DE CHARYBDE EN SYLLA ? La démission de Daniel Bouton est donc censée apporter de la « sérénité » pour la Société Générale et son personnel. Si c’était le cas, ce serait très bien, mais ce n’est pas vraiment ce qui se profile. Assaillis par la presse, les représentants syndicaux ont été priés de manifester bruyamment leur satisfaction, comme si ce départ allait tout régler d’un coup de baguette magique. Dès l’aube de l’annonce, la CGT au contraire s’inquiétait de la période d’incertitude qui s’ouvre, quoi qu’en dise le communiqué lénifiant du Directeur Général. Si l’on s’en tient à son message donc, il va « poursuivre à tirer les enseignements de la crise » avec le nouveau président… sauf à parler de lui à la 3ème personne, ce ne peut qu’être un membre actuel du conseil pour être désigné le 6 mai. Notre sort dépendrait donc d’une décision du Conseil d’administration, juste avant que Frédéric Oudéa reçoive les syndicats à 17h. Ce conseil aurait déjà des favoris, et quels favoris ! D’abord le retraité de Peugeot Citroën, Jean Martin Folz, jusqu’à présent celui qui préside le comité des rémunérations du conseil, et qui décida de l’attribution des stock-options auxquelles Daniel Bouton renonça finalement. Folz, par ailleurs Président du club très fermé des très grandes entreprises privées, récidivait quelques jours plus tard dans les Échos sur une pleine page, justifiant autant ses rémunérations astronomiques que celles de ses petits camarades. Logique, ce lobby est parmi les plus acharnés opposants à une…
TOUS À L’ AG DU 19 MAI ! Il y en a qui vont être contents en retrouvant l’ambiance des « AG » d’antan, quand on votait la reconduction de la grève illimitée dans l’enthousiasme… sauf que cette fois-ci, ce n’est pas la grève qui sera votée, mais 5 résolutions proposées par les organisations syndicales. L’enthousiasme sera bien là néanmoins, comme le font présager les premiers échos de la pétition syndicale pour soutenir ces résolutions. Il faut dire qu’elles correspondent à un sentiment de malaise profond du personnel, qui ne supporte plus le discours de rigueur d’une direction qui ne se l’applique pas à elle-même. Les résolutions prévoient l’engagement du maintien de l’emploi, la fin des régimes privilégiés de retraite, l’indexation de la rémunération des dirigeants sur la masse salariale, le partage de la richesse créée selon la règle des 3 tiers, et un objectif raisonnable de ROE lié à l’environnement économique. Quoi de plus normal et juste ? L’inquiétude de la direction suscitée par l’initiative syndicale, que nous avons constatée, est aussi un bon indicateur. La chose est prise au sérieux en vue d’une assemblée où la fronde attendue des actionnaires, que l’on gère en vrais communicants, est bien moins gérable si le personnel s’en mêle. Frédéric Oudéa ayant raté son road show du 7 avril devant les délégués syndicaux, il revient à la DRH, Anne Marion Bouchacourt, d’être plus convaincante devant le CCUES qui va se réunir le 27 pour voter les 5 résolutions… et ce ne sera…
BONNES RÉSOLUTIONS Après avoir rencontré le Directeur général, les organisations syndicales se sont rencontrées pour confronter leur analyse et élaborer une réaction commune. Constatant son refus de décider les gestes forts que le personnel attendait en matière de rémunération et d’emploi, il a été décidé une action commune en vue de l’assemblée générale des actionnaires du 19 mai. L’initiative est inédite, et ne s’était pas produite l’année dernière… ce qui devrait faire réfléchir Frédéric Oudéa dont le bateau tangue dangereusement. Après une réunion des « Ambassadors » dont on raconte qu’elle ne fut guère glorieuse pour la Direction générale dans une presse, certes malveillante, mais bien informée, notre capitaine n’a pas non plus convaincu les délégués syndicaux de sa sincérité à défendre « le pacte social ». Pense-t-il que ses meilleurs soutiens se recrutent sur « les marchés » ou au conseil d’administration ? Croit-il qu’il lui suffit d’ordonner et qu’il est seul maître à bord ? Graves erreurs, ce qui fait la solidité de « la Générale », c’est son personnel, et il n’est pas content justement ! Ce sera donc une première, les 5 syndicats vont faire voter par le CCUES un ensemble de résolutions à soumettre à l’assemblée concurrentes de celles du conseil. Le personnel va être invité à soutenir ces résolutions en les signant symboliquement sur une pétition. Évidemment, ces résolutions seront très différentes de celles proposées par le conseil d’administration, puisqu’elles porteront sur la limitation de la rémunération des dirigeants et la fin de leur…
