L’ANNÉE DE TROP ? En posant le passage de 40 à 41 annuités validées comme un acquis, François Fillon a peut-être, involontairement, créé les conditions pour reconstituer un front syndical uni sur la question des retraites. L’épisode de 2003 n’a certes pas été oublié, mais il nous enseigne justement que la division syndicale a été le fait générateur de la conclusion de l’histoire : la loi Fillon. Depuis, la gestion des seniors et les départs anticipés pour cause de pénibilité du travail ont fait long feu, contreparties supposées de l’allongement de la durée et de la diminution des droits. L’ennui, avec le MEDEF, c’est qu’il en veut toujours plus. Non content de se débarrasser des seniors sur le dos du chômage, il demande aujourd’hui le passage de 60 à 62 et même 63 ans de l’âge de départ à la retraite. Tout autant qu’il refuse de contribuer à trouver de nouvelles ressources, écrasé qu’il est par « les charges », comme en attestent les profits 2007 du CAC 40 certainement… Mais depuis 2003, l’eau a coulé sous les ponts, et les nouvelles règles ont commencé à être appliquées. Autrement dit, elles sont entrées dans la vie, et c’est aussi l’heure des comptes : fermeture des départs anticipés, baisse du taux de remplacement pour ceux qui partent à la retraite notamment. Quand la moyenne du salaire des 25 « meilleures années », qui remplace la moyenne des 10 meilleures, elle n’est plus un concept mais une formule arithmétique. C’est beaucoup plus…
BNPP A PASSÉ SON CERTIF’ C’est par un communiqué que BNP Paribas a annoncé « qu’elle avait cessé d’étudier » un « rapprochement » avec la Société Générale… il faut dire que nous les attendions de pied ferme et que l’environnement ne s’y prête guère. Hormis quelques analystes obstinés et des journalistes en quête de marronnier, la nouvelle n’en est pas une ! Nous sommes donc désolés pour l’Amicale des cadres qui voit s’éloigner une possible création de valeur qu’elle déclarait être prête à soutenir dans un communiqué publié il y a peu. EN AVANT Aller de l'avant, tel est le nouveau mot d’ordre, mais avec qui ? Grosse présentation de JP Mustier, le patron de SGCIB, devant 500 participants au meeting sous la Grande Arche de la Défense le 20 mars. Expérience aidant, le renforcement du contrôle des risques et celui de "l'efficacité opérationnelle" deviennent les maîtres mots chez SGCIB. Soit, mais à part la création prochaine d'un département indépendant consacré aux fraudes potentielles et des mesures robot-cop comme la biométrie, on en reste pour le moment aux déclarations d'intentions et aux affirmations quand à la valeur des hommes. Ce n'est pas si mal, certes, mais la valeur en terme monétaire et gestion de carrière des grands oubliés du vedettariat (bref les fonctions support) reste encore à concrétiser. Il en faudra certainement un peu plus pour expliquer ce que contiennent les 50 M€ prévus pour renforcer le contrôle des risques, dont le CE attend toujours le détail. De tous…
SUCCÈS… RELATIF L’augmentation de capital a été souscrite comme c’était prévisible, mais elle a généré une baisse de la part de l’actionnariat détenue par les salariés de 7,03 à 6,04%. La direction a communiqué aux organisations syndicales le résultat de l’opération « versement dans le Fonds E » censé compenser l’impossibilité pour le personnel de participer directement. C’est un échec, car elle n’a attiré que 3300 participants pour un total d’environ 20 millions d’€. On est loin de l’objectif affiché qui visait à maintenir la part des salariés à 7%. INTÉRESSEMENT ... et participation. Les projets d’accords relatifs à la compensation de l’affaire Kerviel et le déblocage de la participation ont été discutés. Au final, il n’y a pas d’impact de la perte elle-même sur le montant cumulé de la participation et de l’intéressement 2007, si ce n’est une augmentation importante de la participation entraînant une baisse de l’intéressement. Ce rééquilibrage a pour origine le traitement fiscal du résultat décidé par l’administration. L’effet devrait être inverse en 2008, mais le montant cumulé ne sera pas non plus impacté par la perte. Pour 2007, la direction s’est donc contentée de proposer un accord portant sur une compensation de l’abondement des primes versées dans le Fonds E. L’abondement sera donc augmenté, d’environ 11 Millions d’€ au total, et n’aura d’effet que pour ceux qui investissent leur prime. La CGT a fait observer à la direction que ceci ne réglait pas le cas de ceux qui n’investissent pas. Seule réponse que nous ayons…
