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HISTOIRE D’ACHOUI
La commission de suivi de l’accord « égalité professionnelle » s’est réunie le 1er juin. Bien sûr, la direction est plutôt contente, on se serait étonné du contraire. Le bilan présenté permet cependant de relever des chiffres qui en disent long : en 18 mois, la Générale a reçu 271 000 C.V. qui ont abouti à 4 020 embauches, de quoi réfléchir sur la question de l’emploi et sur la valeur des « solutions » prônées par les hérauts de l’assouplissement du marché du travail.. Concernant la mesure phare de l’accord en faveur des femmes de plus de 45 ans, sur 6 480 concernées, 2 331 ont été augmentées, et 1 013 promues. Reste que le problème n’est pas réglé « pour solde de tout compte ». Ce que la direction a admis après une charge de l’unique non-signataire de l’accord… qui voulut s’appuyer sur le « différentiel salarial » de 17% en défaveur des femmes chez les cadres des catégories « H ou I » (à ne pas confondre avec les Achoui de l’Atlas). Soulignant qu’il ne fallait pas additionner les 2 niveaux, le statisticien expert de la DRH, Jean Pierre Michel, a indiqué que ce différentiel avait pour origine une grande proportion de cadres masculins à forte ancienneté tandis que les femmes étaient plus jeunes, diplômées, et de recrutement plus récent… phénomène inversé dans les niveaux techniciens D, E, F, et G, où l’on trouve majoritairement des femmes, et parmi elles, dans les travaux administratifs, les laissées pour compte. Constat de l’expert partagé avec la CGT, ce qui n’est pas si courant, et qui ne résulte d’aucune connivence, ce dont il s’est défendu.
C.E. A LA PREVERT
18 heures de réunions ubuesques n’auront pas suffi pour épuiser les 21 points à l’ordre du jour (aussi divers que variés) de la réunion mensuelle du CE des Centraux… 3 restructurations, celles du département Recrutement, d’une partie de la Banque Privée, et du Service d’Assistance aux utilisateurs de DIST/A2D, le recours à l’intérim pour palier aux problèmes de mise en place de la sous-traitance des responsables d’immeubles et leurs adjoints, le recrutement d’un médecin du travail et un projet de licenciement pour insuffisance professionnelle, le recours au travail du dimanche à la COM pendant la coupe du monde de rugby… Le président du CE aura finalement décidé de jeter l’éponge avant de clore sur les horaires variables des SAU de DIST, d’examiner la situation sur les travailleurs handicapés, du service social, de l’emploi, des déménagements, etc... Sans oublier l’examen des comptes du CE pour lesquels la secrétaire SNB-CGC a dû nous donner quelques explications sur le magot empilé en 3 ans qui atteint maintenant presque 1 million d’euros soit près de la moitié de la subvention annuelle des activités sociales destinées aux salariés… Finalement, les principaux intéressés devront patienter ou alors se rapprocher des élus pour avoir des infos. En effet, le compte rendu des débats de cette réunion ne sera rendu public que dans quelques mois… puisque la proposition de la CGT de valider rapidement les procès-verbaux de séance en comité restreint a été écartée…Un président parlait récemment de «l’invraisemblable parlement» … mais c’était Daniel BOUTON pour qualifier les réunions du CCE qu’il préside.
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OÙ SONT PASSÉES …
… mes pantoufles ??? Toujours prête à faire plaisir, la Société Générale a recruté à « un poste important de direction de la banque d’investissement » Philippe Heim, ex-directeur de cabinet de l’ex-ministre Jean François Coppé. L’ancien ministre du gouvernement Villepin n’ayant pas été reconduit, son directeur se retrouvait au chômage. Ces messieurs n’usant pas des services de l’ANPE, quoi qu’ils ne rechignent pas à s’inscrire pour percevoir quelques mois d’indemnités aux ASSEDIC, le sans-emploi n’a connu cet état que le temps de quelques coups de fil. Les pantoufles de l’ancien énarque ont été installées à SGCIB, illustration sans doute de la nouvelle gouvernance des entreprises et de la rupture avec les vieilles pratiques de l’oligarchie. Si l’on en croit l’expérience avec un cas antérieur, il pourrait même devenir le prochain Président (de la Société Générale) !
