LE SKETCH DES 1000 BALLES Parmi les préoccupations exprimées par les grévistes le 24 novembre, la question des salaires occupe une place importante. Tout le monde attendait donc la réunion du 2 décembre pour mesurer « la solution satisfaisante pour tous » annoncée par Frédéric Oudéa. Entre temps, le directeur des relations sociales avait déjà au cours de réunions « bilatérales » sondé chaque syndicat sur une nouvelle proposition de 0,9% avec un plancher de 250€ et un « dividende du travail » porté de 600 à 750€… On notera, au passage, une nouvelle méthode de négociation, consistant à tenter d’obtenir de l’un ou de l’autre un accord « officieux » en échange, peut-être, d’une promesse « d’arrangement »…. La négociation du 2 décembre aura donc été une sorte de clone du jeu de France Inter… tout le monde savait que le directeur des relations sociales allait, à un moment, faire passer son dividende du travail de 750 à 1000€. Il a fallu deux heures pour que Jean François Climent nous fasse le sketch attendu : « je vais tenter d’obtenir que le dividende du travail soit porté à 1000€, je téléphone à ma cheffe »… LES NOUVELLES DU FRONT Le premier test après la grève du 24 n’est donc pas vraiment concluant sur la capacité d’écoute de la direction générale. Concrètement, l’unique proportion concrète consiste en une augmentation des salaires de base de 0,9%, avec un plancher de 250€ au 1er janvier prochain. On est encore loin du plancher…
LES NOUVELLES DU FRONT C’est une première de la communication officielle, la direction a affiché auprès de l’AFP dès 14h le taux de 8,5% de participation à la grève, accompagné des effectifs du groupe en France, 60.000 incluant le Crédit du Nord qui ne participait pas ! Elle n’avait même pas à cette heure-là un décompte exact puisqu’un nombre de grévistes non négligeable s’est déclaré le lendemain. Faut-il voir dans cette réaction un signe de mauvais augure quant à sa capacité à entendre le message, ou bien un signe d’affolement devant l’ampleur d’un malaise interne qu’elle préfère cacher à l’extérieur ? Nous penchons pour cette dernière hypothèse, mais il faut bien dire que l’opération étouffoir est ratée ! La presse a largement fait écho au mouvement. 6500 grévistes au lendemain de l’annonce de cette prime de 600€ de « dividende du travail », on peut dire que le malaise est profond ! Plus sérieusement, les syndicats ont attendu le lendemain pour tirer le bilan de la grève du 24, et prévenir qu’à défaut de réponses satisfaisantes aux préoccupations exprimées le 24, le mouvement de grève se poursuivrait. LE PARLER-VRAI La mine de Frédéric Oudéa n’était pas très enjouée le 25 devant le Comité de groupe. Pas un mot de la grève de la veille, mais tout de même, une sorte de profession de foi inspirée : « le parler-vrai ne doit pas être sanctionné »… On peut dire qu’en matière de parler-vrai, il y a du boulot ! A commencer…
COMME UN SYMBOLE… Une discrète affichette signale à l’entrée de l’agence située au rez-de-chaussée des tours de la Défense : « l’agence sera exceptionnellement fermée le… 24 novembre ! » Comme un symbole, une affichette pour signaler aux « clients », qui sont aussi des salariés, que leurs collègues qui travaillent à l’agence seront en grève le 24. Le rêve de la direction, nous découper en tranches, puis nous ranger dans des compartiments étanches, comme si nous n’avions pas tous le même intérêt dans l’affaire, comme s’il pouvait exister une bonne, une seule bonne raison, de ne pas être du mouvement le 24 novembre. Les premiers reculs de la direction le démontrent s’il le fallait : de la puissance du mouvement dépendra l’avenir. Comme le remarque le communiqué intersyndical, l’annonce le 17 d’une « prime de dividende du travail » sortie d’on ne sait où n’a pour but que d’apaiser le mécontentement grandissant. C’est aussi la preuve que l’action, avant même d’avoir commencé, paye. Une grève puissante le 24 sera donc le meilleur moyen de se mettre en position de force pour discuter, et si l’on en croit les échos de la participation qui nous reviennent, le personnel l’a bien compris. Autre signe révélateur, les multiples signes de « bonne volonté » affichés par nos interlocuteurs sur les sujets qui fâchent, ça chauffe et ça se voit ! Jacques Ripoll vient devant la commission économique du CCUES déclarer « nous sommes les 2ème sur les métiers titres et je n’ai…
