RÉVOLUTION CULTURELLE ? L’enquête réalisée par Pierre Plaissy, délégué du personnel CGT à la délégation de l’Espace 21 est une première du genre, la première menée à son terme ! L’enquête porte sur « une possible atteinte au droit des personnes » au sens de l’article L2313-2 du code du travail. En fait, il s’agit d’une procédure d’enquête conjointe, donc avec la présence d’un représentant de la direction et un de la délégation du personnel sur la situation d’une personne victime probable de harcèlement moral… une méthode préférée par la CGT à la procédure interne mise en place par la direction qui aboutit à confier à la hiérarchie le soin de décider si harcèlement il y a !... Mais cela ne veut pas dire que l’enquête conjointe est plus facile. Il aura fallu 9 mois pour que celle-ci aboutisse. Tandis que Pierre Plaissy présentait une liste de 8 témoins à entendre, et l’enquêteur de la direction 7, ce dernier a rédigé 4 PV contre 11 pour le délégué CGT. Au final, à côté du rapport de 38 pages solidement argumenté de Pierre Plaissy, les quelques feuilles de l’enquêteur de la direction font pâle figure. On comprendra mieux le peu d’enthousiasme de ce dernier lorsqu’on saura qu’il dépend hiérarchiquement de la direction de l’immobilier, mise en cause justement dans l’affaire ! Car on est bien là au cœur du sujet, l’enquête révèle une méthode de management dans cette direction généralisée, décrite par les témoins auditionnés : « à IMM, quand on…
J-1 La commission de suivi du « Plan LYXOR » s’est réunie, à l’approche du terme de la phase des « départs volontaires ». Alors que 126 suppressions d’emplois étaient prévues par la direction, c'est-à-dire approximativement la moitié des emplois transférés depuis SGAM-AI, 104 départs ont été actés à la date du 14 avril… Ce qui a motivé une intervention musclée de la CGT qui a dénoncé les « encouragements » prodigués envers ceux qui restent à reclasser, quitte à présenter ce reclassement comme incertain et moins sûr que de prendre un chèque et partir ! Il faut préciser que la plupart des candidats au départ volontaire se sont manifestés dès le premier mois, en octobre dernier, et que le mouvement s’est fortement ralenti depuis, notamment depuis la mi-mars, alors que la direction attendait une nouvelle « vague » après la distribution des bonus fin mars pour remplir son quota. En fait de vague, un seul départ a été acté, une vaguelette plutôt. La participation d’une consultante du cabinet accompagnant les « projets externes » a été l’occasion de ramener durement à la réalité l’efficacité de ces dispositifs. Une dizaine tout juste de congés de reclassement sont réunis par groupes, où on leur apprend à tester leur plan « marketing » en allant interroger eux-mêmes les passants sur le parvis de la Défense avec un bloc-notes et un crayon… un must pour des ex de la finance ! 498 ! Le terme du Plan LYXOR devrait intervenir d’ici la prochaine…
EVOLUTION HORIZONTALE On vient de découvrir un nouveau concept, du genre de ceux qui vous baptisent carpe le lapin, l'évolution horizontale. Entendez par là que vous restez, surtout, au même niveau mais qu'on vous en demande plus et plus qualifié. Seulement, évolution horizontale ça a quand même de l’allure et ça garantit un ROE pépère à l'actionnaire. C'est un peu comme si, devant un électro-encéphalogramme plat, un toubib se félicitait des économies de courant. On imagine assez bien que les managers, chargés de faire passer la lénifiance du discours, ne se sentent pas très bien dans leurs baskets et on les comprend. Rappelons donc, en passéistes que nous sommes, que votre niveau de classification est déterminé par la convention collective et que votre rémunération obéit à la règle intangible "à travail égal, salaire égal". Et puis qu'à tout hasard il y a des syndicats, bien utiles et pas que pour traquer le discours façon père Ubu. PAS CLEAN LE LEAN Le nouveau Lean est arrivé, enfin sa dérive… On vous l'a déjà dit, maintenant ça s'appelle Team Up. Ce qui n'était pas tout à fait prévu dans les présentations de la direction, c'est que Mc Kinsey, le vendeur de la méthode chère, s'amuse à mener auprès des salariés une petite enquête pour savoir ce qu'ils pensent de leur manager. "Enquête sur les points forts et les axes de développement de vos managers. Votre contribution est primordiale pour nous aider à définir un plan de développement pour chacun d’entre eux". On…
