SOLEIL VERT C’est une curieuse perversion de la pensée humaine… Ainsi donc, il y aurait une durée « normale » pour la retraite, une dizaine d’années, durée à laquelle il faut revenir, seul moyen de rééquilibrer notre protection sociale. Formulé différemment, on pourrait dire que tout retraité n’étant pas mort dix ans (en moyenne) après son départ de la vie active est anormalement en survie ! Du même point de vue perverti, on pourrait préconiser de rétablir encore plus économiquement cette durée normale en abrégeant après 10 ans la retraite par un traitement radical. Le retraité coûterait moins, car moins vieux, et cela permettrait de ne pas toucher à l’âge légal de la retraite. Autre avantage, la mesure serait juste socialement, car les ouvriers auraient ainsi une durée de retraite presque équivalente à celle des cadres supérieurs. ÇA COMMENCE BIEN… Annoncée fièrement pendant la concertation sur le stress, la direction du réseau a bien commencé sa campagne de 9 mails sur « le bon usage de la messagerie ». S’il s’agissait d’apprendre les bonnes manières, c’est raté. Sous le titre : « Dans 24h, ce sont eux qui fixent les règles », une brochette d’animaux de la jungle, en guise de signature, semble suggérer aux destinataires leur condition originelle. Un vrai coup de Com… ! DES CLOPINETTES POUR LE STRESS « On ne repart pas de rien, même si je n'ai pas tout l'historique" prévenait le nouveau directeur des relations sociales, Jean François Climent en ouvrant le 30 juin, la…
LE RETOUR DE LA PANTHÈRE Passée un peu inaperçue, la nomination d’un vice-président « non exécutif » revient sur la scène du fait de l’assemblée d’actionnaires convoquée le 6 juillet. Anthony Wyand, dont la ressemblance avec l’inspecteur Clouzot est frappante, est encore administrateur de sociétés, au pluriel et avec les jetons, aura 67 ans en 2010, un signal subliminal sûrement. Afin de rétribuer sa nouvelle fonction, il est donc proposé à l’assemblée de voter une résolution augmentant les jetons de présence à 1,03 million d’euros, soit 250.000€ de plus pour verser à l’inspecteur Clouzot une modeste indemnisation – en sus de sa retraite d’ancien patron d’Aviva et autres subsides, of course ! La chose a suscité suffisamment d’indignation pour que de nombreux salariés nous confient leurs pouvoirs pour voter contre. COMME DES PIONS C’est au hasard d’un ordre du jour de CHSCT que le projet de transfert du CRCM de Nanterre dans un autre immeuble à… Montreuil a été découvert. Le motif est de faire des économies naturellement, peu importe que le personnel soit situé ou non à l’ouest et que ce déménagement puisse entraîner un allongement des temps de transports démesurés sur une ligne de RER A, au bord de l’asphyxie quotidienne ! Interrogée, la DRH a découvert le projet en même temps que nous… À ce compte-là, on pourrait faire encore plus d’économies en installant le CRCM dans le camping du Bois de Boulogne, au moins, il resterait à l’Ouest ! 3 PETITS TOURS… … et puis s’en…
CHANTIER EN COURS On se doutait que le chantier sur les rémunérations prendrait du temps, mais à ce point là ! L’unique décision prise lors de la première réunion du 17 juin fut de fixer un calendrier qui commence le 6 juillet, pour ne reprendre que le 3 septembre, puis le 23, et enfin le 8 octobre. C’est trop long, et trop court au vu de la durée des réunions, une demi-journée, pour reconstruire un système de rémunérations mal en point. Il s’agit pourtant de l’un des 2 engagements majeurs obtenus dans la foulée de l’AG des actionnaires avec l’engagement sur l’emploi en 2009. Cela ne nous empêchera pas de présenter des propositions, tant sur la fixation de règles pour le salaire fixe que sur le variable qu’il faut absolument encadrer. L’ouverture de ce chantier a obligé la direction à pousser ses études statistiques, qui font clairement ressortir la volonté politique d’augmenter la part du variable dans les rémunérations ces 10 dernières années. Ainsi, un seuil critique a été atteint, l’individualisation des augmentations sur le fixe, conjuguée à l’augmentation du poids du variable ont laissé 11% de salariés sur le bord de la route, majoritairement des techniciens dans le réseau, dont le pouvoir d’achat a baissé. La CGT a averti le nouveau Directeur des relations sociales, l’importance prise par le variable pose un problème de respect des obligations fixées par la loi pour la fixation du salaire d’une part, et un problème dû à son exclusion des garanties sociales. Jean…