NOUVELLES DU FRONT La participation à la grève du 24 novembre prochain s’annonce plutôt bien suivie. Consciente du risque, la direction a rencontré séparément chaque organisation syndicale pour tenter, peut-être, de trouver un « compromis » in-extremis le 17, lors de la dernière réunion de négociation sur les salaires. Vaine tentative, car la question salariale n’est pas la seule qui motive le mécontentement du personnel, d’une part, et que de surcroît, on voit mal une organisation se retirer de l’appel à la grève à la dernière minute sans risquer de se discréditer. L’épreuve aura donc bien lieu, et elle sera cruciale pour le futur proche. Les projets pour 2010 s’amoncellent, ne laissant plus aucun secteur du groupe indemne. Ainsi l’avenir de la filière des métiers titres, qui devaient faire l’objet d’un débat préalable aux décisions, est présenté à l’ordre du jour de la commission économique du CCUES qui se réunit la semaine prochaine… Il semble bien que le nouvel homme fort, Mr Ripoll, ait oublié les engagements de son prédécesseur en la matière. On attend toujours la « concertation » sur « l’externalisation » qui devrait tracer les limites en la matière et qui pourrait bien avoir un rapport justement avec ces métiers titres. Bref, se mettre en grève la journée du 24 novembre sera la meilleure, et l’unique, façon de préserver l’emploi en 2010. SGAM FAIT SAUTER LA BANQUE Comme si la situation de SGAM n’était pas suffisamment déliquescente, une affaire de détournement de fonds de plusieurs millions d’euros…
ON NE NOUS DIT PAS TOUT Ce n’est pas le piètre plaidoyer pro domo de la DRH qui nous convaincra de notre chance d’avoir un salaire moyen, tout confondu, qui serait supérieur de 5,6% au reste de la profession. Le mail de la DRH a été adressé le 30 octobre à tous les salariés, dès que la décision des syndicats d’appeler à la grève le 24 novembre fut connue. Un droit que s’accorde la DRH, tout en le refusant aux syndicats, soit dit en passant. La même DRH qui a dû fournir au Figaro un chiffre, 47.232€, censé être notre salaire moyen… C’est sûr, plus il y a de gros salaires, plus la moyenne est élevée. Ainsi, 645 hors classes reçoivent 78,5 millions d’€, et les 10 plus hautes rémunérations, 18,5 millions. D’un autre côté, la moitié des 14.060 femmes TMB ont un salaire inférieur à 27.550€ et la moitié des 6778 hommes TMB ont un salaire inférieur à 30.000€. Même les femmes cadres, qui sont 7453, ont pour la moitié un salaire inférieur à 43.276€, encore en-dessous de ce fameux « salaire moyen ». Et ce n’est pas le variable qui corrige les écarts, il les accroît. Hors SGCIB, 80 millions d’€ ont été distribués, 41,4 pour 21.782 salariés à BDDF, 38,6 pour 8771 dans les centraux, de 100€ à plus de 32.000€. Quant aux bonus, 165 millions ont été distribués à SGCIB en 2009, pour 5796 personnes, soit la bagatelle de 10% de la masse salariale globale (268,7…
BRISONS LÀ, MESSIEURS ! Il y avait longtemps qu’on nous avait fait le coup… d’où l’incrédulité des représentants syndicaux qui n’en croyaient pas leurs oreilles : le directeur des relations sociales, invoquant tout à la fois la concurrence des pays émergents, la hausse du prix des matières premières, le rachat de Fortis par BNPP, les 35000 suppressions d’emplois à… Londres, mais aussi la situation de la Société Générale, « pas florissante », « la dégradation forte de certains indicateurs », « l’exposition aux risques de la BFI », « le resserrement du résultat »… la totale pour conclure cette pseudo négociation sur les salaires par une ridicule proposition d’augmentation de 0,7% en janvier 2010 ! Et Jean François Climent d’en rajouter une couche devant la fronde syndicale : l’engagement de Société Générale en 2009 était de ne pas avoir de « départs contraints », et cela explique le choix de « maîtriser la masse salariale plutôt que réduire l’emploi » !!! En gros, vous ne devriez pas vous plaindre, on aurait aussi pu vous faire dégager… La CGT lui a fait remarquer que tout cela n’avait pas grand-chose à voir avec le sujet, et que si l’emploi était effectivement menacé par certains projets de la direction, on parlait là de l’augmentation collective des salaires, et que la demande syndicale d’intégration de la prime versée en 2009 était très modeste comparée à d’autres chiffres. Cette attitude dans les négociations salariales, et ces projets nous interrogent d’ailleurs : à coup sûr, la…
