Infos 2008 (48)
DÉSACCORD POLITIQUE
C’était au temps où il était encore possible de promettre « aux marchés » un juteux ROE de 19%. Le « plan d’efficacité opérationnel » leur avait été annoncé dans la précipitation, le milliard d’économies sur les coûts d’exploitation devant permettre le rétablissement de la profitabilité habituelle en moins de 3 ans ! La promesse est-elle toujours d’actualité ? Prudemment, la procédure budgétaire ne fixe pour la 1ère fois depuis longtemps aucun objectif de ROE en 2009. Mais il semble que la direction n’ait pas pour autant renoncé à presser le citron. En effet, le plan n’est pas au placard et sa substance essentielle consiste à transférer à la sous-traitance les activités, quitte à mettre gravement en cause la qualité du service. En la matière, les expériences désastreuses ne manquent pas, comme le transfert du courrier et de la gestion des immeubles centraux, où encore de la gestion des plans. Rien que pour ce dernier projet, il a été englouti 6 millions d’euros en pure perte, et on continue pour les 6 prochains. Le réseau n’est pas en reste avec Novadis et Orchestra, des projets qui transfèrent à la sous-traitance les dossiers de nos clients. Brillant résultat de ces transferts, les « cellules de contrôles » se multiplient pour tenter de maîtriser ces usines à gaz, où l’on rencontre fréquemment de la sous-traitance de sous-traitance. Le but final est toujours le même, on réduit les coûts en utilisant du personnel en contrats précaires et mal payés. Naturellement, il n’y a jamais personne pour justifier a posteriori les « gains de productivité » annoncés à l’origine des projets. C’est pourquoi, lorsque la direction a discrètement inscrit à l’ordre du jour du comité central d’entreprise un projet de transfert de la comptabilité fournisseur à la sous-traitance, elle a déclenché une réaction qu’elle n’attendait pas. Le projet concerne un nombre de salariés restreints, 46 postes, qui ne courent aucun risque d’être licenciés. Mais le projet concerne typiquement une activité toujours assurée par les services internes, et il donne accès direct à la comptabilité SG à des intervenants extérieurs dont il n’est pas impossible qu’ils soient « délocalisés ». Ce projet a donc fait l’essentiel du débat de la séance plénière du CCE le 11. Venu répondre aux questions d’actualité, Fredéric Oudéa a d’abord tenté de calmer le jeu en minimisant l’impact du projet, chaque décision de transfert serait prise « au cas par cas », avec pragmatisme, et en jurant qu’il partageait notre souci de qualité du service. Cette profession de foi n’a pas eu un effet très convaincant, car lorsque le point d’ordre du jour a été abordé après son départ, la DRH s’est retrouvée à nouveau sur le grill. Elle s’est donc fendue de quelques arguments supplémentaires, du genre « le transfert concerne des activités non bancaires » vers « des prestataires dont c’est le cœur de métier » et qui le font mieux que nous… surtout avec des chinois payés avec un bol de riz ! Autre argument, la SG ne lésine pas sur les moyens pour reclasser les salariés, qui ne craignent pas d’être licenciés… il manquerait plus que ça ! Au final, les assauts répétés des élus, et quelques arguments solides pour contrecarrer ce beau discours, ont battu en brèche le plan de marche du projet, mais aussi la démarche. Convenant qu’il y avait un désaccord politique majeur, Anne Marion Bouchacourt a renvoyé à la session de mars le projet et proposé que la direction engage une discussion avec les délégués syndicaux nationaux sur le sujet auparavant. À suivre donc…
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LA FORCE À VOS CÔTÉS
Le résultat des élections prud’homales est venu bousculer quelques certitudes. D’abord, les très mauvaises conditions d’organisation du scrutin ont généré une participation encore en baisse, même le MEDEF les a dénoncées ! Deux exemples pour la Société Générale, à la Défense les électeurs du bloc Valmy, Pacific, Kupka et Espace 21 ne votaient pas tous dans les bureaux d’entreprise de l’Espace 21 ; au PSC de Saint Quentin en Yvelines, il fallait parcourir 600m dans le dédale de la ville nouvelle pour parvenir jusqu’aux urnes. On sait l’institution sur la sellette, son originalité est gênante. Comment mieux justifier de sa suppression qu’en brandissant « le désintérêt des salariés pour l’élection » ? Ajoutons que, si c’est difficile pour un salarié SG de quitter son poste pour aller voter, ça l’est au centuple dans une PME ! Rien ne permet vraiment de dire donc que les salariés se désintéressent des prud’hommes, mais c’est la raison qui motive la proposition de la CGT d’organiser l’élection dans les entreprises. Un autre enseignement porte sur la représentativité des organisations syndicales et leurs rapports avec les salariés. La CGT est la 1ère organisation avec 34%, en progrès de 1,6%. CFDT et FO reculent, tandis qu’aucune autre organisation ne dépasse le seuil des 10% dans cette élection, fixé comme la barre pour être considéré comme représentatif. Depuis le temps que les mauvais augures prédisent le déclin de la CGT, elles vont finir par mourir avant nous… Mais on peut ajouter que ce résultat montre aussi auprès de qui les salariés préfèrent rechercher assistance quand cela va vraiment mal. Ainsi, les résultats des bureaux de vote de la Défense donnent également une place de premier plan à la CGT, qui obtient sur les 7 bureaux, la 1ère place dans la section commerce, les techniciens, avec 30% et la 3ème dans la section encadrement, avec 15%. Un autre enseignement plus spécifique, est que le syndicalisme corporatiste n’a pas beaucoup de place dans ce type de consultation. Ainsi, la CFE-CGC, a laquelle est rattachée le SNB, est en 5ème place dans la section commerce, et en 4ème dans la section encadrement… Il ne faut pas non plus oublier le résultat dans le collège employeurs, où les cadres hors classe de la SG sont inscrits. Sur l’ensemble du collège, les listes du MEDEF – CGPME - UPA obtiennent 72%, mais elles reculent de 8 points. Parmi les concurrents du MEDEF, les listes présentées par l’association des employeurs de l’économie sociale pèsent près de 20%, mettant un terme historique à l’hégémonie du MEDEF sur la représentation patronale.
BANKER CON’RIES
Le Deputy Chief Executive Officer, Séverin Cabannes, s’est fendu d’un mail à tout l’encadrement SGCIB, without french translation, pour inviter les destinataires, dont il n’est pas le patron, à « partager leurs histoires » au motif que « your stories are unique ». Il s’agit de saisir sa chance de rejoindre la galerie des héros, « the series where are the heroes » ! Il parle de la campagne de pub SG, « bankers stories », pas de celle où des ados qui sauvent le monde… et n’hésite pas à s’impliquer : je suis impatient de les lire !!! Mr Cost cutter inclura-t-il sa propre story ? Celle où, après avoir quitté la SocGen en 2002 pour faire fortune ailleurs, il y est revenu en 2007, pour « améliorer la rentabilité du groupe » comme le dit le Journal de l’économie. Autrement dit, pour externaliser, tailler, pratiquer le dumping !
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ÉGALITÉ PROFESSIONNELLE
La négociation liée au renouvellement de l’accord sur l’Égalité professionnelle entre les Femmes et les Hommes, est arrivée à son terme le 21 novembre après 4 réunions. Les dispositions du précédent accord, signé en juin 2005 par 4 syndicats, CFDT, CFTC, CGT et FO, a permis la révision de situation 1632 femmes à leur retour de congé maternité, sur 2957 retours en 3 ans. Concernant la mesure phare de l’accord en faveur des femmes de plus de 45 ans, sur 6480 concernées, 3344 ont bénéficié d’une augmentation et 1013 ont été promues. Au total donc, le précédent accord a représenté un budget spécifique supérieur à 1 million d’€ sur ces mesures. Parallèlement, afin de respecter la loi sur la suppression des écarts salariaux, 536 femmes ont été augmentées cette année, pour un montant global de 740 000€. La direction a annoncé qu’elle allait consacrer un budget de 800 000€ l’an prochain à cet effet, mais sachant que cette suppression est imposée par la loi avant le 31/12/2010, suite à notre remarque, elle a spécifié que ce budget est un minimum, car il ne suffira probablement pas. Le projet de texte du nouvel accord reprend la plupart des dispositions de l’ancien et intègre quelques évolutions. Celles-ci sont la conséquence de l’évolution de la loi d’une part, et de la pression des signataires de l’accord précédent d’autre part sur 2 points essentiels : la gestion et le suivi des retours de congés maternité et les garanties en matière d’égalité salariale. Signalons aussi une avancée majeure, obtenue par la CGT et la CFDT, qui donne aux représentants du personnel locaux un grand rôle, la présentation d’un bilan annuel des entretiens de retour de maternité au CE. Reste la question de l’impact du congé maternité sur la part variable de rémunération qui n’est pas tranché par le texte final. Selon nous, cette part doit être intégralement maintenue. La tentative de la direction d’inclure dans le texte le principe de la proratisation des rémunérations variables a échoué. La CGT a décidé de consulter ses adhérents afin de prendre position sur le projet d’accord en vue de la réunion de signature prévue le 10 décembre.
PUPUCE A DIT STOP
Lorsque la direction a mis une place une procédure interne pour traiter du harcèlement, nous avions critiqué celle-ci et alerté sur son indépendance toute relative. Cette fois-ci, la coupe est pleine. Saisie d’une plainte de harcèlement sexuel au CRCm de Lille, la direction a mené une enquête et produit un rapport digne de ces temps anciens où la victime était considérée comme coupable car provocante ! Tout juste si l’auteur du rapport admet que d’avoir des gestes et des propos déplacés sont « inacceptables ». Cette affaire révèle également des rapports de travail tout aussi déplacés sur le CRCm, où ils ne semblent anormal à personne qu’un superviseur appelle les téléconseillères « pupuce » ou « ma chérie », ou les supervise pendant les prises d’appel avec massage d’épaules… une attitude jugée très professionnelle, à l’écoute et disponible par « l’ensemble des personnes rencontrées » par ailleurs. L’affaire ne sera pas enterrée pour autant, car la victime a décidé de déposer une plainte pénale, et la CGT entend bien, puisqu’il est question d’égalité, revenir sur cette procédure interne de prévention du harcèlement, que l’on ferait mieux de baptiser procédure d’étouffement du harcèlement.
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LE RETOUR DES PARTAGEUX
Très attendues dans un contexte général propice à démontrer la considération portée par la direction au personnel, les négociations salariales 2009 se sont achevées le 19, avec pour principale mesure le versement en janvier d’une prime de 25% d’une mensualité de base, assortie d’un plancher de 550€ et d’un plafond de 1350€. S’ajoutera une prime supplémentaire de 100€ dite de « dividende du travail » versée avec l’intéressement. Le « coût » global de la mesure représente 28,9 millions d’€. La CGT avait bien entendu exprimé sa préférence pour une augmentation du salaire de base, significative, assurant le maintien du pouvoir d’achat, durement entamé par l’inflation et l’accord salarial signé en 2008 par la CFTC. C’est pourquoi nous avons exigé qu’à tout le moins, une clause de « revoyure » prévoie qu’en 2010, la prime soit en tout ou partie intégrée. Après avoir démarré à 350, le plancher a progressivement augmenté, passant à 450, puis 500, et enfin 550 le 19, après que la CGT ait souligné qu’avec 500€, la prime ne maintiendrait le pouvoir d’achat que des salaires jusqu’à 20 000€. Ces augmentations successives du plancher, bien qu’accompagnées d’augmentation du pourcentage et du plafond, ont suscité de vives protestations du SNB qui a menacé de refuser sa signature si l’écart hiérarchique continuait de se réduire, accusant la direction « d’égalitarisme » dans les négociations salariales, sous-entendu à la demande des partageux que nous sommes… C’est pourtant bien le rôle principal de ces négociations, dès lors que désormais, la plus grande part de la rémunération est individualisée ! En définitive, le plancher de 550€ se traduit par une mesure de 3,5% du salaire annuel de base pour les 11500 salariés concernés. Nous avons protesté au cours de la dernière réunion de négociation du traitement injuste fait aux jeunes recrutés en contrats d’alternance, qui ne perçoivent que la moitié de la prime depuis plusieurs accords salariaux. La plupart sont appelés à devenir des salariés en CDI, et c’est un bien mauvais signal à leur envoyer pour débuter une carrière. Rien n’y a fait cependant. Pour ce qui concerne le dividende du travail, il s’agira de 100€ nets, et donc un peu plus sur la feuille de paie. C’est la 3ème fois que ce type de prime est versé, sans que ce soit une demande syndicale. On comprend l’effet d’aubaine pour la direction qui échappe ainsi aux charges sociales, mais pour les salariés, le faible gain du court terme se retourne contre eux sur le long terme dès lors que ces petits ruisseaux finissent par faire un grand fleuve de milliards d’euros exclu des ressources des régimes sociaux. Compte tenu de son faible montant, la CGT se demande si ce dividende n’aurait pas été mieux utilisé au profit du salaire de base. L’autre volet important de la négociation portait sur les écarts salariaux hommes/femmes. Après discussion, le budget prioritaire de 800 000€ pour l’année 2009 sera un budget minimum pour supprimer les écarts salariaux (injustifiés) de 6% ou plus avec le salaire médian des hommes du même niveau et du même métier. Pour celles qui subissent un écart plus faible, la suppression de l’écart relèvera de l’EAS. Selon la direction, 4200 femmes relèveraient d’un examen au titre du budget prioritaire. En tout état de cause, aucun écart salarial dû à une discrimination de sexe ne devra subsister au-delà du 31/12/2010 au titre de la loi. La réunion de signature de l’accord a été fixée le 2 décembre.
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STRESS AU TRAVAIL
Le 12 novembre s'est tenue une nouvelle réunion de "concertation sur le stress". D'entrée de jeu, le directeur des relations sociales, Philippe PERAIN, a voulu nous présenter "les choses concrètes depuis la dernière réunion du 28 mai". Mise en place et déploiement de l'observatoire du stress, sensibilisation et formation pour les différents salariés, axes de communications prévus à partir du 1er janvier. Mais au-delà des démarches initiées par la direction, c’est surtout sur l'environnement de travail que nous entendions bien obtenir des « choses concrètes »…d’autant plus que l'accord national et interprofessionnel signé par la CGT le 11 septembre 2008, précise les responsabilités de l'entreprise et rappelle l’objectif de réduction du stress. Certes, les engagements sur la politique commerciale obtenus dans le cadre de la refonte du commissionnement et la note de Fanny PERAUDIN sur les CRCm ont le mérite d’exister. Mais la note de la direction sur les CRCm ne suffira pas, d’autant plus qu’elle valide des points que nous avions déjà signalés comme étant justement générateurs de stress. Il faudra donc dépasser les réticences sur le sujet, pour répondre correctement à la situation de stress…avant que la soupape ne cède. Au-delà des CRCm, les problèmes organisationnels ne sont pour l’instant qu’abordés…Traitements des restructurations dans les services centraux, évaluations croisées, etc. "L'obligation de veiller à la santé physique et morale des salariés" rappelée dans l'accord interprofessionnel n'aura pas trouvé de traduction satisfaisante encore cette fois-ci ! En attendant, le directeur des relations sociales nous a fortement invité à continuer à lui remonter tous les éléments qui nécessiteraient une correction rapide.
THE SHOW MUST GO ON
Comme si la crise n’existait pas dans la vie réelle, la SG investi, depuis Mars 2007 et …Août 2008 dans le développement de marchés financiers (joliment nommé Turquoise pour l’un, moins poétiquement Chi-X pour l’autre) entièrement dérégulés, et en fait une avantageuse présentation chez Oper le 22 Octobre (« Un nouveau modèle de marché pour l’Europe »). L’esprit d’à propos n’est pas la chose au monde la mieux partagée, surtout qu’on se retrouve en partenariat avec Fortis, Merrill Lynch ou Lehmann, plus trop d’actualité pour cause de dérégulation. La CGT a saisi le directeur des risques au CE des Centraux le 13/11, qui nous a promis de nous revenir lors de la session de décembre.
LE GATEAU
La séance constitutive du CCE s’est donc déroulée le 7 novembre. Ce que nous retiendrons du renouvellement de ces 40 représentants nationaux du personnel pour les 3 prochaines années, c’est bien sûr l’augmentation de la CGT (+2 élus), qui traduit une confiance toujours plus grande des salariés, et ce, de manière régulière et continue. Cette confiance s’est avant tout exprimée en élisant plus de 20 élus supplémentaires dans la centaine de comités d’établissements SG depuis 3 ans. Dégâts collatéraux à l’arrivée de la nouvelle délégation CGT (qui aura permis au passage de rajeunir l’auguste assemblée), la diminution du nombre de représentants SNB et CFDT. Ce qui explique en grande partie la rancœur du premier dans un pamphlet national contre la CGT.
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LES CDO, C’EST TERMINÉ
Les 5 organisations représentatives ont été reçues par le Directeur général pour l'entendre faire le point de la situation. L'annonce des résultats a permis de "casser la spirale", ce qui était selon lui, l'objectif principal, dès lors que les faits démontrent que la banque est solide. Il a plusieurs fois fustigé les rumeurs qui n'avaient aucun fondement. « Je ne vois aucune position qui puisse générer une perte de 2, 3 ou 4 milliards », « Ce qui compte, c'est le comportement de notre clientèle. Le cours de l'action n'est pas un problème, les Etats sont là pour contrer les tentatives hostiles : je ne vois personne dans cet environnement pouvoir nous OPéer ! » a-t-il ajouté. Concernant la question spécifique de la Rosbank, il s'avère que « la Russie n'a pas de dette »... qu''il y a une myriade de 1200 banques dont le gouvernement ne laissera subsister qu'une cinquantaine dont la Rosbank. Le modèle français est d'autant plus solide qu'il n'a pas pratiqué l'excès de crédit, à la différence du modèle britannique, plus agressif et maintenant en situation plus délicate pour cause de surendettement. Un autre facteur d'importance joue en faveur du modèle français, le rôle plus strict joué par le régulateur, et la qualité des fonds propres, qui ne sont pas identiques d'un pays à l'autre. Au final, l'intervention de l'Etat pourrait n'être que limitée. Ainsi, sur les 40 milliards d'€ affectés, seuls 20 milliards pourraient être utilisés, sur les 10 premiers la SG ne recevra que 1,7 millard à fin 2008, sous la forme d'un prêt à 8%. Est-ce que la SG continue de prêter et à quelles conditions ? F. Oudéa a répondu que, si le coût des liquidités avait effectivement augmenté le taux des prêts, il n'y avait pas de durcissement des conditions d'octroi et ajouté qu'une baisse du taux directeur de la BCE pourrait avoir un effet d'entraînement à la baisse des taux des prêts. La SG a prêté plus dans la dernière période (T3) que la BNP. La CGT lui a demandé de préciser, sur la BFI, comment il fallait comprendre les propos du nouveau patron de SGCIB sur "les opportunités à saisir", quelle position avait la SG sur les produits à risque, et enfin quelle était sa position sur la régulation des marchés. F. Oudéa nous a répondu que dans un "nouveau monde de la finance", il ne subsisterait qu'une dizaine d'acteurs dont 5 en Europe. Si donc le volume d'activité allait être forcément plus faible, des parts de marché plus grandes pourront être conquises, mais dans un environnement plus contrôlé et plus régulé. Poussé par la CGT, il a plus clairement encore précisé qu'il faudra traiter des politiques de rémunération, et sur les produits eux-mêmes, il a déclaré : « les CDO, c'est terminé ! »... mais globalement, il a également remis en cause les produits trop complexes, précisant qu'il fallait conserver la 1ère étape de la titrisation ou les produits dérivés utiles ("il faut faire un tri") et enfin les CDS "utiles" bien qu'il faille construire une chambre de compensation et un marché contrôlé.