L’A.G. DES ÂGÉS
Dominique Padois et Roger Valade ont participé à l’assemblée générale des actionnaires, pour la CGT, disposant d’environ 100 000 voix. Sur environ 5 millions, ça compte pas beaucoup, mais enfin … Les deux plus gros actionnaires du groupe sont le fond E et Groupama. Il n’y a pas eu la sempiternelle réclamation de quelques gourmands déclarant que le personnel était trop payé. Ce qui, au vu de ces chiffres, aurait fait pingre. Bon, côté bonne bouche, les jetons de présence ont augmenté de 4 %, 69 % depuis 2000. Toujours côté bonnes nouvelles, sur une base 100 en 2001, les résultats sont à 249 et la rémunération des mandataires sociaux est à 152 (soit dans le 1er décile du CAC 40). Leur système de bonus a changé, sur une base qualitative et quantitative (en tout cas un peu plus claire que celle du vôtre) et le rapporteur a bien souligné à nos cœurs secs « ils ont beaucoup de mérite à accepter ce nouveau système de rémunération ». Si, si … Nous avons eu l’éternelle question de LECLERC, le représentant de « l’actionnariat des salariés », lequel s’insurge contre le principe « un homme, une voix » pour l’élection des administrateurs. Selon lui, l’élection devrait se faire sur le même principe que les votes de l’AG, une action, une voix ! Daniel Bouton a rappelé qu’il n’avait pas suivi la nouvelle loi sur la représentation des actionnaires salariés cette fois-ci, mais que l’actionnariat salarié bouge avec le développement à l’étranger et donc, peut-être, à l’avenir, quand tout ça sera plus rodé …. Autre question concernant la retraite d’Alix posée : en rendant hommage au personnel, le questionneur s’est demandé si le régime spécial dont il va bénéficier est bien compatible avec ce qui se promet sur les régimes spéciaux. On ne se souvient plus de la réponse, mais la résolution en question est passée avec un score albanais. Tout comme les autres d’ailleurs. Marc Viénot quitte le Conseil d’Administration. Hommage appuyé de la Direction générale, qui s’était fendue d’un petit film de 2 min pour retracer les grandes heures du grand homme. Évidemment, larme à l’œil de celui-ci. Nous, on a surtout retenu que l’épisode du plan social de 1993 avait été soigneusement omis. Manque de place ou oubli d’une de ses principales bourdes (car ce n’est pas la seule) ? On ne vous dira pas si le buffet était bon, vu l’âge moyen de la salle, tenter de forcer le barrage des consommateurs présentait trop de risques pour le col du fémur.
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MONSIEUR PLUS
Le problème de l’avenir de la maison étant d’importance, la place nous a manqué dans nos infos précédentes pour narrer la suite de notre entrevue avec Daniel Bouton. Il n’a pas été seulement question de stratégie économique, mais aussi de stratégie d’économies de personnel… C’est ainsi qu’il a été question de la prochaine étape de restructurations visant à obtenir de nouveaux gains de productivité au travers de la mise en place de plateformes communes de traitement pour le groupe. Encore au stade de la réflexion, la création de ces « usines » poserait de multiples problèmes, notamment celui du statut du personnel qui y serait employé. La DRH a été chargée d’ouvrir des discussions avec les organisations syndicales sur ce sujet, ce qui aura au moins l’avantage de clarifier les choses avant qu’un projet concret ne soit présenté aux instances représentatives. Une rencontre avec le président ne peut pas non plus se tenir sans qu’il se livre à au moins une de ses habituelles provocs, et il a attendu cette fois-ci la dernière minute… pour nous proposer, la bouche en cœur, d’utiliser « de manière intelligente » ce que Nicolas Sarkozy va changer, car « beaucoup à la Société Générale voudront travailler plus pour gagner plus » !!! Évidemment, cela a suscité l’ire immédiate de quelques-uns autour de la table qui lui ont demandé de commencer par payer les heures supplémentaires « gratuites », tandis que d’autres s’inquiétaient de la remise en cause du régime des cadres au forfait dans les services centraux. Content de lui, Daniel Bouton s’en est allé, tandis que nous nous interrogions : travailler plus, on voit bien, mais gagner plus ???