MASS MARKET La commission de suivi 4D s'est réunie le 16. Jean François Sammarcelli, prochain directeur général délégué, était spécialement venu exposer son projet à destination du grand public, 70% de notre clientèle, dont on sait désormais qu'il est finement baptisé « Mass Market ».Il a d'abord précisé que ce projet résultait d'un « travail » demandé à un cabinet externe, le cabinet Mac Kinsey, et à l'inspection générale ; on apprendra plus tard « qu'ils n'étaient pas d'accord » bien que chargés de traduire la volonté "d'offrir à notre clientèle grand public une offre à des tarifs les plus justes possible" ce qui suppose « abaisser notre base de coûts »... ben voyons...Après avoir précisé « nous avons bien avancé », il a décrit la chronologie du projet, en commençant par la mise en place de DEC de test, avant de présenter en mars 2010 le projet au CCUES. Puis il a décliné les « grandes orientations ». Certes, tous les clients continueront à avoir droit à un conseiller nommément désigné et joignable au téléphone sans passer par un centre d'appel... mais dans quelles conditions ! Le segment grand public va être fragmenté en 3 catégories, dont la 3ème sera carrément un placard, l'offre sera « plus simple », c'est-à-dire réduite, et surtout moins coûteuse pour la banque; l'accueil du grand public sera « plus efficace », c'est-à-dire dirigé vers des automates, de 100 à 300 nouvelles installations, ou vers Internet et enfin... le plus fort, l'augmentation de la…
INCITATUS Avec près de 15.000 personnes travaillant sur le site, un des plus gros employeurs de la Défense, il est normal de s’intéresser à l’EPAD, l’établissement public d’aménagement… un établissement qui serait donc bientôt présidé par le « fils de », relooké pour la circonstance dans l’uniforme qui va bien sur le parvis. La chose n’en est pas moins surprenante, de voir celui dont le profil aurait tout juste permis son recrutement en qualité de chargé d’accueil à 19.000€ l’an, accéder à une telle responsabilité sur sa seule valeur personnelle. COLÈRE INTERSYNDICALE Les 5 syndicats de la Société Générale se sont réunis le 13 octobre pour constater que l’intervention du personnel allait être nécessaire pour faire avancer les négociations sur les salaires. Un communiqué commun a été rédigé et diffusé, signant ainsi la fin du « sursis » dont la direction générale a bénéficié depuis Kerviel et la crise des « subprimes ». Il s’agit maintenant de faire les comptes, qui n’y sont pas justement, et les déclarations de Frédéric Oudéa qui se donne en exemple mais ne renonce pas à son variable 2010 ne vont pas suffire à calmer le mécontentement général. LA VIE COMMENCE À 60 ANS… …chantait Tino, c’est pourquoi la deuxième réunion sur l’emploi des seniors s’est tenue le 12 octobre, l’enjeu pour la direction est d’éviter une pénalité de 1% de la masse salariale si elle ne met pas en place un plan d’action avec ou sans accord. Cette réunion était consacrée aux propositions de…
LE BONNETEUR DE LA DG L’ancien nom du maître du jeu de bonneteau dans lequel le manipulateur embrouille le gogo convient à merveille au directeur des relations sociales, Jean François Climent, qui aura réussi à faire croire qu’il avait ouvert « un chantier sur les rémunérations » alors que son contenu se résume à la durée de la discussion, bref une discussion byzantine. Officiellement clos par une dernière réunion le 8 octobre, le chantier a précédé l’ouverture dans la foulée de la « négociation annuelle obligatoire des salaires » qui a rapidement pris la même tournure. Les 5 syndicats, forts de leur signature sur l’accord salarial 2009 lui ont immédiatement demandé l’intégration de la prime de 25% d’une mensualité versée au début de l’année (avec un plancher de 550€). Encore une fois, le bonneteur a fait valser les cartes, pour évoquer tout à la fois les résultats incertains qui ne militent pas pour une augmentation des salaires, la nécessité de continuer à payer des bonus, le besoin d’attendre la publication des résultats du 3ème trimestre… et ainsi ne pas répondre à la question. Malheureusement pour lui, ce ne sera pas aussi facile d’attraper « un client » et il pourrait bien expérimenter, quelques mois seulement après sa prise effective de fonction, la « gestion de conflit chez Société Générale ». Il semble bien en effet que la nouvelle direction générale ait besoin de faire l’expérience d’une grève pour prendre les négociations au sérieux. COQUILLE OU CAROTTE C’était une coquille, un…