EN VERTU DES GRANDS PRINCIPES
La « Com » de SGCIB s'est fendue de « Business Principles ». Façon petit livre rouge, elle distribue des auto-collants déclinant ces « Business Principles » aux salariés de Valmy, lesquels se demandent bien où ils sont censés les coller. Fort heureusement, il paraît que beaucoup on trouvé l'endroit adéquat que, comme disait Brassens « rigoureusement m'a mère m'a interdit de nommer ici ».
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POUR 100 STOCK’, T’AS PLUS RIEN
« Et je voudrais dire que les stock-options récentes qui ont été distribuées à Daniel Bouton comme à beaucoup d'autres salariés, aujourd'hui ne valent plus rien avec la baisse des cours de bourse. » Interviewé sur RTL, « Fred » pensait peut-être à lui en faisant ce constat désabusé ! De là à poursuivre, « c'est un instrument qui est en ligne avec les performances de l'entreprise » pour justifier cette prise de position : « Il faut des dispositifs de rémunération responsables »… Faut pas pousser ! Ni lui, ni le gouvernement ne s’en tireront en proclamant que « les banques se sont engagées à appliquer les recommandations du MEDEF ». À la question du journaliste, « ça sera toujours comme ça ? », Fred n’a pas vraiment répondu, mais il est clair que lui et ses collègues auront du mal à faire accepter que « ça » continue ! La question n’est pas de justifier la distribution de millions d’euros par la transparence, la question est : est-ce qu’attribuer une rémunération de plusieurs millions d’euros est « un dispositif de rémunération responsable » ? Où est la responsabilité quand on nous expliquait que « la norme s’établit par comparaison – benchmarking – avec les autres dirigeants » ? Qui est la référence, Louis Gallois, dont on ne peut dire que sa responsabilité est petite, ou Richard Fuld, l’ex-patron de Lehman ? « Moi, j'ai la chance d'avoir un personnel formidable. » a conclu Fred, ce dont nous lui savons gré, et le serons encore plus si la prochaine réunion de négociation salariale répond à nos attentes.
PRODUITS DERIVÉS
La négociation sur les critères d’attribution du variable, part variable ou bonus, a largement dérivé puisqu’une discussion s’est engagée au sujet d’un nouveau formulaire d’évaluation, généralisé à toutes les catégories et tout le groupe. Fondamentalement, le problème est dans le changement profond de la base d’évaluation. L’idée est de substituer à l’appréciation des compétences exercées, celle des objectifs réalisés. Sauf que les multiples participants à la conception du bébé, de la direction générale aux « experts consultants » ont tous zappé les principes encadrant l’évaluation inscrits à l’article 36 de la convention collective. La CGT les a donc rappelés, en soulignant que l’évaluation ne pouvait pas faire l’impasse sur « les compétences mises en œuvre », puis que c’est inscrit en toutes lettres dans la convention. Le dérivé final sera-t-il toxique ou non ? La réponse à cette question sera apportée lors de la session de novembre du CCUES.
CAROTTE DISCRÈTE
Urgence du moment, la préparation des vacances d’été explique sans doute que le SNB ait publié dans ses infos l’annonce de la parution de la brochure idoine du CCUES, tandis que la CFTC publiait de son côté le résultat de son enquête faisant apparaître « les difficultés financières d’importance » de ceux qui ne peuvent s’y inscrire. Préoccupant, inquiétant, conclut la CFTC, ce qui ne l’a nullement empêché de décider, avec le SNB et les 2 autres organisations syndicales qui gèrent le CCUES de décider de faire payer la taxe de séjour à partir de 2009, malgré l’opposition de la CGT et l’épais matelas de réserves dont dispose le CCUES.
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2ème DÉMARQUE
La négociation des salaires s’est donc réellement engagée le 20 octobre. Philippe PERAIN, directeur des relations sociales a présenté une mesure générale « malgré le contexte » sous la forme d’une prime de 15% d’une mensualité, avec un plancher de 350 euros et un plafond de 1.000 euros. Avec une enveloppe globale d’environ 15,5 millions, l’augmentation moyenne des salaires ne serait que de 1%. Or, il faudrait plus du double rien que pour maintenir le pouvoir d’achat sur l’année 2008 ! En effet, la perte est déjà de 2,3% !... C’est pourquoi, avant même de parler de la forme de la mesure envisagée par la direction (% du salaire ou uniforme), la CGT en a jugé le niveau largement insuffisant. Par contre, la masse du variable a augmenté de 15% l'an dernier et de 17% l'année précédente... en 10 ans elle a quasiment été multipliée par 4, pour atteindre 75,5 millions !... sans compter les quelques 240 millions de bonus distribués en France. On glisse vers une politique salariale basée sur le variable et la performance individuelle au détriment de la négociation collective et des mesures générales. Pour la CGT, le montant de l'enveloppe globale doit être revu significativement à la hausse. Une série de rencontres bilatérales avec la DRH, Anne MARION BOUCHACOURT, est prévue avant d’entamer la dernière réunion programmée le 19 novembre. Mais au final, le calcul est vite fait, il faut une mesure de 2,3% pour garantir le maintien du pouvoir d’achat de l’ensemble des salariés…ce qui ne représente que 34,5 millions, le juste prix d’un accord salarial !
CONVENABLE ET SYMPATHIQUE
Le directeur du réseau a donc précisé devant la commission de suivi 4D du 24 octobre que le gouvernement britannique avait donné le ton sur les bonnes mesures à prendre, celles permettant de répondre à la difficulté pour les banques à se refinancer sur le moyen long terme. Il a rappelé les dispositions prises par le gouvernement français, le fonds de 40 milliards réservé au renforcement des fonds propres qui a permis d'élever d'un demi-point le ratio tiers one des banques françaises, de 8,2 à 8,7 pour la Société Générale, soit un montant de 1,7 milliard. Il a souligné néanmoins que ce ratio n'avait pas besoin d'être aussi élevé pour les banques françaises, particulièrement par comparaison avec les Britanniques. « Avant la crise, notre ratio était à 7,2 et tout le monde trouvait ça normal ». Selon lui, notre économie est plus solide, le coût du risque est « extraordinairement faible ». Par exemple, ce coût pour les PPI de la SG est d'un point de base alors qu'il est de 20 à 30 points pour les banques anglaises.Ceci explique, a dit JF Sammarcelli, que « la Société Générale n'a jamais cessé de prêter », même aux pires moments de septembre et octobre, « ce qui n'était pas forcément le cas de nos confrères ». Sur l'activité des prêts, il a employé une formule choc : « Nous avons les moyens et la volonté ». Par contre il n'a pas nié que la SG en avait profité pour reconstituer ses marges, et donc distribuer un crédit plus cher, citant les PPI, dont la marge était négative de 10 à 20 points et qui ont maintenant une marge positive de 15 points.Pour finir sur le sujet, il a annoncé des prévisions favorables pour le 3ème trimestre, qui « sera convenable » avec un niveau d'ouvertures de comptes à vue net « assez sympathique ».
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SALAIRES, LE CHOIX
Après la phase rituelle du recueil des propositions syndicales, la négociation des salaires va s’engager réellement le 20, dans un contexte particulièrement agité. Bien sûr, nous avons dit que la sortie de crise implique de s’appuyer sur un atout majeur : le personnel, en 1ère ligne. Ceci justifie que la direction donne également un signe fort de confiance, y compris pour l’extérieur, à l’occasion de cette négociation. Mais pas seulement… Il s’agit également de revenir sur une politique salariale qui réduit à la portion congrue la part consacrée aux augmentations collectives, et qui met le « paquet » sur la « performance individuelle ». On a vu les dégâts de cette logique de manière caricaturale dans la BFI. Plus insidieusement, et à une échelle plus réduite, la direction a agi dans le même sens en 2008. Après avoir conclu un accord ridicule avec la CFTC début janvier, on constate aujourd’hui nettement ses effets et la volonté cachée derrière. L’impact de l’accord n’est que de 0,6% sur les salaires de base, pour une inflation annoncée de 2,9%. Si la progression générale des salaires de base est de 3,7%, c’est que s’ajoutent au 0,6% les 3,1% des augmentations individuelles, censées rémunérer plus de qualification et de responsabilités, et qui sont loin de concerner tout le personnel ; le nombre d’élus est même en chute libre en 2008. Au final, la mesure collective 2008 entérine une énorme perte de pouvoir d’achat et représente à peine 13,6 millions d’€… Dans le même temps, le montant du variable distribué, les bonus ne sont pas compris, a augmenté de 10 millions, de 65,5 à 75,5 millions ! Il s’agit bien d’une volonté délibérée de favoriser ce type de rémunération, son montant moyen ayant progressé de près de 18% pour les TMB des centraux par exemple. Pour la CGT, il est clair que nous n’accepterons pas que l’on nous refasse le coup en 2009. Vider la négociation avec les syndicats au profit des rémunérations variables est un casus belli, autant que de ne pas prendre une mesure collective qui maintienne le pouvoir d’achat en 2008. Devant cette exigence, la direction a annoncé qu’elle proposerait une mesure le 20, ce sera pour elle l’heure du choix. Mais le scénario de janvier 2008 est impossible à reproduire, du fait des nouvelles règles de représentativité.
Y’A PAS D’MAL…
… à s’faire du bien. En ces temps troublés, ce n’est pas parce qu’on n’a rien à dire etc… on ne pouvait pas rater la publication du classement annuel du « World Economic Forum » (Davos), qui place encore une fois les USA 1ers, « à l’économie productive sur un terrain solide », un classement qui visiblement souffre des délais d’impression. Dans la même série, on se souvient des analystes de Lehmann qui avaient dégradé la Société Générale, avant de faire faillite et de la rejoindre pour certains. Ils sont battus par ceux de Merril Lynch, sauvés du chômage par Bank of America en septembre. Ils estiment que les banques européennes « manquent de capitaux », 7,2 milliards pour la SG ! Fleuron tricolore, le professeur Pascal Salin, écrit que « la crise financière est une crise de l’interventionnisme étatique » et que le « capitalisme financier est l’expression d’innombrable processus spontanés créés pour répondre aux besoins des êtres humains ». Effectivement, on se demande si les banques, qui financent largement Paris Dauphine où il enseigne placent bien leur argent !
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QUESTION DE CONFIANCE
Dans le prolongement de l’entretien avec les syndicats, la direction devait répondre à nos questions devant les élus du CCUES du 8. C’est Monsieur Cost-cutter, Séverin Cabannes qui était collé. Après avoir lu à toute vitesse une note, il s’apprêtait à lever le camp, quand nos élus ont tapé du poing sur la table pour obtenir les réponses précises… que nous avons enfin obtenues sur la situation de l’entreprise. Dans un environnement général de crise, ces réponses ne permettent pas de nous considérer à l’abri d’un effondrement général du système bancaire, mais elle confirme la solidité du modèle de banque universelle, s’appuyant sur sa banque de détail. Ainsi, la Société Générale collectait au 30 juin 300 milliards d’euros de dépôts, sur un total de 1650 tous réseaux bancaires confondus, pour un encours de prêts de 350 milliards. L’encours des crédits représente 116% de la collecte pour l’ensemble du groupe, on est loin bien sûr de la situation des banques qui ont sombré récemment. La dette à long terme ne dépasse pas 9% du bilan de 1100 milliards, soit 90 milliards. Sur le plan de l’activité, malgré le ralentissement des ouvertures de comptes constaté un temps après l’affaire Kerviel, le nombre des comptes à vue progresse légèrement, bien que l’on sache que l’activité elle-même se rapproche du zéro ces jours-ci (ça, c’est nous qui le disons). Ces données générales sont confirmées par la directrice générale de l’AFB qui a reçu les fédérations syndicales. La clientèle des banques ne cède pas à la panique et reste stable, on n’observe pas de mouvements significatifs. Les banques admettent cependant que les salariés des réseaux sont en 1ère ligne et sont pour beaucoup dans cette stabilité. Reste que tous les gérants et investisseurs se précipitent sur les placements garantis par l’État, ce qui a pour conséquence un gel du marché monétaire qui concoure à la crise. La directrice de l’AFB a souligné que l’issue ne pouvait qu’être collective, tant les banques sont liées entre elles. Raison de plus, estime la CGT, pour que ce collectif inclue les hommes qui auront contribué à traverser la tempête en ne permettant pas qu’un prédateur profite de la situation et lance une attaque qui pourrait se traduire par des suppressions massives d’emplois. Sur ce point, les déclarations des politiques appelant à une restructuration du secteur bancaire sont intolérables. Outre l’aggiornamento général sur la nécessité d’une régulation des marchés, on relèvera enfin avec satisfaction une petite phrase de Mr Cost-cutter qui sonnait comme un regret : le taux de rentabilité du capital va baisser… la fin de la dictature du ROE à 20% ?
FICC NIKKEI
L’histoire commence par un mail reçu de Tokyo. Un expatrié est convoqué à un entretien préalable, mais, contrairement à l’usage, l’entretien a lieu sur place et non à Paris. FICC a même prévu de fournir le salarié de Tokyo qui pourra assister le convoqué ! La CGT demande la tenue de l’entretien à Paris mais prévient : si vous refusez, nous irons à Tokyo à vos frais et nous demanderons quand même l’annulation de l’entretien au juge… C’est ainsi qu’un délégué de la CGT, on le soupçonne d’avoir accéléré la chute du Nikkei, est rendu à Tokyo. La branche FICC de SGCIB, qui espérait se débarrasser à bon compte et en silence de l’occupant d’un poste qui doit être supprimé fin 2008, a raté son mauvais coup.
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WHAT ELSE ?
La direction s’est décidée à recevoir les représentants syndicaux à la veille du week-end pour répondre aux nombreuses questions que se pose le personnel sur la situation de la Société Générale. L’absence de communication et les initiatives des uns ou des autres ont suscité des inquiétudes de plus en plus nombreuses à se manifester. La DRH, Anne Marion Bouchacourt avait mobilisé pour la circonstance le représentant de DEVL qui était déjà venu plancher devant la commission économique du CCUES. Arnaud Jacquemin s’est cru obligé de nous faire le coup du « les murs ont des oreilles » avant de nous donner quelques infos qui ne nous ont pourtant pas paru tellement stratégiques. La situation de trésorerie de la Société Générale est donc plutôt favorable, au point qu’elle n’a aucune difficulté à se financer au jour le jour, et même qu’il lui arrive d’avoir quelques longueurs d’avance. Malheureusement, il ne nous a donné aucun chiffre pour cause de confidentialité, arguant que personne ne communiquait sa situation exacte de trésorerie. Voilà qui pourrait faire l’objet d’une réflexion en ces temps de crise où la situation exacte de trésorerie de quelques-uns n’a été connue qu’à l’annonce de leur krach ! La CGT a souligné que le personnel avait pourtant un droit de connaissance sur la situation de leur entreprise et nous avons fait part de notre mécontentement. Dans la discussion qui a suivi, sans donner plus de détail, le représentant de DEVL a souligné que l’environnement économique général serait déterminant, et que la place de la Société Générale devrait s’apprécier relativement à ses confrères. Sur ce plan, la direction a observé des signes positifs de confiance sur les marchés. Au plan de l’impact clientèle, chaque banque subit de son côté les inquiétudes et les déclarations des pouvoirs publics, qui peuvent entraîner des chassés-croisés entre les banques. Certains petits malins croient par exemple qu’en répartissant dans 4 banques leurs avoirs, ils bénéficient 4 fois de la garantie des 70 000€… Nous avons également demandé si de nouvelles dépréciations d’actifs étaient intervenues. Arnaud Jacquemin a répondu que tout avait été soldé en Juin et que depuis, seule l’évolution du marché pourrait impacter le montant final des pertes, tout en soulignant que dans le montant provisionné tout ne constituerait pas des pertes. On pourra quand même s’inquiéter que la récession n’entraîne des réductions d’activité sachant que certains projets, notamment des ouvertures d’agence, pourraient être mis au frigo. Le sujet de satisfaction, c’est quand même de voir que tous désormais vantent le modèle de banque universelle reposant sur le socle solide de son réseau.
SUPERSTITION
On croise les doigts, Jean Pierre Mustier a visité sa nouvelle maison, SGAM, le jour de la saint Jérôme ! Espérons que ce n’est pas un signe, et que le destin ne l’y poursuivra pas. Le prénom honni est pourtant explicitement interdit de cité dans un mail précipitamment adressé au personnel avant la venue du grand homme. Le mail ne précise pas si les 18 Jérôme de SGAM doivent être renommés ou uniquement hélés par leur patronyme. Heureusement, nous serons là pour veiller, puisque le secrétaire du CE de SGAM, tout aussi fraîchement élu, est pour la première fois un représentant CGT, ce qui laissera Jean Pierre en terrain connu !
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ADMONESTATIONS
Depuis plusieurs semaines, suite à l’affaire Kerviel, c'est devenu la mode à SGCIB de faire des rappels au règlement, dernièrement sous la forme de manuels (certains uniquement en anglais d'ailleurs) dont il faut accuser réception, passe encore, mais aussi certifier par écrit qu'on les appliquera bien. D'où un malaise évident, d'aucuns se demandant si ce n’est pas un traquenard et s'il est bien normal de s'engager personnellement et par écrit sur l'application de procédures qui ne sont que des instructions de l'employeur. Un peu comme si on devait s'engager à respecter le règlement intérieur, les horaires ou l’organigramme de la SG. Ils n’ont pas tort de se demander dans quel monde « on » voudrait nous faire vivre et si les grands admonesteurs, Mustier et Péretié en tête, ne joueraient pas de la culpabilisation collective. Vivement interpellée par les délégués CGT, la direction a ramené prestement la voilure en écrivant que ceux qui refuseraient de signer n'auront aucune suite, que tout ça n'était là que, pour « donner de la solennité » à la chose, n'engage pas la responsabilité juridique du salarié et que seule la version française des instructions "s'impose aux salariés français". Message reçu, mais c'était tout de même bien tenté, non ?
EL SUBCOMANDANTE SARKOZ
Mâles accents zapatistes prononcés à Toulon, du Président pourfendant la finance sans morale. Ses copains Bolloré et Bouygues doivent flipper dur ! En tout cas ça fait bling-bling aux oreilles de Mimi Pinson et c’est de bon effet, même si ça fait franchement rigoler ceux qui connaissent la musique. Au passage, ça permet d’annoncer au bas peuple de la sueur et des larmes, au moment où il commence à trouver que les promesses ont la consistance de l’air en mouvement. Au chapitre « c’est pas moi, c’est le voisin », comme disait un autre people, « Vive la crise ».
HOME SWEET HOME
Message de Péretié, successeur de JP Mustier à la tête de Sgcib, pour rassurer les troupes : « Fondamentalement, notre modèle continue de prouver sa solidité. Le modèle de banque universelle comme le nôtre, où notre banque d'investissement s'appuie sur une activité forte de banque de détail, est aujourd’hui plébiscité car il démontre sa résistance dans les périodes de fortes turbulences ». On appréciera tout le suc de la chose, les dieux de la finance invoquant les mânes historiques de la maison. Il est vrai que l’actualité invite à être moins fringant vis-à-vis des banquiers de papa et des « fixed incomes ». Il parle en connaisseur, Bear Stern eut-il bénéficié du même socle qu’il ne serait sûrement pas là. C’est certes cohérent avec ce que disait Fred Oudéa à l’AG des actionnaires, on connaît cependant la mémoire courte de ceux-ci quand il s’agit d’engranger des dividendes à la hauteur du risque des opérations … ou de prendre des risques à la hauteur des dividendes espérés.
