LA QUESTION SALARIALE Quel argument crédible pourrait nous être opposé aujourd’hui sur la question salariale, tandis que d’un côté, l’inflation approche, et dépassera peut-être 3%, à côté d’un accord salarial dont l’effet d’un accord salarial dont l’effet est d’à peine 0,5% sur 2008, et que de l’autre côté, l’effet cumulé des pertes approche les 10 milliards pour la Société Générale. La mine contrite du Directeur général nous expliquant qu’ « il n’est pas possible de revenir sur 2008 car les caisses sont vides » fait plutôt figure d’hypocrite, comme si les négociations salariales avaient un poids déterminant sur ces résultats. On rappellera utilement que l’impact des derniers accords salariaux ne dépasse pas 14,6 millions d’euros pour celui de 2007, et moins de 10 pour celui de 2008 et on rappellera aussi que les pertes de cette année représentent plus de 6 années du montant brut des salaires de base du personnel ! Près de 5 milliards perdus dans la crise des « subprimes » sont bien de la responsabilité de la direction, et si la prise exagérée de risques a généré dans les dernières années des profits, ces derniers ont surtout bénéficié aux actionnaires qui empochent désormais plus de 45% du résultat. Le couplet sur « l’environnement difficile » aura d’autant plus de mal à passer qu’il n’est pas difficile pour tous de la même façon ! Dans le « package » de la négociation salariale annuelle 2009 qui devrait débuter en septembre, il y aura donc la capacité de…
Des mots ET les actes Comment, sur le handicap en l’espèce, mais ça peut s’appliquer à toute autre chose, faire semblant de faire et tout faire pour que ça ne marche pas ? Interrogez la DEC de Rouen, ils viennent de réussir un beau coup en embauchant une dame sous statut COTOREP, sous les auspices de la Mission Handicap, et en la mettant à un poste en totale contre-indication avec son état de santé. Résultat, rechute de la dame, malaise, appréciations catastrophiques de la période d’essai, renouvellement et pour finir rupture motivée de la période d’essai par la salariée qui n’a pas envie de se ruiner une santé déjà entamée. Bref, ce que la RH du réseau appelle plaisamment « une intégration manquée ». C’est quoi au juste le pourcentage de pertes autorisées ? La salariée et la CGT prennent les choses beaucoup plus mal et n’ont pas tout à fait l’intention d’en rester là. NATIONALISATIONS, LE RETOUR ? Le capitalisme, c’est la privatisation des profits et la nationalisation des pertes… Ce grand principe économique, après l’épisode Northern Rock, pourrait de nouveau être mis en œuvre pour éviter la faillite des deux piliers du marché hypothécaire aux États-Unis, Freddie Mac et Fannie Mae. Freddie et Fannie garantissent 5300 milliards de dollars d’encours et doivent couvrir avant septembre 223 milliards de dettes. Henry Paulson, secrétaire au Trésor de Georges Bush suivra-t-il la recommandation de Wall Street, nationaliser ? Qui a dit que la crise était terminée ? ET LE VIEUX C……
GLOBALEMENT POSITIFS ? Plus attendus qu’espérés, les résultats ont donc été annoncés par Frédéric OUDEA le 5 août. Les chiffres extériorisés en baisse auront néanmoins rassuré les marchés. La résistance de la SG a été reconnu par tous et a même surpris les analystes les plus pessimistes. Ce nouvel épisode aura l’intérêt de confirmer à tous que la SG peut poursuivre sa croissance de manière indépendante … même s’il rend de plus en plus évident le grand écart entre le maintien des attentes de profitabilité et les moyens d’y parvenir d’ici fin 2010. Dans un contexte d’érosion du pouvoir d’achat, et malgré le tassement de la consommation, la banque de détail reste un socle solide. On remarquera aussi que ce que Didier ALIX et J.F. SAMMARCELLI appelaient les « risques du métier » (à savoir des