés qu’elle jugerait indésirables,
• ne pas devoir s’acquitter d’une prime de licenciement pour les forcer à partir.
Cette dérogation ne serait pas neutre pour les employeurs. La CGT a de nouveau vivement critiqué les illusoires contreparties emploi de ce projet de dispositif. Nous avons de plus rappelé notre demande que soit compensée financièrement la perte occasionnée par l’impossibilité de bénéficier de la surcôte telle que prévue par la Loi Fillon. Certains salariés se trouvant même dans une situation où une prolongation d’activité aurait une influence sur le versement de prime. L’AFB campe sur ses positions en terme de contreparties emplois et de recours possible pour les salariés. Les délégations fédérales CGT et CFDT ont clairement exprimé leur opposition à ce projet de texte. Le SNB a émis de fortes critiques. FO et CFTC sont toujours dans de bonnes dispositions vis à vis de l’AFB. L’exonération fiscale de l’indemnité de départ en retraite mise en avant par l’AFB ne peut constituer un argument emportant l’adhésion à un tel texte qui ne présente que des avantages pour les Directions d’entreprises. (Eviction du salarié sans indemnité de licenciement, exonération de contributions sociales sur les indemnités de fin de carrière, aucune contreparties réelles sur l’emploi et pas plus en matière de formation). Le texte est mis à disposition pour signature jusqu’au 17 septembre 2004 au soir.
MUTUELLE
Au chapitre des dossiers lourds de la rentrée, les organisations syndicales et la direction auront à gérer l’avenir du régime complémentaire santé à la SG – la mutuelle – à l’aune des normes IAS qui doivent se mettre en place et des conséquences de la réforme de la sécurité sociale actuellement en débat au parlement. Préparée depuis le 26 avril, par 3 réunions d’information, la négociation qui débutera à la SG le 26 octobre devra aller bien au-delà du « constat partagé » de ces réunions techniques qui ont eu lieu les 26 avril, 17 mai et 28 juin. D’entrée de jeu, la CGT avait demandé de fixer les objectifs de ces discussions techniques et les principes à mettre en œuvre, pour ne pas se retrouver enfermés dans la « seule réforme possible, indispensable et inéluctable » issue du constat « ya pu d’sous » ! Car, s’il est évident que le système actuel ne peut continuer à vivre, les hausses de cotisations compensant les déremboursements du système obligatoire et des dépenses de santé croissantes, il faudra bien y définir les principes à mettre en œuvre et qu’on en décline le financement … Toutes ces dernières années, un transfert de charges s’est opéré au travers de la baisse de la prise en charge de la maladie par la sécurité sociale qui a provoqué une importante augmentation des cotisations à la mutuelle tandis que la contribution versée par la direction stagnait au même niveau qui représente aujourd’hui à peine ¼ des ressources contre ¾ pour les cotisations. Il est clair que cette situation ne pourra pas durer, y compris sur le niveau de la contribution patronale. C’est donc une réforme en profondeur qui devra comprendre la mise en place d’un nouveau système de cotisation et la garantie des principes fondant la mutualité qu’il va falloir mettre en place. Bien mise à mal au fil des années, la solidarité doit être le fil conducteur de cette réforme. Chacun, y compris l’entreprise doit contribuer selon ses moyens pour que chacun bénéficie d’un droit aux soins identique. D’ici là, plusieurs scénarii seront étudiés par les actuaires mandatés lors de la dernière réunion. Actuellement, l’adhésion facultative, le barème des cotisations unique (quel que soit le salaire) et la participation de la direction imposerait dans les projections élaborées par la direction, à multiplier les cotisations mensuelles par 2 en 2015, voire par 4 en 2027… Avant d’en arriver là, l’enjeu de la négociation sera donc de mesurer l’impact d’une mutuelle rendue obligatoire à l’ensemble du personnel, et dont les cotisations seraient indexées sur les salaires ou les retraites. La vraie solidarité, c’est bien de cotiser selon ses revenus et de bénéficier de droits identiques pour tous.