CALENDRIER RTT 2009
Le calendrier des jours employeurs est paru avec un peu de retard. C’est pour une bonne raison, la direction a accepté de modifier sa proposition initiale pour satisfaire la demande de la commission de suivi qui s’était réunie le 9 (voir nos infos). Ce calendrier est dispo sur notre site.
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JUSQU’ICI, TOUT VA BIEN
On ne peut pas dire que la communication officielle aura emporté la conviction, pas plus que l’exposé express du directeur financier devant la commission économique du CCUES… À force de nous afficher un optimisme de rigueur, on fait forcément le rapprochement avec cette même rigueur du début de la crise des subprimes. Démontrer l’esprit d’équipe suppose que la direction joue cartes sur table avec le personnel ! On est bien content que la SocGen ne risque « que » 480 millions dans la faillite des frères Lehmann, ou qu’elle n’ait pas à consommer plus de 9% de ses fonds propres pour se refinancer… mais on trouve l’explication un peu courte, ne serait-ce que parce que la notion de fonds propres supporte un fort taux de volatilité ces jours derniers. La CGT estime que le personnel a un droit de connaître la situation exacte du groupe, particulièrement pour être en « état de marche », pouvoir « disposer d’un fil conducteur » comme on nous l’a écrit. Les yeux inquiets se portent d’abord sur un environnement hostile où ressurgissent les bruits de restructurations et de fusions aiguisés par le séisme du marché américain. Certains semblent espérer que l’âge d’or n’est pas terminé et que l’on va vite revenir à « avant », une fois que les contribuables auront épongé les pertes. Un porte-plume s’épanche de ses rêves d’un gain de synergies de 10 milliards dans le Monde en vantant la logique d’une fusion SocGen-BNP. Un autre exhorte dans les Échos les banques françaises à « saisir les opportunités » de crise comme ont fait les « Anglo-saxons ». Tout ceci a une vieille odeur de réchauffé d’autant moins convaincante que ces opportunités-là ne sont pas fraîches ! Car même si les milliards de dollars et d’euros engloutis pour maintenir le système à flot y parviennent, l’addition payée d’abord par les contribuables aura pour conséquence un ralentissement de l’économie réelle, y compris pour l’activité des banques elles-mêmes. Préoccupée, la Fédération CGT des banques et assurances a écrit à Christine Lagarde, la ministre des Finances « pour débattre sans tarder des mesures à prendre avec l’ensemble du mouvement syndical ». Déjà mis à contribution en qualité de contribuables ou de détenteurs de parts du fonds E, nous ne supporterions pas qu’on nous double l’addition en tant que salariés !
ÇA VA TWISTER !
Pas encore terminé 4D, le mécano de la Générale s’est remis à la chaîne pour jouer aux dominos avec l’organisation des agences du réseau, je te retire ici une unité commerciale pour la rattacher ailleurs, je te transfère telles agences de telle DEC à telle autre, ici à Bordeaux, là à Chartres… quitte à contredire ce qui était la vérité absolue il y a peu, comme ces Albigeois, partis en croisade à Toulouse après la suppression de leur groupe rattaché à la DEC, et qui pourraient repartir dans l’autre sens avec la création d’une « nouvelle DEC » à Albi ! Les bureaucrates de Cœur Défense appellent cela « la vie normale » du réseau, mais sommé de donner des motifs solides devant la commission économique du CCUES, l’un deux n’a trouvé qu’à bredouiller : « les projets 2009 de BDDF n’en sont qu’à la phase d’étude »… bien lui en a pris, car la commission de suivi 4D du 24 octobre l’attend de pied ferme pour que chaque opération soit dûment et objectivement argumentée, et discutée avec les représentants du personnel.
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RTT, LE VRAI PROBLÈME
La CGT est intervenue lors de la réunion de la commission de suivi du 9 septembre pour exprimer ses craintes à l'égard de l'augmentation du nombre de jours en stock dans le CET. Entre juillet 2005 et juillet 2008, le nombre de jours en CET augmente significativement pour tous les secteurs et toutes les catégories. On remarque par exemple que BDDF réseau passe de 4,5 jours à 6,5 jours et qu'à l'autre extrême SGCIB passe de 10,5 à 13,5 jours. Nous avons également relevé une augmentation de près de 30% du nombre de cadres au forfait que nous soupçonnions se situer principalement dans les DEC et parmi les nouveaux cadres recrutés. En réponse, Philippe Perain, le directeur des relations sociales, a convenu que les statistiques fournies sur le CET étaient par trop imprécises, et doit nous fournir une nouvelle mouture qui inclut notamment notre demande du nombre de jours de CET utilisés ou monétisés. En outre, il a contesté l'augmentation du nombre de jours non pris. Pour l'instant, il a précisé que ce stock n'avait pas augmenté depuis 2007, et qu'il était toujours de 5 à 6 jours. Il a ajouté également qu'en juillet 2008, le montant final des jours RTT monétisés au titre de la loi atteignait 6 millions d'euros, soit 3952 jours sur un total de 13224 jours investis en CET. Tout ceci démontre en fait que, 70% des salariés, malgré les incitations du gouvernement, ont préféré opter pour le temps libre plutôt que l’argent, mais aussi que, sous la pression de la charge de travail, le nombre de jours effectivement pris est grignoté au fil des ans. Concernant l'augmentation du nombre des cadres au forfait, il a confirmé la justesse de notre analyse, en précisant qu'il s'agissait de CGPistes ou de conseillers bonne gamme recrutés dans le cadre du programme "Mass affluent". Un débat s'est alors engagé pour critiquer particulièrement le fait que BDDF élargit de son propre chef la liste des cadres au forfait. Philippe Perain nous a ensuite proposé, sans grande conviction, un projet d'accord pour fixer la journée de solidarité, le Raffarin Day sur un jour RTT employeur. En effet, le 8 mai et le lundi de Pentecôte sont redevenus des jours fériés, par la grâce de Saint-Nicolas ! Sans accord, ce sera donc une décision unilatérale de la direction. Nous avons ensuite abordé la discussion du calendrier des jours employeur 2009, et à la suite d'une remarque de la CGT et des autres organisations syndicales, il a été convenu de reporter sa publication. Au final, si encore une fois, notre accord RTT a montré son efficacité, encore faut-il que les salariés utilisateurs utilisent leurs droits.
SO STUPID
Nous avons dû encore transmettre au « Monsieur dérapages » de BDDF les débordements d’un responsable qui inonde de mails agressifs les conseillers d’agence. Cette fois-ci, c’est à Bayonne que l’hyperactif, 31 mails en 11 jours, croit ainsi œuvrer utilement. Parmi ses perles, en gros caractères majuscules rouges, « Comment faut-il vous le dire », avec 16 points d’exclamation, pour affirmer que chaque compte ouvert à un jeune doit entraîner le placement d’une carte « So music ». Objet de son délire, le retard de Bayonne, sans qu’il ne se soit rendu compte que partout, les indicateurs d’activité sont en baisse. Plutôt que de réagir comme à l’armée en faisant engueuler en cascade ses subordonnés, la direction du réseau devrait plutôt les encourager en les respectant, ils ne sont pour rien dans la crise financière.
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ÉVALUATIONS CROISÉES
Avant d’en venir au plat de résistance sur les salaires, les organisations syndicales étaient donc à nouveau conviées à poursuivre la négociation sur le projet d’accord sur le variable. Sur la question principale de sa répartition, le directeur des relations sociales a renvoyé la discussion à l’ouverture prochaine des négociations sur les salaires. Il n’est donc question que des critères d’attribution et du lien entre l’évaluation annuelle et le montant du variable. Depuis le premier projet, le texte a évolué, et il devrait inclure désormais une des principales revendications syndicales : le montant du variable attribué devra être motivé par le « manager » et cette motivation pourra être contestée par un recours du salarié. Une longue partie du débat a porté sur la question des discriminations de toutes sortes, notamment l’impact du congé maternité. Si la direction résiste encore à admettre sur ce point qu’elle doit aller plus loin que le simple prorata de la durée du congé, elle n’a pu refuser d’inscrire dans le texte le principe du respect de la loi du 27 mai 2008. Elle a dû aussi accepter d’encadrer l’ensemble du processus par l’article 36 de la convention collective et les dispositions de l’accord sur la formation. Ainsi, le salarié n’aura pas à valider les objectifs qui lui seront assignés en début d’année, et il n’aura pas à valider les appréciations portées sur ses résultats lors de l’entretien d’évaluation individuelle. La discussion a porté aussi sur les conséquences de l’informatisation des évaluations. Les initiatives déjà prises dans ce domaine devront elles aussi être recadrées pour être conformes au texte final et à la convention collective. Ainsi, c’est après la tenue de l’entretien que ce dernier sera formalisé par un écrit remis au salarié. Ce dernier devra pouvoir y inscrire ses commentaires et disposer d’un exemplaire écrit. On peut bien sûr penser que ce droit, qui existe aujourd’hui, est loin d’être respecté et qu’il ne sert à rien de le rappeler. Ce n’est pas l’avis de la CGT, car il est important que le projet d’ampleur que la direction s’apprête à déployer dans tout le groupe respecte les droits des salariés et les garanties obtenues, tout particulièrement à la maison mère. L’ampleur du projet est également illustrée par la volonté de la direction de refondre le « référentiel de compétences comportementales groupe » et de créer une « charte groupe d’utilisation de l’évaluation croisée ». La difficulté, c’est que l’accord fasse référence à ces textes, mais que ces derniers resteront de l’entière maîtrise de la direction… sans compter que « l’évaluation croisée » est une pratique très contestable. Il s’agit en effet de réunir une dizaine d’avis anonymes d’autres salariés en contact avec celui qui est évalué, à charge pour le manager de rédiger « un rapport de synthèse » ! Quelque chose qui a un parfum quelque peu nauséabond. Selon la direction, la méthode serait déjà pratiquée sous le manteau, d’où l’intérêt de l’encadrer. Sauf que, l’encadrer c’est généraliser sa pratique. L’unique limite véritable posée est la possibilité de refuser de faire l’objet d’une évaluation croisée. L’hostilité sur ce point des organisations syndicales a donc renvoyé les représentants de la direction à leurs études, en attendant une prochaine réunion dont la date n’est pas encore fixée. Pendant ce temps-là, le texte du projet d’accord peut être consulté sur l’intranet CGT ainsi que nos propositions de modifications.
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LA QUESTION SALARIALE
Quel argument crédible pourrait nous être opposé aujourd’hui sur la question salariale, tandis que d’un côté, l’inflation approche, et dépassera peut-être 3%, à côté d’un accord salarial dont l’effet d’un accord salarial dont l’effet est d’à peine 0,5% sur 2008, et que de l’autre côté, l’effet cumulé des pertes approche les 10 milliards pour la Société Générale. La mine contrite du Directeur général nous expliquant qu’ « il n’est pas possible de revenir sur 2008 car les caisses sont vides » fait plutôt figure d’hypocrite, comme si les négociations salariales avaient un poids déterminant sur ces résultats. On rappellera utilement que l’impact des derniers accords salariaux ne dépasse pas 14,6 millions d’euros pour celui de 2007, et moins de 10 pour celui de 2008 et on rappellera aussi que les pertes de cette année représentent plus de 6 années du montant brut des salaires de base du personnel ! Près de 5 milliards perdus dans la crise des « subprimes » sont bien de la responsabilité de la direction, et si la prise exagérée de risques a généré dans les dernières années des profits, ces derniers ont surtout bénéficié aux actionnaires qui empochent désormais plus de 45% du résultat. Le couplet sur « l’environnement difficile » aura d’autant plus de mal à passer qu’il n’est pas difficile pour tous de la même façon ! Dans le « package » de la négociation salariale annuelle 2009 qui devrait débuter en septembre, il y aura donc la capacité de la direction générale à donner un signal clair de confiance au personnel en signant avec nous un accord salarial significatif. Mais il y aura aussi l’impact des discussions engagées à propos du variable, devenu moyen de faire varier à la hausse et la baisse la rémunération globale ou de l’ajuster « au marché du travail » dans la plus grande opacité. Un projet a été remis aux syndicats qui a l’ambition de définir « le processus d’évaluation » et celui « de détermination de la part variable ». Ce projet, applicable à tout le personnel à l’exception du front de SGCIB, instaure un entretien annuel qui sert à évaluer « les réalisations accomplies sur la base des objectifs fixés en début d’année ». Cette évaluation « intervient dans le processus de fixation de la part variable » en préalable. Dans une même entité de travail, les « évaluateurs » devraient confronter leurs méthodes et leurs appréciations pour assurer une cohérence entre elles et limiter la subjectivité individuelle. Les objectifs et la « performance » seront opérationnels et comportementaux, non pas quantitatifs comme les objectifs commerciaux. À supposer que tout ceci respecte bien la convention collective et contribue à plus de transparence, la décision n’en restera pas moins arbitraire, et le salarié aura toujours autant de mal à se situer. D’où l’importance de notre revendication de mieux connaître les masses distribuées, leurs critères de fixation et de répartition pour les porter à la connaissance des salariés, d’une part, et de faire « écrire dans le marbre » que le respect de tous ces beaux principes peut être contrôlés par les représentants du personnel, aussi bien au plan collectif qu’au plan individuel, à la demande d’un salarié qui s’estimerait floué. La direction a malgré ses réticences un puissant encouragement à aller dans ce sens : l’évolution de la loi à l’encontre des discriminations et de la jurisprudence qui donne désormais le droit à un salarié de connaître les bases ayant servi au calcul de son variable.
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Des mots ET les actes
Comment, sur le handicap en l’espèce, mais ça peut s’appliquer à toute autre chose, faire semblant de faire et tout faire pour que ça ne marche pas ? Interrogez la DEC de Rouen, ils viennent de réussir un beau coup en embauchant une dame sous statut COTOREP, sous les auspices de la Mission Handicap, et en la mettant à un poste en totale contre-indication avec son état de santé. Résultat, rechute de la dame, malaise, appréciations catastrophiques de la période d’essai, renouvellement et pour finir rupture motivée de la période d’essai par la salariée qui n’a pas envie de se ruiner une santé déjà entamée. Bref, ce que la RH du réseau appelle plaisamment « une intégration manquée ». C’est quoi au juste le pourcentage de pertes autorisées ? La salariée et la CGT prennent les choses beaucoup plus mal et n’ont pas tout à fait l’intention d’en rester là.
NATIONALISATIONS, LE RETOUR ?
Le capitalisme, c’est la privatisation des profits et la nationalisation des pertes… Ce grand principe économique, après l’épisode Northern Rock, pourrait de nouveau être mis en œuvre pour éviter la faillite des deux piliers du marché hypothécaire aux États-Unis, Freddie Mac et Fannie Mae. Freddie et Fannie garantissent 5300 milliards de dollars d’encours et doivent couvrir avant septembre 223 milliards de dettes. Henry Paulson, secrétaire au Trésor de Georges Bush suivra-t-il la recommandation de Wall Street, nationaliser ? Qui a dit que la crise était terminée ?
ET LE VIEUX C…
… disait d’avancer ! C’est comme dans la chanson de Graeme Allwright, soixante-huitard patenté bien que néo-zélandais, « Jusqu’à la ceinture ». Notre 1er ministre a réuni d’urgence ses ministres pour annoncer… rien… sinon que le gouvernement allait « continuer d’avancer » ! La récession, pardon le ralentissement, est là, mais on va continuer, quitte à se noyer comme dans la chanson. La différence avec la chanson, c’est qu’il ne se noiera pas tout seul.
HEU-REUX
C’est un article de Paris Match.com qui nous apprend que Frédéric Oudéa souhaite que « chacun soit heureux dans son travail ». Et bien, il a du boulot ! Entre les cadres qui sont inquiets des attaques gouvernementales répétées contre la RTT, la pression productiviste qui s’exerce de plus belle sur tous pour éponger la crise, laquelle crise pourrait encore s’aggraver, le pouvoir d’achat des salaires qui fond, et le Fond E qui plonge… la rentrée s’annonce tendue. Il faudra donc faire beaucoup mieux que l’accord salarial 2008 qui fut paraphé par la CFTC mi-janvier et qui est déjà plus qu’effacé par l’inflation. Les 4 non-signataires avaient décidé de se concerter pour organiser une possible riposte du personnel dans un communiqué du 16 janvier. On sait que les jours suivants ont été marqués par d’autres préoccupations. Le même scénario ne se reproduira pas pour la prochaine négociation salariale, et il n’y a plus de raison à une « trêve sociale ». Salaires, variable, stress, égalité professionnelle, Fred ne va pas manquer de sujets à traiter pour nous rendre heureux.
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GLOBALEMENT POSITIFS ?
Plus attendus qu’espérés, les résultats ont donc été annoncés par Frédéric OUDEA le 5 août. Les chiffres extériorisés en baisse auront néanmoins rassuré les marchés. La résistance de la SG a été reconnu par tous et a même surpris les analystes les plus pessimistes. Ce nouvel épisode aura l’intérêt de confirmer à tous que la SG peut poursuivre sa croissance de manière indépendante … même s’il rend de plus en plus évident le grand écart entre le maintien des attentes de profitabilité et les moyens d’y parvenir d’ici fin 2010. Dans un contexte d’érosion du pouvoir d’achat, et malgré le tassement de la consommation, la banque de détail reste un socle solide. On remarquera aussi que ce que Didier ALIX et J.F. SAMMARCELLI appelaient les « risques du métier » (à savoir des subprimes) se monte maintenant à l’équivalent de la facture Kerviel…Et là, il ne s’agit plus de fraude mais bien d’une erreur stratégique, à la recherche du ROE délirant.
TAS DE FAINÉANTS !
On parle décidément beaucoup du temps de travail cet été depuis le vote de la loi du 28 juillet… Cette semaine, c’est au tour de l’INSEE, de nous livrer sa contribution sous forme statistique. Si l’étude nous indique bien qu’en moyenne, «les français salariés à temps complets déclarent travailler 41 heures en semaine normale», elle met surtout en évidence une nouvelle fois que la fameuse loi répondait donc avant tout plus à un «impératif idéologique» qu’à une nécessité économique. De son côté, le Figaro trouvant que la statistique tombe à pic après le vote récent de la loi, compile avec les « temps partiels » pour tirer sa propre moyenne "la durée moyenne du travail en France s'est établie à 37,9 heures par semaine en 2007". Petite manip qui prêtera surtout à sourire…Heureusement que le journaliste n’est pas allé jusqu’à comptabiliser les chômeurs ! A la SG, une commission de suivi de l’accord RTT se réunira le 9 septembre. L’occasion pour les signataires de l’accord que nous sommes de rappeler l’attachement de tous à cet accord et dont le nouvel hôte du 35ème nous disait récemment qu«’il fonctionne bien et n’a pas de raison d’être remis en cause ».