« RÉFLEXIONS INQUIÉTANTES » La réunion de la commission de suivi 4D avait été principalement exigée par la CGT, approuvée par la CFDT, et son ordre du jour essentiel portait sur la stratégie de la direction du réseau France pour 2009. Logiquement, après l'assemblée générale des actionnaires, qui avait été l'occasion d'obtenir de la Direction Générale un engagement sur l'emploi pour 2009, et l'ouverture attendue d'un chantier sur les rémunérations le 17 juin, la politique du réseau, qui reste la principale source de stabilité des résultats du groupe, restait l'autre grande question à débattre. La commission a commencé par l'exposé de Jean François Sammarcelli : « le réseau souffre depuis 18 mois ! »... Selon le directeur du réseau, les résultats sont globalement bons, y compris sur les objectifs. Une situation qui n'est donc « pas alarmante », mais qui, du fait du contexte économique, entraînera mécaniquement une baisse du PNB, avant qu'une amélioration intervienne. L'impact principal du contexte économique porte sur « l'explosion du coût du risque » dû à « une crise économique extrêmement forte », risque sur les crédits aux PME, qui a coûté 250 millions au 1er trimestre et pèsera en négatif sur les résultats pour environ 1 milliard en 2009. En conclusion sur ce chapitre, JF Sammarcelli a précisé que la rentabilité du réseau allait baisser "assez fortement" cette année, mais que cela ne doit pas conduire à modifier notre stratégie. Parlons-en de cette stratégie... Sammarcelli a poursuivi son exposé sur ce point et fait…
TRAHI PAR LES SIENS « Si nous trouvions des partenaires prêts à nous rejoindre, nous regarderions certainement un tel projet. Mais la gestion d'actifs, au même titre que la banque de détail ou la BFI, est une activité centrale pour notre groupe et tout ce qui est central, il est important d'en garder le contrôle », a expliqué Baudouin Prot, Directeur Général de BNP Paribas. Cet extrait des Échos revêt une certaine saveur quelques jours après que Frédéric Oudéa nous ait expliqué que la décision de vendre SGAM à CAAM, et donc perdre le contrôle de notre gestion d’actifs, était sa décision. Où l’on constate que l’omniscience varie selon le patron… J’Y CROIS PAS On a donc bien compris qu’en septembre, SGAM-Ai allait rejoindre LYXOR, et que la consultation du CE porterait sur un Plan de Sauvegarde de l’Emploi, avec départs volontaires mais sans licenciements, motivé par un nombre de suppressions d’emplois non encore déterminé, puisque soumis à l’avis du CE… sachant que LYXOR occupe environ 300 salariés et SGAM AI 250 salariés, combien en restera-t-il ? La réponse se trouverait-elle déjà dans la Bourse des emplois ? Sous nos yeux écarquillés ne peut-on y lire cette annonce de recrutement d’un DRH pour… LYXOR ! L’annonce précise « votre mission sera la gestion RH d’une filiale autonome résultant d’une fusion de 500 salariés dont 400 en France ». Inutile de préciser que la nouvelle a fait le tour chez SGAM, où l’on apprécie beaucoup l’idée que le poste d’Exécuteur des…
CHANTIER SALAIRES Le « chantier » sur les rémunérations va donc s’ouvrir en juin comme il était convenu. On se souvient que c’est l’engagement qui avait été demandé à Frédéric Oudéa, un engagement qu’il a confirmé à l’assemblée des actionnaires dans ses réponses aux questions posées par le CCUES au nom des salariés. La première réunion est fixée au 17 juin, et une seconde est prévue fin juin. Ce rythme de sénateur nous interroge sur la capacité de la DRH à bien avoir compris l’ampleur du problème et les moyens qu’il va falloir consacrer pour lui trouver des solutions. L’essentiel du mécontentement provient en effet du sentiment d’opacité ressenti dans les décisions d’augmentations individuelles aussi bien que dans l’attribution du variable ou du bonus. Cette opacité génère des écarts injustes et injustifiés qui deviennent plus importants au fil des années. On est loin du respect de la loi qui oblige les employeurs à permettre au salarié de comprendre les éléments objectifs qui servent à fixer sa rémunération, aussi bien fixe que variable. La CGT a souligné l’accroissement de ces écarts depuis la mise en place de la nouvelle classification en janvier 2000, dans chaque négociation salariale annuelle… mais si des mesures correctrices ont été prises dans quelques accords salariaux, l’absence de règles a permis aux dérives de se poursuivre. Et les écarts injustifiés sur le fixe ne sont rien en comparaison des écarts sur le variable ou les bonus ! Sur cette partie de la rémunération, on a d’ailleurs atteint…