SAM SUFFIT
La réaction du SNB après les élections dans les services centraux était prévisible… Après avoir jeté l’opprobre sur le vote électronique, il est curieux de le voir se féliciter du faible taux de participation sous prétexte qu’il aurait eu raison de le combattre et qu’il est arrivé premier. L’abstention massive ne peut être un motif de satisfaction puisque seulement 30% des salariés se sont exprimés dès le premier tour, 40% des techniciens et 26% des cadres. La présentation de candidats SUD au premier tour, affichée comme le « renouveau syndical nécessaire » n’y aura rien changé…ni sur la participation, ni sur leur score en baisse sensible. Des raisons peuvent expliquer ce résultat. L’élection présidentielle s’est manifestement accaparé la vedette et a minimisé les enjeux de cette élection d’entreprise … Si l’on y ajoute une période de ponts, de congés et de sous effectifs pour ceux qui restaient, nous avons là des causes probables à la forte abstention. Le gigantisme du CE des services centraux, qui éloigne chaque salarié de ses représentants et en fait une « institution » contribue aussi à cette faible participation, car dans le réseau, les institutions représentatives du personnel en sont bien plus proches et le personnel vote massivement. Mais, au final, la question est clairement posée aux salariés des services centraux qui n’ont pas voté au premier tour : Pensent-ils que les syndicats ne servent à rien et qu’ils peuvent disparaître ? S’ils ne le pensent pas, alors, il ne faudra pas oublier de voter au second tour.
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BRATISLA BOYS
Que le président de la Société Générale reçoive les 5 délégués syndicaux nationaux n’est jamais anodin, d’autant plus que ce n’est pas fréquent. L’entrevue se tenant le 9 mai, veille de conseil d’administration, on ne pouvait manquer de s’interroger ainsi que nous l’avions déjà souligné dans nos infos à propos de la rumeur de rapprochement avec Unicredit. La question centrale que tous s’apprêtaient à poser concernait donc à l’évidence l’avenir du groupe, ce qui a donné l’occasion à Daniel Bouton de préciser sa vision tout en lui permettant de tester nos réactions… Bien sûr, il a pris les habituelles précautions de langage d’usage : l’entrevue n’avait pas de signification particulière, ce qui ne l’a nullement empêché de dérouler une réflexion qui en a une, évidente. Ainsi, la Société Générale est une très grande banque qui affiche les meilleures performances propres à satisfaire ses actionnaires. Son modèle de développement pose toutefois le problème d’un besoin important de fonds propres, tant pour l’activité de banque de détail centrée sur la distribution de prêts que pour les acquisitions. Ainsi, la banque de détail à l’étranger a atteint aujourd’hui le même niveau que l’activité France, et l’objectif est de poursuivre dans les « anciens empires russe et austro-hongrois » ; d’où de nouvelles acquisitions que les augmentations de capital ne peuvent suffire à financer. Le conseil d’administration aura donc à se prononcer « en temps utile » sur une parmi « plusieurs types de combinaisons » auxquelles permet de faire face « notre business model ». Daniel Bouton les a précisément listées, indiquant que les discussions bilatérales ont lieu entre toutes les banques en Europe. Ce raisonnement ne laisse planer aucun doute sur sa certitude qu’un rapprochement est inéluctable, les seules questions étant avec qui, quand et… quelle sera la réaction du personnel ! Sur la question Qui ? parmi les 8, Unicredit est un prétendant pour un rapprochement « intelligent » qui constituerait un groupe européen de 250.000 salariés, n° 1 dans les « anciens empires », apte à tenir la dragée haute aux géants qui sont en Chine aujourd’hui et aux Indes demain. Sur la question Quand ?, la réponse est « en temps utile » dans un compte à rebours qui a commencé. Sa durée sera bien sûr influencée par des facteurs multiples, parmi lesquels le facteur humain. Car il semble bien que pour des raisons de commodités, le rapprochement passe par une OPE, et que c’est la Société Générale qui en serait l’objet. Dans ces conditions, Daniel Bouton avait tout intérêt, par expérience, à observer nos réactions, le souvenir du rôle que nous avons joué en 99 étant encore très présent. D’ailleurs, BNP Paribas ne figure pas dans la « short list ». Y-a-t-il donc un rapprochement « acceptable » ? La réponse est loin d’être simple, tant les questions sont multiples : de notre capacité à peser sur le cours de l’évènement aux conséquences de nos choix. On ne peut oublier ce qui pousse à ce Monopoly, la recherche perpétuelle de la « création de valeur » et s’interroger sur sa légitimité, car il ne faudrait pas que la nouvelle campagne de Russie des Bratisla boys (Bouton, Citerne et Alix) ne s’achève dans une autre Bérézina. Cette « création de valeur » là est synonyme de suppressions d’emplois. Un rapprochement à l’échelle de l’Europe peut-il être au contraire un moyen de les préserver et les développer, c’est tout l’objet du débat qui s’engage.