POUVOIR D’ACHAT Les organisations syndicales sont convoquées le 13 mars pour une série de projets d’accords consécutifs à la loi du 8 février sur le pouvoir d’achat et sur les mesures compensatoires à l’impact de la perte des 5 Milliards. Pour ce qui concerne les mesures gouvernementales, il ne s’agit pas vraiment d’un plus, puisqu’il s’agit seulement de la possibilité de déblocage de la participation, dans la limite de 10.000€. Cette possibilité interviendra cependant dans des conditions défavorables pour les sommes bloquées dans le Fonds E, c’est pourquoi la CGT demandera si un mécanisme transitoire ne pourrait être mis au point pour ceux qui ont un besoin urgent de leurs avoirs… et ils existent au vu des nombreux courriels que nous avons reçus sur ce sujet. La CGT a également questionné la direction sur le mode de calcul de la valeur des jours RTT 2007, lorsque les salariés en demanderont le paiement au titre des possibilités offertes par la loi. Les autres projets portent sur la compensation de la baisse du résultat. Un projet porte sur la répartition de la prime de « dividende du travail » qui compensera l’intéressement. Rappelons que la direction a garanti que son montant atteindra de 95 à 98% d’une mensualité de base pour chaque salarié. Un autre projet porte sur l’impact de la perte sur le régime de retraite supplémentaire, dont une part du versement de la direction est variable et liée au résultat. LE TORCHON BRÛLE… ... au MEDEF ! Vous nous pardonnerez,…
MONDIALE ASSISTANCE Quelque peu bousculée par les évènements, la seconde négociation sur "les critères d'attribution de la part variable" s'est tenue le 27 février…pour une réunion prévue le 21 septembre 2007. Le directeur des relations sociales, Philippe Perain était accompagné de sa Mondiale Assistance, en la personne d’Hugues Fourault…patron du "département qui prend en charge les politiques de rémunération, des avantages sociaux et de mobilité internationale"...et de son homologue à SGCIB, Hélène Dubois. Nous nous sommes étonnés que ce soit un patron groupe qui vienne exposer des critères qui ne sont pas communs entre les sociétés du groupe…et de la présence de SGCIB, puisque le bonus n'a aucun rapport, ni dans le montant, ni dans la logique de répartition avec le reste de la SG. Sans oublier que l'affaire Kerviel a montré que ce système de rémunération devait être rediscuté. La présence de ces 2 nouveaux s'expliquait par le fait que Mondiale Assistance a "beaucoup travaillé sur les processus d'évaluation", et parce que les critères à négocier seraient applicables aussi à SGCIB, à l'exception du "front", "même si les niveaux ne sont pas comparables". Hugues Fourault a pu alors exposer son projet destiné à "objectiver le lien entre performance individuelle et variable". Il s’en est suivi un discours digne d'un séminaire de la DRH, avec la plus parfaite langue de bois, le tout pour introduire l'essentiel de sa trouvaille, "objectiver l'évaluation" en ajoutant au processus d'évaluation déjà codifié par la convention collective, l'avis des "principaux clients internes du collaborateur", avec…
LA VÉRITÉ SI J’MENS Non, la CGT n'a pas signé l'avenant à l'accord participation/intéressement qui permet aux salariés de verser dans le fonds E à l'occasion de l'augmentation de capital. Cet avenant a été signé par la CFTC et FO. Le CCE a été consulté préalablement, il s'est prononcé ainsi : 21 contre, (CFDT + 8 SNB), 18 pour, (CFTC - FO - CGT + 5 SNB), 1 abstention (SNB). Les élus CGT du CCE ont décidé de voter pour, dès lors que la direction avait accordé la garantie que la prime de dividende du travail compensant la baisse de l'intéressement et de la participation serait à peu près (98 - 95%) d’un mois de salaire, et qu'elle a accepté d'engager un "programme de travail" pour discuter de toutes les implications du plan "d'amélioration de l'efficacité opérationnelle". Cependant, nous n'avons pas signé l'avenant, car nous ne sommes pas convaincus que la proposition faite par la direction aura l'effet escompté. Le dispositif imaginé par la DRH ne présente aucun intérêt financier pour les salariés, mais de plus, il n'est pas certain qu'il présente un intérêt pour consolider leur influence en tant qu'actionnaires. En effet, leur versement ne sera pas abondé, et les actions que le fonds pourra acheter seront payées à la valeur cotée. Sur ce point, il vaut mieux attendre probablement l'augmentation de capital réservée aux salariés en mai, qui bénéficiera de la décote des 20% et de l'abondement et sera peut-être plus efficace. En outre, il ne semble pas…