LES JEUX SONT FAITS L’assemblée des actionnaires était prévue « houleuse », elle fut plutôt d’un calme olympien ! À peine quelques hou lorsque Frédéric Oudéa prononça le nom honni de son prédécesseur… Nous avons donc désormais un P et un DG, soit 2 pour le prix d’un, sans coup férir. À propos de prix, on retiendra l’incroyable plaidoyer de Jean Martin Foltz, dont on sentit l’effroi devant l’outrecuidance des manants, qui osaient trouver les grasses rentes et pensions attribuées par le conseil par trop dispendieuses. Comme au temps de l’ancien régime, Jean Martin apparut un peu décalé avec un inimitable parlé ampoulé pour répondre à un actionnaire suggérant d’aligner l’indemnité de départ de Frédéric Oudéa, environ 2 millions, sur celle de son épouse travaillant à la SocGen, fixée réglementairement à 6 mois de base. D’ailleurs, ne sont-ils pas jusqu’à 2500 à se goinfrer ?... ce qui, assurément, rend la chose moins condamnable selon Jean Martin ! La question des rémunérations des dirigeants et des retraites dorées fut donc expédiée en deux coups de cuillère à pot. Bien sûr, notre nouveau PDG a confirmé les engagements pris devant les organisations syndicales sur l’emploi et l’ouverture du « chantier » sur les rémunérations en juin. À propos du partage des richesses en 3 tiers, nous avons entendu une inquiétante réponse attribuée au conseil d’administration, dans laquelle on a reconnu un argument de Frédéric Oudéa : « vous coûtez bien assez cher comme cela en temps de crise » motivé par un…
AG DU 19 Elle arrive à grands pas l’AG des actionnaires du 19 Mai … et « la tension est palpable », comme on dit à M6. On peut d’ailleurs en mesurer un des effets récents, les engagements pris par Frédéric OUDEA et Anne MARION BOUCHACOURT, en levant d’une part les inquiétudes sur l’emploi qui planaient sur 2009 et en ouvrant dès juin, le « grand chantier » sur les rémunérations à la SG. En attendant, les organisations syndicales se sont réunies le 14 mai pour s’assurer que les préoccupations du personnel seront bien entendues dans l’assemblée générale des actionnaires. Les résolutions présentées par les 5 syndicats et soutenues par les milliers de signatures recueillies sur la pétition ont été remaniées sous forme de questions remises au PDG pour qu’il y réponde lors de l’AG. NOUVELLES DU FRONT Pour la deuxième fois depuis sa récente nomination, Frédéric OUDEA est venu rencontrer les élus du CCE , cette fois-ci à l’occasion de la publication des comptes SG. Réunis en séance plénière cette semaine, les élus ne lui ont pas épargné le constat de résultats SG 2008 équilibrés par la banque de détail, tout en prévoyant un impact négatif en terme d’emplois dans le réseau, avec la mise en place de projet comme Orchestra et Novadis. La séance aura été aussi l’occasion pour l’expert du CCE mandaté par la CFDT, CFTC, FO et SNB, de présenter ses préconisations suite à l’affaire Kerviel… Nous avions émis des préconisations en Avril 2008, et c’était…
C’EST OUF ! Le feuilleton s’est donc terminé, provisoirement, par la désignation de Frédéric Oudéa à la responsabilité de Président en remplacement de Daniel Bouton. Il conserve ses fonctions de Directeur Général. Cette désignation est comprise à l’extérieur comme celle de « la continuité »… une interprétation que nous partageons, et qui écarte donc, pour le moment, les pires scenarii de mécano bancaire. Une de ses premières actions dans son nouveau rôle a été de rencontrer les représentants du personnel. L’après-midi même, il confirmait devant les élus du CCUES l’essentiel de ses choix stratégiques et la poursuite des projets engagés… tout en souhaitant que « nous soyons unis, solidaires, pour rester maîtres de notre destin ». Le lendemain matin, il recevait les représentants syndicaux nationaux pour commenter l’annonce des résultats du 1er trimestre. Grevé par de nouvelles dépréciations, le résultat est négatif de 278 millions d’euros, mais Frédéric Oudéa a souligné que le PNB du groupe est en progression de 16%, ce qui confirme sa solidité et sa capacité à résister à la période difficile qui devrait se prolonger jusqu’au dernier trimestre 2009. Il a fait part de sa détermination à contre-attaquer pour restaurer l’image de marque de la banque… tout en insistant sur le fait que sa dégradation se limite à l’opinion publique en France et sur un solde positif de 13000 comptes enregistré au 1er trimestre. La CGT lui a rappelé ses propos de la veille devant les élus. Il convient de restaurer l’image de marque, et pour…