MEURTRES ET CIE Fréderic Oudéa a reçu les représentants nationaux le 7 avril pour un entretien de 2 heures, le plus long depuis son arrivée à la DG. Bien que tardif, l’entretien aurait dû se tenir au début de l’année, le DG avait manifestement besoin de s’expliquer sur sa stratégie afin d’éviter d’ouvrir « un front » supplémentaire avec le personnel, même s’il a souligné que l’agitation médiatique de ces derniers temps restait très française. Sa vision de la situation économique est sombre. La situation est donc source d’incertitude pour les banques dans les 3 prochaines années, car le système est convalescent, et « il peut y avoir encore des mauvaises nouvelles ». Dans un tel contexte, un ensemble des métiers de la Société Générale souffrent. Sa stratégie est de saisir « l’opportunité formidable » des 3 prochaines années, car selon lui, la Société Générale est l’une des rares banques à avoir conservé sa crédibilité, et de citer l’exemple d’une grande entreprise nouvellement cliente. La CGT a opposé la volonté du conseil d’administration de viser au plus vite un ROE de 15% dans un environnement où le PIB recule, en soulignant que nous lui demandions de choisir entre les exigences de rentabilité du conseil, et le respect du « pacte social ». Il a ajouté qu’en toute hypothèse, les marchés n’en attendaient pas moins et que ce serait nous fragiliser que de ne pas leur en promettre autant : c ‘est selon lui « un objectif réalisable » ! Malgré…
AU BAL DES FAUX DERCHES Comme un flot continu depuis le début 2008, la sollicitude de la classe politique et de la presse ne se dément pas pour jeter l’opprobre sur la Société Générale. Dans ce bal des faux derches, chacun y va de son pas de danse comme si la vertu outragée était un bien commun. Parmi les danseurs, l’ex-ministre du travail Xavier Bertrand a oublié qu’il aurait pu mettre depuis longtemps fin aux excès des rémunérations et des retraites dorées qu’il connaissait depuis longtemps, mais il n’en a rien fait. Le problème est que le personnel commence sérieusement à en subir les conséquences au quotidien comme en témoignent les nombreuses réactions qui nous parviennent. Déjà, un premier communiqué intersyndical a critiqué l’attribution de stock-options aux 4 directeurs généraux par le conseil d’administration, une « erreur de communication » car la même attribution sur les mêmes critères n’avait provoqué aucune indignation en 2008 a souligné Frédéric Oudéa… sauf que sur le fond, derrière le montant, il y a les conditions d’attribution qui traduisent la pression du conseil d’administration, entraîné par Jean Martin Foltz, ex-PDG de PSA, Président du comité des rémunérations au conseil, qui exige de presser encore plus le citron pour restaurer le ROE au plus vite. Ne dit-on pas que le milliard du plan d’efficacité devrait être augmenté de 600 millions ? Au conseil aussi il y a des danseurs, qui nous coûtent fort cher et qui en redemandent. Sont-ils décidément incorrigibles ces banquiers incapables de tirer…
SANS APPEL … 68% des salariés de SGAM qui se sont exprimés, l’ont fait « contre la signature » du projet d’accord…Et pourtant, au même moment, CFDT, CFTC, SNB et FO signaient le texte en catimini dans le bureau du directeur des relations sociales. A SGAM, la démarche avait été demandée et validée par les salariés eux mêmes, réunis lors de plusieurs assemblées… Leurs représentants syndicaux, après avoir bâti les principales revendications, examiné les propositions et projets de la direction, en concertation étroite avec les salariés concernés, devaient laisser le choix final aux salariés lors d’une consultation formelle. Au final, la CGT était bien seule pour organiser la consultation des salariés … et surtout tenir compte de leur avis ! LE GAP Il faut dire que la dernière phase des négociations avait finalement buté le 23 mars sur la méthode de calcul et le montant de l’indemnité qui sera versée pour les candidats au départ volontaire. Rappelons tout d’abord que la CGT s’est attachée à obtenir les garanties que les salariés avaient approuvées au cours des assemblées. Ainsi, le texte prévoit que chaque salarié de SGAM pourra bénéficier d’un premier entretien exploratoire et que le reclassement, lorsqu’il sera demandé, se fera dans les meilleures conditions : sans perte de salaire et avec un recours possible auprès de la commission de suivi. Le «droit au retour» sans condition est acté pour une durée de 18 mois après le transfert effectif à CAAM, une garantie sans équivalent dans la profession, à propos…