EXCÈS DE ZÈLE Particulièrement attendue dans le réseau, la rencontre entre son patron, Jean François Sammarcelli et les organisations syndicales devait lui permettre de s’expliquer sur les nombreux exemples de violation des engagements pris en octobre dans le « relevé » qui a accompagné la réforme du commissionnement. La rencontre s’est tenue le 13 février dernier dans le cadre de la commission de suivi 4D. Le « double carton » de 5 milliards augmentés des 2,6 des « subprimes » rend la pression encore moins supportable dans les agences. On attendait donc surtout que les engagements pris soient tenus. Le patron du réseau n’a pu s’empêcher de chercher à minimiser les dérapages qualifiés « d’excès de zèle », et de « cas particuliers ». Il n’a pu toutefois couvrir les petits malins qui « interprètent » le texte localement, ou ceux qui mettent carrément en cause le caractère officiel du relevé. Le document tiré des négociations prévu par le relevé devra lever toute ambiguïté. Signé par le patron du réseau, plus personne ne devrait discuter de son application. Il sera diffusé en mars. A la demande de la CGT, le patron du réseau a désigné un représentant de sa direction chargé de traiter des dérapages signalés par les organisations syndicales. LE WILLI WALLER 2010 « Vous avez compris que le message était destiné aux marchés » … c’est ainsi que l’on nous a expliqué le pourquoi de l’annonce précipitée du « plan d’amélioration de l’efficacité opérationnelle » dans une « …
LE ROUGE… Encore une fois, l’issue finale dépendra de l’implication des salariés du groupe. A ceux qui l’ont oublié, il est bon de rappeler que lors de la nuit du 27 août 99, qui conclut l’homérique bataille entre la SocGen et la BNP, c’est ce qui fut déterminant. L’histoire bien sûr ne se répète pas, aujourd’hui les prédateurs sont instruits, et à BNP Paribas même, tous savent que leur banque n’a pas besoin pour survivre de prendre le contrôle de la SocGen, et que l’emploi serait menacé pour eux aussi bien que pour nous. En 99, le 26 août, les membres du CECEI traversent la manifestation devant la Banque de France pour se réunir à 16h et conclure l’affaire… sauf que Jean Claude Trichet, qui préside le comité et qui a reçu auparavant les représentants syndicaux, recule devant la menace de grève générale… le représentant du gouvernement qui voulait la fusion doit céder. Il n’a pas manqué alors de résistants de la dernière heure, ni de bonnes volontés « spontanées », comme cette « association contre le raid » dont la principale action fut de créer un tapis de souris contre le raid. Cette fois-ci à nouveau, c’est l’intersyndicale qui jouera le rôle clé, notamment au travers de la pétition multilingue qu’elle vient de lancer. Elle permet aux 130.000 salariés du groupe à travers le monde de manifester leur volonté de maintenir l’indépendance et l’intégrité du groupe, et défendre ainsi leur emploi. Elle sera remise aux autorités françaises et européennes.…
AVERTISSEMENT Rude semaine ainsi que nous le disions la semaine dernière, qui a cependant démontré que les salariés du groupe se tenaient sur le qui-vive pour s’opposer au démantèlement. Il faut dire que l’avalanche médiatique et politique subie en a ulcéré plus d’un, contribuant involontairement à souder les salariés. On imagine certainement mal à Montpellier, qui fut en vedette au 20h de France 2, l’ambiance mardi dernier devant les tours de la Défense, où des dizaines médias attendaient l’annonce de la chute de Daniel Bouton. Mais chacun aura pu supporter les commentaires fielleux à longueur de journaux, les experts prédisant la chute, et tous ont compris que la sortie de Nicolas Sarkozy avait pour but de lancer l’opération de « sauvetage » ou plutôt de démantèlement. L’échec de cette première tentative de déstabilisation ne saurait cependant faire oublier qu’elle peut présager de prochaines… À l’heure où sont écrites ces lignes, BNP Paribas, Crédit Agricole « étudient » « le dossier ». Il y a donc besoin d’un signal très fort pour couper court à toute tentation de mettre la main sur la SocGen. L’intersyndicale a prévu de se réunir lundi 5, ce sera l’occasion de prendre l’initiative. La CGT pense que tous les salariés du groupe, aussi bien en France que dans le monde doivent pouvoir exprimer notre volonté de maintenir notre indépendance et notre intégrité. Il appartient aux syndicats de construire cette initiative, en faisant appel au Comité d’entreprise européen, aux instances syndicales internationales pour nous aider. Quant à…