TROU NOIR Le communiqué de presse était pourtant pertinent, les 5 fédérations syndicales de la profession bancaire s’exprimaient ensemble pour commenter le G20, soulignant 2 préoccupations. Derrière l’écran sur « la fin des paradis fiscaux », qui ne concerne que les particuliers, subsisteront les « paradis réglementaires », ou plutôt « les paradis sans règles ». Un gros trou noir, comme les fédérations l’ont surnommé, au sein duquel on pourra continuer à faire des affaires en dehors de tout contrôle. L’annonce faite en fanfare par BNPP de « son retrait des paradis fiscaux » montre d’ailleurs à quel point les déclarations du G20 ne dérangent pas les banques qui se sont toutes « engagées à quitter les pays sur la liste grise de l’OCDE en mars 2010 »… s’il y en a ! Il n’a pas semblé que le communiqué syndical intéresse la presse, qui n’en a pipé mot, mais il est vrai que ce dernier n’allait pas dans le sens du vent. Ce n’est pourtant que partie remise, car sans réglementation efficace des marchés, et donc baisse de la rentabilité des activités financières, la crise reviendra. Les banques ne sont pas quittes, car les fédérations entendent poursuivre leur action commune dans les comités centraux d’entreprise, d’autant plus que des tentations de présenter l’addition aux salariés apparaissent. Un analyste de JP Morgan le déclare sans ambages : « les actionnaires ne devraient pas se satisfaire d’un si faible rendement, ce qui obligera les banques à rogner sur les salaires… et…
LE SILENCE DES MACHOS M. Pougin de la Maisonneuve est un homme important, recruté spécialement à la COB pour venir veiller au respect de la réglementation bancaire à la SocGen. Forcément, en 2008, lorsque les frasques de JK font apparaître les trous béants des contrôles et des procédures, précisément à un endroit dont il a charge, cela fait désordre, ce qui poussera le juge d’instruction à lui demander comment tout cela fonctionnait, ou pas. Voilà comment démarre une histoire, malheureusement classique, de harcèlement moral. M. de la Maisonneuve va se trouver une tête de turc, de sexe féminin de préférence sur qui passer ses nerfs. Chargée d’inventer et écrire des procédures qui n’existent pas encore, elle recevra des coups de fils à la limite de l’insulte qui permettent à M. de la Maisonneuve de quitter sa réserve pour se lâcher quelque peu dans un langage plus aboyé et fleuri. Sous le choc d’une nième agression verbale, sa victime viendra demander secours, persuadée qu’elle est menacée de licenciement. À peine réglementairement saisie d’une suspicion de harcèlement par la CGT, la machine SocGen va se mettre en route pour tenter d’étouffer l’histoire. C’est ainsi que le RH du secteur va se charger d’envoyer à la victime « une mise en demeure de se ressaisir » au titre de l’article 26 de la convention collective, autrement dit de la menacer d’un possible licenciement pour insuffisance professionnelle. Mieux encore, répondant à notre demande d’enquête conjointe, la Présidente du CE des centraux désigne comme enquêteur……
J’L’AI PAS DIT On ne pourra pas dire que Laurent Seyer, actuel et futur PDG de LYXOR, aura convaincu les représentants du personnel de la commission économique du CCUES sur le projet qu’il leur a présenté. Il est venu surtout pour tenter de les convaincre qu’il vaudrait mieux qu’à LYXOR, tous les salariés aient le même statut, en l’occurrence celui de détachés de la SG, statut qui lui a si souvent servi dans le passé à se débarrasser des gêneurs en les renvoyant à l’expéditeur… sans les contraintes de la gestion directe de personnel. Commode aussi pour « ajuster les curseurs » et présenter une perspective de comptes dans le rouge à la fin 2009. C’était peine perdue, la situation qui sera celle de LYXOR ne dépend pas « d’un statut