subprimes) se monte maintenant à l’équivalent de la facture Kerviel…Et là, il ne s’agit plus de fraude mais bien d’une erreur stratégique, à la recherche du ROE délirant. TAS DE FAINÉANTS ! On parle décidément beaucoup du temps de travail cet été depuis le vote de la loi du 28 juillet… Cette semaine, c’est au tour de l’INSEE, de nous livrer sa contribution sous forme statistique. Si l’étude nous indique bien qu’en moyenne, «les français salariés à temps complets déclarent travailler 41 heures en semaine normale», elle met surtout en évidence une nouvelle fois que la fameuse loi répondait donc avant tout plus à un «impératif idéologique» qu’à une nécessité économique. De son côté, le Figaro trouvant que la…
Gardez-moi de mes amis A la SG, la garde sarkozyste de 2007 elle-même avait pourtant tenté de bien faire les choses en se constituant en groupe de pression auprès des parlementaires pour que la loi sur le temps de travail ne passe pas. Peine perdue, Xavier Bertrand a fièrement exhibé le trophée en claironnant « nous sortons enfin des 35 heures ». Ce qui ne passe pas tout seul, en particulier au sein de l’encadrement. Bien sûr, bien sûr, le Directeur Général a eu des réponses apaisantes pour ce qui concerne la SG, il n’empêche. Avec cette loi, si l’accord SG n’en prend que plus de valeur protectrice, l’avenir n’est pas garanti si on s’avisait de baisser la garde. Il suffirait qu’une banque déclenche les hostilités pour qu’il vienne à l’idée des autres de se réclamer de la compétitivité. Autant dire que nous ne sommes pas tous seuls à avoir fait ce petit raisonnement. D’autant plus qu’être protégé à la SG, c’est peut-être rassurant pour soi, mais la mesure choque pour tous les autres qui ne bénéficient pas de la même garantie d’un accord d’entreprise. Et parmi ceux-ci des tas de gens proches, ou tout simplement avec lesquels ont se sent en empathie. Le ministre du travail a beau dire que les cadres seront plus protégés qu’avant, on se demande alors pourquoi tout un chacun a vu dans le vote de la loi une insulte au bon sens et au modèle social. Lequel ne se débrouille pourtant pas trop mal du point…
SGCIB : les mots qui agacent Coup sur coup, les salariés de SGCIB en général, et d’Oper en particulier, ont eu droit à deux messages invitant au professionnalisme, à la rigueur, au respect des valeurs, à la prudence et à la connaissance des procédures etc… etc…, élégamment accompagnés d’une demande d’accusé de réception. Pas trop appréciés les messages. Autant dire aux gens que l’affaire Kerviel, ou celle des subprimes, viennent de leur légèreté ou carrément de leur incompétence. Les salariés se demandent un peu ce qu’ils faisaient de leurs méninges et de leurs 10 doigts avant que n’arrive M. Péretié pour redresser enfin la barre. Mais après tout, peut-être qu’il y a tout simplement des annonces pénibles à faire (du genre baisse des résultats de la branche… et des bonus ou des réorganisations à la hache), du coup la culpabilité collective ça aide, si ça passe. Retraites 2003 : la CNAV se rebiffe ! N’en déplaise aux signataires de la réforme de 2003, la CNAV, qui en tire un bilan, n’y va pas avec le dos de la cuillère. On voulait retarder l’âge de départ, on n’a rien retardé du tout, de 2003 à 2006 il s’est même abaissé. Quant à la surcote Fillon, elle a fait un plouf total (« un échec relatif » comme dit la CNAV qui ne veut pas fâcher), tout comme la retraite progressive. Par contre, ce qui a eu un beau succès, c’est tout ce qui favorise les départs anticipés (carrières longues, rachat des…