CHALLENGE ESTIVALE
…Pendant l’été, les travaux continuent ! Ainsi, réunis en séance plénière du CCE le 10 juillet, les élus ont pu revenir sur un certain nombres de sujets de
préoccupations. Au top du box office, la mise en place de 4D. Tandis que la direction consultait les élus sur la mise en place d’une dizaine de restructurations
prévues en 2004/2005, la CGT a pu cerner que les vraies difficultés de mises en place du projet 4D
allaient commencer ! Alors que dans les DEC, la
gestion du personnel à flux tendu, la pression
constante des objectifs font que les clients ne sont pas toujours reçus dans les meilleures conditions ! Sans compter la floraison des challenges en tout genre…au titre desquels la Palme hebdo revient au groupe de Charleville pour avoir choisi du 5 juillet au 28 août d’organiser le «challenge de l’été» afin d’inonder le département de PEL et Messalia. Dans les PSC, nous ne somme pas en reste…les directions ont trouvé le moyen de mettre en place des challenges dit « de qualité » pour augmenter la compétition et mettre ainsi la pression sur le personnel. Là encore, la situation devient chaude si l’on y ajoute les aventures de Proudfoot (cf. les Infos de la semaine dernière) et
l’arrivée des bases arrières des différents groupes, qui posent de réels problèmes d’adaptation. Tout concoure à démontrer que les promesses excessives de gains de productivité faites par le réseau sont de moins en moins réalistes et tenables. Alors que l’accord arraché après de longues et âpres négociations dans le cadre de cette restructuration a permis jusqu’alors d’empêcher de
véritables catastrophes individuelles, il ne faudrait pas que la direction du réseau dérape une nouvelle fois en faisant payer l’addition au personnel.
OBJECTIF LUNE
Autre exercice, celui-ci rituel en cette période estivale, est la présentation aux élus du CCE de la note d’orientation 2005. Récurrent lui aussi depuis quelques
années, l’objectif du ROE (retour sur investissement ) de 19%, en dehors de servir d’affichage en externe, se traduit en interne par les coupes sombres. En effet, pour obtenir un tel retour sur investissement,
économiquement et socialement inacceptable, il faut
actionner 2 leviers : l’un économique qui conduit à percevoir sur la clientèle des frais de commissions et autres intérêts très élevés ; l’autre social qui consiste à réduire parallèlement les frais généraux en tout genre (emplois, masse salariale, etc.)…. Le tout alimentant au final les fractures de la société si chères au
président – de la République.
PLATEFORME TELEPHONIQUE
Le 1er juillet a eut lieu la remise de la plateforme
revendicative au directeur du crcm de Lille par notre déléguée syndicale. Les modifications attendues en matière de conditions et d’organisations de travail sont nombreuses dans ce type de structure…et les attentes des télé conseillers devront être prises en compte tant au niveau local (pour ce qui est de l’aménagement des locaux ou encore du respect de la vie privée et des personnes) qu’au niveau national, où une
négociation sera certainement nécessaire pour fixer le cadre de l’évolution des métiers concernés,
uniformiser les méthodes de travail qui soient
vivables et tolérables, etc. Le directeur du centre s’est voulu ouvert à la discussion, mais il y a fort à parier qu’après relecture de la-dite plateforme, il ne pourra se contenter de gérer en local… puisque déjà concernant les casques sans fil et l’aménagement des salles de repos, il a dit que «cela sera difficile » ! …Alors pour le reste, ça promet. Mais le coup est parti et ne s’arrêtera pas là. A suivre…
PROUTFOOT
Nous avions parlé de ce cabinet chargé par la direction du réseau d’optimiser le rendement des salariés dans les PSC qui porte le nom de Proudfoot… et dont la spécialité est le chronométrage des tâches comme au bon vieux temps du Taylorisme. La séance du CCE du 9 juillet a été l’occasion de remettre la direction du réseau sur le grill. Son représentant, Claude Burlot, flanqué de Launay, joli tandem d’exécuteurs des basses-œuvres d’Alix, ont ramé devant les élus pendant une bonne heure. Cramoisi, Burlot a bafouillé des explications vaseuses tout en refusant de donner au CCE le coût de l’intervention du cabinet et la mission exacte qui lui était confiée… tout en commençant à opérer un repli prudent sous l’œil narquois du DRH. Il apparaît en effet que le patron de PAEN a promis peut-être un peu trop vite un retour sur investissement de 4D à la présidence. Pour prendre quelques exemples, après le débrayage de Cergy, ça coince aussi au PSC de Lille, dans les services recouvrement et contentieux, le tout compliqué par la mise en place du nouveau logiciel
P@trick. Les PPI sont engorgés, le délai de traitement atteint plus du double de celui garanti au client, plus de 5 jours, au point qu’une cellule de crise est constituée. Au PSC de St Quentin, la situation est similaire ainsi que dans les services banque et étranger. Pendant ce temps, difficile de supporter que des types de Proudfoot suivent à la trace avec un chrono ceux qui vont faire des photocopies pour mesurer le temps qu’ils y passent. L’envoyé d’Alix a bredouillé devant les élus : ils ne sont pas chargés de chronométrer, le personnel est associé… pourquoi le font-ils alors ? et puis, il ne faut pas confondre informer le patron du PSC et associer le personnel ! La CGT lui a redit que la démarche pseudo scientifique de ce cabinet qui considère que nous ne travaillons que 60% de notre temps au lieu de 85% est parfaitement inacceptable. Finalement, la gêne de la direction du réseau était visible: non, ce n’est pas du chronométrage, oui le personnel des PSC travaille bien, oui, nous aurions pu demander à nos services internes de faire le travail s’ils avaient été suffisamment dimensionnés… la mission serait donc de déterminer « comment travailler autrement » (SIC) et Burlot de garantir qu’en cas de changement dans l’organisation du travail, le CCE serait consulté… repli prudent sur les propos de son acolyte Launay en commission économique, mais insuffisant pour que nous relâchions la pression : l’affaire n‘est pas close, rendez-vous sur le terrain.