RETOUR DE FLAMME L’invraisemblable histoire que nous sommes encore en train de vivre a fait naître les spéculations les plus délirantes. Jamais en reste, les médias s’engouffrent, assistés d’experts auto proclamés, sur la thèse romanesque du « trader fou » qui aurait pu faire tomber la Générale pour 5 milliards d’euros. La vérité est certainement plus prosaïque, car ce n’est pas le premier trader qui dissimule des positions non couvertes… l’un d’entre eux s’est même suicidé non loin des tours de la Défense après que furent découvertes ses pertes de quelques millions d’euros il y a peu. L’énormité de la perte tient donc aux circonstances qui ont obligé SGCIB à liquider les positions non couvertes dans les jours qui ont suivi la découverte de la malversation, au pire de la crise boursière… et donc, si cet argent est bel et bien perdu par la Société Générale, il ne l’est pas pour ceux qui ont encaissé les règlements sur les marchés. C’est ce qui nous fait dire que la perte de ces 5 milliards traduit principalement le dérèglement des marchés financiers, qui repose sur la circulation et la spéculation sur des capitaux énormes, 30000 milliards de $ de capitalisation boursière mondiale ! Cela devait de toute façon arriver, et manque de bol, c’est pour nous ! Bien entendu, il faudra à s’interroger sur les mécanismes de contrôle, et sur l’organisation du travail de SGCIB, dont le cloisonnement n’a rien arrangé. Nous entendons bien aussi poser le problème du système de rémunération,…
J’HALLUCINE En marge du communiqué publié par les 4 organisations syndicales qui ont refusé de signer l’accord salarial 2008 paraphé par la seule CFTC, cette dernière a cru nécessaire de tenter de se justifier par son esprit de responsabilité. Elle aurait donc raison contre tous, après s’être dédite de l’engagement que toutes les organisations avaient pris ensemble et que les 4 non-signataires ont respecté jusqu’au bout : mener cette négociation salariale dans l’unité syndicale. La direction a pourtant démontré elle-même qu’elle se fichait éperdument de l’opinion des organisations syndicales. Il aurait été bien plus clair de lui laisser la responsabilité de mettre à exécution sa menace de prendre une « mesure unilatérale de montant inférieur » …inférieur de combien, personne n’en sait rien, mais compte tenu du niveau de l’accord, on est dans la nanotechnologie ! À ce prix-là, la direction aurait tort de s’en priver. L’ambiance lors de la « réunion de signature » était hallucinante, les 4 organisations les plus représentatives ayant accusée la direction de liquider la négociation sociale et de ne même pas respecter sa signature, Anne Marion Bouchacourt n’a pas un mot pour s’en défendre, signe avec la CFTC l’accord, se lève et s’en va… laissant le directeur des relations sociales enfoncer le clou immédiatement après en annonçant l’application unilatérale de son projet « d’accord relatif à la suppression des écarts salariaux hommes-femmes » que personne n’a voulu signer ! Fin du premier acte, puis un second au cours duquel il était question de tenir…
LA QUADRATURE DU CERCLE Le problème avec les chiffres, c’est qu’ils sont d’une rigueur mathématique qui ne sied guère à la subjectivité de l’art des relations humaines. Ainsi, la DRH et son directeur des relations sociales moulinent depuis l’ouverture des négociations salariales dans le même cadre rigide fixé dès le début par la direction générale, et le dernier habillage proposé en vue de la nouvelle ultime réunion de signature fixée pour le 16 janvier n’y change pas grand-chose… certes, il y a un petit progrès sur le plancher d’augmentation minimum du salaire de base, passé de 200 à 300€, et un autre sur le pourcentage passé de 0,7 à 1%... mais avec un étalement tel que l’enveloppe restera dans les mêmes fourches caudines, très éloignée des moyens dont dispose la Société Générale et des résultats qu’elle ne va pas manquer d’annoncer bientôt. À ce niveau, les négociations salariales 2008 restent dans le domaine du marginal et semblent traduire des fruits inquiétants de la méditation présidentielle, vider les négociations avec les syndicats de leur contenu et imposer au personnel un signal pour 2008 : préparez-vous à vous serrer la ceinture. Quelle organisation syndicale contribuerait ainsi à signer son propre acte d’inutilité ??? 