DE CHARYBDE EN SYLLA ? La démission de Daniel Bouton est donc censée apporter de la « sérénité » pour la Société Générale et son personnel. Si c’était le cas, ce serait très bien, mais ce n’est pas vraiment ce qui se profile. Assaillis par la presse, les représentants syndicaux ont été priés de manifester bruyamment leur satisfaction, comme si ce départ allait tout régler d’un coup de baguette magique. Dès l’aube de l’annonce, la CGT au contraire s’inquiétait de la période d’incertitude qui s’ouvre, quoi qu’en dise le communiqué lénifiant du Directeur Général. Si l’on s’en tient à son message donc, il va « poursuivre à tirer les enseignements de la crise » avec le nouveau président… sauf à parler de lui à la 3ème personne, ce ne peut qu’être un membre actuel du conseil pour être désigné le 6 mai. Notre sort dépendrait donc d’une décision du Conseil d’administration, juste avant que Frédéric Oudéa reçoive les syndicats à 17h. Ce conseil aurait déjà des favoris, et quels favoris ! D’abord le retraité de Peugeot Citroën, Jean Martin Folz, jusqu’à présent celui qui préside le comité des rémunérations du conseil, et qui décida de l’attribution des stock-options auxquelles Daniel Bouton renonça finalement. Folz, par ailleurs Président du club très fermé des très grandes entreprises privées, récidivait quelques jours plus tard dans les Échos sur une pleine page, justifiant autant ses rémunérations astronomiques que celles de ses petits camarades. Logique, ce lobby est parmi les plus acharnés opposants à une…
TOUS À L’ AG DU 19 MAI ! Il y en a qui vont être contents en retrouvant l’ambiance des « AG » d’antan, quand on votait la reconduction de la grève illimitée dans l’enthousiasme… sauf que cette fois-ci, ce n’est pas la grève qui sera votée, mais 5 résolutions proposées par les organisations syndicales. L’enthousiasme sera bien là néanmoins, comme le font présager les premiers échos de la pétition syndicale pour soutenir ces résolutions. Il faut dire qu’elles correspondent à un sentiment de malaise profond du personnel, qui ne supporte plus le discours de rigueur d’une direction qui ne se l’applique pas à elle-même. Les résolutions prévoient l’engagement du maintien de l’emploi, la fin des régimes privilégiés de retraite, l’indexation de la rémunération des dirigeants sur la masse salariale, le partage de la richesse créée selon la règle des 3 tiers, et un objectif raisonnable de ROE lié à l’environnement économique. Quoi de plus normal et juste ? L’inquiétude de la direction suscitée par l’initiative syndicale, que nous avons constatée, est aussi un bon indicateur. La chose est prise au sérieux en vue d’une assemblée où la fronde attendue des actionnaires, que l’on gère en vrais communicants, est bien moins gérable si le personnel s’en mêle. Frédéric Oudéa ayant raté son road show du 7 avril devant les délégués syndicaux, il revient à la DRH, Anne Marion Bouchacourt, d’être plus convaincante devant le CCUES qui va se réunir le 27 pour voter les 5 résolutions… et ce ne sera…
BONNES RÉSOLUTIONS Après avoir rencontré le Directeur général, les organisations syndicales se sont rencontrées pour confronter leur analyse et élaborer une réaction commune. Constatant son refus de décider les gestes forts que le personnel attendait en matière de rémunération et d’emploi, il a été décidé une action commune en vue de l’assemblée générale des actionnaires du 19 mai. L’initiative est inédite, et ne s’était pas produite l’année dernière… ce qui devrait faire réfléchir Frédéric Oudéa dont le bateau tangue dangereusement. Après une réunion des « Ambassadors » dont on raconte qu’elle ne fut guère glorieuse pour la Direction générale dans une presse, certes malveillante, mais bien informée, notre