OPER/CAF
Le CE des Centraux, toujours un peu surpris quand il lui arrive de peser vraiment sur une réorganisation a, concernant celle d’OPER/CAF, estimé qu’il avait assez travaillé au moment de sa mise en place. Invité, par les délégués du personnel du cru, à faire le bilan d’une mise en œuvre plus que chaotique, il n’a pas voulu inscrire le point à son ordre du jour de la séance du mois de juillet. C’est vrai qu’en période d’été on a autre chose à faire. Ce qui, pour une institution représentative du personnel (une IRP, quoi !) s’appelle manquer de toc. La direction de CAFI, moins gênée, aurait sévèrement taclé pour service rendu déficient celle d’OPER/CAF. Cette dernière va sûrement rappeler au personnel qu’ «il faut être professionnel », que « les temps sont difficiles », etc, etc … Et en attendant elle a décidé de prendre de réelles mesures : celles du temps passé par chacun à effectuer chaque tâche de sa journée. Toujours pratique le lampiste !
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Gardez-moi de mes amis
A la SG, la garde sarkozyste de 2007 elle-même avait pourtant tenté de bien faire les choses en se constituant en groupe de pression auprès des parlementaires pour que la loi sur le temps de travail ne passe pas. Peine perdue, Xavier Bertrand a fièrement exhibé le trophée en claironnant « nous sortons enfin des 35 heures ». Ce qui ne passe pas tout seul, en particulier au sein de l’encadrement.
Bien sûr, bien sûr, le Directeur Général a eu des réponses apaisantes pour ce qui concerne la SG, il n’empêche. Avec cette loi, si l’accord SG n’en prend que plus de valeur protectrice, l’avenir n’est pas garanti si on s’avisait de baisser la garde. Il suffirait qu’une banque déclenche les hostilités pour qu’il vienne à l’idée des autres de se réclamer de la compétitivité.
Autant dire que nous ne sommes pas tous seuls à avoir fait ce petit raisonnement. D’autant plus qu’être protégé à la SG, c’est peut-être rassurant pour soi, mais la mesure choque pour tous les autres qui ne bénéficient pas de la même garantie d’un accord d’entreprise. Et parmi ceux-ci des tas de gens proches, ou tout simplement avec lesquels ont se sent en empathie.
Le ministre du travail a beau dire que les cadres seront plus protégés qu’avant, on se demande alors pourquoi tout un chacun a vu dans le vote de la loi une insulte au bon sens et au modèle social. Lequel ne se débrouille pourtant pas trop mal du point de vue attractivité.
Aberrante du point de vue social, la mesure risque aussi de l’être du point de vue économique, tout simplement parce que la productivité de salariés au bout du rouleau risque de ne pas valoir grand chose.
Travailler toute l’année, sans jours fériés, juste les week-ends et 5 semaines de congés payés, c’est ce qui est désormais promis à bon nombre. Un recul social de plusieurs dizaines d’années, annoncé dès l’élection présidentielle et celle de la majorité parlementaire.
Ce que Rémi Barroux, chroniqueur au Monde croit plaisant de commenter par « le modèle social s’assouplit mais ne rompt pas ». Nous voilà ébahis de la puissance de l’analyse « fabluleuse », elle ira droit au cœur de beaucoup, sensibles aux références littéraires.
Halte aux consultants rouges
On ne peut plus avoir confiance en personne. En plein discours officiel sur la nécessité de travailler plus pour être compétitifs, plus attractifs, plus productifs et tout et tout, voilà que KPMG, à qui on n’avait rien demandé, sort un palmarès sur les « Choix concurrentiels 2008 » de localisation des entreprises en comparant 9 pays plus qu’industrialisés (USA, GB, All, Jap, Aust …). 1er en Europe, 4ème au monde, destination préférée des entreprises du bassin méditerranéen ? La France aux insupportables coûts sociaux. C’est quand même un monde ça, manquerait plus que certains s’avisent d’y voir que les coûts de la main d’œuvre y sont pourtant les plus bas d’Europe pour en tirer des conclusions revendicatives ! Des partageux, on vous dit !
Parole d’expert
Jacques Ripoll, directeur de la stratégie du groupe, parlant de son passage à l’inspection, considère que finalement « c’est parfois frustrant d’esquisser les solutions sans les mettre en œuvre » (Sogéchos Juillet 2008). On ne le lui fait pas dire et c’est bien le problème (quoiqu’il n’y ait pas que celui-là, on ne prête qu’aux riches) de cette institution : régir les choses en-dehors de la réalité concrète du travail. Tous ceux qui auront eu à subir une mission d’inspection et ses conséquences sur l’emploi (si, si, ça existe, on en connaît) apprécieront la prise de recul. On se prendra à rêver que la vénérable institution n’ait pas été plus clairvoyante sur quelques sujets d’actualité récente. En attendant, elle a toutes chances d’être mise à contribution pour le Plan d’Efficacité Opérationnelle, ce qui promet à ses représentants bien des frustrations supplémentaires ? Pôvres !
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SGCIB : les mots qui agacent
Coup sur coup, les salariés de SGCIB en général, et d’Oper en particulier, ont eu droit à deux messages invitant au professionnalisme, à la rigueur, au respect des valeurs, à la prudence et à la connaissance des procédures etc… etc…, élégamment accompagnés d’une demande d’accusé de réception. Pas trop appréciés les messages. Autant dire aux gens que l’affaire Kerviel, ou celle des subprimes, viennent de leur légèreté ou carrément de leur incompétence. Les salariés se demandent un peu ce qu’ils faisaient de leurs méninges et de leurs 10 doigts avant que n’arrive M. Péretié pour redresser enfin la barre. Mais après tout, peut-être qu’il y a tout simplement des annonces pénibles à faire (du genre baisse des résultats de la branche… et des bonus ou des réorganisations à la hache), du coup la culpabilité collective ça aide, si ça passe.
Retraites 2003 : la CNAV se rebiffe !
N’en déplaise aux signataires de la réforme de 2003, la CNAV, qui en tire un bilan, n’y va pas avec le dos de la cuillère. On voulait retarder l’âge de départ, on n’a rien retardé du tout, de 2003 à 2006 il s’est même abaissé. Quant à la surcote Fillon, elle a fait un plouf total (« un échec relatif » comme dit la CNAV qui ne veut pas fâcher), tout comme la retraite progressive.
Par contre, ce qui a eu un beau succès, c’est tout ce qui favorise les départs anticipés (carrières longues, rachat des années d’études …). Moralité ? Peut-être que le stress au travail, sur lequel les discussions patinent à la SG comme ailleurs, provoque un ras le bol généralisé.
On savait que les gens n’avaient pas envie de travailler plus, voilà qu’ils ne veulent pas travailler plus longtemps. Misère !
JV avec La Poste
Annonce parue dans la presse, la création d’une filiale commune entre Franfinance et La Poste pour distribuer des crédits à la consommation. On en avait déjà, depuis Mars dernier, une autre s’occupant de monétique.
Connaissant les tentatives du réseau de sous traiter la gestion de tout et de rien, en douce de préférence, il y a des inquiétudes à se faire. Dame, le milliard d’économies promis aux marchés (et surtout aux actionnaires) dans la tourmente Kerviel et subprimes, il va bien falloir le trouver quelque part. La banalisation (« l’industrialisation ») des produits, c’est une voie. La CGT saisira le comité de groupe et le CCE, mais il y a de fortes chances que nous revenions là-dessus très vite.
Halte aux juges rouges
La Cour de Cassation et le Conseil Constitutionnel avaient jugé que les salariés des entreprises extérieures devaient être électeurs et éligibles au instances (DP, CE) des entreprises d’accueil, en tant que participants au collectif de travail.
Xavier Bertrand, ministre du travail, y met bon ordre en soutenant un amendement parlementaire réduisant fortement cette évidente disposition. Le droit à la représentation dans l’entreprise avance, à la SG ça représente plusieurs milliers de salariés souvent sans aucune représentation dans leur entreprise mais dont les conditions de travail (et même l’emploi) dépendent de la Générale.
La CGT participe activement à la préparation du recours constitutionnel que présentera l’opposition.
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POUR SUEZ CA GAZE !
Par 99,7% les actionnaires de Suez ont approuvé la fusion avec GDF. Dame, un cadeau pareil quand le prix du gaz a pris 10% depuis le 1er Janvier, + 9,5% en attente sur un bureau ministériel, ça ne se refuse pas. Pas de danger donc pour les 2 et quelques millions d’euros de salaire du nouveau PDG, Gérard Mestrallet, ci-devant PDG de Suez.
Avec H. Guaino, conseiller sarkozyste qui dit que « on ne peut pas promettre que les prix ne vont pas augmenter » et L. Chatel, secrétaire d’état, qui prépare un mode de fixation du prix du gaz qui permettrait « que ce ne soit pas seulement le gouvernement qui décide lui-même, quand c’est nécessaire, le prix du gaz », les consommateurs que nous sommes auront moins de baume au cœur. Quand aux promesses d’indépendance énergétique ou de ne pas toucher au statut public d’EDF et GDF (Sarkozy 2004) … Ce doit être ce qu’on appelle le Partenariat Public Privé. On nationalise les investissements et on privatise les bénéfices.
HAAA, MES PANTOUFLES
Episode au CE des Services Centraux, le 10 Juillet. Les directions d’Oper et d’Acfi étaient venues présenter un vaste (1.000 salariés) projet de réforme suite à l’affaire Kerviel. Projet dont l’importance, le contenu et les dires de la direction font litière des assertions du genre « tout de même ils n’ont pas été bien curieux ».
La CGT a proposé que le CE se prononce en séance sur le principe de cette réorganisation sous condition d’examiner plus en détail les conditions concrètes de sa mise en œuvre, aspect par aspect (formations, carrières, recrutement etc …) sur la durée de la mise en oeuvre. Ce qui permettait de peser sur ces conditions concrètes. La direction était d’accord, ça autorisait le démarrage immédiat des recrutements (54 tout de même). C’était sans compter sur le poids des habitudes, qui a fait que CFDT, SNB et SUD ont fait une majorité pour examiner tout en une fois, le plus vite possible, soit … le 10 Septembre. Autrement dit pour faire du vent et des batailles de mots au CE du 30 Septembre … et puis plus rien.
C’est beau le dynamisme et l’imagination !!!
EGALITE FEMMES/HOMMES
La loi du 27 Mai 2008, transposant des directives européennes déjà bien anciennes, apporte du nouveau :
Art 2, 3e) « toute discrimination directe ou indirecte est interdite en raison de la grossesse ou de la maternité, y compris du congé de maternité ».
Art 1, 2e) «la discrimination inclut… le fait d’enjoindre à quiconque d’adopter un comportement prohibé par l’article 2 ».
Tout ça constituant des infractions pénales. Interrogée par la CGT sur la persistance de ses pratiques en matière de déroulement de carrière ou d’attribution du bonus ou du variable, la SG réfléchit encore à la réponse.
On lui souhaite bien du plaisir. En attendant, contactez vite la CGT, vous ne pourriez que vous en féliciter.
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COMPTE À REBOURS
Dans sa grande sagesse, la majorité présidentielle de l’assemblée a limité à 235 jours par an la durée maximale du travail pour les cadres au forfait… faut pas exagérer, ont-ils lancé au gouvernement qui n’avait pas prévu de plafond ! Ce qui signifie en clair qu’ils pourront travailler tous les jours de l’année, hors WE, congés annuels et 1er mai. Ce grand progrès social sera applicable, sauf accord de branche ou d’entreprise. Bien involontairement sans doute, ces messieurs vont ainsi probablement contribuer à la syndicalisation des salariés qui vont rapidement constater l’intérêt d’être bien représentés. Rappelons par exemple qu’à la Société Générale, Frédéric Oudéa répondant à la CGT déclarait récemment qu’il n’avait pas l’intention de remettre en cause l’accord d’entreprise « qui marche bien » tout en prévoyant un forfait annuel de 208 jours pour les cadres. L’accord-cadre de branche, intégré à la convention collective prévoit de son côté un forfait de 210 jours en l’absence d’accord d’entreprise. On notera aussi que même les cadres dirigeants de la maison ne travaillent que 214 jours !
4 POUR CENT
La commission bancaire a infligé une amende à la Société Générale de 4 millions d’euros, qui s’ajoutent donc aux 100 millions prévus pour renforcer les contrôles, dont l’insuffisance est pointée par la commission. Nous avons lu avec intérêt le passage relatif à la sécurité informatique, où la commission note que le projet devant mettre fin à la saisie des transactions par les traders n’avait toujours pas été mis en œuvre au moment de son enquête, le desk « Delta one » ne devant être concerné que courant 2008. Elle remarque aussi que les traders du desk bénéficiaient « de très larges droits de création, modification et suppression de l’application informatique ». La commission souligne aussi que les assistants ne disposaient pas « dans le cas d’espèce, de l’indépendance nécessaire vis-à-vis des opérateurs ». Cette décision de la commission devrait donc inciter la direction générale à plus de retenue, car elle confirme ce que nous écrivions il y a peu sur sa théorie du complot. À l’heure où ces lignes sont écrites, on attend encore la décision des juges, tandis que des rumeurs ont circulé sur la demande du Parquet de renvoyer également l’assistant de Jérôme Kerviel pour complicité. C’est ce même Parquet, à l’indépendance légendaire, qui avait demandé le maintien en détention de Kerviel sans être suivi pour autant.
LA MÊME CHANSON
Les projets de gestion électronique des documents pour le réseau ont finalement reçu un avis négatif du CCE. Avec difficulté, la direction a donné un chiffrage du coût de « Novadis » et « Orchestra », qui selon elle, devraient être rentabilisés par les 500 suppressions d’emplois en 2 ans seulement. Ce sont les mêmes qui nous avaient expliqué avec la même assurance la même chose au sujet de la centralisation du traitement des credocs à Val de Fontenay, avant d’être obligés d’augmenter l’effectif du service en catastrophe, tant il était sous-dimensionné, et enfin de se raviser pour réintégrer les credocs dans les PSC ! Tout cela n’a bien sûr rien à voir avec le recours à la sous-traitance de nombreux travaux et le dumping social qui va avec. Quant aux problèmes de confidentialité soulevés par ces projets, la CGT va interroger la CNIL.
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REMETTEZ-NOUS ÇA, PATRON
Traditionnellement, la séance plénière du CCE de début juillet est marquée par la note d’orientations décidées par la direction générale pour l’année à venir. Ces orientations sont ensuite déclinées dans la procédure budgétaire présentée en janvier aux représentants du personnel. La CGT attendait des orientations adaptées à la situation de crise, mais ce n’est pas ce qui est arrivé, entraînant de notre part la déclaration suivante : « Les élus CGT constatent que les notes d’orientations relèvent toujours de la même philosophie : la conjoncture est difficile, mais en ce qui concerne les orientations… elles sont toujours de même niveau puisque l’objectif est de revenir « à un rythme pré fraude ». Il est particulièrement frappant de constater que la direction sous-estime grandement les conséquences de l’affaire Kerviel et de notre engagement hasardeux dans les subprimes. Ainsi, nous pensons que s’agissant de SGCIB, le budget estimé pour le renforcement des contrôles reste largement sous-estimé et que le coût des outils et procédures à mettre en place impactera sensiblement les résultats de cette branche. Idem pour les effets de notre engagement dans les subprimes et de la poursuite probable de la crise des liquidités. Elle semble par ailleurs ignorer complètement que c’est bien cette recherche perpétuelle du profit maximum élevée au rang de religion par les marchés, qui a conduit Jérôme Kerviel à disjoncter et à spéculer jusqu’à engager plus que le capital du Groupe. Quelques mois plus tard, on a fait sauter quelques fusibles pour faire bonne figure, mais on s’élance à nouveau dans la même direction. Concernant la banque de détail en France, il semble que la direction se voile complètement la face quant à l’impact en terme d’image, de l’affaire Kerviel. Il faut que la direction prenne conscience que de partout nous remontent les témoignages de nos collègues exploitants nous faisant part de la crise de confiance à laquelle ils se heurtent de la part des prospects comme des clients. Ces orientations plus exigeantes que jamais ne nous semblent donc pas, au final tenir compte de la réalité du terrain et des difficultés de vie dans l’entreprise au jour le jour, ignorant le social pour ne prendre en compte que les aspects compétition et rentabilité. ». En conclusion, le nouveau directeur général, qui n’avait pas jugé utile de se déplacer, a récolté un vote unanime contre ses orientations 2009 de la part des élus du personnel. C’est ce qu’on appelle un bon départ pour le dialogue social…
ZÉZETTE ÉPOUSE X
C’est le résultat d’une longue bataille, après la création du PACS, qui a permis d’obtenir enfin que les congés mariage soient étendus aux Pacsés. Il y avait dans cette résistance de la SocGen un petit parfum du passé que ses congénères avaient laissé tomber. La direction a fait l’annonce de cette extension aux représentants du personnel avec application immédiate, le 12 juin… c’était sans compter sur l’impérissable inertie de la bureaucratie. Une salariée de Paris XV, qui avait lu les infos de la CGT a fait une demande pour juillet. Las ! Gershwin ne sera à jour que le 8 août, que faire ? Réponse : attendre la mise à jour ! Notre intervention a permis que l’on trouve une solution : on cochera la case mariage dans Gershwin en attendant que la case soit nouvellement libellée : Mariage/Pacs… C’est pas beautiful ça ?
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LES EXPERTS CŒUR DÉFENSE
Ils n’étaient pas peu fiers, les concepteurs des 2 projets de Gestion Electronique des Documents pour le réseau, baptisés « Novadis » et « Orchestra », de présenter leurs bébés. La productivité allait s’en trouver améliorée, les tâches anoblies dans les PSC, bien que « secondairement », quelques centaines d’emplois soient supprimées… Principal avatar pour le réseau du Plan milliard de Cabannes, ces projets ont été ficelés à la hâte, quitte à faire l’impasse sur quelques dérapages. Présentés en consultation aux représentants du personnel, il a donc fallu que ces messieurs commencent par préciser le contexte, et prennent quelques engagements dûment consignés dans un document discuté avec les représentants syndicaux. Cette affaire aura donc le mérite d’avoir acté le maintien des principes essentiels énumérés dans l’accord 4D : l’avenir des 23 PSC et de leurs salariés est garanti à l’intérieur de la Société Générale. Mais cela ne retire rien aux incohérences de projets dont l’origine remonte à cette fameuse « mission du cabinet Proudfoot » qui nous factura le chronométrage du temps passé à transporter les dossiers de l’armoire à la photocopieuse, puis sur le bureau, puis retour à l’armoire (la direction n’a jamais voulu dire combien la facture) … C’est ainsi que la CGT s’est étonnée que, pour une offre de prêt immobilier saisie sur son clavier par le conseiller puis éditée pour la faire signer au client, le projet prévoit la numérisation du papier pour créer un document électronique qui existe déjà ! Réponse emberlificotée du maître d’œuvre qui, tel le mouton de Panurge, va réfléchir en continuant d’avancer… Sachant également que la version papier est obligatoire ainsi que la conservation des justificatifs fournis par le client, nous nous sommes inquiétés du respect de la confidentialité car le projet s’inscrit dans un autre, déjà en route : le transfert de l’archivage à la sous-traitance. On imagine les photocopies de pièces d’identité, de factures et de justificatifs de domicile stockés un peu partout à l’extérieur… Réponse du réseau : on va faire des contrôles ! Voilà qui promet un chaud débat lors de la séance plénière du CCE du 3 juillet, voire de nouveaux rebondissements…
Magna servitus est magna fortuna
La commission de recours s’est réunie le 24 pour examiner le licenciement de l’assistant de Jérôme Kerviel. Les membres représentant le personnel ont désavoué le licenciement, considérant que les motifs invoqués n’étaient pas sérieux et que la décision était principalement celle d’une direction générale en mal de se blanchir de ses propres avanies. Ceux qui représentaient la direction ont évidemment approuvé le licenciement, mais en allant un peu plus loin que les motifs officiels, accréditant « l’indice de complicité » détecté par l’inspection. Mal leur en a pris, quelques heures plus tard, l’Express révélait que le juge d’instruction a décidé de renvoyer Kerviel seul en correctionnelle, donc qu’il considère que ce dernier n’a pas de complice. Plus qu’une gifle pour la thèse servie à l’assemblée des actionnaires qui attendait des exécutions que la direction générale leur a fournies, cette décision de la justice, si elle est confirmée, rend tous les auteurs d’accusation de complicité coupables de diffamation, dont Daniel Bouton, Jean Martin Foltz… et les 4 de la direction à la commission de recours qui ont signé un peu vite le PV. C'est une grande servitude qu'une grande carrière !