POUR SUEZ CA GAZE ! Par 99,7% les actionnaires de Suez ont approuvé la fusion avec GDF. Dame, un cadeau pareil quand le prix du gaz a pris 10% depuis le 1er Janvier, + 9,5% en attente sur un bureau ministériel, ça ne se refuse pas. Pas de danger donc pour les 2 et quelques millions d’euros de salaire du nouveau PDG, Gérard Mestrallet, ci-devant PDG de Suez. Avec H. Guaino, conseiller sarkozyste qui dit que « on ne peut pas promettre que les prix ne vont pas augmenter » et L. Chatel, secrétaire d’état, qui prépare un mode de fixation du prix du gaz qui permettrait « que ce ne soit pas seulement le gouvernement qui décide lui-même, quand c’est nécessaire, le prix du gaz », les consommateurs que nous sommes auront moins de baume au cœur. Quand aux promesses d’indépendance énergétique ou de ne pas toucher au statut public d’EDF et GDF (Sarkozy 2004) … Ce doit être ce qu’on appelle le Partenariat Public Privé. On nationalise les investissements et on privatise les bénéfices. HAAA, MES PANTOUFLES Episode au CE des Services Centraux, le 10 Juillet. Les directions d’Oper et d’Acfi étaient venues présenter un vaste (1.000 salariés) projet de réforme suite à l’affaire Kerviel. Projet dont l’importance, le contenu et les dires de la direction font litière des assertions du genre « tout de même ils n’ont pas été bien curieux ». La CGT a proposé que le CE se prononce en séance sur le principe de…
COMPTE À REBOURS Dans sa grande sagesse, la majorité présidentielle de l’assemblée a limité à 235 jours par an la durée maximale du travail pour les cadres au forfait… faut pas exagérer, ont-ils lancé au gouvernement qui n’avait pas prévu de plafond ! Ce qui signifie en clair qu’ils pourront travailler tous les jours de l’année, hors WE, congés annuels et 1er mai. Ce grand progrès social sera applicable, sauf accord de branche ou d’entreprise. Bien involontairement sans doute, ces messieurs vont ainsi probablement contribuer à la syndicalisation des salariés qui vont rapidement constater l’intérêt d’être bien représentés. Rappelons par exemple qu’à la Société Générale, Frédéric Oudéa répondant à la CGT déclarait récemment qu’il n’avait pas l’intention de remettre en cause l’accord d’entreprise « qui marche bien » tout en prévoyant un forfait annuel de 208 jours pour les cadres. L’accord-cadre de branche, intégré à la convention collective prévoit de son côté un forfait de 210 jours en l’absence d’accord d’entreprise. On notera aussi que même les cadres dirigeants de la maison ne travaillent que 214 jours ! 4 POUR CENT La commission bancaire a infligé une amende à la Société Générale de 4 millions d’euros, qui s’ajoutent donc aux 100 millions prévus pour renforcer les contrôles, dont l’insuffisance est pointée par la commission. Nous avons lu avec intérêt le passage relatif à la sécurité informatique, où la commission note que le projet devant mettre fin à la saisie des transactions par les traders n’avait toujours pas été mis en…
REMETTEZ-NOUS ÇA, PATRON Traditionnellement, la séance plénière du CCE de début juillet est marquée par la note d’orientations décidées par la direction générale pour l’année à venir. Ces orientations sont ensuite déclinées dans la procédure budgétaire présentée en janvier aux représentants du personnel. La CGT attendait des orientations adaptées à la situation de crise, mais ce n’est pas ce qui est arrivé, entraînant de notre part la déclaration suivante : « Les élus CGT constatent que les notes d’orientations relèvent toujours de la même philosophie : la conjoncture est difficile, mais en ce qui concerne les orientations… elles sont toujours de même niveau puisque l’objectif est de revenir « à un rythme pré fraude ». Il est particulièrement frappant de constater que la direction sous-estime grandement les conséquences de l’affaire Kerviel et de notre engagement hasardeux dans les subprimes. Ainsi, nous pensons que s’agissant de SGCIB, le budget estimé pour le renforcement des contrôles reste largement sous-estimé et que le coût des outils et procédures à mettre en place impactera sensiblement les résultats de cette branche. Idem pour les effets de notre engagement dans les subprimes et de la poursuite probable de la crise des liquidités. Elle semble par ailleurs ignorer complètement que c’est bien cette recherche perpétuelle du profit maximum élevée au rang de religion par les marchés, qui a conduit Jérôme Kerviel à disjoncter et à spéculer jusqu’à engager plus que le capital du Groupe. Quelques mois plus tard, on a fait sauter quelques fusibles pour faire bonne…
