LA RECETTE DU SCANDALE
Au premier plan du scandale annoncé, nous pourrions placer les réductions de postes et le régime sec imposé par la direction générale en termes d’augmentation collective. Rapidement derrière, les rumeurs de réorganisations (à la sauce Mc Kinsey) viendraient alimenter le côté croustillant, en termes de suppression de postes. En parallèle, la distribution historique des dividendes, la destruction de capital (via les rachats d’actions) pourraient alourdir la digestion. La publication des augmentations que s’octroie la direction générale rend la recette quasiment indigeste. Enfin, cerise sur le gâteau, le parachutage d’Alexis Kohler (ou son sauvetage, c’est selon...) pourrait rendre le tout non seulement indigeste, mais aussi explosif et scandaleux.
29 AVRIL
C’est dans ce contexte qu’après la mobilisation et la grève du 25 mars, la direction accepte de réunir les syndicats le 29 avril. L’ordre du jour semble déjà bien loin des exigences de l’intersyndicale (1500 euros de prime en partie intégrable en 2026, des garanties pour l’emploi Vs une réunion avec la DRH Groupe sur la rémunération, l’emploi… Mais aussi la performance et l’IA). Qu’allons-nous faire dans cette galère ? C’est ce que nous sommes en droit de nous demander tant les doutes sur les intentions de la direction sont grands. Soit, elle a un mandat de négociation, soit cette réunion sera une pure perte de temps en attendant l’addition que Mc Kinsey devrait présenter avant l’été, sans aucune information préalable des IRP, ni concertation, ni consultation officielle sur cette mission … pourtant déterminantes pour l’avenir de nos emplois.
AG 2025 : UN GRAND CRU
Comme chaque année, voici venu le temps non pas des rires et des chants mais celui des assemblées générales des actionnaires en France. Et la Société Générale ne fait pas exception à la règle dont l’AG se tiendra au CNIT le mardi 20 mai à partir de 16h. C’est le moment pour les actionnaires d’exprimer leur éventuel mécontentement à travers leurs votes, notamment les premiers d’entre eux : les salariés de la banque, qui détiennent près de 15% des droits de vote. Lors de l’AG 2024, le quorum n’a été que de 55%. Ce qui signifie que si tous les salariés exerçaient leurs droits de vote lors de la prochaine AG, ils pourraient peser entre 25 à 30% des suffrages exprimés. Vous avez donc les moyens de vous faire entendre, soit directement, soit en donnant pouvoir à notre représentant (Emeric Uhring - 17 cours Valmy 92800 Puteaux ). Mais quels sont les points importants qui seront soumis au vote cette année ?
Passons sur les résolutions 1,2, 4, 8, 13, 21 et 22, qui sont avant tout techniques et peuvent donc être approuvées sans se faire de nœuds au cerveau.
Les résolutions 14 à 18 portent sur les mandats d’administrateurs et nous allons donc nous abstenir.
Le seul administrateur qui nous convient est bien entendu celui de la CGT que vous avez élu l’année dernière et vous défend sans relâche au conseil d’administration : Johan PRAUD.
Profitons-en quand même pour relever au passage qu’il a fallu trouver un remplaçant à Lubomira Rochet qui a quitté son poste d’administratrice l’été dernier pour rejoindre la direction de la banque de détail. C’est une transition hautement inhabituelle et qui ne fait pas vraiment partie des bonnes pratiques encouragées sur les marchés …
Il y a une résolution que nous applaudissons des deux mains : c’est la résolution 20 qui permet la réalisation du PMAS cette année.
Si vous ne devez voter en faveur que d’une seule résolution, c’est celle-ci.
Passons maintenant aux sujets qui fâchent. Et quel est celui qui fâche le plus à la SG ?
C’est celui de la rémunération collective (NAO) et individuelle (RAGB et bonus) des salariés. Le mouvement de grève de mars dernier a illustré votre ras-le-bol à ce sujet. La direction répète à l’envi qu’elle n’a pas d’argent pour les augmentations. Alors pourquoi propose-t-elle que le directeur général délégué bénéficie d’une augmentation de 33% (passant de 900000 euros à 1,2 millions) ?
Comment expliquer que le directeur général de la Société Général soit - et de loin - le mieux payé des dirigeants bancaires français alors que la direction ne cesse de nous affirmer que c’est en raison de la moindre rentabilité de notre établissement que la P+i y est beaucoup plus faible qu’ailleurs ? Et ce qui motive les dernières réorganisations.
Les standards seraient-ils différents selon le niveau hiérarchique ?
C’est donc pour protester contre cette iniquité flagrante que nous appelons à voter contre toutes les résolutions portant sur les rémunérations des dirigeants de la banque (résolutions 5, 6, 7, 9, 10, 11 et 12).
Viennent enfin deux résolutions à l’apparence technique (3 et 19), mais qui ont d’abord pour objectif d’accroître la distribution des bénéfices aux actionnaires plutôt que de les investir dans le développement de la banque (ou l’amélioration des conditions de travail). Nous votons donc contre.
C’est parce que la direction ne semble pas vouloir comprendre ce qu’est le dialogue social qu’il est important de vous mobiliser lors de cette AG afin de prolonger la pétition et la grève des mois précédents.
L’intersyndicale devrait rapidement pouvoir communiquer sur l’ensemble de ces sujets.
Un score significatif des votes négatifs sera un coup de semonce qu’elle ne pourra pas ignorer. Alors, votez !
Le fichier PDF
(Rappel : vous devez vous connecter au site avant de cliquer sur le lien pour avoir accès au fichier PDF)