capitaine n’a pas non plus convaincu les délégués syndicaux de sa sincérité à défendre « le pacte social ». Pense-t-il que ses meilleurs soutiens se recrutent sur « les marchés » ou au conseil d’administration ? Croit-il qu’il lui suffit d’ordonner et qu’il est seul maître à bord ? Graves erreurs, ce qui fait la solidité de « la Générale », c’est son personnel, et il n’est pas content justement ! Ce sera donc une première, les 5 syndicats vont faire voter par le CCUES un ensemble de résolutions à soumettre à l’assemblée concurrentes de celles du conseil. Le personnel va être invité à soutenir ces résolutions en les signant symboliquement sur une pétition. Évidemment, ces résolutions seront très différentes de celles proposées par le conseil d’administration, puisqu’elles porteront sur la limitation de la rémunération des dirigeants et la fin de leur…
MEURTRES ET CIE Fréderic Oudéa a reçu les représentants nationaux le 7 avril pour un entretien de 2 heures, le plus long depuis son arrivée à la DG. Bien que tardif, l’entretien aurait dû se tenir au début de l’année, le DG avait manifestement besoin de s’expliquer sur sa stratégie afin d’éviter d’ouvrir « un front » supplémentaire avec le personnel, même s’il a souligné que l’agitation médiatique de ces derniers temps restait très française. Sa vision de la situation économique est sombre. La situation est donc source d’incertitude pour les banques dans les 3 prochaines années, car le système est convalescent, et « il peut y avoir encore des mauvaises nouvelles ». Dans un tel contexte, un ensemble des métiers de la Société Générale souffrent. Sa stratégie est de saisir « l’opportunité formidable » des 3 prochaines années, car selon lui, la Société Générale est l’une des rares banques à avoir conservé sa crédibilité, et de citer l’exemple d’une grande entreprise nouvellement cliente. La CGT a opposé la volonté du conseil d’administration de viser au plus vite un ROE de 15% dans un environnement où le PIB recule, en soulignant que nous lui demandions de choisir entre les exigences de rentabilité du conseil, et le respect du « pacte social ». Il a ajouté qu’en toute hypothèse, les marchés n’en attendaient pas moins et que ce serait nous fragiliser que de ne pas leur en promettre autant : c ‘est selon lui « un objectif réalisable » ! Malgré…
AU BAL DES FAUX DERCHES Comme un flot continu depuis le début 2008, la sollicitude de la classe politique et de la presse ne se dément pas pour jeter l’opprobre sur la Société Générale. Dans ce bal des faux derches, chacun y va de son pas de danse comme si la vertu outragée était un bien commun. Parmi les danseurs, l’ex-ministre du travail Xavier Bertrand a oublié qu’il aurait pu mettre depuis longtemps fin aux excès des rémunérations et des retraites dorées qu’il connaissait depuis longtemps, mais il n’en a rien fait. Le problème est que le personnel commence sérieusement à en subir les conséquences au quotidien comme en témoignent les nombreuses réactions qui nous parviennent. Déjà, un premier communiqué intersyndical a critiqué l’attribution de stock-options aux 4 directeurs généraux par le conseil d’administration, une « erreur de communication » car la même attribution sur les mêmes critères n’avait provoqué aucune indignation en 2008 a souligné Frédéric Oudéa… sauf que sur le fond, derrière le montant, il y a les conditions d’attribution qui traduisent la pression du conseil d’administration, entraîné par Jean Martin Foltz, ex-PDG de PSA, Président du comité des rémunérations au conseil, qui exige de presser encore plus le citron pour restaurer le ROE au plus vite. Ne dit-on pas que le milliard du plan d’efficacité devrait être augmenté de 600 millions ? Au conseil aussi il y a des danseurs, qui nous coûtent fort cher et qui en redemandent. Sont-ils décidément incorrigibles ces banquiers incapables de tirer…