LES EXPERTS CŒUR DÉFENSE Ils n’étaient pas peu fiers, les concepteurs des 2 projets de Gestion Electronique des Documents pour le réseau, baptisés « Novadis » et « Orchestra », de présenter leurs bébés. La productivité allait s’en trouver améliorée, les tâches anoblies dans les PSC, bien que « secondairement », quelques centaines d’emplois soient supprimées… Principal avatar pour le réseau du Plan milliard de Cabannes, ces projets ont été ficelés à la hâte, quitte à faire l’impasse sur quelques dérapages. Présentés en consultation aux représentants du personnel, il a donc fallu que ces messieurs commencent par préciser le contexte, et prennent quelques engagements dûment consignés dans un document discuté avec les représentants syndicaux. Cette affaire aura donc le mérite d’avoir acté le maintien des principes essentiels énumérés dans l’accord 4D : l’avenir des 23 PSC et de leurs salariés est garanti à l’intérieur de la Société Générale. Mais cela ne retire rien aux incohérences de projets dont l’origine remonte à cette fameuse « mission du cabinet Proudfoot » qui nous factura le chronométrage du temps passé à transporter les dossiers de l’armoire à la photocopieuse, puis sur le bureau, puis retour à l’armoire (la direction n’a jamais voulu dire combien la facture) … C’est ainsi que la CGT s’est étonnée que, pour une offre de prêt immobilier saisie sur son clavier par le conseiller puis éditée pour la faire signer au client, le projet prévoit la numérisation du papier pour créer un document électronique qui existe déjà ! Réponse…
AIE CONFIANCE, CROIS EN MOI… Le 20 juin, Frédéric OUDEA recevait les délégués nationaux des 5 syndicats de la Société Générale…pour la première fois depuis sa récente nomination. L’entretien aura duré une heure trente comme prévu, et permis de « balayer les questions essentielles auxquelles nous sommes confrontées ». Cet exercice, nous aura donné l’occasion d’échanger sur les « orientations et les objectifs » de la nouvelle direction générale, de revenir sur la nécessité de poursuivre un ensemble d’engagements pris par son prédécesseur, tout en pointant des sujets économiques et sociaux sur lesquels il devra prendre des décisions… C’est avec une volonté de « franchise » affichée que le nouvel hôte du 35ème aura répondu. Les 35 heures ? « Je ne vois pas le problème ? On a un accord qui fonctionne bien ! » Cette réponse de l’ancien directeur de cabinet de Sarkozy, nous a paru d’autant plus sensée qu’elle se distingue des actuelles provocations gouvernementales sur le sujet. Et d’ajouter : « Je vais me concentrer sur ce qui ne va pas ». Sur les salaires ? « Je ne peux pas faire plus, les conditions actuelles ne le permettent pas. » Au passage, la DRH a indiqué le montant des mesures prises pour neutraliser les effets négatifs de l’affaire Kerviel sur les rémunérations, 22 millions d’euros. Nous avons alors rappelé qu’il y avait une fracture salariale nécessitant que l’on mette tout sur la table. Alors que le fossé se creuse entre la masse des bonus et celle des variables distribués, 25% des résultats de SGCIB servent à alimenter les seuls bonus, la SG…