1% en 2 étapes, 0,5 au 1er avril et 0,5 au 1er septembre, ce serait cautionner cette baisse générale des salaires que la direction générale semble vouloir, pourquoi pas accompagnée d’une hausse du temps de travail pendant qu’on y est, puisque c’est dans l’air du temps ! Nombreux sont…
LE GRAND BOND 2008 sera-t-elle l’année du grand bond en arrière, celle du retour à la fin du 19ème siècle ??? On peut se le demander… Tout y est, avec les mesures rétrogrades qui s’accumulent autant que les richesses tandis le discours politiquement correct s’orne de vertus altruistes à bon compte. Après l’alignement des régimes spéciaux de retraite sur le régime général au nom de l’équité, le gouvernement annonce sa volonté d’allonger encore la durée de cotisation de ce même régime général, une durée que bientôt plus personne n’atteindra à 60 ans. L’emploi est lui aussi gravement menacé avec une volonté de généraliser la précarisation des contrats qui transpire des exigences du MEDEF dans une « négociation » qui se termine ces prochains jours dans un silence assourdissant ! Qui sait que la plupart des dispositions conduiraient à permettre la généralisation des contrats de mission et du prêt de main-d’œuvre, notions bien connues chez les salariés des prestataires SG malheureusement, ou à faciliter le licenciement « d’un commun accord » entre l’employeur et le salarié ! Licencié, le salarié chômeur sera tenu, sous peine de sanction, d’accepter la seconde offre d’emploi « acceptable » qui lui sera faite, c’est la volonté du Président… ça nous rappelle Viénot et son plan social en 93, qui proposait de faire une offre de reclassement « convenable » à chaque agent dont le poste était supprimé. Car s’il reste près de 3 millions de chômeurs malgré le nettoyage régulier des statistiques, c’est parce que…
SOLIDARITÉS Le début de l’année 2008 s’ouvre sous des auspices inquiétants qui justifient d’autant plus le choix pour le syndicalisme de la solidarité dans tous les domaines de la politique sociale. C’est ce qui nous a guidé plusieurs fois à la Société Générale, plutôt que des choix corporatistes ou catégoriels. Sur le plan des salaires, la CGT agit pour que dans les négociations, des garanties collectives soient obtenues, corrigeant quelque peu la politique d’individualisation de la direction et la fracture qui s’installe entre les différentes entités de travail de la Société Générale. Conséquente avec ses choix, la CGT ne demande pas l’augmentation des formes de rémunérations exonérées de cotisations et de charges qui aggravent les difficultés des régimes de protection sociale et de retraite. Lorsque l’emploi est menacé au travers des restructurations, la CGT agit pour obtenir aussi des garanties collectives, et celles obtenues se sont avérées essentielles dans le projet 4D. Sans elles, quel aurait été le sort des agents dont le poste a été transféré dans un PSC? Quid de l’externalisation des CRCm et des PSC sans la garantie obtenue dans l’accord de leur maintien dans l’entité Société Générale ? La solidarité dans l’emploi s’exprime aussi dans notre action pour tous ceux qui travaillent quotidiennement pour et à la Société Générale, mais qui ont un statut précaire de « régie » ou de « prestataire ». La CGT agit aussi pour que notre protection sociale complémentaire soit vraiment solidaire, que ce soit au travers du régime de prévoyance…