ÇA VA TANGUER L’affaire de l’attribution de stock-options aux 4 dirigeants de la Société Générale a fait grand bruit et suscité force indignation gouvernementale, habituelle ces temps-ci bien qu’elle ne débouche jamais sur rien de concret, ou plutôt si, sur du vent. L’affaire est bonne il est vrai, au cours actuel de l’action, même si le gâteau n’est pas aussi gros que prévu, il sera néanmoins copieux. Derrière les rodomontades politiques, le fond de l’affaire est bien plus grave, et il n’a rien à voir avec la morale. La décision du conseil d’administration illustre en fait sa volonté de pousser les directeurs généraux à réduire les frais de personnel par tous les moyens, notamment en accélérant le « Plan d’efficacité opérationnelle ». Elle illustre aussi l’espoir de revenir à un rendement du capital de 15% dès 2010 à n’importe quel prix, quitte à fragiliser la banque qui risque de se mettre à dos sa propre clientèle… et son personnel ! Le nouveau Directeur général semble avoir oublié les leçons de l’histoire, et il confond la forte culture d’entreprise du personnel avec la soumission aux décisions de la direction. Convoqué en catastrophe pour venir s’expliquer le 12 mars devant le Comité Central d’Entreprise, il s’est contenté de nous servir la rengaine du développement sélectif, de l’anticipation de l’évolution des métiers, de la maîtrise des coûts, en insistant à nouveau sur le besoin de crédibilité pour les actionnaires !!! Un discours bien usé, que nous avons entendu déjà dans le passé et…
SGAM : ET LA RÉPONSE EST… En une semaine de trois réunions de négociations, des avancées décisives ont été obtenues avant même que les projets concernant SGAM ne soient présentés au Comité Central d’Entreprise le 18 mars prochain. La question posée par un proche parent d’un précédent ministre du travail UMP à l’assemblée des salariés de SGAM jeudi résume toute la question : quels moyens de pression avez-vous ? Et la réponse est, Jean Pierre, si les comités d’entreprise disposaient du moyen d’empêcher des licenciements, cela se saurait depuis longtemps ! Cela permet de mieux mesurer en ces temps de crise l’exemplarité des garanties obtenues. La direction renonce à procéder à des licenciements économiques, mais surtout, tout salarié de SGAM aura la garantie d’être reclassé quelque soit son activité, y compris si elle fait partie de celles qui seront transférées dans la filiale détenue majoritairement par le Crédit Agricole. Ce que nous avons baptisé « le droit de retour » sera activé à la demande du salarié sans aucune condition dans un délai maximal de 18 mois. C’est un engagement d’emploi extrêmement fort du groupe Société Générale à l’égard de tous ses salariés que nous avons obtenu. Cela a une grande signification pour tous, bien au-delà de SGAM, particulièrement en 2009 où l’emploi est menacé dans toute la profession. Il est évident que cet engagement aura aussi valeur d’exemple pour les prochaines restructurations annoncées officiellement, ou par la rumeur, à la Société Générale. Des garanties importantes ont été aussi obtenues…
SGAM, L’EXEMPLE La semaine prochaine sera décisive pour le personnel de SGAM, mais pas seulement. La disparition programmée de SGAM était déjà largement connue lorsque les premiers documents officiels ont été remis aux représentants du personnel en fin de matinée le 5 mars. Ils peuvent d’ailleurs être consultés sur notre site Intranet. Cette opération a valeur d’exemple pour tout le groupe, ne serait-ce que par le nombre de salariés impactés à SGAM, un millier, et à SGCIB, plusieurs centaines. Le contexte qui s’ouvre en 2009, dans lequel chacun s’interroge sur le devenir de l’emploi dans les banques, fait que le sort du personnel de SGAM sera un exemple : la