NOIX D’HONNEUR A tout seigneur, tout honneur, le patron du PSC de Toulouse, Guy Connan, accédera in extremis à la notoriété avant son départ en retraite grâce à l’attribution de la Noix d’honneur, pour ses propos, tenus à l’occasion de la consultation du CE sur le rapport égalité professionnelle. Le vieux misogyne a déclaré tout de go : « les hommes étant moins absents que les femmes, il est normal que cela ressorte sur les salaires »… propos dûment consigné dans le P.V. approuvé et transmis aux autorités compétentes. Le recueil de cette puissante pensée est devenu la célèbre « page 47 » du rapport national sur l’égalité présenté au CCE, source d’une franche rigolade à la commission de suivi de l’accord égalité professionnelle ce jeudi dernier. D’où l’intérêt de la CGT pour des mesures contraignantes dans la prochaine négociation de renouvellement de l’accord. Quant au sieur Connan, il pourra compléter « sa culture » en l’élargissant à d’autres catégories de la gent humaine pendant sa retraite prochaine … et produire d’autres fortes pensées du même tonneau ! 17 JUIN Sous le titre « la CGT et la CFDT piégées par le gouvernement », la presse s’amusait du bon tour fait par le Ministre du Travail qui a saisi l’occasion d’un projet de loi sur la représentativité syndicale pour faire passer en même temps un dispositif visant à liquider, sans le dire, les 35 heures. Du coup, plus personne ne parle du motif principal de la journée d’action du 17 juin, qui porte sur la question des retraites, alors même…
AU BAL MASQUÉ, OHÉ… La « soirée filière RH 2008 » s’est tenue sous le signe de la danse, message subliminal, au Pavillon d’Armenonville le 5 juin. « Fred » Oudéa était du cocktail dînatoire. Pendant le discours, prononcé en anglais, un danseur pratiquait « le doigt d’honneur » à destination du public médusé. Difficile de n’y voir que coïncidence, l’invitation d’Anne Marion-Bouchacourt était d’ailleurs tout à fait claire : après l’intervention de Fred, « un orchestre vous invitera à l’échange et à la danse »… la filière RH, ou l’art de faire tourner en rond ! UN TAXI À LONDRES « L’OPER STAFF meeting », autrement dit la réunion des cadres d’OPER devait être le début d’une nouvelle ère… ce fut surtout celle de l’annonce du départ de Jean Pierre Mustier, qui raconta comment sa conversation avec un chauffeur de taxi londonien nous avait évité d’être impliqués dans le bourbier des subprimes à l’anglaise. Très en verve, Jean Pierre s’est laissé aller pour conclure à un aphorisme (à double sens ?) à propos de l'avenir de la SG, « être une vieille célibataire attirante, c'est un statut enviable » ! On retirera de ce meeting que les contrôles antérieurs n'assuraient donc ni la cohérence, ni l'indépendance, ni la transversalité du contrôle. Mais il est notable que l'orateur n'a absolument pas repris les affirmations de l’inspection comme « on n'a pas été assez curieux » ou « il y a des responsabilités individuelles ». Il est vrai que la composition…
LE ROUGE ET LE NOIR Est-ce un effet du quarantenaire de Mai 68, on se serait parfois cru à la Sorbonne des grands soirs, la nuance de taille étant que Dany était cette fois le contesté. Donc, invité omniprésent de ce grand moment de solidarité entre les destinataires et les créateurs du dividende, Kerviel a fait évidemment l'essentiel des questions et des aigreurs. Rassurons-nous, on n'en était pas aux demandes physiques, panem et circenses dans sa version du dividende et des têtes, s'est limité à réclamer le départ de Bouton, de Mustier, la saisie des salaires futurs de Kerviel, et une sévérité accrue dans le profilage des promotions, avec bien entendu les analyses puissantes du genre « y’a des complicités », « on l'a arrêté seulement quand il allait trop loin », « c'est un bouc émissaire » etc… Un type, se référant à Sarkozy, réclamait le départ de Bouton au nom des grands principes. Un autre, applaudi d'ailleurs, a dénoncé la stratégie d'indépendance, qui ne sert ni l'actionnaire ni le personnel. Quand même, en pleine AG, ça fait chaud au cœur de voir le débat atteindre ce niveau d'altruisme ! Il y a même eu une, mais une seule, intervention sur le montant des gros bonus distribués aux traders, qui pourraient être une des causes du problème. Et les subprimes dira-t-on ? Il n'en a pas vraiment été question. Quelques allusions protestataires, mais rien de méchant puisqu'on ne peut pas désigner un, ou des coupables, qui offriraient leur tête…