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AIE CONFIANCE, CROIS EN MOI…
Le 20 juin, Frédéric OUDEA recevait les délégués nationaux des 5 syndicats de la Société Générale…pour la première fois depuis sa récente nomination. L’entretien aura duré une heure trente comme prévu, et permis de « balayer les questions essentielles auxquelles nous sommes confrontées ». Cet exercice, nous aura donné l’occasion d’échanger sur les « orientations et les objectifs » de la nouvelle direction générale, de revenir sur la nécessité de poursuivre un ensemble d’engagements pris par son prédécesseur, tout en pointant des sujets économiques et sociaux sur lesquels il devra prendre des décisions… C’est avec une volonté de « franchise » affichée que le nouvel hôte du 35ème aura répondu. Les 35 heures ? « Je ne vois pas le problème ? On a un accord qui fonctionne bien ! » Cette réponse de l’ancien directeur de cabinet de Sarkozy, nous a paru d’autant plus sensée qu’elle se distingue des actuelles provocations gouvernementales sur le sujet. Et d’ajouter : « Je vais me concentrer sur ce qui ne va pas ». Sur les salaires ? « Je ne peux pas faire plus, les conditions actuelles ne le permettent pas. » Au passage, la DRH a indiqué le montant des mesures prises pour neutraliser les effets négatifs de l’affaire Kerviel sur les rémunérations, 22 millions d’euros. Nous avons alors rappelé qu’il y avait une fracture salariale nécessitant que l’on mette tout sur la table. Alors que le fossé se creuse entre la masse des bonus et celle des variables distribués, 25% des résultats de SGCIB servent à alimenter les seuls bonus, la SG doit renoncer à des accords salariaux du type de celui de 2008 (1% en 2008, signé avec la seule CFTC). Il faut avoir l’ambition de signer des accords salariaux conséquents et discuter aussi de la répartition de la rémunération variable … si l’on veut vraiment « motiver les salariés », et dépasser la situation actuelle pour faire cohabiter dans le même groupe la BFI et les autres. Cette fois-ci, on a eu l’impression d’avoir marqué un point. Sur le développement de l’entreprise, autre sujet d’inquiétude de la CGT, le DG nous a résumé sa position : « Je ne m’inscris pas en rupture »… Nous lui avons rappelé notre attachement profond au modèle intégré de la SG (où toutes les entités restent dans l’entreprise et les salariés à statut identique). À ce sujet, les engagements de l’accord 4D ont fait leurs preuves et restent d’actualité pour la mise en place de plateformes communes pour le groupe. Ils nécessitent donc d’être confirmés. Frédéric OUDEA a expliqué qu’ « on ne pouvait se priver de rechercher de nouvelles synergies, de nouveaux modes d’organisation qui auront du sens et qui permettent de maintenir la qualité ». Il nous a précisé dans la foulée que les « nouvelles mutualisations seront discutées au cas par cas » et qu’il n’était pas « un fanatique de l’externalisation »… Cette rencontre lui aura certainement permis de confronter son objectif de « sortir de la crise parmi les meilleurs », avec la nécessité de le faire en discutant avec les représentants des salariés. En effet, au final, il a conclu l’entretien en retenant « la grande maturité de la discussion, où les vraies questions sont sur la table »… « mais qu’on ne sera pas toujours d’accord sur les réponses.» Ayez confiance, nous a-t-il exhortés, probablement en se disant qu’il avait affaire à des interlocuteurs qui ne seront pas aussi faciles qu’une assemblée d’actionnaires.
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NOIX D’HONNEUR
A tout seigneur, tout honneur, le patron du PSC de Toulouse, Guy Connan, accédera in extremis à la notoriété avant son départ en retraite grâce à l’attribution de la Noix d’honneur, pour ses propos, tenus à l’occasion de la consultation du CE sur le rapport égalité professionnelle. Le vieux misogyne a déclaré tout de go : « les hommes étant moins absents que les femmes, il est normal que cela ressorte sur les salaires »… propos dûment consigné dans le P.V. approuvé et transmis aux autorités compétentes. Le recueil de cette puissante pensée est devenu la célèbre « page 47 » du rapport national sur l’égalité présenté au CCE, source d’une franche rigolade à la commission de suivi de l’accord égalité professionnelle ce jeudi dernier. D’où l’intérêt de la CGT pour des mesures contraignantes dans la prochaine négociation de renouvellement de l’accord. Quant au sieur Connan, il pourra compléter « sa culture » en l’élargissant à d’autres catégories de la gent humaine pendant sa retraite prochaine … et produire d’autres fortes pensées du même tonneau !
17 JUIN
Sous le titre « la CGT et la CFDT piégées par le gouvernement », la presse s’amusait du bon tour fait par le Ministre du Travail qui a saisi l’occasion d’un projet de loi sur la représentativité syndicale pour faire passer en même temps un dispositif visant à liquider, sans le dire, les 35 heures. Du coup, plus personne ne parle du motif principal de la journée d’action du 17 juin, qui porte sur la question des retraites, alors même que le gouvernement avait annoncé au lendemain du 22 mai, précédente journée de manifestation, qu’il persistait dans son projet d’allongement de la durée de cotisation et de baisse des retraites. Rappelons donc que le 17, il s’agit de cela aussi, et que de plus, il est inacceptable que les 35 heures soient liquidées ainsi. La CGT, qui est signataire de l’accord RTT à la Société Générale, y compris de son dernier avenant signé il y a peu, n’acceptera pas que ses dispositions soient « effacées » par le projet de loi gouvernementale. C’est pourquoi elle vous appelle à participer massivement aux manifestations qui se dérouleront à travers tout le pays.
SUIVI 4D
L’essentiel de la commission de suivi 4D a porté, une nouvelle fois, sur la question des conditions de travail sur les CRCM. Il faut dire que la dernière initiative de la direction consiste à établir des statistiques sur les appels heure par heure ! Les juke-boxes de BDDF étaient là pour jouer le microsillon habituel : « c’est seulement des statistiques, un outil, l’objectif n’est pas de contraindre les téléconseillers ou de les sanctionner »… Face à notre agacement, et la lecture d’un courrier électronique du RUO de Lille illustrant la différence entre la chanson et la vraie vie, le directeur des relations sociales a coupé court : on est OK pour rédiger un relevé d’engagements avec la responsable des CRCM à l’image de ce qui a été fait pour les conseillers d’agence… une sorte de « code de bonne conduite » qui engagera la hiérarchie. Reste à se mettre d’accord sur le contenu, ce sera l’objet de la prochaine réunion de négociation sur le stress. La commission a permis aussi de faire un grand pas, impossible à résoudre sur place : la clim sera mise en route à partir de 22° au CRCM de Lille.
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AU BAL MASQUÉ, OHÉ…
La « soirée filière RH 2008 » s’est tenue sous le signe de la danse, message subliminal, au Pavillon d’Armenonville le 5 juin. « Fred » Oudéa était du cocktail dînatoire. Pendant le discours, prononcé en anglais, un danseur pratiquait « le doigt d’honneur » à destination du public médusé. Difficile de n’y voir que coïncidence, l’invitation d’Anne Marion-Bouchacourt était d’ailleurs tout à fait claire : après l’intervention de Fred, « un orchestre vous invitera à l’échange et à la danse »… la filière RH, ou l’art de faire tourner en rond !
UN TAXI À LONDRES
« L’OPER STAFF meeting », autrement dit la réunion des cadres d’OPER devait être le début d’une nouvelle ère… ce fut surtout celle de l’annonce du départ de Jean Pierre Mustier, qui raconta comment sa conversation avec un chauffeur de taxi londonien nous avait évité d’être impliqués dans le bourbier des subprimes à l’anglaise. Très en verve, Jean Pierre s’est laissé aller pour conclure à un aphorisme (à double sens ?) à propos de l'avenir de la SG, « être une vieille célibataire attirante, c'est un statut enviable » ! On retirera de ce meeting que les contrôles antérieurs n'assuraient donc ni la cohérence, ni l'indépendance, ni la transversalité du contrôle. Mais il est notable que l'orateur n'a absolument pas repris les affirmations de l’inspection comme « on n'a pas été assez curieux » ou « il y a des responsabilités individuelles ». Il est vrai que la composition de la salle ne permettait pas trop de prendre le risque d’un râteau !
LA SLAMEUSE ET LE SOUFFLEUR
La 1re séance de la nouvelle présidente du CE des centraux n’aura pas été de bon augure pour la suite des événements. Même si le dialogue n’a jamais été simple dans cette instance représentant les quelque 13.000 salariés des centraux, il semble que les juristes de la DRH aient passé les consignes pour durcir le dialogue que l’ex-président avait contribué à détendre. Résultat du blocage systématique, l’unanimité des élus a entamé une procédure de délit d’entrave à leur fonction de représentant du personnel. La réunion s’est même terminée, après que l’ensemble des élus ait décidé de quitter la salle, ne supportant plus qu’à chacune de leur question, la représentante de la direction se contente de lire les réponses écrites par les juristes ou de répéter à haute voix ce que lui soufflait son assistant, qui appartient comme par hasard au service juridique déjà cité… Cet épisode ne pourrait être qu’une anecdote si elle ne risquait pas de mettre en péril la discussion qui sera nécessaire, notamment dans le cadre des mesures envisagées de l’après Jérôme Kerviel. C’est d’ailleurs un des messages que nous avons eu l’occasion de passer à François BOUCHER, le boss de RESS, venu expliquer en amont les pistes de réflexion qui se traduiront ensuite dans les faits, après discussions avec les syndicats. Il a dû faire sa présentation sans document écrit « conseillé » par ces mêmes juristes de la DRH. Nous lui avons donc vivement conseillé de s’exonérer de cette tutelle qui va entraîner des incidents de séance et ne permettra pas de discuter des mesures à prendre… sauf si c’est le but recherché.
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LE ROUGE ET LE NOIR
Est-ce un effet du quarantenaire de Mai 68, on se serait parfois cru à la Sorbonne des grands soirs, la nuance de taille étant que Dany était cette fois le contesté. Donc, invité omniprésent de ce grand moment de solidarité entre les destinataires et les créateurs du dividende, Kerviel a fait évidemment l'essentiel des questions et des aigreurs. Rassurons-nous, on n'en était pas aux demandes physiques, panem et circenses dans sa version du dividende et des têtes, s'est limité à réclamer le départ de Bouton, de Mustier, la saisie des salaires futurs de Kerviel, et une sévérité accrue dans le profilage des promotions, avec bien entendu les analyses puissantes du genre « y’a des complicités », « on l'a arrêté seulement quand il allait trop loin », « c'est un bouc émissaire » etc… Un type, se référant à Sarkozy, réclamait le départ de Bouton au nom des grands principes. Un autre, applaudi d'ailleurs, a dénoncé la stratégie d'indépendance, qui ne sert ni l'actionnaire ni le personnel. Quand même, en pleine AG, ça fait chaud au cœur de voir le débat atteindre ce niveau d'altruisme ! Il y a même eu une, mais une seule, intervention sur le montant des gros bonus distribués aux traders, qui pourraient être une des causes du problème. Et les subprimes dira-t-on ? Il n'en a pas vraiment été question. Quelques allusions protestataires, mais rien de méchant puisqu'on ne peut pas désigner un, ou des coupables, qui offriraient leur tête en rédemption du péché commis envers l'actionnaire. Cette contestation n'a heureusement touché à rien d'essentiel : après s'être donné le frisson pendant quelque temps, on a vite retrouvé les vraies valeurs puisque les résolutions sont passées avec les scores habituels (entre 73 et 99 %). Pour passer au chapitre des choses sérieuses, on retiendra les interventions d'Oudéa et de Foltz. Le comité spécial, présidé par Foltz, en est resté à son rapport, sans s'interroger sur les liens entre les mécanismes de la fraude et la recherche du profit maximum à court terme, et pour cause, ou sur le décalage entre les volumes d’opérations et les effectifs du contrôle à OPER. On notera quand même qu'il a réclamé un meilleur équilibre entre Front, Middle et Back Offices, par un renforcement des moyens, de l'indépendance et de l'autorité des seconds. Ce n'était toutefois pas la dominante du dit rapport, axé plutôt sur les responsabilités individuelles. Pointant la faiblesse des contrôles et les responsabilités de la hiérarchie, on a aussi entendu que les procédures étaient respectées, mais que les gens n'allaient pas chercher au-delà. C’est plus commode que d’admettre l’insuffisance chronique des moyens des Back Offices donc la responsabilité de la direction. L'essentiel, c'est quand même ce qu'a dit Oudéa qui faisait là ses premières armes. Concernant la BFI d'abord, il a fait remarquer que 2/3 de son activité était l’accompagnement des clients et que c'était d'abord là que se situait son expertise, juste remarque. Il a réaffirmé la solidité du "business model" de la SG, refus de la croissance pour la croissance (entendez par là les mariages), recherche prioritaire du développement indépendant et autonome, souci de la diversification, baisse de l'allocation de capital à la BFI et à BDDF au profit des "relais de croissance", (réseau international, services financiers, gestion d'actifs), plan d'économie - les 1 G€ dont la DRH nous disait qu'ils n'étaient qu'une annonce aux marchés - continuation des recrutements, tels furent les pistes stratégiques. Au final, on remarquera qu’aucun actionnaire ne s’est plaint d’avoir empoché de gras dividendes les années précédentes malgré les risques pris par la BFI… et que personne n’a dit non plus qu’une moindre prise de risque devrait conduire à un rendement du capital moins important. Pire, Dany a même promis un rapide retour à 20% de R.O.E. !
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LE TRIANGLE DES BERMUDES
Décidément, les mauvaises habitudes ont la peau dure. Alors qu’il est devenu évident pour tous que les procédures de contrôles étaient défaillantes et que la principale question est de les renforcer, les tentatives d’atténuer la responsabilité interne continuent. La CGT avait en son temps critiqué la 1ère version du rapport de l’inspection, et a publié elle-même des propositions, qui ont eu un certain retentissement, dont on attend toujours de voir ce qu’il en sera intégré dans « Fighting back », le programme de mesures qui doit tirer les leçons de l’affaire. Et voilà que parallèlement à la publication du 2nd rapport, on assiste à « l’effacement » du desk delta one, celui où travaillait Jérôme Kerviel, selon les bonnes vieilles méthodes maison. Tandis que se confirme le licenciement de certains supérieurs de JK, la SocGen a également, et opportunément, trouvé 3 lampistes supplémentaires dont « on » découvre, pur hasard, qu’ils souffrent « d’insuffisance professionnelle ». À défaut d’être complices, les traders, qui bossaient jusqu’à 13 heures par jour et 51 semaines par an sur leur desk, auraient manqué de rigueur, de vigilance et auraient fait preuve de négligence… En dépit de cette invraisemblance, la RH de SGCIB s’est chargée d’être l’exécuteur des basses œuvres. La CGT, qui a assisté les traders au cours de leur entretien préalable, a ainsi remarqué que ce manque de rigueur relevait plutôt d’une insuffisance imputable à leur direction, qui a estimé utile pour y pallier de multiplier par 2 la taille de leur guide d’instructions ! Quant à la négligence, il est paradoxal de faire ainsi l’impasse sur celle de leurs principaux responsables : ceux qui ne font l’objet d’aucune procédure de licenciement et ceux dont Anne Marion Bouchacourt, la DRH, nous avait annoncé le départ « dans les meilleures conditions financières et humaines possible » dès l’origine de l’affaire… accompagnement psychologique compris. Quand on sait que ces responsables, sur le départ ou non, sont dans la cour des bonus à 7 chiffres, on voit mal le partage de négligence. Au final, l’opération a ainsi l’avantage « d’effacer toute trace » du desk maudit, dont le nom même est désormais proscrit, et c’est probablement le but réel, pour pouvoir chanter alentours à moindres frais : « la page est tournée, on a fait le ménage ». Mais personne connaissant ce métier ne croira à autre chose que des mesures de fond restent à prendre, notamment au plan des moyens humains, encore insuffisants, sans parler des contrôles, ou de la réglementation, qui dépend des autorités. Au final, la CGT entend bien faire respecter l’engagement pris par Daniel Bouton : ce n’est pas aux salariés de la Société Générale de faire les frais de l’affaire Kerviel… les salariés, tous les salariés.
PACTE SOCIAL
Pour sa première prestation devant le CCUES le 21 mai, le nouveau DG, Frédéric Oudéa, a affirmé : « le pacte social et salarial est une valeur importante dans le cadre de cette banque universelle que je veux poursuivre » ! Une profession de foi que nous aurons l’occasion de discuter dans le détail puisqu’il va recevoir les organisations syndicales le 20 juin prochain. C’était après que Daniel Bouton soit venu donner « un signal de départ chaleureux à cette instance», et qu’il avait apprécié « la franchise des débats »…
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BÉMOL
Nous aurons donc appris, via une interview au journal La Tribune, que le nouveau DG entendait poursuivre « la stratégie d’indépendance de la banque », ce dont nous nous félicitons. Le bémol tient plus à l’unique engagement de « créer de la valeur pour tous » qu’il a mis en avant dans son message interne le 13… plus qu’une manie d’ex-directeur financier, puisqu’il s’est empressé de remanier la direction générale en ce sens en propulsant Mr Cost Cutter au rang de directeur général délégué. Séverin Cabannes, concepteur du « plan d’efficacité opérationnelle », est l’homme du milliard d’économies sur les coûts d’exploitation promis d’ici fin 2010 aux marchés, sur la base d’une estimation d’une rigueur scientifique très relative. Rappelons en outre que ledit milliard fut promis sans tenir compte des coûts inévitables d’un contrôle renforcé à SGCIB, ni de la promesse faite au plus fort de la crise devant le CCE par la DRH, Anne Marion Bouchacourt, de consulter les représentants du personnel à chaque étape et à tenir compte de nos observations. Si le nouvel homme fort et son délégué oublient les engagements passés de préservation de l’intégrité du groupe en généralisant le recours à la sous-traitance, ou par la filialisation voire la délocalisation, ils auront vite franchi la ligne qui remettra en mouvement cette fameuse « culture Société Générale », mais à l’encontre de leur politique cette fois-ci. Il est question que Daniel Bouton et Frédéric Oudéa rencontrent les élus du CCE le 21 en séance, ce sera pour la CGT l’occasion de leur rappeler qu’il n’y pas que « le plan de marche présenté aux actionnaires » qui constitue « la ligne de référence », disons qu’il y a aussi « le pacte social » et qu’il n’est pas bon de le briser.