garantie de leur emploi sera celle de tous les salariés du groupe. Il était donc important de fixer dès maintenant les conditions et les garanties de mise en chantier du projet, indépendamment du débat sur sa justification et sa validité économiques. Ces conditions ont donc été débattues et validées avec le personnel de SGAM au cours d’une assemblée le 3 mars qui a rassemblé plus de 300 participants… sans compter ceux qui n’ont pu entrer dans la salle ! Il s’agit d’obtenir des engagements sociaux forts, et de les faire consigner dans un accord : le projet ne devra entraîner aucun licenciement, chaque salarié devra disposer du choix entre le retour dans le groupe SG ou l’affectation dans la filiale commune avec le Crédit Agricole, et ceux qui seront transférés dans cette filiale devront disposer d’un droit de retour dans…
ON L’AVAIT BIEN DIT L’annonce avait fait trembler la planète financière sur ses bases, la France était le premier pays à « encadrer les bonus ». Et l’on entendit les auto congratulations des banques, de la Ministre et du Président, satisfaits tous ensemble de cet avant-gardisme. Mieux, le conseil d’administration de la Générale, dans sa réunion du 17 février devait légiférer sur le respect des principes spontanément édictés par la FBF à la demande des autorités publiques dès 2009… En ces jours d’annonce de bonus, on en finit pas de rigoler sur la révolution de palais qui en résulte. Parce qu’en fait, on ne parlait pas de montants, vous avez mal compris, seulement de principes. Si nos infos sont exactes, il y aurait donc un seuil à 100.000€, avec partie en « cash », partie en actions, un « différé » payé à échéance, et pour les gros montants, sous condition de ROE minimal réalisé par SGCIB. On notera au passage que la référence au ROE est particulièrement inefficace en tant qu’indicateur du risque, notamment si l’on se réfère à la période récente. On n’attendait guère mieux du conseil d’administration. Mais, bien entendu, ces infos ne sont pas officielles, et l’opacité règne encore sur les règles d’attribution. La CGT va donc demander des explications officielles sur la méthode et les éléments de référence, car la confidentialité maintes fois évoquée n’est plus de mise. Et nous exigerons aussi d’être informé sur la masse et sa répartition, ainsi que sur les principaux…
LYNCHAGE C’est dans un communiqué aux collègues de GIMS, que Jean-Pierre MUSTIER, patron en charge du démantèlement de la branche, indique que le pôle Gestion d’actifs « a été fortement impacté par la crise ». A y regarder de près, la baisse des encours sur une année n’est due que pour 26% seulement à la décollecte… et pour 74% à la baisse des marchés. Avec une perte nette de 258 millions d’euros imputables principalement à SGAM AI, il apparaît que SGAM a bien résisté. Le transfert dans le cadre d’une co-entreprise avec CAAM ne se justifie donc pas obligatoirement. On pourrait aussi mettre fin à l’activité de gestion monétaire dynamique à l’origine de ces pertes, ou encore mettre fin à certaines pratiques de rémunération peu orthodoxes, qu’Alain Clot, le patron précédent, avait laissé durer… sans pour autant sacrifier l’ensemble des collègues de cette filiale des gestions alternatives aujourd’hui meurtris et dégoûtés par le traitement qui leur est infligé. Enfouis dans l’annexe 4 consacrée aux éléments non récurrents du résultat avant impôt, les comptes de la BFI font apparaître une ligne de 1,2 Md d’euros intitulée « Décote sur portefeuilles d’ABS européens vendus par SGAM ». Il s’agit ici du portage de titres de fonds monétaires dynamiques de BAREP, d’Étoile Gestion, de AI et de SGAM transférés dans les books de la SG et destinés à être revendus à bon prix dans des jours meilleurs. JPM s’appuie sur ces pertes pour punir l’ensemble des salariés de SGAM AI (privés pour la…