LE TRIANGLE DES BERMUDES Décidément, les mauvaises habitudes ont la peau dure. Alors qu’il est devenu évident pour tous que les procédures de contrôles étaient défaillantes et que la principale question est de les renforcer, les tentatives d’atténuer la responsabilité interne continuent. La CGT avait en son temps critiqué la 1ère version du rapport de l’inspection, et a publié elle-même des propositions, qui ont eu un certain retentissement, dont on attend toujours de voir ce qu’il en sera intégré dans « Fighting back », le programme de mesures qui doit tirer les leçons de l’affaire. Et voilà que parallèlement à la publication du 2nd rapport, on assiste à « l’effacement » du desk delta one, celui où travaillait Jérôme Kerviel, selon les bonnes vieilles méthodes maison. Tandis que se confirme le licenciement de certains supérieurs de JK, la SocGen a également, et opportunément, trouvé 3 lampistes supplémentaires dont « on » découvre, pur hasard, qu’ils souffrent « d’insuffisance professionnelle ». À défaut d’être complices, les traders, qui bossaient jusqu’à 13 heures par jour et 51 semaines par an sur leur desk, auraient manqué de rigueur, de vigilance et auraient fait preuve de négligence… En dépit de cette invraisemblance, la RH de SGCIB s’est chargée d’être l’exécuteur des basses œuvres. La CGT, qui a assisté les traders au cours de leur entretien préalable, a ainsi remarqué que ce manque de rigueur relevait plutôt d’une insuffisance imputable à leur direction, qui a estimé utile pour y pallier de multiplier par 2 la…
BÉMOL Nous aurons donc appris, via une interview au journal La Tribune, que le nouveau DG entendait poursuivre « la stratégie d’indépendance de la banque », ce dont nous nous félicitons. Le bémol tient plus à l’unique engagement de « créer de la valeur pour tous » qu’il a mis en avant dans son message interne le 13… plus qu’une manie d’ex-directeur financier, puisqu’il s’est empressé de remanier la direction générale en ce sens en propulsant Mr Cost Cutter au rang de directeur général délégué. Séverin Cabannes, concepteur du « plan d’efficacité opérationnelle », est l’homme du milliard d’économies sur les coûts d’exploitation promis d’ici fin 2010 aux marchés, sur la base d’une estimation d’une rigueur scientifique très relative. Rappelons en outre que ledit milliard fut promis sans tenir compte des coûts inévitables d’un contrôle renforcé à SGCIB, ni de la promesse faite au plus fort de la crise devant le CCE par la DRH, Anne Marion Bouchacourt, de consulter les représentants du personnel à chaque étape et à tenir compte de nos observations. Si le nouvel homme fort et son délégué oublient les engagements passés de préservation de l’intégrité du groupe en généralisant le recours à la sous-traitance, ou par la filialisation voire la délocalisation, ils auront vite franchi la ligne qui remettra en mouvement cette fameuse « culture Société Générale », mais à l’encontre de leur politique cette fois-ci. Il est question que Daniel Bouton et Frédéric Oudéa rencontrent les élus du CCE le 21 en séance, ce…