22 POUR NOS RETRAITES
Tout le monde aura compris qu’il ne sortira rien de bon des projets du gouvernement en matière de retraite si la journée du 22 mai n’est pas réussie. Avec un taux de remplacement qui dégringole, ceux qui partent aujourd’hui de la Société Générale reçoivent à peine plus de 55% de leur dernier salaire d’activité, et la chute va se poursuivre avec l’allongement de la durée de cotisation. Cette tendance va augmenter le nombre de retraités « smicards » et le gouvernement compte là-dessus pour pousser les gens à travailler plus longtemps, la « surcote » ne servant qu’à obtenir un niveau de retraite décent. Certes l’équilibre des régimes de retraite doit être assuré, mais encore faudrait-il que tout le monde y contribue, ce qui n’est pas le cas. Le patronat campe sur son refus, et les pouvoirs publics ne font rien pour répartir justement l’effort… c’est pourquoi la CGT appelle le personnel de la Société Générale à participer aux manifestations qui sont organisées le 22. En parlant d’équité, on soulignera que ces messieurs appliquent le grand principe « fais ce que je dis, dis pas ce que je fais » puisque « le régime surcomplémentaire de retraite des cadres de direction » de la Société Générale leur permet d’obtenir une pension globale de 70% de leur dernière rémunération à 60 ans, le complément étant à la charge de l’entreprise… eux ne seront donc pas à la manif jeudi prochain !
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TEMPS DE TRAVAIL
Après une réunion mouvementée le 11 avril dernier, la direction nous a fait parvenir ses « ultimes » propositions de modification des accords RTT et temps partiel. Compte tenu de notre ferme opposition, la direction a finalement renoncé à déplafonner les jours investis dans le CET. Au final, en contrepartie du fait qu’elle n’augmente le plafond de jours investis dans le CET que de 13 à 14, la direction accepte la récupération pour les salariés à temps partiel ou en forfait jours réduit en cas de fermeture collective positionnée sur un jour non habituellement travaillé (y compris les salariés à temps partiel thérapeutique), une nouvelle modalité de régularisation en cas de solde négatif de jours RTT en fin d’année (impactés soit sur congés annuels, soit sur RTT de l’année suivante), un assouplissement relatif à la prise des jours RTT (jusqu’au 15 janvier au lien du 31 décembre). Enfin, une formule de temps partiel à 90% (4 jours et demi ou semaines alternées 4 jours / 5 jours) serait créée. Les textes définitifs sont maintenant soumis à signature. La CGT a donc entamé une vaste consultation dont dépendra sa signature.
REMUNERATION FINANCIERE
La souscription à la traditionnelle augmentation de capital s’est terminée le 6 mai 2008. Chacun aura donc pu faire ses comptes et tenter d’estimer ce qu’il était raisonnable d’y investir. En parallèle, les organisations syndicales négocient le renouvellement des accords qui régentent la rémunération financière ( intéressement / participation ) et le plan d’épargne entreprise. L’actuel accord, signé pour la première fois par la CGT, avait nécessité de longues heures de mises au point pour en arriver à l’équilibre actuel reposant sur deux piliers (une plus grande corrélation avec les résultats de l’entreprise et un rééquilibrage entre ce qui est distribué à tous et l’enveloppe de l’abondement). La seconde réunion s’est déroulée le 30 avril. Après avoir entendu lors de la première rencontre, l’«avis positif de tous sur le dispositif précédent» et «les souhaits de certaines organisations syndicales», la direction nous a donc cette fois-ci présenté 3 principales propositions. «Tout en gardant l’équilibre et l’architecture globale», la direction accepterait d’intégrer un «mécanisme d’amortisseur» dans la formule de calcul de la rémunération financière. Basé sur des « valeurs constantes » dont le calcul est issu du scénario des 3 dernières années, il viserait à amortir le choc des crises internationales actuelles pour les 3 prochaines années. Elle accepterait aussi de modifier les tranches d’abondement (la deuxième tranche pourrait devenir « entre 100 et 1000€ : 60% »). Pour ce qui concerne la modification de la tranche d’abondement, nous avons demandé que la direction réfléchisse plutôt à augmenter la première tranche qui bénéficie en priorité aux salariés dont la capacité d’épargne est la plus faible… A noter que d’après la direction, 52% des salariés sont concernés par le plafond d’abondement. La troisième proposition vise à pallier le problème de la mobilité dans le groupe (de filiales à la SG), tout en élargissant la gamme des fonds, notamment les fonds labellisés. Les suites sont prévues au prochain épisode, le 14 mai.
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TOTAL INCOMPÉTENT
Une fois de plus l’ASSACT s’agite pour faire parler d’elle. L’association assigne la SocGen en référé, rien que ça, pour exiger sa représentation au conseil d’administration ! Son président, Patrice Leclerc se répand dans les médias de ses courageux conseils : le départ de Mustier et de Bouton, il est temps, la séparation de la fonction Président de celle de Directeur général, je la préconise depuis longtemps, et l’affaire Kerviel, il faut mettre en place une « sécurité des opérations comme on sait le faire pour les cartes bleues sur Internet »… Pitoyable ! Ainsi, la source de « beaucoup de difficultés » serait l’absence de représentants des actionnaires, dont la sienne assurément, au conseil d’administration ! La preuve, « Daniel Bouton en a reconnu le caractère inéluctable » … Le nouveau DRH de SGAM s’est ainsi attiré la réplique cinglante d’un internaute sur challenges.fr : « Il y a des dizaines de milliers d'actionnaires salariés à la Société Générale, et rares sont ceux qui adhèrent à l'association de M. Leclerc et peuvent se reconnaître dans ses déclarations. Il est regrettable qu'un salarié de la Société Générale, avant d'en être actionnaire, réagisse ainsi à des rumeurs, sans les avoir préalablement qualifiées (NDLR : il s’agit de la rumeur sur le départ de JP Mustier). Quant aux sornettes qui consistent à comparer la traçabilité des opérations de paiement sur internet aux opérations de marché, elles témoignent de la totale incompétence de l'intéressé sur les sujets sur lesquels il a l'impudeur de s'exprimer : paiements en ligne et opérations de marché. ».
OSTENSIBLEMENT PRIVÉ
Le projet d’enregistrement de toutes les communications à l’intérieur de SGCIB a été présenté au CCE. Les conversations téléphoniques, mails, BlackBerry, sametime (messagerie instantanée Lotus) pourront être consultées en présence du salarié en cas de besoin. La CGT entend cependant veiller à ce que ce projet ne porte pas atteinte à la vie privée. Elle a pris note des engagements de la direction en la matière, mais a demandé à ce que soit notifié par écrit dans le mail adressé aux salariés la mention suivante : « la SG s’interdit de prendre en compte toute information ostensiblement de caractère privé ou touchant à l’exercice d’une liberté fondamentale ». Le représentant de la direction a répondu qu’il retenait la formule et que la nouvelle rédaction du projet serait présentée à la prochaine séance plénière du CCE.
HANDICAP
Le bilan 2007 est révélateur, le nombre de handicapés employés à la Société Générale est en baisse en valeur absolue !!! La CGT, qui avait refusé de signer l’accord paraphé par les autres organisations syndicales, observe donc que les 32 recrutements de handicapés, sur les 160 programmés ont malheureusement confirmé que cet accord était bien de la poudre aux yeux…
OUF
Jérôme Kerviel a retrouvé du boulot, ce qui rassurera la France inquiète du sort du p’tit gars de Pont-l'Abbé… chez LCA, une boîte de conseil en informatique ! On a consulté ses références, la Générale n’est pas de ses clients…
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UN GRAND CRU
Sa métaphore est osée, voire carrément persifleuse, mais on a relevé de la prestation de Daniel Bouton devant les députés que sa critique sur les faiblesses du système de notation des grandes agences de « rating » s’appuyait sur une comparaison avec la cotation des grands vins. Pense-t-il que cette concrétisation du concept est mieux adaptée à la représentation nationale ? Après sa prestation sur les radars au JT de France 2 pour expliquer la méthode Kerviel, il aura renouvelé hardiment le genre…
LE POULAIN
…juste avant que le conseil d’administration ne lui retire la direction de la banque pour la confier dès le 12 mai à celui que la presse a baptisé son « poulain », Frédéric Oudéa. On reste dans le sérail, le nouveau est un ancien de l’inspection des finances, polytechnicien, énarque et ancien conseiller de Sarkozy (à défaut de Juppé comme son aîné). L’entrée en fonction est prévue pour le 12 mai, jour de Pentecôte redevenu férié, autre symbole fort du « travailler un jour férié pour gagner plus de jetons de présence » ? Accessoirement, et bien que ceci n’ait ému aucun commentateur, nous nous inquiéterons de ses choix stratégiques : voilà pourquoi il nous semblerait de bonne gouvernance qu’il inclue dans son agenda d’après le 12 mai une rencontre avec les organisations syndicales des salariés afin de leur exposer.
INTÉRESSEMENT
La négociation relative au renouvellement de l’accord sur la participation et l’intéressement a repris. Globalement, le précédent accord, signé pour la 1ère fois par la CGT, a donné des résultats très positifs. Le total distribué, ce que la direction nomme « la rémunération financière » est passé de 58,1 à 107, 7 millions d’€, en progression de 85%. Dans le même temps, l’abondement a légèrement diminué, d’environ 5%. Ainsi, le rééquilibrage revendiqué par la CGT s’est réalisé, et le montant distribué avoisine une mensualité pour chaque salarié. Reste que le contexte pose quelques inquiétudes pour l’avenir et pour fixer la formule de calcul… mais chacun s’accorde à souhaiter prolonger l’accord, y compris la direction. La première réunion du 16 avril a été l’occasion d’une passe d’armes sur la composition du conseil de surveillance du Fonds E, dans lequel la direction se réserve la moitié des membres, on ne voit pas bien au nom de quoi, puisqu’il gère un Fonds appartenant aux salariés…
STRESS TEST
Une nouvelle réunion s’est tenue sur le sujet le 16 avril, peut-être l’avant-dernière avant celle du 28 mai qui pourrait déterminer s’il y aura une suite, ou non, au processus de « concertation ». En matière de mesures concrètes, on en reste pour l’instant à « une sensibilisation du management », suivie d’une formation plus tard, de l’élaboration « d’une charte de bonne conduite » d’utilisation de la messagerie et de la nécessité de « mieux gérer les congés »… La CGT attendait des mesures d’organisation du travail, on les attend toujours, comme les téléconseillers des CRCM, sous la pression des 3mn de « temps d’appel moyen » ou les conseillers de Cergy, d’Aix et d’ailleurs, harcelés pour placer du « CAP épargne »…
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TOUT VA TRÈS BIEN…
Ceux qui s’inquiétaient de sa santé en sont pour leur frais, Daniel Bouton a retrouvé son mordant devant la commission des finances de l’Assemblée nationale. Il voit « la situation s’améliorer » sur la crise des marchés, et considère que « la Société Générale va très bien »… Précisons qu’il ne parle évidemment pas de la situation sociale, au cas où vous auriez cru !
MISÈRE
L’impact négatif de la crise financière sur les bonus 2007, ceux versés récemment, atteint 360 millions d’euros. C’est donc grâce au mécanisme de lissage mis en place depuis plusieurs années que SGCIB a versé tout de même 240 millions, au lieu d’à peine 50. Une partie a été versée en actions, histoire de démotiver les tentations de partir. Bien que fortement réduite, on notera que la dotation représente au bas mot 4 fois plus que celle attribuée au variable pour le reste du personnel.
L’OBSERVEUR
Une deuxième réunion de négociation s’est tenue sur la GPEC (prononcez gépèque). Ce truc est censé prévoir et gérer les évolutions de l’emploi, et c’est devenu une négociation obligatoire au titre de la loi. Comme ça ne coûte, presque, rien et que ça n’empêche pas de déclencher un plan social en cas de besoin, cette loi n’a pas bouleversifié les employeurs. La réunion a permis de… fixer deux nouvelles dates de réunions. Philippe Perain, le directeur des relations sociales a pu également y préconiser la création d’un observatoire, car, a-t-il souligné : « sans observatoire, pas de gépèque » ! En moins d’une semaine, il en est donc à son deuxième observatoire, le premier étant consacré au stress. Allons-nous devoir le surnommer l’observeur ? Impossible, la marque est déjà déposée par un célèbre quotidien britannique.
BAS DE PLAFOND
La direction a proposé aux organisations syndicales 2 projets d’avenants à l’accord RTT et à l’accord temps partiel que vous pouvez consulter sur notre site intranet. Ces projets répondent pour une part à des demandes syndicales et des salariés, comme la possibilité de report négatif sur le crédit RTT de l’année suivante, la récupération des jours employeurs pour les temps partiels lorsqu’ils sont fixés un jour non travaillé, ou même la recréation d’un temps partiel à 90%. Le problème est qu’en échange, la direction entendait obtenir le déplafonnement du nombre de jours qui peuvent être investis en CET, actuellement limités à 13. Il ne s’agirait que de souplesse et de répondre au souci de quelques centaines de cadres des centraux qui peuvent perdre un jour ou deux à cause de ce plafond… sauf que tout le monde a bien compris que ce serait ouvrir la porte à une mécanique infernale qui, pour satisfaire quelques intérêts particuliers, se retournerait contre tous ceux qui entendent continuer à user de leur RTT, de très loin les plus nombreux. L’opposition très ferme de la CGT s’est conjuguée avec la réserve des autres signataires de l’accord, SNB et CFTC, qui ne veulent pas remettre en cause l’équilibre de l’accord et des évolutions qu’il a connus. Un nouveau projet devrait nous être adressé prochainement, qui abandonnera le déplafonnement, à suivre donc…
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LE TEMPS DE L’ACTION
La cause est nationale, tellement que Monsieur LEGERON a été chargé par le Ministre du Travail de lui établir un rapport. Ledit rapport lui fut donc récemment remis en présence des caméras afin que le peuple soit informé que le gouvernement entendait s’occuper de son bien-être au travail. Le stress n’a qu’à bien se tenir, il va être « observé ». Il n’y aurait pas en effet, les outils de connaissance nécessaires à disposition ce qui motiverait l’observation. Besoin auquel est tout prêt à répondre le cabinet de Monsieur LEGERON, médecin psychiatre, qui fait justement son beurre du mal-être au travail. Stimulus, puisqu’il s’agit de lui, nourrit par le patronat, porte donc là ses méthodes comportementalistes d’évaluation et d’observance qui ont produit des résultats calamiteux. La question n’est pas tant en effet de soigner les salariés individuellement que de soigner le travail. Pure coïncidence, Stimulus, « cabinet de conseil en changement comportemental sur le stress en milieu professionnel », est justement et également chargé d’enquêter à la Société Générale dans le cadre de la « concertation » ouverte par la direction avec les organisations syndicales. La première enquête a établi ainsi la nécessité d’élargir la base de l’enquête afin de lui donner plus d’objectivité et c’est ainsi qu’une nouvelle réunion va se tenir en ce début avril pour mandater une seconde enquête « élargie ». Pour la CGT, le temps n’est plus à l’observation, mais à l’action et tout cela ressemble fort à un débat byzantin. C’est pourquoi nous avons exigé et obtenu qu’une autre réunion se tienne dont l’ordre du jour porte sur la définition de premières mesures concrètes contre le stress. La CGT est prête à y faire de nombreuses propositions, mais il ne s’agit pas de médicaliser ces mesures. Nous n’irons pas pour demander la généralisation d’un numéro vert d’assistance téléphonique par psy, ou la prise en charge par la mutuelle de cures de sommeil antistress, ou encore l’abonnement à des clubs de thérapies de groupes. Il s’agit de l’organisation du travail comme on a pu le voir à propos du ras le bol du personnel du réseau harcelé de campagnes commerciales, ou encore sur les CRCM et ailleurs… Un premier pas a été fait avec « le relevé d’engagements » pris par la direction du réseau à la fin de l’année 2007. Même s’il faut encore le faire respecter bien souvent, il est un point d’appui par les limites qu’il impose aux challenges ou aux concours et autres classements, et par les obligations de respect des personnes qu’il rappelle dans les rapports de travail quotidien.
RACHAT RTT, LA BOULETTE
Les mesures gouvernementales permettant le rachat des jours RTT 2007 se superposant au dispositif prévu par l’accord Société Générale pour la monétisation des jours RTT investis dans le CET ont déclenché un joli cafouillis. Bon nombre qui souhaitait utiliser le dispositif de rachat de jours RTT, habitué à la procédure SG, ont versé immédiatement au 1er avril des jours 2007 sans savoir qu’il ne fallait pas le faire. La DRH, probablement submergée, a dû publier un communiqué le 4 avril pour rappeler que le rachat des jours RTT 2007 devait être demandé séparément, et ajoute que ceux qui les ont déjà investis dans le CET doivent demander la régularisation « dans les meilleurs délais ».
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L’ANNÉE DE TROP ?
En posant le passage de 40 à 41 annuités validées comme un acquis, François Fillon a peut-être, involontairement, créé les conditions pour reconstituer un front syndical uni sur la question des retraites. L’épisode de 2003 n’a certes pas été oublié, mais il nous enseigne justement que la division syndicale a été le fait générateur de la conclusion de l’histoire : la loi Fillon. Depuis, la gestion des seniors et les départs anticipés pour cause de pénibilité du travail ont fait long feu, contreparties supposées de l’allongement de la durée et de la diminution des droits. L’ennui, avec le MEDEF, c’est qu’il en veut toujours plus. Non content de se débarrasser des seniors sur le dos du chômage, il demande aujourd’hui le passage de 60 à 62 et même 63 ans de l’âge de départ à la retraite. Tout autant qu’il refuse de contribuer à trouver de nouvelles ressources, écrasé qu’il est par « les charges », comme en attestent les profits 2007 du CAC 40 certainement… Mais depuis 2003, l’eau a coulé sous les ponts, et les nouvelles règles ont commencé à être appliquées. Autrement dit, elles sont entrées dans la vie, et c’est aussi l’heure des comptes : fermeture des départs anticipés, baisse du taux de remplacement pour ceux qui partent à la retraite notamment. Quand la moyenne du salaire des 25 « meilleures années », qui remplace la moyenne des 10 meilleures, elle n’est plus un concept mais une formule arithmétique. C’est beaucoup plus « vivant » ! Reste que la CGT ne croit pas que la question puisse se régler au mieux des intérêts des salariés et des retraités sans qu’ils entrent dans l’action pour faire pression. La première étape est la manifestation du 29 mars, organisée avec la FSU.
REGRETS !
La formule fleure l’épitaphe… Organisée en « grandes pompes », la séance de signature de l’accord formalisant le départ des salariés de SGAM de la mutuelle du « groupe » Société Générale se tient le 31 mars, en présence du PDG Alain Clot, de la RH, Valérie Dechamps, et même le cabinet conseil ORPERE, et bien sûr des 2 signataires, le SNB et la CFTC. Les mêmes se félicitaient il y a peu de la création du site internet de la mutuelle du « groupe » SG, il était temps, car le 1er avril, ce ne sera plus une mutuelle du groupe. La CGT ne sera pas là pour partager « les regrets » que tous auraient de quitter la mutuelle SG, aux dires de l’organisatrice de la réunion, Brigitte Louzon. L’épilogue de cette affaire relève d’une logique que nous combattons, la main basse sur la protection complémentaire santé par l’assurance et la fin de la solidarité, et nous refusons que ce soit une épitaphe.