NOIX D’HONNEUR
… au RCP de Paris Victor Hugo, Jean Lizier Pujol, qui franchit le trait dans un mail aux conseillers de clientèle coupables de ne pas placer suffisamment de PERP. L’homme avertit : « vos considérations personnelles ne pèsent pas lourd sur le sujet » autrement dit « vous êtes rémunérés pour vendre » même « des savonnettes » (SIC). Emporté par l’élan, il menace : « dernier avertissement, je m’expliquerai ensuite directement avec ceux qui penseraient qu’à l’entrée de l’été, Victor Hugo signifie Club Med » !!! Le RCP oublie que le Club Med use d’une monnaie de singe et doit prendre Victor Hugo pour le scénariste du « Bossu de Notre Dame », alors qu’il est l’auteur des « châtiments »…
PAR ICI LA SORTIE !
Alors que cette question avait été mise sous le boisseau pendant un temps, il semble que certaines banques aient pris conscience de tout l’intérêt qu’elles avaient aux dispositions offertes par l’article 16 de la loi Fillon d’août 2003 sur les retraites. Rappelons que cet article permet, sous réserve de la signature d’un accord de branche, de mettre à la retraite un salarié qui a atteint l’âge de 60 ans, et qui dispose du nombre d’annuités requises pour bénéficier d’une pension à taux plein, sur décision de l’employeur. Ce réveil de l’intérêt patronal a conduit à l’examen en commission paritaire, d’un projet disponible sur notre site intranet. Olivier De Massy, président de la commission a présenté son projet comme prenant en compte les préoccupations exprimées par les syndicats, en soulignant que toutes les grandes branches professionnelles disposaient déjà d’un accord de ce type. On notera que même avec les yeux de Chimène, la proposition de l’AFB est tellement mauvaise qu’elle fait apparaître ses tares de façon caricaturales : en terme de mise à la retraite, l’employeur décidera seul et en terme d’emploi, les contreparties sont virtuelles. La CGT a critiqué le fond du projet : la logique de la loi Fillon, c’est l’allongement de l’âge de départ, mais chacun sait que les toutes prochaines générations auront le nombre d’annuités requises à 60 ans… si il leur venait l’idée de rester pour bénéficier de la surcote, ou bien travailler quelques mois de plus pour percevoir une prime quelconque, cela représenterait un coût élevé pour les comptes des entreprises, tandis que les générations suivantes n’auront pas le nombre d’annuités à 60 ans et devront travailler au-delà, sans surcote bien sûr puisqu’il s’agira seulement de s’assurer d’avoir le taux plein. Au final, cette opération aboutit à ce que le patronat, avec ces accords de branche s’assure : de ne pas avoir à payer des salaires pour des gens dont il ne veut plus, de ne pas être obligé de leur payer une prime de licenciement pour les obliger à partir, et de reporter sur les caisses vieillesses le coût des départs. Quant à la surcote mise en avant par le gouvernement pour vanter sa réforme censée donner plus à ceux qui travaillent plus, personne ne la touchera jamais dans ces conditions !Nous avons aussi critiqué les contreparties illusoires en matière d’emploi. Enfin nous avons rappelé que la CGT avait demandé à ce que soit compensée la perte occasionnée par l’impossibilité de bénéficier de la surcote ou bien de prolonger leur activité pour obtenir le versement d’une prime de médaille du travail par exemple. On était rendu à la fin de la réunion lorsque De Massy a proposé de fixer une prochaine date pour remettre un nouveau texte et tenir une dernière réunion… début juillet !!! En l’état des discussions CGT, SNB et CFDT ont souligné qu’ils n’excluaient pas d’user de leur droit d’opposition et qu’il ne fallait donc pas que les conditions de fin de la négociation leur interdisent d’en faire usage. Pour finir, De Massy a pris l’engagement que le texte final serait ouvert à la signature jusqu’à mi-septembre. La tentative de conclure à la hâte un accord avec les fédérations les mieux disposées dès juillet a échoué, de sorte que le droit d’opposition s’il était exercé par les 3 autres fédérations serait forcément recevable et rendrait l’accord caduc. Cela pèsera sur le contenu du projet qui sera soumis à la discussion le 13 juillet.