TEMPS DE TRAVAIL Après une réunion mouvementée le 11 avril dernier, la direction nous a fait parvenir ses « ultimes » propositions de modification des accords RTT et temps partiel. Compte tenu de notre ferme opposition, la direction a finalement renoncé à déplafonner les jours investis dans le CET. Au final, en contrepartie du fait qu’elle n’augmente le plafond de jours investis dans le CET que de 13 à 14, la direction accepte la récupération pour les salariés à temps partiel ou en forfait jours réduit en cas de fermeture collective positionnée sur un jour non habituellement travaillé (y compris les salariés à temps partiel thérapeutique), une nouvelle modalité de régularisation en cas de solde négatif de jours RTT en fin d’année (impactés soit sur congés annuels, soit sur RTT de l’année suivante), un assouplissement relatif à la prise des jours RTT (jusqu’au 15 janvier au lien du 31 décembre). Enfin, une formule de temps partiel à 90% (4 jours et demi ou semaines alternées 4 jours / 5 jours) serait créée. Les textes définitifs sont maintenant soumis à signature. La CGT a donc entamé une vaste consultation dont dépendra sa signature. REMUNERATION FINANCIERE La souscription à la traditionnelle augmentation de capital s’est terminée le 6 mai 2008. Chacun aura donc pu faire ses comptes et tenter d’estimer ce qu’il était raisonnable d’y investir. En parallèle, les organisations syndicales négocient le renouvellement des accords qui régentent la rémunération financière ( intéressement / participation ) et le plan d’épargne entreprise. L’actuel…
TOTAL INCOMPÉTENT Une fois de plus l’ASSACT s’agite pour faire parler d’elle. L’association assigne la SocGen en référé, rien que ça, pour exiger sa représentation au conseil d’administration ! Son président, Patrice Leclerc se répand dans les médias de ses courageux conseils : le départ de Mustier et de Bouton, il est temps, la séparation de la fonction Président de celle de Directeur général, je la préconise depuis longtemps, et l’affaire Kerviel, il faut mettre en place une « sécurité des opérations comme on sait le faire pour les cartes bleues sur Internet »… Pitoyable ! Ainsi, la source de « beaucoup de difficultés » serait l’absence de représentants des actionnaires, dont la sienne assurément, au conseil d’administration ! La preuve, « Daniel Bouton en a reconnu le caractère inéluctable » … Le nouveau DRH de SGAM s’est ainsi attiré la réplique cinglante d’un internaute sur challenges.fr : « Il y a des dizaines de milliers d'actionnaires salariés à la Société Générale, et rares sont ceux qui adhèrent à l'association de M. Leclerc et peuvent se reconnaître dans ses déclarations. Il est regrettable qu'un salarié de la Société Générale, avant d'en être actionnaire, réagisse ainsi à des rumeurs, sans les avoir préalablement qualifiées (NDLR : il s’agit de la rumeur sur le départ de JP Mustier). Quant aux sornettes qui consistent à comparer la traçabilité des opérations de paiement sur internet aux opérations de marché, elles témoignent de la totale incompétence de l'intéressé sur les sujets sur lesquels il a…
UN GRAND CRU Sa métaphore est osée, voire carrément persifleuse, mais on a relevé de la prestation de Daniel Bouton devant les députés que sa critique sur les faiblesses du système de notation des grandes agences de « rating » s’appuyait sur une comparaison avec la cotation des grands vins. Pense-t-il que cette concrétisation du concept est mieux adaptée à la représentation nationale ? Après sa prestation sur les radars au JT de France 2 pour expliquer la méthode Kerviel, il aura renouvelé hardiment le genre… LE POULAIN …juste avant que le conseil d’administration ne lui retire la direction de la banque pour la confier dès le 12 mai à celui que la presse a baptisé son « poulain », Frédéric Oudéa. On reste dans le sérail, le nouveau est un ancien de l’inspection des finances, polytechnicien, énarque et ancien conseiller de Sarkozy (à défaut