SANS APPEL … 68% des salariés de SGAM qui se sont exprimés, l’ont fait « contre la signature » du projet d’accord…Et pourtant, au même moment, CFDT, CFTC, SNB et FO signaient le texte en catimini dans le bureau du directeur des relations sociales. A SGAM, la démarche avait été demandée et validée par les salariés eux mêmes, réunis lors de plusieurs assemblées… Leurs représentants syndicaux, après avoir bâti les principales revendications, examiné les propositions et projets de la direction, en concertation étroite avec les salariés concernés, devaient laisser le choix final aux salariés lors d’une consultation formelle. Au final, la CGT était bien seule pour organiser la consultation des salariés … et surtout tenir compte de leur avis ! LE GAP Il faut dire que la dernière phase des négociations avait finalement buté le 23 mars sur la méthode de calcul et le montant de l’indemnité qui sera versée pour les candidats au départ volontaire. Rappelons tout d’abord que la CGT s’est attachée à obtenir les garanties que les salariés avaient approuvées au cours des assemblées. Ainsi, le texte prévoit que chaque salarié de SGAM pourra bénéficier d’un premier entretien exploratoire et que le reclassement, lorsqu’il sera demandé, se fera dans les meilleures conditions : sans perte de salaire et avec un recours possible auprès de la commission de suivi. Le «droit au retour» sans condition est acté pour une durée de 18 mois après le transfert effectif à CAAM, une garantie sans équivalent dans la profession, à propos…
ÇA VA TANGUER L’affaire de l’attribution de stock-options aux 4 dirigeants de la Société Générale a fait grand bruit et suscité force indignation gouvernementale, habituelle ces temps-ci bien qu’elle ne débouche jamais sur rien de concret, ou plutôt si, sur du vent. L’affaire est bonne il est vrai, au cours actuel de l’action, même si le gâteau n’est pas aussi gros que prévu, il sera néanmoins copieux. Derrière les rodomontades politiques, le fond de l’affaire est bien plus grave, et il n’a rien à voir avec la morale. La décision du conseil d’administration illustre en fait sa volonté de pousser les directeurs généraux à réduire les frais de personnel par tous les moyens, notamment en accélérant le « Plan d’efficacité opérationnelle ». Elle illustre aussi l’espoir de revenir à un rendement du capital de 15% dès 2010 à n’importe quel prix, quitte à fragiliser la banque qui risque de se mettre à dos sa propre clientèle… et son personnel ! Le nouveau Directeur général semble avoir oublié les leçons de l’histoire, et il confond la forte culture d’entreprise du personnel avec la soumission aux décisions de la direction. Convoqué en catastrophe pour venir s’expliquer le 12 mars devant le Comité Central d’Entreprise, il s’est contenté de nous servir la rengaine du développement sélectif, de l’anticipation de l’évolution des métiers, de la maîtrise des coûts, en insistant à nouveau sur le besoin de crédibilité pour les actionnaires !!! Un discours bien usé, que nous avons entendu déjà dans le passé et…
SGAM : ET LA RÉPONSE EST… En une semaine de trois réunions de négociations, des avancées décisives ont été obtenues avant même que les projets concernant SGAM ne soient présentés au Comité Central d’Entreprise le 18 mars prochain. La question posée par un proche parent d’un précédent ministre du travail UMP à l’assemblée des salariés de SGAM jeudi résume toute la question : quels moyens de pression avez-vous ? Et la réponse est, Jean Pierre, si les comités d’entreprise disposaient du moyen d’empêcher des licenciements, cela se saurait depuis longtemps ! Cela permet de mieux mesurer en ces temps de crise l’exemplarité des garanties obtenues. La direction renonce à procéder à des licenciements économiques, mais surtout, tout salarié de SGAM aura la garantie d’être reclassé quelque soit son activité, y compris si elle fait partie de celles qui seront transférées dans la filiale détenue majoritairement par le Crédit Agricole. Ce que nous avons baptisé « le droit de retour » sera activé à la demande du salarié sans aucune condition dans un délai maximal de 18 mois. C’est un engagement d’emploi extrêmement fort du groupe Société Générale à l’égard de tous ses salariés que nous avons obtenu. Cela a une grande signification pour tous, bien au-delà de SGAM, particulièrement en 2009 où l’emploi est menacé dans toute la profession. Il est évident que cet engagement aura aussi valeur d’exemple pour les prochaines restructurations annoncées officiellement, ou par la rumeur, à la Société Générale. Des garanties importantes ont été aussi obtenues…