BLOOD, SWEAT & TEARS Pour la 3ème fois, les syndicats ont rencontré la direction dans un cycle établi à un rythme mensuel afin de discuter des ressources. Cette fois-ci, Françoise Mercadal-Delasalles était venue présenter « la dimension opérationnelle d’Ambitions 2015 ». La réflexion porte sur « le modèle de production », dont l’organisation historique verticale par silos « métiers » est un « frein » facteur de coûts et de risques. Encore une fois, elle nous a assuré que la réflexion était en cours, mais que rien n’était décidé, et qu’aucun projet n’était a fortiori défini. Il s’agit de mettre en ordre les référentiels, constituer des « briques communes » pour ensuite « mutualiser »… Citant en exemple les centres de traitements partagés pour le crédit, la monétique, les paiements et les crédocs, la directrice des ressources a souligné leurs volumes d’activité trop faible pour être compétitifs, alors que des entités du groupe confient leurs travaux à des prestataires externes. Un raisonnement pointé par la CGT qui l’a amenée à préciser que ce partage reposait d’abord sur des applications communes, mais aussi probablement sur des centres multisites. Fort bien, mais après que nous ayons beaucoup entendu parler de « réduction de coûts », il faut aussi relever que la volonté de centraliser l’organisation des filières pour « plus de cohérence » traduit une volonté exprimée par un chiffre : 25% d’économies visées par GTS à l’horizon 2013 pour les SI (systèmes d’information) de la banque de détail du groupe… Question…
BIENTÔT LES SOLDES C’est juste après les élections que reviendra sur le devant de la scène la question de la réforme des retraites au travers de la journée d’action du 23 mars, un sujet qui fâche et qui n’est pas porteur en période électorale. Il y a pourtant de quoi s’inquiéter puisqu’en quelques années le « taux de remplacement » a déjà considérablement chuté, sans que l’on s’en aperçoive vraiment. Ce taux est le rapport entre le montant cumulé de la pension vieillesse et la retraite complémentaire et le dernier salaire d’activité. Il se situait à environ 65% il y a 15 ans, il a chuté à 55% aujourd’hui ! A supposer évidemment que vous ayez une carrière complète, soit 43 années de travail… On comprend que partir à 60 ans dans ces conditions devient improbable, mais aussi que partir signifie subir une chute considérable des ressources… la journée du 23 mars sera donc une première étape dans l’affrontement qui s’annonce. PAR ICI LA SORTIE La ministre des finances a fièrement annoncé la mise en place de la nouvelle « Autorité de Contrôle Prudentiel » qui cumule désormais les fonctions de plusieurs organismes de contrôle des banques et assurances. Officiellement, l’autorité devra veiller à la protection de la clientèle, ce qui n’est pas exactement la même chose que veiller au bon fonctionnement du système bancaire, qui était la charge du CECEI, auteur du célèbre refus en 1999 d’autoriser la BNP à prendre le contrôle de la SG. Le représentant des…