MÉDITATION TRANSCENDANTALE Il aura fallu quelques jours de réflexion au Président pour décider s’il allait recevoir, ou non, les représentants des organisations syndicales qui lui avaient demandé audience pour cause de mécontentement salarial. Notre planétaire président nous a fait savoir qu’il s’était posé la question du risque de provoquer une bousculade à sa porte, russes, slovaques, et autres malgaches pourraient aussi le solliciter. Le contexte économique non plus ne l’y encourageait pas, car au fil du temps, ses raisons de nous serrer la vis augmentent, et nous avons pris ainsi « un risque considérable » en le mêlant à la négociation salariale. Maharishi Daniel s’est offusqué que les syndicats français outrepassent ainsi une négociation qu’il avait confiée à Anne… Au final, malgré toutes ses objections, Maharishi Daniel nous a reçus le 12 pendant une petite heure écourtée de son agenda multinational. Nous n’avons eu donc que peu de temps pour démolir ses objections les unes après les autres… Le fait est qu’il aura du entendre en direct qu’un projet d’accord salarial sur la base d’une hausse de 0,8% avec un plancher de 250€ était compris par tous comme : il se moque de nous, en dépit de ses assurances sur l’évolution prochaine des rémunérations des dirigeants ou de celles des actionnaires « qui ne s’attendent pas à une augmentation du dividende ». Il aura pu aussi comprendre que personne ne signerait un tel accord. Maharishi Daniel s’est trouvé muet quand ses arguments se sont écroulés : la négociation salariale n’aura…
MÊME PAS LA PAYE DU PRÉSIDENT La 3ème, et dernière, réunion de négociation sur les salaires a donc débouché sur une « ultime proposition », aux dires du directeur des relations sociales : « le choix » entre 0,8% avec un plancher de 250€ au 1er avril plus un supplément d’intéressement de 220€ en mai, ou seulement un supplément d’intéressement porté à 500€. Et, comme si ça ne suffisait pas, la direction nous menace : vous signez ou on applique une mesure unilatérale plus faible. C’est à se demander si la direction générale accorde encore quelque crédit au « dialogue social » et « aux partenaires sociaux ». Comparée à quelques autres chiffres, sa proposition salariale est d’un montant marginal, moins d’une dizaine de millions d’euros, c'est-à-dire même pas l’équivalent de la rémunération 2006 de Daniel Bouton (10,8), classé second des patrons du CAC 40 ! Presque tous les éléments de la masse salariale sont bien plus élevés, à commencer par les bonus et variables, 656 millions en 2006. L’intéressement et la participation ont également largement pris le pas sur les négociations salariales: près de 130 millions. Autant dire qu’on nous propose de répartir des queues de cerises ! Les organisations syndicales ont dit non à ce chantage, et refusé de signer un accord salarial sur ces bases. Mauvaise pioche pour la direction générale qui se retrouve au pied du mur en ces temps où il est beaucoup question de pouvoir d’achat, de dialogue… et où sa Comm en fait…
LE POUVOIR DE DIRE NON ? S’agit-il d’un tournant de la politique sociale avec l’arrivée de la nouvelle DRH ? La question mérite d’être posée, tant les négociations salariales vont à contre-courant du discours sur le pouvoir d’achat et le besoin de syndicats « forts » : nous proposer de négocier la répartition de 4 millions d’euros pour 2008, autant dire que les organisations syndicales sont les derniers supplétifs, mais certainement pas des « partenaires sociaux ». Supplétifs aussi pour contourner l’obligation légale de suppression des écarts. Comme pour le handicap, un accord avec les syndicats les exonérera de tout risque : d’où la proposition tout aussi creuse de consacrer 700000 euros à la « réduction des écarts salariaux »… une misère au regard des besoins comparée à d’autres montants, rémunération des dirigeants, variable, bonus, dividendes, etc. MÉMOIRE DURABLE À deux pas des 3 tours SG de la Défense, symboles de milliers d’emplois et de puissance financière, vivent les habitants d’autres tours, sur la commune de Nanterre … Construites dans les années 70, les tours « nuages » sont en terre communiste. Elles sont peuplées par ces jeunes de banlieue qui effraient tant le bourgeois. Saluons donc la « Charte d’engagement territorial » signée par la DRH, Anne Marion Bouchacourt, avec la municipalité de Nanterre, particulièrement dans son volet « insertion ». Quand les médias font à nouveau recette « des émeutes » des banlieues, la chose est d’autant plus digne d’intérêt. Malheureusement, il ne s’agit une fois de plus…