AUGMENTATION DE CAPITAL
L’augmentation réservée aux salariés a été décidée par le conseil d’administration du 21 mars, sans nouveauté par rapport aux précédentes… elle ne changera rien à la donne. Même entièrement souscrite, son nominal ne modifiera pas la part des salariés dans le capital, passé de 7 à 6%. Sans doute une raison d’autres décisions relatives aux attributions d’actions gratuites et d’options. Il faudra nécessairement investir dans le fonds E pour bénéficier de l’augmentation de l’abondement. Reste que le cours d’achat fixé à 53,67€, et la période, du 15 avril au 6 mai, laisse de la place à l’incertitude actuelle sur les marchés. Le conseil avait pris plus de précautions pour garantir la souscription à 180% de la précédente!
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BNPP A PASSÉ SON CERTIF’
C’est par un communiqué que BNP Paribas a annoncé « qu’elle avait cessé d’étudier » un « rapprochement » avec la Société Générale… il faut dire que nous les attendions de pied ferme et que l’environnement ne s’y prête guère. Hormis quelques analystes obstinés et des journalistes en quête de marronnier, la nouvelle n’en est pas une ! Nous sommes donc désolés pour l’Amicale des cadres qui voit s’éloigner une possible création de valeur qu’elle déclarait être prête à soutenir dans un communiqué publié il y a peu.
EN AVANT
Aller de l'avant, tel est le nouveau mot d’ordre, mais avec qui ? Grosse présentation de JP Mustier, le patron de SGCIB, devant 500 participants au meeting sous la Grande Arche de la Défense le 20 mars. Expérience aidant, le renforcement du contrôle des risques et celui de "l'efficacité opérationnelle" deviennent les maîtres mots chez SGCIB. Soit, mais à part la création prochaine d'un département indépendant consacré aux fraudes potentielles et des mesures robot-cop comme la biométrie, on en reste pour le moment aux déclarations d'intentions et aux affirmations quand à la valeur des hommes. Ce n'est pas si mal, certes, mais la valeur en terme monétaire et gestion de carrière des grands oubliés du vedettariat (bref les fonctions support) reste encore à concrétiser. Il en faudra certainement un peu plus pour expliquer ce que contiennent les 50 M€ prévus pour renforcer le contrôle des risques, dont le CE attend toujours le détail. De tous les avis que nous avons recueillis, des mesures organisationnelles profondes, la reconnaissance de la qualification du travail et l'autorité des contrôleurs sur les contrôlés seront essentielles. La CGT présentera d'ailleurs dès la semaine prochaine ses propositions au CE des centraux, afin que nul n’en ignore.
LA CAROTTE…
Il vous faut 40 points pour bénéficier de la bouteille de champagne du nouveau concours de la DEC Paris 16, et pour les gagner, vous devrez à la « Fête des rendez-vous » répondre à l’appel « Faîtes du SHF », « Faîtes du Cap épargne »… soulignons la finesse du jeu de mots de l’auteur et précisons qu’il s’agit de produits maison à placer aux clients. Que voulez-vous, il faut bien compenser la suppression des commissions !
…ET LE BÂTON
Malheureusement, quand on considère ainsi la motivation des salariés, le pendant de la carotte est son frère de lait : le bâton ! D’où cet autre classement individuel publié, celui du « dernier tiers » de la production IMP. La publication d’un tel classement est pourtant formellement prohibée par le relevé d’engagements pris par la direction du réseau fin octobre 2007. Ajoutons qu’un peu de clairvoyance permet d’observer partout un ralentissement de l’épargne en ces temps fortement marqués par la crise financière… L’auteur du mail a donc gagné un lot de notre concours : la CGT l’a transmis au « chargé des dérapages » de la direction du réseau, un poste créé par Jean François Sammarcelli à notre demande au cours de la dernière réunion de la commission de suivi 4D. Paris 16 concourra pour cette semaine avec Reims, qui a également diffusé un classement individuel agrémenté de commentaires sportifs.
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SUCCÈS… RELATIF
L’augmentation de capital a été souscrite comme c’était prévisible, mais elle a généré une baisse de la part de l’actionnariat détenue par les salariés de 7,03 à 6,04%. La direction a communiqué aux organisations syndicales le résultat de l’opération « versement dans le Fonds E » censé compenser l’impossibilité pour le personnel de participer directement. C’est un échec, car elle n’a attiré que 3300 participants pour un total d’environ 20 millions d’€. On est loin de l’objectif affiché qui visait à maintenir la part des salariés à 7%.
INTÉRESSEMENT
... et participation. Les projets d’accords relatifs à la compensation de l’affaire Kerviel et le déblocage de la participation ont été discutés. Au final, il n’y a pas d’impact de la perte elle-même sur le montant cumulé de la participation et de l’intéressement 2007, si ce n’est une augmentation importante de la participation entraînant une baisse de l’intéressement. Ce rééquilibrage a pour origine le traitement fiscal du résultat décidé par l’administration. L’effet devrait être inverse en 2008, mais le montant cumulé ne sera pas non plus impacté par la perte. Pour 2007, la direction s’est donc contentée de proposer un accord portant sur une compensation de l’abondement des primes versées dans le Fonds E. L’abondement sera donc augmenté, d’environ 11 Millions d’€ au total, et n’aura d’effet que pour ceux qui investissent leur prime. La CGT a fait observer à la direction que ceci ne réglait pas le cas de ceux qui n’investissent pas. Seule réponse que nous ayons obtenue : ils peuvent débloquer leur participation ou demander le rachat de jours RTT… À propos justement, le projet d’accord permettra le déblocage de la participation, au 31/12/2007, et au maximum pour 10.000€. Il y a environ 60.000 personnes concernées, pour un montant global maximum de 55 Millions d’€. Comme il n’y a pas de petits profits, la direction envisageait de prélever entre 8 et 11€ de frais dont la CGT a obtenu l’abandon. L’opération sera gratuite et l’ordre ne pourra être passé qu’une seule fois, avant le 30 juin.
TOUT À 1 MILLIARD
La procédure budgétaire 2008 pour SGCIB a été présentée à la commission économique du Comité Central d’Entreprise. En moins d’une page dactylo, le coût des mesures à prendre à la suite de l’affaire Kerviel est estimé à 50 millions d€, et l’impact sur les prévisions est chiffré à environ 1 milliard de moins que la fourchette prévue auparavant, aussi bien au plan du PNB que du RBE de la branche. Une estimation qui nous paraît bien courte et pas vraiment fiable. On peut aussi pointer la suffisance du propos : « des actions ont permis de répondre aux demandes de la commission bancaire et aux observations contenues dans le rapport Lagarde » ! Un poil de modestie eut été bienvenu après une telle gamelle, surtout lorsque le lecteur a connaissance de l’état des contrôles… Dans le même temps, « le plan d’amélioration de l’efficacité » était lui aussi présenté, celui qui doit nous faire économiser 1 milliard de 2008 à 2010. A la question posée par la CGT : comment avez-vous calculé ce montant ?... la réponse de Séverin Cabanes vaut son pesant : il a été estimé par des « experts internes », activité par activité ! Une réponse synonyme de : mêlez-vous de vos oignons...
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POUVOIR D’ACHAT
Les organisations syndicales sont convoquées le 13 mars pour une série de projets d’accords consécutifs à la loi du 8 février sur le pouvoir d’achat et sur les mesures compensatoires à l’impact de la perte des 5 Milliards. Pour ce qui concerne les mesures gouvernementales, il ne s’agit pas vraiment d’un plus, puisqu’il s’agit seulement de la possibilité de déblocage de la participation, dans la limite de 10.000€. Cette possibilité interviendra cependant dans des conditions défavorables pour les sommes bloquées dans le Fonds E, c’est pourquoi la CGT demandera si un mécanisme transitoire ne pourrait être mis au point pour ceux qui ont un besoin urgent de leurs avoirs… et ils existent au vu des nombreux courriels que nous avons reçus sur ce sujet. La CGT a également questionné la direction sur le mode de calcul de la valeur des jours RTT 2007, lorsque les salariés en demanderont le paiement au titre des possibilités offertes par la loi. Les autres projets portent sur la compensation de la baisse du résultat. Un projet porte sur la répartition de la prime de « dividende du travail » qui compensera l’intéressement. Rappelons que la direction a garanti que son montant atteindra de 95 à 98% d’une mensualité de base pour chaque salarié. Un autre projet porte sur l’impact de la perte sur le régime de retraite supplémentaire, dont une part du versement de la direction est variable et liée au résultat.
LE TORCHON BRÛLE…
... au MEDEF ! Vous nous pardonnerez, on ne pouvait résister au plaisir de nous réjouir des affres que traverse le patronat en ce moment, bien que cela ne soit réjouissant que passagèrement. N’empêche, il fut savoureux d’entendre Monsieur Saint Geours, de la métallurgie, trouver normal qu’une indemnité soit versée à un salarié de 15 ans réputé innocent tant que sa mise en examen n’a pas débouché sur une condamnation… une opinion que l’on aimerait entendre plus souvent pour le commun des communs. Quant à trop parler de financement syndical occulte, le boomerang est revenu dans la figure du négociateur du MEDEF lors de la dernière réunion sur la réforme des règles de représentativité syndicale : voici que les représentants des confédérations syndicales de salariés se sont mis en tête d’inclure le financement des syndicats… patronaux dans la négociation !
PAROLES DE PYD
Il faut admettre qu’il est cruel de ressortir le P.V. du CE des centraux de mai 2006, et la présentation générale d’OPER qui y fut faite par Pierre Yves Demoures, son patron d’alors. Certes ce dernier, prudent, répondait qu’il ne pouvait apporter aucune garantie qu’une opération puisse passer sans qu’OPER en soit informé… mais il annonçait aussi imprudemment que « les bases des back-offices et front office sont rapprochées au quotidien » et que les « confirmations sont vérifiées et les contreparties sont relancées lorsqu’elles n’ont pas confirmé ». Il ne s’agit là que d’extraits… Ainsi que vaut cette assurance au regard de la réalité d’aujourd’hui, avec près de 40.000 suspens en moyenne 2007 à OPER/GED, pour des volumes qui varient de 400 à 800.000, et une bonne douzaine de démissions sans compter les départs d’intérimaires et de « régies » ! Voilà un sujet qui n’a pas intéressé la « mission Green » manifestement….
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MONDIALE ASSISTANCE
Quelque peu bousculée par les évènements, la seconde négociation sur "les critères d'attribution de la part variable" s'est tenue le 27 février…pour une réunion prévue le 21 septembre 2007. Le directeur des relations sociales, Philippe Perain était accompagné de sa Mondiale Assistance, en la personne d’Hugues Fourault…patron du "département qui prend en charge les politiques de rémunération, des avantages sociaux et de mobilité internationale"...et de son homologue à SGCIB, Hélène Dubois. Nous nous sommes étonnés que ce soit un patron groupe qui vienne exposer des critères qui ne sont pas communs entre les sociétés du groupe…et de la présence de SGCIB, puisque le bonus n'a aucun rapport, ni dans le montant, ni dans la logique de répartition avec le reste de la SG. Sans oublier que l'affaire Kerviel a montré que ce système de rémunération devait être rediscuté. La présence de ces 2 nouveaux s'expliquait par le fait que Mondiale Assistance a "beaucoup travaillé sur les processus d'évaluation", et parce que les critères à négocier seraient applicables aussi à SGCIB, à l'exception du "front", "même si les niveaux ne sont pas comparables". Hugues Fourault a pu alors exposer son projet destiné à "objectiver le lien entre performance individuelle et variable". Il s’en est suivi un discours digne d'un séminaire de la DRH, avec la plus parfaite langue de bois, le tout pour introduire l'essentiel de sa trouvaille, "objectiver l'évaluation" en ajoutant au processus d'évaluation déjà codifié par la convention collective, l'avis des "principaux clients internes du collaborateur", avec son accord, pour "aider le manager". Il a cru nous rassurer en poursuivant l'exposé de son projet par la "mise en perspective des évaluations dans un secteur donné entre la hiérarchie et les RH" "qui sera collective et croisée". Il a précisé, ce que nous savions déjà, que le variable fixé par les "managers" est revu par les RH avant décision définitive. Chacun a évidemment protesté contre cette idée de faire participer des collègues de travail (les clients internes) à l'évaluation des salariés… La CGT a démontré que cette idée n'apportait rien, puisqu'elle n'aurait aucun effet sur un évaluateur "non objectif", et que si la volonté était vraiment "d'objectiver", alors il faudrait rendre l'évaluation plus collective qu'elle ne l'est. Sur la fixation du variable (entre manager et RH), nous avons critiqué un système qui n'offre aucune garantie, puisqu'il ne laisse aucune trace écrite. La CGT leur a donc suggéré de formaliser le processus, de telle sorte que chaque intervenant soit clairement identifié et responsabilisé.
INCORRIGIBLES
Retour sur le rapport de l’inspection maison, la « mission green » dont nous disions qu’il n’apportait pas grand-chose si ce n’est qu’il développe la thèse dangereuse, les opérateurs n’iraient pas au-delà des contrôles prévus, évidemment reprise par la presse… ainsi sur 22 pages, 9 y sont consacrées ! On reconnaît bien là le défaut de cette inspection, incorrigible, à défaut d’être incorruptible car sous l’autorité de la direction générale. Il faut en effet un sacré culot pour reprocher à des agents en permanence sous pression de ne pas en avoir fait plus. Il est bien plus difficile d’admettre que l’on a délibérément décidé de limiter les moyens affectés aux contrôles et que c’est la véritable cause du problème. Ce n’est pas sur un inspecteur général qu’il faut compter pour avoir le courage de l’écrire.
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LA VÉRITÉ SI J’MENS
Non, la CGT n'a pas signé l'avenant à l'accord participation/intéressement qui permet aux salariés de verser dans le fonds E à l'occasion de l'augmentation de capital. Cet avenant a été signé par la CFTC et FO. Le CCE a été consulté préalablement, il s'est prononcé ainsi : 21 contre, (CFDT + 8 SNB), 18 pour, (CFTC - FO - CGT + 5 SNB), 1 abstention (SNB). Les élus CGT du CCE ont décidé de voter pour, dès lors que la direction avait accordé la garantie que la prime de dividende du travail compensant la baisse de l'intéressement et de la participation serait à peu près (98 - 95%) d’un mois de salaire, et qu'elle a accepté d'engager un "programme de travail" pour discuter de toutes les implications du plan "d'amélioration de l'efficacité opérationnelle". Cependant, nous n'avons pas signé l'avenant, car nous ne sommes pas convaincus que la proposition faite par la direction aura l'effet escompté. Le dispositif imaginé par la DRH ne présente aucun intérêt financier pour les salariés, mais de plus, il n'est pas certain qu'il présente un intérêt pour consolider leur influence en tant qu'actionnaires. En effet, leur versement ne sera pas abondé, et les actions que le fonds pourra acheter seront payées à la valeur cotée. Sur ce point, il vaut mieux attendre probablement l'augmentation de capital réservée aux salariés en mai, qui bénéficiera de la décote des 20% et de l'abondement et sera peut-être plus efficace. En outre, il ne semble pas qu'une OPA se déclenche avant, s’il y a OPA. De là à appeler les salariés à ne pas souscrire, il y a une marge que nous ne franchirons pas pour notre part, car on voit mal comment expliquer cet appel autrement que par des motivations purement financières, ce qui ne nous semble pas être la préoccupation des salariés dans cette affaire.
LE RETOUR DE BIOMAN
Le rapport rendu au conseil d’administration par le comité spécial n’a pas apporté grand-chose, l’inspection ayant essentiellement pointé des évidences. On notera pour l’anecdote l’idée des contrôles « biométriques » ces messieurs montrant ainsi qu’ils sont très up-to-date… La CGT a dit dès le début qu’elle pensait que les contrôles n’étaient pas suffisants et que le problème n’était pas seulement dans leur contournement. Nous nous félicitons qu’aujourd’hui cette évidence soit admise. Il faut que la direction en tire les conclusions sur les moyens affectés aux middle et aux back-offices, et que l’organisation et la reconnaissance du travail soient modifiées en conséquence. On peut se féliciter donc que la direction de SGCIB nous ait annoncé la préparation d’un projet en ce sens. Mais le rapport, préparé par l’inspection SG notons-le, développe aussi une idée dangereuse, « le fait que les opérateurs n’approfondissent pas systématiquement leurs vérifications » ! Autrement dit, « les contrôles prévus par les fonctions de support et de contrôle ont dans l’ensemble été effectués et menés conformément aux procédures »… mais il eut fallu faire plus ! Didier Alix s’était déjà fait épingler par la CGT devant le CCE sur cet argument, car c’est méconnaître la charge de travail d’OPER ! Nous n’accepterons pas que la direction tente d’amenuiser ainsi sa responsabilité. Celle de SGCIB assure que le projet auquel elle travaille, et qu’elle va très vite présenter, répondra à nos préoccupations.
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EXCÈS DE ZÈLE
Particulièrement attendue dans le réseau, la rencontre entre son patron, Jean François Sammarcelli et les organisations syndicales devait lui permettre de s’expliquer sur les nombreux exemples de violation des engagements pris en octobre dans le « relevé » qui a accompagné la réforme du commissionnement. La rencontre s’est tenue le 13 février dernier dans le cadre de la commission de suivi 4D. Le « double carton » de 5 milliards augmentés des 2,6 des « subprimes » rend la pression encore moins supportable dans les agences. On attendait donc surtout que les engagements pris soient tenus. Le patron du réseau n’a pu s’empêcher de chercher à minimiser les dérapages qualifiés « d’excès de zèle », et de « cas particuliers ». Il n’a pu toutefois couvrir les petits malins qui « interprètent » le texte localement, ou ceux qui mettent carrément en cause le caractère officiel du relevé. Le document tiré des négociations prévu par le relevé devra lever toute ambiguïté. Signé par le patron du réseau, plus personne ne devrait discuter de son application. Il sera diffusé en mars. A la demande de la CGT, le patron du réseau a désigné un représentant de sa direction chargé de traiter des dérapages signalés par les organisations syndicales.
LE WILLI WALLER 2010
« Vous avez compris que le message était destiné aux marchés » … c’est ainsi que l’on nous a expliqué le pourquoi de l’annonce précipitée du « plan d’amélioration de l’efficacité opérationnelle » dans une « information » transmise au CCE. Ledit plan est censé générer une « économie » d’un bon milliard sur le RBE d’ici 2010 selon son concepteur, Séverin Cabannes, notre Willi Waller à nous ! Le problème est que ce plan ressemble fort à une façon de présenter une partie de l’addition des 5 patates aux salariés du groupe, car quand on promet de la fraîche aux marchés, il faut assurer… or ce « plan » fait l’impasse sur le coût des mesures qu’il faudra prendre après l’affaire Kerviel pour sécuriser les contrôles. Il table sur la mise en place de « plateformes communes », à l’exemple de la monétique qui se fait sur la base d’un statut social à moindre coût, de délocalisations probables, et enfin un rôle central dévolu à la direction des achats que nous voyons à l’œuvre dans le développement de la sous-traitance en cascade et la valse des prestataires dans les centraux, le terrain d’entraînement du Willi de RESG… Mal à l’aise, la DRH a promis que chaque projet du « plan » ferait l’objet d’une concertation avec la commission économique du CCE. À suivre…
ERSATZ
Des raisons réglementaires ont empêché que l’augmentation de capital de la SG soit directement accessible aux salariés. C’est la cause de la proposition de versement dans le Fonds E, sans décote attachée au DPS, ni abondement, concoctée par la DRH. L’unique intérêt de l’opération serait de tenter de maintenir à 7% la part des salariés dans le capital, mais cela signifie collecter 318 millions ! On peut se demander si le versement avec décote et abondement dans l’augmentation réservée aux salariés en mai ne sera pas plus efficace de ce point de vue, indépendamment du seul intérêt financier.