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3 ANS ET UN FLOP
Voilà près de 3 ans que la CGT avait demandé au DRH de l’époque, Bernard de Talancé, l’ouverture de négociations sur l’embauche et l‘insertion des handicapés à la SG, soulignant depuis très longtemps les carences de l’entreprise en la matière et le retard pris par rapport à de nombreuses autres entreprises de taille nationale. La direction ne jugeait pas alors cette négociation prioritaire. Il aura fallu une nouvelle loi en 2005 fixant de fortes pénalités pour les entreprises qui ne respectaient pas le seuil minimum de 6% de salariés handicapés, pour qu’enfin une « négociation » s’ouvre. Contrainte et forcée, on peut dès lors mesurer le manque de réelle volonté de la direction de sortir d’une logique purement financière ! Manque de volonté implicitement confirmé par B. Brokmann lors d’un récent CCE qui expliquait benoîtement à la CGT que les travaux d’accessibilité des locaux SG aux handicapés se heurtaient à des contraintes budgétaires (sic)… J.F. Sammarcelli concluait, avec le cynisme d’un financier, que de toutes façons la loi nous donnait jusqu’en 2015…ouf ! Aujourd’hui, la Société Générale compte 623 handicapés, soit 2,6%. La contribution dont la SG devrait s’acquitter à l’AGEFIPH (Fond pour l’Insertion des Handicapés) est de 20 millions d’euros sur les 4 prochaines années. La négociation ouverte dans ces conditions n’aura pas permis d’arriver à un accord qui mette en place une réelle politique d’embauche et d’intégration. Bien sûr, le projet d’accord prévoit un certain nombre de dispositions que nous réclamions et d’autres que nous pouvons admettre : La multiplication des partenariats avec des organismes spécialisés, le développement d’offres de parcours professionnels qualifiants pour un certain nombre d’alternants, les mesures d’adaptation au poste et de maintien dans l’emploi, le plan de développement avec le milieu adapté, etc…Par contre, il est inacceptable de voir financer par un budget «Handicap », des campagnes de pubs et de sensibilisation, ou un certain nombre de dépenses « de fonctionnement ». Il constitue à notre sens un tour de passe-passe puisque ce budget devrait servir à l’intégration des salariés handicapés. Or, en ne prévoyant l’embauche que de 160 salariés sur la période 2007/2011 (soit 40/an), la Société Générale ne prend aucun engagement sincère et réel. Du propre aveu de la DRH, 401 agents handicapés actuellement dans l’entreprise partiront d’ici dix ans. C'est-à-dire, en admettant que la mesure soit prolongée au-delà de 2011, qu’au rythme de 40 embauches par an (à rapprocher de 5000 recrutements totaux en 2006), l’effectif de salariés handicapés n’aura pas évolué d’un iota à l’issue de cette période. Faut-il croire pour placer la barre aussi bas, que la DRH craint autant que nous la mauvaise volonté des managers des différentes branches ? A quoi bon, dans ces conditions, signer un accord qui ne comporte quasiment aucun effort financier propre à l’entreprise, qui ne fait que s’adapter à minima à l’obligation légale ?... et qui risque de servir « d’alibi médiatique» sur un problème que tout le monde constate depuis trop longtemps.
VOTE ELECTRONIQUE
1ère expérience du genre dans l’entreprise, les urnes électroniques sont ouvertes dans les services centraux depuis le jeudi 3 mai, 11h30, comme prévu. Les taux de participation à l’élection du CE connus le vendredi 4 mai à 14h00 sont de 15% pour les techniciens et de 10% pour les cadres. Il reste jusqu’au vendredi 11 mai (10h00) pour que chaque salarié se prononce depuis son poste de travail, un accès internet, ou une borne dédiée dans chaque immeuble.