BILATÉRALE À 5 Ainsi fut baptisée la réunion des 5 organisations syndicales avec la DRH, Anne Marion Bouchacourt, par le directeur des relations sociales, Philippe Perain. La DRH nous recevait le 23, après la 2ème réunion des négociations salariales, dans une « bilatérale » que les syndicats l’avait contraint à transformer en « multilatérale ». Devant les délégués syndicaux éberlués, la DRH nous a sorti : « j’ai cru comprendre que vous aviez une proposition » … que tout le monde avait pu lire dans le communiqué intersyndical diffusé le 20 novembre, et de proposer un tour de table. Les organisations lui ont donc rappelé qu’elles exigeaient une augmentation de 3% avec un plancher significatif. La CGT lui a fait remarquer que les 0,7% d’augmentation proposée par la direction avaient été perçus comme une véritable provocation, et que sans une proposition sérieuse, il n’y aurait pas d’accord salarial. Après le tour de table, la DRH a précisé « on ne fera pas la même chose qu’en 2007 », « parce qu’on n’est pas dans la même situation »… en faisant référence à l’intervention du directeur financier, Frédéric Oudéa devant le Comité de groupe du 15 novembre. Elle a aussi tenté d’additionner à l’accord salarial des mesures qui n’ont aucun rapport, comme l’enveloppe destinée à la réduction des écarts salariaux en faveur des femmes. Autrement dit, chaque mesure prise en faveur d’une population spécifique, pour 4D, le commissionnement, l’égalité professionnelle, le handicap serait déductible de l’enveloppe des accords salariaux !!! Au…
NOËL EN JUILLET Comme prévu, la direction nous a fait part de « ses propositions » lors de la deuxième réunion des négociations salariales du 13 novembre, après nous avoir infligé une litanie sur le nouveau contexte de crise illustré par la publication des résultats SG au 3ème trimestre, en recul de 11% dont 40% sur la seule BFI, soit un total de 400 millions d'euros. Le directeur des relations sociales ne nous a pas épargné non plus les citations des gens autorisés : le commissaire européen aux affaires économiques, la FED (Réserve fédérale américaine) avant d’enchaîner sur les propositions elles-mêmes se résumant pour l’essentiel à une augmentation des salaires de base annuels (la RAGB) de 0,7% au 1er juillet 2008, avec un plancher de 200€. Ce plancher concernerait 13600 salariés dont la RAGB est inférieure à 28500€/an. Sur la condition féminine, la direction nous avait également transmis un texte baptisé "projet de méthode", méthode qui serait employée pour la réduction des écarts salariaux hommes-femmes. Tout fier, mais pas pour longtemps, le directeur des relations sociales a annoncé que la direction allait consacrer un budget spécifique de 700 000€ à la mise en œuvre de ce projet. En clair, la DRH devrait en 2008 examiner la situation de 4200 femmes, déciderait si l'écart de leur salaire avec celui des hommes est justifié, et sinon, elle disposera d'un budget de 700 000€ (45 000€ à SGAM) pour rétablir la situation de celles qui auront été sélectionnées. Sauf que la direction refuse…
TOTAL LIKIDATOR C’est ainsi que nous pourrions surnommer Patrick Chaussé, actuellement n°2 de IMM, et exécuteur des basses œuvres du n°1… Likidator a donc commencé par se faire la main sur le courrier des services centraux avec le succès que tout à chacun peut observer aujourd’hui : vous envoyez une lettre du 23ème étage d’une des tours de la Défense, au 23ème de celle d’à côté, et votre lettre part vers la porte d’Aubervilliers pour être triée par des intérimaires payés au lance-pierre avant de revenir… un jour peut-être … vers son destinataire, ou bien son envoyeur … ça dépend s’il y a du vent, s’il pleut, car les conditions climatiques et les embouteillages influent sur le délai de transport du courrier entre la Défense et Aubervilliers ! C’est ce qu’on appelle une organisation optimisée dans le cadre d’une gestion sociale du développement durable. Likidator poursuit donc la liquidation en présentant au CCE la dernière étape avant qu’il ne reste plus à la Société Générale que la distribution des tâches aux prestataires externes et la gestion des petits arrangements avec le Code du travail qui va avec… BON À SAVOIR Une piqûre de rappel s’avère en prévision de la prochaine grève dans les transports sur les usages maison car nous avons encore constaté des « interprétations locales » la dernière fois. Ainsi, le patron de la DEC de Val de Fontenay, qui a fait sauter un paragraphe de la note de la DRH qui ne lui convenait pas… La version…
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