PSYCHODRAME
Emotion dans les chaumières à propos de l’actionnariat, de la décote et de l’abondement qui seraient menacés par des propos présidentiels… Nos lecteurs sont régulièrement informés des dérapages verbaux de notre provocateur Président, mais nous en précisons toujours le contexte. Pour l’instant, l’accord en vigueur sera renégocié à la fin du 1
er semestre 2005, et la principale question est celle posée par la baisse de l’intéressement en 2004, et donc savoir si la formule de calcul doit être plus volatile ou pas, pour mieux suivre à la hausse ou à la baisse, les résultats comme l’a préconisé Daniel Bouton devant le CCE!
MOTIVES
Le 22 juin a eu lieu la «première réunion de négociation portant sur les conséquences de la loi Fillon à la fois sur l’allongement de la vie professionnelle et sur la préparation à la retraite»...
ouf ! Le directeur des relations sociales, Philippe Perain avait invité le directeur de l’IP Valmy pour nous faire un exposé sur le PERCO (Plan d’Épargne Retraite Collectif), autrement dit la version du PERP prévue dans la loi Fillon sous forme d’accord collectif. Il a indiqué en début de séance que le PERCO pourrait se substituer au régime de retraite supplémentaire IP Valmy; en attendant, le régime IP Valmy sera prorogé jusqu’en décembre pour laisser le temps d’une négociation. Cette démarche de substitution a été vivement critiquée par la CGT : la nature du régime IP Valmy est très différente de celle du PERCO. IP Valmy est un régime obligatoire, alimenté par des cotisations salarié - employeur, les droits sont calculés en proportion du salaire de base, le régime est géré et les droits sont fixés paritairement. Le PERCO est constitué par des versements volontaires du salarié, abondés par l’employeur, le régime est géré par des organismes extérieurs (Banques, Cies Assurances etc....). Il est évident que, selon le vieux principe des vases communicants, ce qui est actuellement versé par l’employeur et qui est réparti sur tous les salariés, serait consacré à abonder des versements volontaires d’autant plus importants et abondés que les volontaires auraient de hauts revenus. En gros le PERCO a la même caractéristique que le PERP, il favoriserait dans l’entreprise les cadres dirigeants et supérieurs !
La seconde partie de la réunion portait sur «la gestion des seniors», que Philippe Perain a située entre 45 et 65 ans. La CGT a rejeté la responsabilité de la situation sur les employeurs, nous n’avons pas demandé à travailler plus longtemps, et ce sont les employeurs qui ont découragé et démotivé les seniors au point qu’ils n’ont plus qu’une idée en tête : partir !
Philippe Perain, en précisant que l’âge ne doit pas être un élément discriminant, a embrayé en listant une série d’emplâtres : tutorat des d’jeun’s, formation/motivation, transformer en temps certains éléments de rémunération. Le débat s’est envenimé un peu, sur la question de la motivation jusqu’à ce que Philippe Perain réponde : si le salarié n’est pas candidat à se remotiver, il peut partir ! S’agit-il de la solution envisagée par le MEDEF et le patronat bancaire pour gérer le problème des seniors : le plan de carrière pour les motivés et la porte pour les
autres ?