ÉTHIQUE OU PAS ÉTHIQUE On le sentait venir, l’annonce des bonus a été reportée au 27 février, afin de donner le temps au conseil d’administration qui doit se réunir le 17 d’examiner la conformité des principes de distribution avec le nouveau « code éthique »… objet du rapport remis par le comité ad hoc à la Ministre des Finances. Christine Lagarde s’est d’ailleurs immédiatement auto félicitée de ce grand pas en avant et de la bonne volonté de la FBF, la Fédération Bancaire Française de l’appliquer dès 2009. La chose est d’autant plus aisée que mécaniquement, comme le remarque la CGT dans son communiqué, les bonus 2008 vont diminuer du fait des conséquences de la crise financière. Beaucoup de bruit donc pour pas grand-chose, car pour l’essentiel, ce code n’engage à rien, ni sur les montants, ni sur la question de la prise exagérée de risques que le système des bonus est accusé d’inciter. Ainsi la pratique répond déjà largement à ces recommandations, comme le versement en fonction des gains réels ou bien les versements différés. Quant à confier au conseil d’administration le soin de contrôler et enrayer l’inflation des rémunérations, c’est confier à l’incendiaire le rôle du pompier ! Ceux, dirigeants et membres du conseil, qui ont généreusement augmenté leurs rémunérations, jetons de présence et dividendes, ne sont guère qualifiés pour s’auto réguler. D’ailleurs, ce code éthique n’est pas le premier, et son inefficacité sera à l’exemple de ses prédécesseurs. Dans cette affaire, ce beau monde n’a évidemment pas…
MR NOBODY BALANCE PAS … il renseigne ! RTL : Et les autres faisaient souvent pareil ? « Oui… je ne suis pas là pour balancer mais oui. ». Jérôme Kerviel s’épanche donc à la radio. Le juge, il est partial, ma hiérarchie, elle m’a poussé à le faire, mes collègues, ils faisaient pareil, les traders, ils sont infréquentables… Sa conclusion : « Qu’est-ce que t’as été con ! » pourrait être rédigée au présent, car avec une telle défense, il aura du mal à convaincre les juges de son innocence. Puisqu’il est question de métaphore automobile, disons que sa défense est aussi convaincante pour le pandore qui l’a arrêté que celle d’un automobiliste en excès de vitesse qui demande : pourquoi moi ? Mais comme toujours, il y a une part de la réalité qui apparaît : « Citez-moi un secteur où l’on demande de tels rendements à un salarié ? Ça veut dire du stress, une pression au quotidien ». La crise financière étant passée par là, il est clair que ces objectifs de rendements étaient bien la cause profonde du mal. Encore que, nous pourrions répondre à la question posée, car stress et pression au quotidien ne sont plus une spécificité des traders depuis longtemps. 500.000 $ Ainsi, le Président de la 1ère puissance mondiale a fixé le seuil de référence admissible en matière de rémunération. Tout le monde l’a bien compris comme ça, et tout le monde sait aussi que la norme US est la norme…
SGAM C’est désormais officiel et public, une nouvelle entité commune avec le Crédit Agricole va reprendre la gestion d’actifs, entraînant la disparition de SGAM. Le nom « SGAM » ne subsistera que comme étiquette sur les produits construits par la nouvelle entité pour le réseau Société Générale. 1000 emplois directs sont concernés à SGAM même, plus les emplois induits dans la gestion à SGSS, S2E et Euro VL dans le groupe SG, et d’une certaine manière aussi ceux de Lyxor et SGCIB qui récupèrent la branche SGAM-AI et SGAM Banque. Et encore, il n’est ici question que des emplois en France, car l’Europe et l’Asie sont également touchées. La direction de la SG a convoqué les syndicats de la SG dès les fuites dans la presse pour les « informer », mais aussi pour prendre la température. À cette occasion, la CGT a immédiatement posé les jalons : nécessité de s’assurer du statut des salariés transférés dans la nouvelle entité commune, reclassements dans la SG notamment. La direction envisage un calendrier de consultation des instances qui ne doit pas démarrer avant mars, pour une mise en œuvre effective du projet à partir du second semestre 2009. Cela laisse largement le temps d’une négociation avec les organisations syndicales, d’autant plus urgente qu’on s’active déjà dans les différents secteurs concernés… pour « préparer le terrain ». C’est dans ce cadre que la direction nous a parlé de « plan de sauvegarde de l’emploi »… un plan qui, selon la CGT, doit d’abord…