de Juppé comme son aîné). L’entrée en fonction est prévue pour le 12 mai, jour de Pentecôte redevenu férié, autre symbole fort du « travailler un jour férié pour gagner plus de jetons de présence » ? Accessoirement, et bien que ceci n’ait ému aucun commentateur, nous nous inquiéterons de ses choix stratégiques : voilà pourquoi il nous semblerait de bonne gouvernance qu’il inclue dans son agenda d’après le 12 mai une rencontre avec les organisations syndicales des salariés afin de leur exposer. INTÉRESSEMENT La négociation relative au renouvellement de l’accord sur la participation et l’intéressement a repris. Globalement, le précédent accord, signé pour la…
TOUT VA TRÈS BIEN… Ceux qui s’inquiétaient de sa santé en sont pour leur frais, Daniel Bouton a retrouvé son mordant devant la commission des finances de l’Assemblée nationale. Il voit « la situation s’améliorer » sur la crise des marchés, et considère que « la Société Générale va très bien »… Précisons qu’il ne parle évidemment pas de la situation sociale, au cas où vous auriez cru ! MISÈRE L’impact négatif de la crise financière sur les bonus 2007, ceux versés récemment, atteint 360 millions d’euros. C’est donc grâce au mécanisme de lissage mis en place depuis plusieurs années que SGCIB a versé tout de même 240 millions, au lieu d’à peine 50. Une partie a été versée en actions, histoire de démotiver les tentations de partir. Bien que fortement réduite, on notera que la dotation représente au bas mot 4 fois plus que celle attribuée au variable pour le reste du personnel. L’OBSERVEUR Une deuxième réunion de négociation s’est tenue sur la GPEC (prononcez gépèque). Ce truc est censé prévoir et gérer les évolutions de l’emploi, et c’est devenu une négociation obligatoire au titre de la loi. Comme ça ne coûte, presque, rien et que ça n’empêche pas de déclencher un plan social en cas de besoin, cette loi n’a pas bouleversifié les employeurs. La réunion a permis de… fixer deux nouvelles dates de réunions. Philippe Perain, le directeur des relations sociales a pu également y préconiser la création d’un observatoire, car, a-t-il souligné : « sans observatoire, pas de gépèque » ! En moins d’une semaine,…
LE TEMPS DE L’ACTION La cause est nationale, tellement que Monsieur LEGERON a été chargé par le Ministre du Travail de lui établir un rapport. Ledit rapport lui fut donc récemment remis en présence des caméras afin que le peuple soit informé que le gouvernement entendait s’occuper de son bien-être au travail. Le stress n’a qu’à bien se tenir, il va être « observé ». Il n’y aurait pas en effet, les outils de connaissance nécessaires à disposition ce qui motiverait l’observation. Besoin auquel est tout prêt à répondre le cabinet de Monsieur LEGERON, médecin psychiatre, qui fait justement son beurre du mal-être au travail. Stimulus, puisqu’il s’agit de lui, nourrit par le patronat, porte donc là ses méthodes comportementalistes d’évaluation et d’observance qui ont produit des résultats calamiteux. La question n’est pas tant en effet de soigner les salariés individuellement que de soigner le travail. Pure coïncidence, Stimulus, « cabinet de conseil en changement comportemental sur le stress en milieu professionnel », est justement et également chargé d’enquêter à la Société Générale dans le cadre de la « concertation » ouverte par la direction avec les organisations syndicales. La première enquête a établi ainsi la nécessité d’élargir la base de l’enquête afin de lui donner plus d’objectivité et c’est ainsi qu’une nouvelle réunion va se tenir en ce début avril pour mandater une seconde enquête « élargie ». Pour la CGT, le temps n’est plus à l’observation, mais à l’action et tout cela ressemble fort à un débat byzantin.…
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