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TROP CONNU
Pendant l’été 2005, le parlement avait adopté l’impossibilité pour les jeunes de moins de 26 ans de se présenter aux élections dans les entreprises. Au grand dam du MEDEF, le conseil constitutionnel avait invalidé ce type de mesure, et la Cour de Cassation a rappelé récemment que tous les salariés qui font partie de la « même communauté de travail » peuvent y être présentés et défendre ainsi leur intérêt … Ainsi à l’heure qui permet à nos collègues les plus jeunes ou sous traitants de participer aux élections des instances représentatives du personnel des entreprises utilisatrices, la direction de la SG associée au syndicat SUD, a obtenu du juge qu’il annule la candidature du délégué national de la CGT aux prochaines élections des services centraux dans le collège cadres. Cette décision rétrograde le prive ainsi du droit de se présenter sur son propre lieu de travail, les tours de la Défense. Serait-ce la peur de la démocratie qui a une nouvelle fois motivé cette intervention inhabituelle ? Hommage involontaire, le syndicat associé à la direction, faisait valoir au juge que la notoriété du candidat était telle qu’elle risquait de modifier les résultats en faveur de la CGT… et qu’il fallait laisser la direction exercer son pouvoir de gestion (argument de poids pour un syndicat). Il y avait donc 36 candidats cadres pour 37 délégués du personnel à élire à la Défense, il n’y en aura plus que 35 à la suite de cette décision. Toujours est-il que les élections auront bel et bien lieu du 3 au 11 mai par le recours au vote électronique. Cela devrait permettre d’augmenter la participation de manière significative, alors qu’elle avait chuté de manière dramatique en dessous de 50% lors du vote précédent. Encore heureux que le juge n’ait pas suivi sur ce point la demande de SUD, associé cette fois au SNB, d’interdire le recours au vote électronique.
LES YEUX BRAQUÉS
Plus de 400 délégués représentant les syndicats d’Europe affiliés à UNI se sont réunis à Athènes la semaine dernière. On imagine mal, d’un point de vue hexagonal, l’intérêt suscité par notre élection présidentielle. Les yeux des syndicalistes d’Europe sont braqués sur nous, et ils ne cachent pas leur inquiétude de voir le candidat des libéraux, Nicolas Sarkozy, l’emporter. La résistance des français à l’origine de l’enterrement de la directive « Bolkenstein » reste une référence et un encouragement à l’heure où UNI engage une campagne contre la libéralisation totale des services postaux. Le secrétaire général d’UNI, Phillip Jennings, a dénoncé l’incompatibilité entre l’objectif affiché par le G8 d’une mondialisation « équitable » et la gestion des fonds d’investissements privés. Il faut dire que sa dernière rencontre à Bruxelles avec leurs représentants était édifiante : « vous ne comptez pas pour nous » lui ont déclaré ceux qui ont décidé en 15 mn de liquider le fonds de retraite des salariés de Deutsche Telekom. Comme en écho, un délégué grec ajoutait qu’un scandale affecte les caisses de retraites de son pays, dont la caisse publique, qui viennent de perdre plusieurs millions d’euros dans des fonds hasardeux… le lendemain, la presse hellénique commentait à la une la présence du Président de la république grecque à l’ouverture de la conférence d’UNI en rapportant ce débat.