SGAM, LE RETOUR Issue d’un département de la Société Générale, il semble bien que la fin de l’histoire approche pour SGAM. Comme d’habitude, c’est la presse qui vend la mèche : une alliance SGAM – Crédit Agricole dans la gestion d’actifs est en vue. Il s’agit plutôt qu’une fusion, de la création d’une entité commune du type Newedge. La rumeur courrait depuis un moment, mais à ce stade peut-on encore parler de rumeur…On sait ainsi qu’à Lyxor, la direction de la filiale prépare le terrain, en vue de la récupération de activités de SGAM-AI, on sait aussi que sont concernées d’autres entités de SGCIB comme GEDS, FICC et OPER. Et certains n’hésitent pas à dire n’importe quoi pour convaincre des salariés à faire leur valise par anticipation alors que rien n’est décidé. En accord avec Jean Pierre Mustier, le CE de SGAM a été suspendu et se réunira lundi matin pour prendre connaissance du projet final, s’il se concrétise. Si la motivation économique est difficilement discutable, tout le monde sait que la gestion d’actifs est en difficulté, et pire encore pour la gestion alternative, la question sociale sera déterminante. Le groupe est en capacité de donner du travail à tous, et la CGT n’accepterait pas que tous ceux qui le souhaitent ne puissent être reclassés dans les conditions qui leur conviennent. Il en est de même pour ceux qui se retrouveraient dans la nouvelle entité dédiée à la gestion d’actifs. Il faudra leur garantir un statut de « détaché »,…
T’AS VOULU VOIR VESOUL Quelques jours après les vœux adressés par les 4 de la Direction générale au personnel, Nicolas a formulé les siens aux dirigeants des banques depuis Vesoul. Pas vraiment sur la même longueur d’ondes ! Tandis que nos Dalton nous font part de « leur détermination » à « mobiliser les synergies », en clair à faire payer la crise de 2008 au personnel, Nicolas leur demande de renoncer à leur bonus en 2009, qui suscite « l’indignation des français ». Il aurait pu ajouter « et des employés de banque ». Le Président de la République étudie une nouvelle intervention de l’Etat, assortie de 3 nouvelles contreparties, sur le financement de projet, les dividendes versés aux actionnaires, et les rémunérations des dirigeants. Les Echos écrivent que « C'est le conseil qui décidera » sur ces sujets, « affirme une source à la Société Générale ». Sauf qu’en ce début 2009, il se pourrait bien qu’un élément nouveau bouscule les 3 cités par « la source » censés motiver le conseil: la croissance des activités, les besoins en capitaux, la nécessité de fidéliser les actionnaires. Indépendamment des foudres présidentielles, la décision des syndicats de la Société Générale d’appeler à une grève de 24h. le 29 janvier sera l’occasion de lancer un avertissement. Car il ne fait pas de doute que nous ne sommes plus en 2008, et si la culture d’entreprise a permis de résister à la tempête, elle est aussi en 2009 la source de la…
LES ENJEUX D’UNE ÉLECTION L’élection des 2 représentants des salariés au conseil d’administration, un technicien et un cadre, va se dérouler du 13 au 20 janvier, par vote électronique, sur Intranet ou Internet, au prix d’une procédure compliquée. Bien sûr, ce n’est pas la présence de 2 administrateurs salariés, contraints à la confidentialité par la loi et bien seuls, qui pèsera beaucoup sur les décisions de la Direction générale. Faut-il pour autant s’en désintéresser ? Notons d’abord que ce n’est pas le cas de la direction, qui a plusieurs fois tenté de se débarrasser de la présence d’administrateurs représentant directement les salariés et qui a réduit leur nombre. Elle a aussi tenté d’instaurer un scrutin censitaire qui aurait donné à chaque électeur un nombre de voix proportionnel au nombre d’actions détenues. Il y a aussi tous ceux qui aimeraient bien un strapontin, arguant qu’ils représenteraient bien mieux les « actionnaires salariés » que les candidats présentés par les organisations syndicales… comme si l’intérêt des salariés pouvait être dissocié de celui des porteurs de parts du Fonds E ! Et surtout, ce n’est pas en janvier 2009 que l’on peut se permettre de manquer une telle occasion d’envoyer un message clair à la direction. L’année 2008 aura eu un mérite, elle a permis aux salariés de la Société Générale de prendre conscience de leur poids déterminant dans le sort et l’avenir de leur entreprise. Au seuil de 2009, l’élection du 13 au 20 est un bon moyen de faire savoir à…