unique du personnel ». À défaut de convaincre de son projet, l’impétrant PDG de ce qui reste de la gestion d’ actifs du groupe s’est cru autorisé à toiser le nouveau – et provisoire – PDG de SGAM, Olivier Lecler, en lui glissant perfidement : « c’est quoi tes fonctions maintenant ? ». Il devrait pourtant attendre de sortir de la tourmente, s’il en sort, pour triompher. LE CABINET DU 35ème La presse a annoncé la nomination du successeur de Jean Pierre Mustier à la tête de GIMS, Jacques Ripoll, encore un ex de Polytechnique. La nomination confirme les déclarations de Frédéric Oudéa sur le renouvellement de la direction du groupe… tout en inquiétant sur le devenir du pôle…
« DIEU ET MON DROIT » Convoquées par Ariane Obolensky, directrice de la FBF et maintenant de la FBE (fédération bancaire européenne), les fédérations syndicales de la profession étaient venues pour l’entendre commenter l’annonce des nouvelles mesures en matière d’encadrement des bonus. Ariane Obolensky, en grande forme, a commencé à s’auto féliciter, en présentant les banquiers français comme des pionniers (l’esprit Pittsburgh sans doute), en référence à leur code élaboré en février, concédant tout juste au gouvernement que celui-ci l’avait « précisé ». Elle a tout à la fois promis une chose et son contraire, comme l’encadrement des bonus et la revalorisation des bonus des fonctions de contrôles tout en plaidant contre un plafonnement qui provoquerait la fuite vers Londres d’une population « extrêmement mobile ». Dieu fût de la partie également, puisqu’elle s’écria, pour appuyer sa démonstration du risque d’exode vers la City « Dieu merci, les Anglais ont décidé de faire quelque chose » ! Comme quoi l’intervention divine peut surgir à tout moment inattendu, comme pour réguler les marchés par exemple ! La CGT a exprimé son scepticisme sur l’efficacité des mesures annoncées, notamment du point de vue de la maîtrise du risque, particulièrement si le culte de la « performance », c'est-à-dire du résultat, se maintient. ALLONS ZO MARCHÉ Après 3 réunions avec la DRH, l’échéance du 14 septembre fixée par la direction pour le transfert des ex-SGAM chez LYXOR est arrivée sans que des questions essentielles aient obtenu les bonnes réponses. L’inquiétude et le sentiment…
C’EST LE CHANTIER ! La 3ème et avant dernière réunion du « chantier salaires » s’est tenue ce 3 septembre. Elle n’a finalement traité que d’une proposition de la direction d’un nouveau tableau des minima garantis par niveau et ancienneté, répondant celui remis par la CGT le 6 juillet. Une proposition de la direction qui représente un réel progrès, mais encore très insuffisant. En effet, si le coût et l’impact de tels minima sont réduits, à peine 200.000€, ils servent de repères pour tous sur ce que peut être une évolution normale de la rémunération dans les différents niveaux. La CGT s’est donc inquiétée que les minima par fraction de 5 ans d’ancienneté soient trop limités pour les cadres. Les principales objections de la direction sont motivées par la résistance de BDDF pour des raisons de coût et « l’effet pervers des automatismes ». On se doute que nous ne soyons guère convaincus. Une nouvelle proposition devrait nous être remise allant un peu plus loin. BLITZKRIEG Le coup avait été soigneusement, et discrètement, préparé en été, et l’affaire aurait dû être promptement torchée dans les tout premiers jours de septembre, façon blitzkrieg … L’activité de SGAM/AI, comme le dit le communiqué presque triomphant du patron de LYXOR, a été transférée le 1er septembre, déjà le passé. Il aurait presque pu ajouter, avec armes et bagages. Las ! Les « transférés » font de la résistance, et exigent avant de signer, de discuter du respect de leur personne et de leurs…