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ON NE L’A PAS DIT
Partie d’un article d’un journal financier italien, la rumeur d’un rachat de la Société Générale par Unicrédit a fait grimper le titre ces derniers jours, tandis que la presse soulignait que les protagonistes se taisaient. Pure spéculation ? Les représentants syndicaux nationaux ont été convoqués le 9 mai par Daniel Bouton et Philippe Citerne, ce qui n’était pas arrivé depuis un bail ! Difficile de ne pas se poser de questions alors que le motif de cette réunion ne nous a pas été communiqué. On notera que ces fusions à l’échelle européenne sont réclamées depuis un certain temps par les marchés avec insistance, tant ils y voient l’occasion de juteux profits… fusions qui pourraient se dérouler plus tranquillement après la fin de la campagne électorale comme l’enseigne l’affaire Suez-GDF. La CGT n’entend certainement pas conforter des rumeurs, et il est bon de rappeler que pour l’instant ce n’est qu’un article de presse, ce qui ne signifie pas non plus que notre vigilance est endormie…
ABUS DE BIENS
Le conseil de surveillance du fonds E, 27,6 millions d’actions, s’est réuni pour préparer le vote de l’assemblée des actionnaires de mai. Il vote pour le compte de tous les détenteurs de parts qui n’exercent pas directement leur vote ou qui ne donnent pas pouvoir à un autre représentant. Sur l’ensemble des résolutions, le fonds s’abstiendra 2 fois : pour l’affectation des résultats et l’augmentation des jetons de présence. L’abstention est motivée par le partage du conseil : les 7 membres désignés par la direction ont voté pour, les 7 membres désignés par les syndicats ont voté contre. Ces jetons passeront en 2007 de 750 à 780.000€ soit 4% d’augmentation !!! Arguments misérables des représentants de la direction qui ont voté favorablement : il faut faire « comme les autres du CAC 40 », il vaut mieux augmenter « un petit peu tous les ans que beaucoup tous les 2 ou 3 », et puis, le nombre et la durée des réunions du conseil augmentent ! On aimerait bien que nos salaires augmentent « un petit peu » de 4% tous les ans. La 5ème résolution est tout spécialement destinée à approuver une convention conservant à Mr Alix « le bénéfice du régime sur-complémentaire de retraites des cadres de direction ». Seuls 3 membres du conseil du fonds E ont voté contre, dont celui de la CGT. Il faut savoir que ces messieurs, grands pourfendeurs de la retraite à 60 ans et du déséquilibre du régime des salariés, perçoivent pour leur part une retraite chapeau garantie. Qui ne se souvient de la rigueur du même Didier Alix qui s’opposait à la conclusion de l’accord salarial de janvier parce qu’il considérait que l’année 2007 verrait un ralentissement de la progression des résultats dans la banque de détail en France ! Il semble que sa rigueur soit à géométrie variable, comme les girouettes quand il s’agit de son intérêt personnel. Sur ce point, les dirigeants de la Société Générale n’ont pas défrayé la chronique de ces derniers jours comme Noël Forgeard, mais ils appartiennent à la même coterie dont les membres se nomment mutuellement et se livrent à des échanges de bons procédés, une sorte d’abus légal de biens sociaux. Il vous reste cependant la possibilité de donner pouvoir au représentant de la CGT qui se rendra à l’assemblée des actionnaires, si vous voulez voter contre.
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PAROLES D’ORFÈVRE
La séance plénière du Comité Central d’Entreprise d’avril est celle ou le PDG vient commenter les résultats, d’où la présence de Daniel Bouton le 12. Il s’est évidemment félicité des résultats 2006, en prévoyant une croissance 2007 plus forte… avancé comme prétexte à la « prudence » dans les négociations salariales, le ralentissement de la progression du PNB de la banque de détail en France, 4% au lieu de 5,2 depuis 99, a pour origine « le manque de croissance en France », une marge nulle ou faible sur les prêts et les PME. Daniel Bouton s’inquiète que notre principale source de gains, les commissions de service, soit de plus en plus contestée politiquement. Interrogé par la CGT, il a répondu que la mauvaise santé de la France et le chômage produisaient de plus en plus « d’accidents de la vie », et que les commissions de services générées par ces accidents pourraient être remises en cause après les élections, particulièrement du fait des exagérations des mutualistes. Si l’on ne peut qu’approuver le diagnostic qui contredit quelque peu la satisfaction affichée par ses mentors politiques, la CGT s’est inquiétée de la « variable d’ajustement » à choisir dans une telle perspective qui pourrait encore une fois être l’emploi, les salaires et les conditions de travail du personnel. Ce qui ne l’a nullement empêché de refuser tout écart de rentabilité entre les différents métiers du groupe comme une autre variable possible ainsi que nous le proposions. Ce serait, selon lui, non conforme au modèle Société Générale « admis par les marchés ». On remarquera tout de même que ce modèle fut longtemps « non admis par les marchés » qui attendaient une juteuse méga fusion… et que ce modèle de développement a justement intégré des taux de rentabilité différenciés selon les métiers, les pays et les filiales. Selon lui, cette situation entraînerait « rapidement des problèmes pour son successeur »… curieux propos à destination des élus : voulait-il annoncer un prochain départ ? La chose n’a pas suffisamment ému les élus qui ont voté contre à l’unanimité. La CGT n‘en approuve pas moins sa critique de la proposition de Ségolène Royal de faire rémunérer les comptes courants qui aurait pour effet « de donner de l’argent aux riches » (SIC)…
PROBLÈME COMPORTEMENTAL
Cette séance de CCE a également été l’occasion d’une prise de bec avec la direction, dont on se demande si elle est capable d’assumer ses engagements. L’échauffourée a démarré sur le compte-rendu d’une expérience de recrutement de handicapés, sur 6 postes ouverts, un seul fut recruté, les autres candidats présentant « des problèmes comportementaux » selon Arnaud Louis Chevallier… auquel la CGT a de nouveau demandé des comptes au sujet de « l’expérience » d’embauche de jeunes sans qualification prévue par l’accord de juin 2006 toujours au stade zéro. La cause serait à rechercher dans la difficulté « à mobiliser les équipes »… malgré les engagements signés ! La CGT a fait remarquer que cela augurait mal de la réalisation des « engagements » proposés dans le projet d’accord sur l’insertion des handicapés... et donc de notre capacité à y croire pour envisager une signature. S’il y a « problème comportemental », il est chez ceux qui refusent de prendre leur part dans l’insertion des jeunes et des handicapés, que la direction le règle !