MÉDAILLÉS D’OR
Le réseau propose aux clients depuis quelques jours d’acheter des billets de tombola destinés à financer une partie des frais de déplacement des athlètes handicapés aux prochains jeux paralympiques d’Athènes. Cette belle et généreuse initiative, destinée à renforcer auprès de notre clientèle, « notre image de banque partenaire du sport handicapé » a été prolongée par nos collègues de Nice qui ont décerné la médaille d’or de l’hypocrisie à sa direction ; celle là même qui avait préféré, quelques jours plus tôt, annuler purement est simplement les travaux de rénovation d’un guichet, pour ne pas avoir à installer un accès handicapés réclamé par les élus. L’histoire se répète à l’identique à Rennes, concernant l’accès à la nouvelle DEC. Que dire de l’intention de la direction de licencier une infirmière jugée inapte suite à un accident de travail pour laquel les délégués du personnel de Valmy seront consultés cette semaine. Entre la vitrine rutilante présentée au public et des actes méprisables justifiés par quelques éconocrocs, il y a un fossé.
ARRANGEMENTS ENTRE TOUBIBS
Le bon docteur Douste a donc présenté son plan pour « sauver » la sécu : toubibs, pharmaciens et industrie pharmaceutique seront rassurés, il ne sera pas touché au gâteau. Le déficit, passé on ne sait trop comment de 10 à 14 milliards, serait donc réduit par un prélèvement sur les assurés et par des mesures pour réduire l’inflation des dépenses. Afin d’ailleurs de s’assurer de la maîtrise de ces dépenses, l’ex-directeur de cabinet du docteur Mattei a remplacé le directeur de cabinet du docteur Douste à l’ACOSS, la banque de la sécu. Coupables plus que soupçonnés d’être fraudeurs, le docteur Douste va imposer les contrôles d’identité aux assurés sociaux dans les établissements de soins, et la photographie sur la carte vitale… générant ainsi un nouveau coût supplémentaire pour le sécu ! Selon l’inspection générale des affaires sociales, la fraude ne dépasse pas un cent millième des dépenses, un taux bien inférieur à la fraude à la carte bleue ! Une question que les banques connaissent bien, elles qui savent comparer le coût des fraudes et celui des contrôles. Il faudra aussi mettre la main à la poche, beaucoup : hausse des cotisations, hausse de la CSG, instauration du forfait de 1 euro en attendant plus. Le forfait hospitalier instauré en 1982 était de 3 euros, il sera à 14 euros en 2004 et 17 euros en 2007… et bien entendu, hausse prévisible des cotisations des mutuelles : rien par contre sur les dépassements d’honoraires de plus en plus répandus, y compris au-delà des 20 euros, que le docteur Mattei accorda à ses compères en nous garantissant que cela n’entraînerait aucune hausse. Déjà, en juillet 2003, il était question de l’engagement de toute une profession à favoriser les génériques, réduire les prescriptions…Bis repetita, la médecine à deux vitesses se met en place à l’image de celle des quartiers riches de la capitale. Les salariés de la SG pourront-ils accéder à la médecine qu’ils connaissent aujourd’hui dans leur grande majorité ? Probablement pas, la plupart d’entre-nous basculera dans le régime sec : il faudra désigner à sa caisse maladie le nom de son médecin référent (version Juppé) ou traitant (version Douste), et passer par lui avant d’aller voir un spécialiste, gynéco, ophtalmo ou dermato… muni de son dossier médical partagé. Point d’arrêt de travail trop fréquent ou trop long; le docteur Douste ne veut plus de tire-au-flanc : tous ces quinquas déboussolés et stressés, ces éternels déprimés, ceux qui font traîner en longueur leurs hernies discales et celles qui profitent de leur cancer du sein, allez hop au boulot ! Exagération cégétiste ? La CNAM constate la croissance rapide des arrêts longue durée des plus de 50 ans mais les indemnités journalières ne représentent que 7% des dépenses et seulement 6% des arrêts seraient injustifiés. Il ne s’agit pas pour autant de rendre malades les beaux quartiers, non plus que d’épuiser les ressources des confrères ou celles de l’industrie pharmaceutique, dont les énormes profits « font notre prospérité, donc nos emplois », c’est bien connu. Si donc vous en avez les moyens, sous réserve de payer les dépassements d’honoraires, vous pourrez continuer de choisir votre médecin, d’aller voir directement un spécialiste, de vous adresser à l’hôpital ou la clinique de votre choix. Si ce n’est pas, officiellement, de la médecine à deux vitesses, cela y ressemble fort.