BEST OF L’ÉTÉ Rarement on aura entendu autant de perles depuis que le milliard de BNPP a relancé le débat sur les traders et leur bonus. Au moment où ces lignes sont écrites, le Parisien ressort « l’expertise » remise par le cabinet Technologia au CCUES une bonne année après l’affaire Kerviel. Un an après, on ne pouvait attendre des préconisations originales, est-ce la raison pour laquelle les « experts » ont étoffé le rapport de considérations fumeuses sur les états d’âme de traders ? Toujours est-il que c’est l’occasion pour en remettre une louchée sur les traders de la SocGen, qui s’estimeraient « mal payés ». Précisons que la rigueur scientifique de l’analyse est toute relative, mais bien dans l’air du temps. Cet inestimable apport du Parisien au débat est dans la droite ligne d’autres précurseurs, comme l’administrateur représentant les salariés de la BNP. Dans une tribune des Échos, ce dernier décèle « un procès irrationnel fait au bonus dans le tapage médiatique ». Le rationnel étant fondé sur la raison, l’irrationnel est donc « déraisonnable ». En quoi la comparaison par un smicard de l’échelle de ses valeurs avec celle des bonus distribués est-elle déraisonnable, serait-on tenté de rétorquer… mais son vrai best of est d’avoir constaté, es qualité, le « juste équilibre entre les rémunérations des salariés et la rentabilité du capital » à BNPP !!! Même Beaudoin Prot n’avait pas osé. Fort heureusement, il existe encore des gens qui en ont, notamment Martine Aubry, qui n’a…
KICK THE FLASH TRADING C’était en 2008, lors d’un de ces traditionnels « meetings » que l’orateur présenta au personnel d’OPER la nouveauté : les projets « CHI-X » (prononcez ki-x en helléniste éclairé) et « Turquoise ». Il s’agissait de la création, sous l’égide d’un pool bancaire, de concurrents des marchés « historiques » comme Euronext, dont la particularité réside dans la cotation en temps réel et la vitesse d’exécution des ordres, à la vitesse électronique de la microseconde ! Le projet avait suscité nos critiques, notamment au CE des centraux, tant il nous semblait aller à contre-courant d’un bon contrôle des risques au lendemain même de l’épisode Kerviel. Bien entendu, ces critiques avaient été balayées, avec l’habituelle morgue des « décideurs »… leur principal et habituel argument était : si on n’y est pas, les autres occuperont le terrain. C’est donc avec un petit goût de reviens-y que nous avons lu la nouvelle un peu plus d’un an plus tard : Turquoise est à vendre !!! La Tribune, bien aimable, reprend la version officielle, ce serait « pour trouver les moyens de son développement »… Nous y voyons plutôt un lien de cause à effet avec l’approche d’une décision dont la probabilité grandit : l’interdiction du « flash trading » par la SEC, l’équivalent américain de la COB. Le flash trading, c’est justement ce qui justifie la création de ces nouvelles plateformes, puisque la spécialité consiste à exploiter au mieux les variations de cours. Plus on accélère le…
INTERVIEW MANQUÉE On en parle encore, « le milliard des traders » a fait grand bruit et soulevé l’indignation des politiques etc… On notera que, finalement, le gouverneur de la Banque de France, chargé par la Ministre de s’en assurer, a déjà constaté que BNPP respecte les consignes du G20. Et pour cause, elles n’engagent à pas grand-chose. Gageons que Goldman Sachs, qui vient de rembourser l’État pour s’affranchir de sa tutelle, pourra se targuer aussi de les respecter. Depuis, la FSA, qui est l’autorité britannique, a publié son code de 8 principes, tout aussi inefficace, avec toujours le même prétexte : si on encadre vraiment, les (bons) traders vont partir à la concurrence… A croire que le trader est une espèce migratrice qui a ses quartiers en fonction de l’environnement ! T’as pas vu le vol des traders partir vers des cieux plus cléments ? On notera aussi que ce fameux milliard concernerait 17.000 personnes, sans qu’il soit précisé si cette provision inclut les charges, ni qu’elle est très inégalement répartie. Et nos faiseurs d’opinion de faire moyennes et comparaisons avec le SMIC pour condamner le scandale qui démontre que « rien ne change ». Mais qui a dit qu’il fallait « moraliser le capitalisme » et n’a rien fait en définitive ? Ce double langage, ainsi que le fait que les questions de fond posées par ce mode de rémunération n’étaient pas réglées, le représentant de la CGT interviewé l’avait dénoncé, il avait aussi répondu qu’il n’était pas…