DE PIED FERME L’année 2009 s’ouvre donc sous de sombres auspices. Les prévisionnistes prévoient la crise, après n’avoir rien vu venir, bla-bla-bla… Principaux dossiers à la Société Générale : le « Plan d’efficacité opérationnelle » et la sous-traitance, et le rapprochement SGAM-Lyxor, qui interviendra après l’absorption de BAREP AM la cession de SGAM UK à fin décembre. En clair, après le carton d’origine Kerviel de 5 milliards, la mise a plus que doublé avec les subprimes, et il ne faudrait pas que l’addition soit présentée aux salariés, car la tentation est grande à la direction malgré ses dénégations. Le directeur général nous dit que nous devons rassurer les marchés car « nous serions fragilisés » et « nous aurions des problèmes si nous étions jugés moins performants »… Façon de voir qui n’est pas la nôtre, car justement, le jugement « des marchés » ne s’est pas avéré très fiable ces temps derniers, aussi bien avant la crise qu’après, en témoigne le cours de l’action de la maison en juin et aujourd’hui ! Et comme disait le petit Nicolas à Rio de Janeiro, on ne va pas demander à ceux qui en sont l’origine de nous dire comment sortir de la crise… La CGT considère que ce qui compte avant tout, c’est de préserver l’outil de travail et les emplois qui vont avec. Il n’est pas nécessaire de composer avec les critères de profitabilité des « investisseurs », des « experts », des « analystes » et tutti quanti… à…
DÉSACCORD POLITIQUE C’était au temps où il était encore possible de promettre « aux marchés » un juteux ROE de 19%. Le « plan d’efficacité opérationnel » leur avait été annoncé dans la précipitation, le milliard d’économies sur les coûts d’exploitation devant permettre le rétablissement de la profitabilité habituelle en moins de 3 ans ! La promesse est-elle toujours d’actualité ? Prudemment, la procédure budgétaire ne fixe pour la 1ère fois depuis longtemps aucun objectif de ROE en 2009. Mais il semble que la direction n’ait pas pour autant renoncé à presser le citron. En effet, le plan n’est pas au placard et sa substance essentielle consiste à transférer à la sous-traitance les activités, quitte à mettre gravement en cause la qualité du service. En la matière, les expériences désastreuses ne manquent pas, comme le transfert du courrier et de la gestion des immeubles centraux, où encore de la gestion des plans. Rien que pour ce dernier projet, il a été englouti 6 millions d’euros en pure perte, et on continue pour les 6 prochains. Le réseau n’est pas en reste avec Novadis et Orchestra, des projets qui transfèrent à la sous-traitance les dossiers de nos clients. Brillant résultat de ces transferts, les « cellules de contrôles » se multiplient pour tenter de maîtriser ces usines à gaz, où l’on rencontre fréquemment de la sous-traitance de sous-traitance. Le but final est toujours le même, on réduit les coûts en utilisant du personnel en contrats précaires et mal payés. Naturellement, il…
LA FORCE À VOS CÔTÉS Le résultat des élections prud’homales est venu bousculer quelques certitudes. D’abord, les très mauvaises conditions d’organisation du scrutin ont généré une participation encore en baisse, même le MEDEF les a dénoncées ! Deux exemples pour la Société Générale, à la Défense les électeurs du bloc Valmy, Pacific, Kupka et Espace 21 ne votaient pas tous dans les bureaux d’entreprise de l’Espace 21 ; au PSC de Saint Quentin en Yvelines, il fallait parcourir 600m dans le dédale de la ville nouvelle pour parvenir jusqu’aux urnes. On sait l’institution sur la sellette, son originalité est gênante. Comment mieux justifier de sa suppression qu’en brandissant « le désintérêt des salariés pour l’élection » ? Ajoutons que, si c’est difficile pour un salarié SG de quitter son poste pour aller voter, ça l’est au centuple dans une PME ! Rien ne permet vraiment de dire donc que les salariés se désintéressent des prud’hommes, mais c’est la raison qui motive la proposition de la CGT d’organiser l’élection dans les entreprises. Un autre enseignement porte sur la représentativité des organisations syndicales et leurs rapports avec les salariés. La CGT est la 1ère organisation avec 34%, en progrès de 1,6%. CFDT et FO reculent, tandis qu’aucune autre organisation ne dépasse le seuil des 10% dans cette élection, fixé comme la barre pour être considéré comme représentatif. Depuis le temps que les mauvais augures prédisent le déclin de la CGT, elles vont finir par mourir avant nous… Mais on peut ajouter que…
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