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LE ROUGE…
Encore une fois, l’issue finale dépendra de l’implication des salariés du groupe. A ceux qui l’ont oublié, il est bon de rappeler que lors de la nuit du 27 août 99, qui conclut l’homérique bataille entre la SocGen et la BNP, c’est ce qui fut déterminant. L’histoire bien sûr ne se répète pas, aujourd’hui les prédateurs sont instruits, et à BNP Paribas même, tous savent que leur banque n’a pas besoin pour survivre de prendre le contrôle de la SocGen, et que l’emploi serait menacé pour eux aussi bien que pour nous. En 99, le 26 août, les membres du CECEI traversent la manifestation devant la Banque de France pour se réunir à 16h et conclure l’affaire… sauf que Jean Claude Trichet, qui préside le comité et qui a reçu auparavant les représentants syndicaux, recule devant la menace de grève générale… le représentant du gouvernement qui voulait la fusion doit céder. Il n’a pas manqué alors de résistants de la dernière heure, ni de bonnes volontés « spontanées », comme cette « association contre le raid » dont la principale action fut de créer un tapis de souris contre le raid. Cette fois-ci à nouveau, c’est l’intersyndicale qui jouera le rôle clé, notamment au travers de la pétition multilingue qu’elle vient de lancer. Elle permet aux 130.000 salariés du groupe à travers le monde de manifester leur volonté de maintenir l’indépendance et l’intégrité du groupe, et défendre ainsi leur emploi. Elle sera remise aux autorités françaises et européennes. Cette pétition ne sera qu’une étape, suffisante mais peut-être pas.
… ET LE NOIR
S’il faut le créditer d’avoir refusé tout compromis cette nuit du 27 août 99, Daniel Bouton reste un libéral. Depuis 99, il a d’abord tenté de faire supprimer les droits de vote double des actionnaires salariés, une résolution rejetée par l’assemblée des actionnaires ! Il a également réduit le nombre des administrateurs salariés, de 2 à 3, précisément au moment où la CGT allait obtenir ce 3ème siège. C’est lui aussi qui a tenté d’instaurer pour cette élection un scrutin censitaire, où les salariés auraient voté proportionnellement au nombre d’actions détenues. Seul Candide pourrait croire qu’un autre PDG agirait différemment…
DÉRAPAGE
Le commissaire européen Charlie Mc Creevy a jugé « inexcusable la lamentable imprudence » à l’origine de la perte de milliards de dollars, par « des traders dévoyés », à cause de « lacunes fondamentales » dans les contrôles des grandes institutions financières… Le commissaire va donc sans nul doute agir pour que les autorités européennes mettent en place ces contrôles sur le marché libre, qu’elles ont jusqu’à présent refusés, notamment sous la pression des Britanniques.
DÉRAPAGES…
La commission de suivi 4D qui va se tenir le 13 février pourrait être musclée. Il est prévu que le directeur du réseau y participe pour s’expliquer sur les multiples dérapages constatés depuis le début de l’année dans le réseau en dépit des engagements pris, maintien de challenges multiples, tentatives de faire signer leurs objectifs aux conseillers, langage irrespectueux… Des manières peu compatibles avec les messages transmis par les mêmes pour appeler à « l’union sacrée » !
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AVERTISSEMENT
Rude semaine ainsi que nous le disions la semaine dernière, qui a cependant démontré que les salariés du groupe se tenaient sur le qui-vive pour s’opposer au démantèlement. Il faut dire que l’avalanche médiatique et politique subie en a ulcéré plus d’un, contribuant involontairement à souder les salariés. On imagine certainement mal à Montpellier, qui fut en vedette au 20h de France 2, l’ambiance mardi dernier devant les tours de la Défense, où des dizaines médias attendaient l’annonce de la chute de Daniel Bouton. Mais chacun aura pu supporter les commentaires fielleux à longueur de journaux, les experts prédisant la chute, et tous ont compris que la sortie de Nicolas Sarkozy avait pour but de lancer l’opération de « sauvetage » ou plutôt de démantèlement. L’échec de cette première tentative de déstabilisation ne saurait cependant faire oublier qu’elle peut présager de prochaines… À l’heure où sont écrites ces lignes, BNP Paribas, Crédit Agricole « étudient » « le dossier ». Il y a donc besoin d’un signal très fort pour couper court à toute tentation de mettre la main sur la SocGen. L’intersyndicale a prévu de se réunir lundi 5, ce sera l’occasion de prendre l’initiative. La CGT pense que tous les salariés du groupe, aussi bien en France que dans le monde doivent pouvoir exprimer notre volonté de maintenir notre indépendance et notre intégrité. Il appartient aux syndicats de construire cette initiative, en faisant appel au Comité d’entreprise européen, aux instances syndicales internationales pour nous aider. Quant à l’hexagone, il semble utile de lancer un avertissement très fort aux autorités monétaires et au gouvernement afin que nul n’en ignore.
EN TOUTE INDÉPENDANCE
Paradoxe peut être pour certains, mais la volonté et l’expression des salariés n’ont de crédibilité que si elles sont indépendantes de la direction générale, indépendance garantie par les organisations syndicales. L’histoire regorge d’exemples de salariés manipulés et trahis ensuite, rappelez-vous de Philippe Jaffré et de son gros chèque pour vendre Elf à Total. Parmi ceux qui sont sortis à la Défense et Val de Fontenay mercredi et jeudi, combien ont lu le communiqué des instigateurs de l’amicale des cadres : « les cadres de la SG acceptent sans restriction les règles de l’économie de marché », « nous reconnaissons qu’un rapprochement éventuel…pourrait avoir un sens ». Sans parler de l’opportuniste opération de recrutement lancée à grand renfort d’utilisation de la ligne hiérarchique et de la messagerie professionnelle, un must dans le contexte.
LE DEVENIR DE SGCIB
Pas question de tomber dans le panneau de la division tendu par les bonnes âmes : l’affaire Jérôme Kerviel ne doit pas être une revanche. Chacun fait son boulot dans le groupe et y est utile, à SGCIB et dans le reste de la Société Générale au moins cette histoire l’aura rappelé. La discussion demandée par le CCE et l’expertise doit porter sur les moyens à mettre en œuvre pour qu’un tel risque ne puisse plus exposer le travail de tous. C’est bien que la direction l’ait accepté, ce sera mieux encore lorsque les propositions des représentants du personnel, une fois définies, seront prises en compte, ce qui pourrait être une véritable novation ! Et si les salariés de SGCIB eux-mêmes donnaient leur point de vue ?
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RETOUR DE FLAMME
L’invraisemblable histoire que nous sommes encore en train de vivre a fait naître les spéculations les plus délirantes. Jamais en reste, les médias s’engouffrent, assistés d’experts auto proclamés, sur la thèse romanesque du « trader fou » qui aurait pu faire tomber la Générale pour 5 milliards d’euros. La vérité est certainement plus prosaïque, car ce n’est pas le premier trader qui dissimule des positions non couvertes… l’un d’entre eux s’est même suicidé non loin des tours de la Défense après que furent découvertes ses pertes de quelques millions d’euros il y a peu. L’énormité de la perte tient donc aux circonstances qui ont obligé SGCIB à liquider les positions non couvertes dans les jours qui ont suivi la découverte de la malversation, au pire de la crise boursière… et donc, si cet argent est bel et bien perdu par la Société Générale, il ne l’est pas pour ceux qui ont encaissé les règlements sur les marchés. C’est ce qui nous fait dire que la perte de ces 5 milliards traduit principalement le dérèglement des marchés financiers, qui repose sur la circulation et la spéculation sur des capitaux énormes, 30000 milliards de $ de capitalisation boursière mondiale ! Cela devait de toute façon arriver, et manque de bol, c’est pour nous ! Bien entendu, il faudra à s’interroger sur les mécanismes de contrôle, et sur l’organisation du travail de SGCIB, dont le cloisonnement n’a rien arrangé. Nous entendons bien aussi poser le problème du système de rémunération, car nous savons que dans la totalité des cas, les dissimulations reposent sur l’espoir d’une couverture future, afin de préserver un bonus espéré devenu l’élément principal de sa rémunération, 60% dans le cas présent… un système qui est aussi « un pousse au crime », tant le risque est lié au gain. Au-delà, ce n’est pas aux 120 000 salariés du groupe de payer les pots cassés mais plutôt aux actionnaires, qui n’ont pas déposé plainte l’année dernière quand 46% du résultat leur furent versés aux dividendes. Et enfin, on n’oublie pas que cette fièvre a pour origine l’exigence d’une rentabilité délirante sur les marchés financiers qui ne jurent que par un rendement de 20% l’an ... au moins cette année, la correction sera sévère et il faudra s’en souvenir…
SEMAINE DÉCISIVE
Les Organisations Syndicales ont décidé de demander la réunion extraordinaire du comité central d’entreprise la semaine prochaine. En dehors des questions que nous voulons poser à la Direction de SGCIB, il s’agit aussi de bien mesurer toutes les conséquences possibles sur les salariés du groupe. Il s’agira aussi d’acter des engagements forts et écrits sur le sujet. L’issue de l’augmentation de capital sera également déterminante pour la tenue de cette réunion.
COLERE
Ce n’est rien de dire qu’un tel carton a suscité la colère dans le reste de la Société Générale où la plus petite erreur de caisse de moins de 100€ fait fondre le ban et l’arrière-ban sur son malheureux auteur… D’où l’incrédulité et la suspicion générale. Le rétablissement de la confiance exigera donc que des changements interviennent au plus vite et par exemple que les engagements pris par la direction du réseau récemment soient respectés. Cela fera partie de la discussion avec la Direction au CCE, et de ses réponses dépendra la réaction du personnel.
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J’HALLUCINE
En marge du communiqué publié par les 4 organisations syndicales qui ont refusé de signer l’accord salarial 2008 paraphé par la seule CFTC, cette dernière a cru nécessaire de tenter de se justifier par son esprit de responsabilité. Elle aurait donc raison contre tous, après s’être dédite de l’engagement que toutes les organisations avaient pris ensemble et que les 4 non-signataires ont respecté jusqu’au bout : mener cette négociation salariale dans l’unité syndicale. La direction a pourtant démontré elle-même qu’elle se fichait éperdument de l’opinion des organisations syndicales. Il aurait été bien plus clair de lui laisser la responsabilité de mettre à exécution sa menace de prendre une « mesure unilatérale de montant inférieur » …inférieur de combien, personne n’en sait rien, mais compte tenu du niveau de l’accord, on est dans la nanotechnologie ! À ce prix-là, la direction aurait tort de s’en priver. L’ambiance lors de la « réunion de signature » était hallucinante, les 4 organisations les plus représentatives ayant accusée la direction de liquider la négociation sociale et de ne même pas respecter sa signature, Anne Marion Bouchacourt n’a pas un mot pour s’en défendre, signe avec la CFTC l’accord, se lève et s’en va… laissant le directeur des relations sociales enfoncer le clou immédiatement après en annonçant l’application unilatérale de son projet « d’accord relatif à la suppression des écarts salariaux hommes-femmes » que personne n’a voulu signer ! Fin du premier acte, puis un second au cours duquel il était question de tenir l’ouverture des « négociations sur la mise en place de la gestion prévisionnelle de l’emploi et des compétences », une obligation car la loi stipule que celles-ci doivent être ouvertes avant le 20 janvier. On échange quelques banalités sur la chose, Philippe Perain conclut qu’il va y réfléchir avant la fin 2008, c’est l’heure de la soupe et le rideau tombe. Celui qui n’a pas compris qu’il est là pour amuser la galerie le fait exprès. La question est donc maintenant d’organiser la riposte qui convient, c’est justement de cette question que les 4 organisations CFDT, CGT, FO et SNB ont décidé de débattre avec le personnel.
Y-A-T-IL UN PILOTE ?
Parmi les critiques formulées par les 4 non-signataires qui sont convenus de poursuivre l’action de concert, le non-respect dans les DEC des engagements pris par la direction dans le relevé du 29 octobre en matière de challenges et d’objectifs. D’où la décision d’adresser un courrier formel à Jean François Sammarcelli pour lui demander de les recevoir afin de les faire respecter, avant la prochaine réunion du CCE.
SOUS DÉVELOPPEMENT DURABLE
Une nouvelle fois, c’est la valse des prestataires de services dans les services centraux (nettoyage, sécurité, etc). Les salariés concernés arrivent un lundi matin, « tiens ta nouvelle blouse !... Ah oui, au fait, tu travailles pour Untel maintenant ». Ce genre de pratiques et ce mépris sont la conséquence directe des réflexions et des décisions de pontifes qui se sont bien gardés en plus d’informer les représentants des salariés… et qui mettent délicatement de côté tous les engagements affichés de la DG en termes de « responsabilité sociale ». Il en faut peu avant que tout ce beau monde se retrouve devant un tribunal pour s’expliquer sur ces « pratiques occultes ».
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LA QUADRATURE DU CERCLE
Le problème avec les chiffres, c’est qu’ils sont d’une rigueur mathématique qui ne sied guère à la subjectivité de l’art des relations humaines. Ainsi, la DRH et son directeur des relations sociales moulinent depuis l’ouverture des négociations salariales dans le même cadre rigide fixé dès le début par la direction générale, et le dernier habillage proposé en vue de la nouvelle ultime réunion de signature fixée pour le 16 janvier n’y change pas grand-chose… certes, il y a un petit progrès sur le plancher d’augmentation minimum du salaire de base, passé de 200 à 300€, et un autre sur le pourcentage passé de 0,7 à 1%... mais avec un étalement tel que l’enveloppe restera dans les mêmes fourches caudines, très éloignée des moyens dont dispose la Société Générale et des résultats qu’elle ne va pas manquer d’annoncer bientôt. À ce niveau, les négociations salariales 2008 restent dans le domaine du marginal et semblent traduire des fruits inquiétants de la méditation présidentielle, vider les négociations avec les syndicats de leur contenu et imposer au personnel un signal pour 2008 : préparez-vous à vous serrer la ceinture. Quelle organisation syndicale contribuerait ainsi à signer son propre acte d’inutilité ??? 1% en 2 étapes, 0,5 au 1er avril et 0,5 au 1er septembre, ce serait cautionner cette baisse générale des salaires que la direction générale semble vouloir, pourquoi pas accompagnée d’une hausse du temps de travail pendant qu’on y est, puisque c’est dans l’air du temps ! Nombreux sont ceux qui le pensent en ce début d’année, au moment où les objectifs leur tombent dessus. Les organisations syndicales doivent faire le point ensemble le 15 pour se concerter avant de donner une réponse à la direction, pour un scénario qui n’est pas écrit d’avance.
MONSIEUR PLUS
Et on repart sur les chapeaux de roues pour 2008 sur les objectifs et challenges dans le réseau, sans tenir compte le moins du monde des engagements pris dans le relevé souscrit par la direction après les laborieuses négociations sur l’intégration du commissionnement des conseillers de clientèle. Parmi d’autres, la DEC Champs Élysées se distingue, 5 challenges au 1er trimestre et tentative de faire signer les objectifs quantitatifs par les conseillers en contradiction flagrante avec le relevé… il paraît que les instructions ne sont pas encore redescendues. La CGT sait depuis longtemps qu’il ne suffit par d’écrire la loi pour qu’elle soit respectée, mais la direction du réseau ferait bien de corriger vite le tir si elle veut éviter des réactions en chaîne…
ROCK ET FOLK
La soirée annuelle de SGCIB avait un petit goût d’amertume ce mardi 8. Son patron, Jean Pierre Mustier, n’était pas au mieux et s’est éclipsé rapidos après l’exercice habituel : c’est dur, mais on y croit parce qu’on est des pros. Il était grand temps d’enfourner les canapés – froids – tout en reprenant en chœur avec le groupe qui animait la soirée dansante : « I can’t get no, no satisfaction… » Quelques 2000 cadres de SGCIB en train de hurler ça, ont-ils envoyé un message ? C’est probable car la soirée s’est terminée par un « we will rock you, Société générale » endiablé… Heureusement que la grande époque du folk est passée !
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LE GRAND BOND
2008 sera-t-elle l’année du grand bond en arrière, celle du retour à la fin du 19ème siècle ??? On peut se le demander… Tout y est, avec les mesures rétrogrades qui s’accumulent autant que les richesses tandis le discours politiquement correct s’orne de vertus altruistes à bon compte. Après l’alignement des régimes spéciaux de retraite sur le régime général au nom de l’équité, le gouvernement annonce sa volonté d’allonger encore la durée de cotisation de ce même régime général, une durée que bientôt plus personne n’atteindra à 60 ans. L’emploi est lui aussi gravement menacé avec une volonté de généraliser la précarisation des contrats qui transpire des exigences du MEDEF dans une « négociation » qui se termine ces prochains jours dans un silence assourdissant ! Qui sait que la plupart des dispositions conduiraient à permettre la généralisation des contrats de mission et du prêt de main-d’œuvre, notions bien connues chez les salariés des prestataires SG malheureusement, ou à faciliter le licenciement « d’un commun accord » entre l’employeur et le salarié ! Licencié, le salarié chômeur sera tenu, sous peine de sanction, d’accepter la seconde offre d’emploi « acceptable » qui lui sera faite, c’est la volonté du Président… ça nous rappelle Viénot et son plan social en 93, qui proposait de faire une offre de reclassement « convenable » à chaque agent dont le poste était supprimé. Car s’il reste près de 3 millions de chômeurs malgré le nettoyage régulier des statistiques, c’est parce que les chômeurs refusent des offres acceptables, c’est bien connu des accoudés au zinc du dimanche matin.
LES PARRAINS
Dans la même veine, le politiquement correct a encore frappé à la SG. La SG, aidée de Talents et partage, propose aux agents de « parrainer un jeune diplômé issu des zones urbaines sensibles »… attention, il faut qu’il soit au moins BAC+4 et il ne s’agit pas de lui donner un quelconque espoir d’embauche dans la maison. Seulement de « l’aider »… car quand on sort de la zone, on a besoin de l’aide des gens biens. Le parrain n’aura aucune obligation naturellement, car il ne faudrait pas non plus qu’après la main, les djeuns issus de la zone demandent le bras ! Après la convention durable qui prévoit des visites de Nanterre en bus, (blindé comme pour la visite des favelas ?), nous sommes toujours autant agacés… et dans l’attente de l’application de l’article 12 de l’accord formation que nous avons signé en juillet 2006 pour l’insertion de jeunes sans qualification. Les « parrains » pourront cependant, en toute bonne conscience, emmener leur filleul déjeuner à la Brasserie, le resto chic à l’intérieur des tours, car le menu à 29€ est adapté : ballottine de coquelet « aux fruits des mendiants » en entrée, pain bio pour saucer et café « commerce équitable » pour mieux digérer…
MÉDITATION À RALLONGE
On se souvient que la négociation salariale s’était terminée par une forte phrase du Président, qui annonçait qu’il allait méditer à cette situation inédite qu’il rencontrait : des syndicats qui rejetaient ses arguments ainsi qu’une proposition qu’il jugeait lui-même un peu trop généreuse… La méditation semble durer, puisque nous n’avons pas eu de nouvelles depuis.
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