LE PACTE OUBLIÉ La publication des résultats du 1er semestre du groupe est l’occasion pour la CGT de la Société Générale de commenter une première fois l’évolution de la stratégie de la direction générale sous l’impulsion du nouveau Président, Frédéric Oudéa… Bien que ce dernier ait affirmé sa volonté de poursuivre dans la voie tracée par son prédécesseur pour préserver l’indépendance de la banque, les motifs d’inquiétudes se multiplient quant à l’avenir du « pacte social » qui en était le pivot, et tous les secteurs du groupe sont touchés. Il y a SGAM en premier lieu, assumée comme une décision personnelle par Frédéric Oudéa lui-même, une décision économiquement contestable de se séparer d’un de nos métiers confié au Crédit Agricole qui en détiendra 75%, autant dire qu’il y fera la loi. Du côté SGCIB, ce n’est guère plus rassurant, tant le projet « Évolution » est surtout vécu comme la prise de pouvoir de GEDS sur FICC, entendons le nouveau patron de l’ensemble, sans que personne n’observe qu’il s’agisse vraiment de tirer les leçons de la crise, aussi bien sur le plan de la gestion (qu’en est-il de la gestion pour compte propre ?) que sur celui du contrôle, où les moyens d’OPER GEDS et FICC sont « regroupés » et « automatisés »… Les faits contredisent les propos tenus par Frédéric Oudéa devant les délégués syndicaux et nous avons maintenant du mal à croire qu’il s’agisse d’un retard à l’allumage. La banque de détail ne va pas mieux…
MÂLE ÉVOLUTION Il faut vraiment avoir l'esprit mal tourné pour faire ce métier. D'aucuns se sont amusés à faire un petit décompte, lors de l'annonce de la mise en place du projet Evolution à SGCIB. Sur 50 personnes citées lors de l'annonce officielle des prises de responsabilités, personnes dont on peut légitimement penser qu'elles sont les principaux acteurs de l'évolution en question, il y a ... 5 femmes. Bref, quand on veut parler business, c'est comme dans les films de Lautner, c'est Messieurs les Hommes qui causent. Ce qui augure puissamment d'une extrême sensibilité du management à une question de plus en plus insupportable dans les rangs, l'incidence de la maternité sur le déroulement de la carrière ou sur la rémunération. Evidemment, question égalité professionnelle, il serait impertinent d'aller penser que ça fait un peu tâche et que SGCIB ternit le label dont la SG est si fière dans sa com. ON L'A DÉJÀ VU Parallèle fait entre la note d'orientation pour le budget 2010, présentée au CCE début Juillet, et la promesse du PDG à l'AG du 19 Mai de revenir au plus vite à un ROE de 15 %, d'inquiétantes "réflexions" sont en cours sur la Banque de Détail en France. Resucée du fameux "plan Flichy" de 93 et de ses Sogétypes, la segmentation de la clientèle refait surface, avec automatisation de la relation client et logiciels adaptés de traitement du DAR (les écritures qui ne "passent" pas). On imagine bien que le conseiller clientèle chargé de faire…
C’EST LE CHANTIER ! La deuxième réunion du chantier sur les rémunérations s'est donc déroulée lundi 6 juillet… La direction représentée par Jean François Climent, le directeur des relations sociales, nous a déclaré en préalable pouvoir travailler lors de cette réunion sur " 3 points sensibles " que nous avions mis en avant précédemment : les rémunérations les plus basses, les pertes du pouvoir d'achat constatées et la rémunération variable... COUP DE POUCE ATTENDU …Manifestement, la direction avait déjà bien préparé sa proposition d'évolution des grilles de salaires minimas SG. En acceptant d'aligner les minimas salariaux (définis par accord) sur les "salaires minimas réels constatés dans les niveaux", la direction reconnaissait le décalage qu'elle avait elle même contribué à creuser d'année en année, pour en arriver à la situation ubuesque où "les salaires minimas à la SG ne touchent plus que quelques contrats de qualifications". La direction envisageait d'aligner chaque minima sur les plus bas salaires réels de chaque niveau. Cet alignement aurait alors eu un impact sur 400 salariés (350 TMB et 50 cadres), soit 1% des salariés. Avant même qu'elle ne transmette cette proposition, nous avons exposé notre propre projet de grille actualisée (dispo sur l’intranet CGT). Contrairement à celui de la direction (basé sur le salaire le plus bas constaté par niveau), notre projet de grille fixe un plancher par niveau aux salaires des 10% les moins payés. De plus, notre proposition étend la grille des salaires minimas que la direction avait acceptée en juillet 2000 à…
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