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MA VALISE LANCEL
Ils étaient un bon millier de DAI et Lyxor à avoir versé leur chèque de caution de 150 euros en garantie de leur présence au départ des 4 avions affectés le vendredi midi pour un départ en week-end, pardon en séminaire, au « club Med ». Signe des temps, la destination était le Portugal, moins chic quand même que les destinations précédentes. Ce n’était quand même pas la valise en carton de ceux qui ont fait le voyage dans l’autre sens… Au retour, le bronzage du responsable attestait de leur présence sur les lieux, mais nous interroge : le séminaire se serait tenu en plein air ???
OPER/CAF
On les avait pourtant prévenus il y a 15 jours : les restructurations à la va-vite, quitte à broyer les hommes, ça ne peut plus durer. La direction d’OPER/CAF campait pourtant, imperturbable, sur le poids des bonnes vieilles habitudes et présentait, au CE des Centraux de Mars, une restructuration qui n’informait en rien sur la charge de travail, le contenu des postes et les perspectives attachées à ceux-ci. Il est vrai que ce sont des broutilles de ringards immobilistes. Le personnel, inquiet, en avait fait largement part aux élus et l’obstination au front de taureau de la direction a fait le reste : le CHSCT , celui-là même qui, dans l’enquête sur le suicide de Sébastien F, avait dénoncé le type de restructuration qui était présenté, a été désigné à l’unanimité pour mener une mission approfondie d’expertise à OPER/CAF.
Résultat, la restructuration est, au moins, retardée de plusieurs mois et la direction ne pourra plus cultiver ses petits secrets qui pèsent si lourd sur la vie de chacun... et elle va devoir présenter un projet détaillé qui permette à chacun de savoir exactement quelle sera son affectation, sans y perdre sa qualification. Tout fout le camp.
ÊTRE OU NE PAS ÊTRE
Une fois encore, la CHS va enquêter sur les circonstances qui ont conduit une cadre de RSRH à Val de Fontenay à s’enfermer dans son bureau où la sécurité l’a retrouvée inanimée. Elle venait d’écrire à ses collègues : « il n'y a pas que chez Renault et Peugeot » en sortant d’un entretien chez son responsable. Sa tentative s’est heureusement terminée à l’hôpital qui l’a réanimée, mais le mal demeure. Elle avait le mauvais profil d’une cadre proche de la retraite à qui on a retiré la direction d’une équipe et qu’on a laissée seule dans un bureau sous pression. Mais cette fois-ci, il semble que la direction ait tiré des enseignements de l’enquête menée par le CHS Valmy à propos du suicide de Sébastien à laquelle elle s’était opposée. Son refus l’a de fait exclue de l’enquête et de la rédaction du rapport, sur lequel elle a perdu tout contrôle. À la réunion du 29 mars, le Président a voté pour l’enquête opérant ainsi un virage à 180°. Nous allons donc bientôt pouvoir apprécier le sens de ce revirement : volonté de plus de transparence sur ces drames, de les prévenir en mettant en place des outils d’alerte, d’agir sur les causes dont l’origine se trouve dans le stress généré par le travail ? Ou bien volonté de mieux contrôler pour étouffer et nous ressortir le sempiternel discours sur l’incertitude de la cause, la nécessaire conjonction avec des raisons d’ordre privé, etc…
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