SGAM, L’EXEMPLE La semaine prochaine sera décisive pour le personnel de SGAM, mais pas seulement. La disparition programmée de SGAM était déjà largement connue lorsque les premiers documents officiels ont été remis aux représentants du personnel en fin de matinée le 5 mars. Ils peuvent d’ailleurs être consultés sur notre site Intranet. Cette opération a valeur d’exemple pour tout le groupe, ne serait-ce que par le nombre de salariés impactés à SGAM, un millier, et à SGCIB, plusieurs centaines. Le contexte qui s’ouvre en 2009, dans lequel chacun s’interroge sur le devenir de l’emploi dans les banques, fait que le sort du personnel de SGAM sera un exemple : la garantie de leur emploi sera celle de tous les salariés du groupe. Il était donc important de fixer dès maintenant les conditions et les garanties de mise en chantier du projet, indépendamment du débat sur sa justification et sa validité économiques. Ces conditions ont donc été débattues et validées avec le personnel de SGAM au cours d’une assemblée le 3 mars qui a rassemblé plus de 300 participants… sans compter ceux qui n’ont pu entrer dans la salle ! Il s’agit d’obtenir des engagements sociaux forts, et de les faire consigner dans un accord : le projet ne devra entraîner aucun licenciement, chaque salarié devra disposer du choix entre le retour dans le groupe SG ou l’affectation dans la filiale commune avec le Crédit Agricole, et ceux qui seront transférés dans cette filiale devront disposer d’un droit de retour dans…
ON L’AVAIT BIEN DIT L’annonce avait fait trembler la planète financière sur ses bases, la France était le premier pays à « encadrer les bonus ». Et l’on entendit les auto congratulations des banques, de la Ministre et du Président, satisfaits tous ensemble de cet avant-gardisme. Mieux, le conseil d’administration de la Générale, dans sa réunion du 17 février devait légiférer sur le respect des principes spontanément édictés par la FBF à la demande des autorités publiques dès 2009… En ces jours d’annonce de bonus, on en finit pas de rigoler sur la révolution de palais qui en résulte. Parce qu’en fait, on ne parlait pas de montants, vous avez mal compris, seulement de principes. Si nos infos sont exactes, il y aurait donc un seuil à 100.000€, avec partie en « cash », partie en actions, un « différé » payé à échéance, et pour les gros montants, sous condition de ROE minimal réalisé par SGCIB. On notera au passage que la référence au ROE est particulièrement inefficace en tant qu’indicateur du risque, notamment si l’on se réfère à la période récente. On n’attendait guère mieux du conseil d’administration. Mais, bien entendu, ces infos ne sont pas officielles, et l’opacité règne encore sur les règles d’attribution. La CGT va donc demander des explications officielles sur la méthode et les éléments de référence, car la confidentialité maintes fois évoquée n’est plus de mise. Et nous exigerons aussi d’être informé sur la masse et sa répartition, ainsi que sur les principaux…
LYNCHAGE C’est dans un communiqué aux collègues de GIMS, que Jean-Pierre MUSTIER, patron en charge du démantèlement de la branche, indique que le pôle Gestion d’actifs « a été fortement impacté par la crise ». A y regarder de près, la baisse des encours sur une année n’est due que pour 26% seulement à la décollecte… et pour 74% à la baisse des marchés. Avec une perte nette de 258 millions d’euros imputables principalement à SGAM AI, il apparaît que SGAM a bien résisté. Le transfert dans le cadre d’une co-entreprise avec CAAM ne se justifie donc pas obligatoirement. On pourrait aussi mettre fin à l’activité de gestion monétaire dynamique à l’origine de ces pertes, ou encore mettre fin à certaines pratiques de rémunération peu orthodoxes, qu’Alain Clot, le patron précédent, avait laissé durer… sans pour autant sacrifier l’ensemble des collègues de cette filiale des gestions alternatives aujourd’hui meurtris et dégoûtés par le traitement qui leur est infligé. Enfouis dans l’annexe 4 consacrée aux éléments non récurrents du résultat avant impôt, les comptes de la BFI font apparaître une ligne de 1,2 Md d’euros intitulée « Décote sur portefeuilles d’ABS européens vendus par SGAM ». Il s’agit ici du portage de titres de fonds monétaires dynamiques de BAREP, d’Étoile Gestion, de AI et de SGAM transférés dans les books de la SG et destinés à être revendus à bon prix dans des jours meilleurs. JPM s’appuie sur ces pertes pour punir l’ensemble des salariés de SGAM AI (privés pour la…
Page 73 sur 98