CALIF à la place du KANTIF ? Les élus du CCUES se sont réunis en séance plénière le 11 mars. En ouverture, Frédéric OUDEA faisait le point sur la stratégie d’entreprise et notamment sur Ambition 2015. Ce projet doit « faire de la SG, en 2015, LA banque relationnelle de référence, choisie pour la qualité de ses équipes ». La majorité des élus a souligné l’incohérence entre le discours idyllique de la direction et les prévisions négatives en termes de postes, - 178, pour BDDF… En lien avec la consultation sur l’emploi et les qualifications 2009 et les prévisions 2010 qui étaient également à l‘ordre du jour. Sans oublier Grand Public en cours d’élaboration ou la démarche « MAP » bientôt déployée. D’ailleurs, certaines organisations syndicales trouvent les prévisions de + 804 postes indécentes pour la Banque de Financements et d’Investissements (SGCIB) ! Pourtant, l’ensemble des salariés de la Société Générale contribue au développement de l’entreprise quelque soit son entité, et pour 2009, les comptes ne seraient pas si brillants sans la BFI. La CGT se refuse à dresser les salariés les uns contre les autres, tout autant qu’à emboîter le pas du microcosme politico médiatique à l’encontre des banques, des traders etc… procédé commode pour s’exonérer de ses propres responsabilités dans la crise. Jeu dangereux aussi, tant une guerre interne serait perçue comme un encouragement aux prédateurs à « se payer » la Générale. Nous avons entendu la direction sur sa volonté d’aller vers une démarche qualitative, elle estime…
GRAND PUBLIC L’enjeu est de taille, rétablir l’image de marque de la maison, et donc rétablir la confiance et la motivation du personnel du réseau qui sont les clés de l’indépendance du groupe. Or ce projet « Grand public », tel qu’il a été exposé par le tout nouveau patron du réseau France, Laurent Goutard est bien loin des « ambitions 2015 », contrairement à ce qu’il a tenté d’affirmer devant les représentants du personnel à la commission de suivi 4D. Tel que conçu par son prédécesseur, devenu patron planétaire de BDDF, « Grand public » est resté un vulgaire projet de gains de productivité par réduction du nombre d’emplois… son unique originalité est de s’attaquer cette fois-ci aux bases avant, chargés d’accueil et conseillers de clientèle grand public. La CGT a invité Laurent Goutard à revoir sa copie d’ici la prochaine commission, le 29 mars, en s’inspirant par exemple de l’expérience du Crédit du Nord, référence en la matière. Pour l’heure, nous avons surtout vu sur le site de test Croix Rouge la disparition de 3 chargés d’accueil. MUTUELLE La CGT peut se féliciter d’avoir activement contribué à ce que finalement, la direction renonce à piocher dans les excédents du régime obligatoire. Concrètement, les prestations vont être améliorées, et l’excédent sera absorbé par une baisse de 10% de la cotisation pendant 7 à 8 ans pour les salariés, mais pas pour la direction qui va augmenter sa participation. Sa part de la cotisation va passer de 42 à 45%.…
DERNIÈRE CHANCE La commission de suivi de l’accord égalité entre les femmes et les hommes s’est réunie le 24 février. L’occasion pour la direction de remettre une avalanche de statistiques pour démontrer que les choses évoluent… La part des femmes dans les recrutements représente en 2009 54.6% (66% chez les TMB, et 40% chez les cadres). L’objectif est d’atteindre un taux de 42% de femmes parmi l’effectif total des cadres à fin 2011. Parmi les lauréats du cursus cadres, pour 2009, 59% sont des femmes. Sur les entretiens de gestion avant le congé maternité et avant le retour dans l’entreprise, la direction a mis en place depuis début 2009 un suivi RH des dates d’entretiens. La CGT a rappelé qu’il était prévu dans l’accord que le nombre d’entretiens effectués pendant l’année soit aussi communiqué aux divers CE, ce qui permet de vérifier non seulement que les entretiens sont bien tenus, mais aussi qu’ils sont l’occasion de préparer le retour dans les meilleures conditions (date, poste, régime horaire, reprise à temps partiel ou pas…). En 2009, 73% des entretiens se sont tenus, ce qui est clairement insuffisant. Même si la direction affirme avoir la réelle volonté d’avancer, pour la CGT, sa signature l’engage à appliquer les principes contenus dans l’accord… dès la signature de l’accord. C’est d’ailleurs ce que nous avons rappelé au sujet de l’obligation légale de suppression des écarts salariaux entre les femmes et les hommes avant le 31 décembre 2010. La loi s’étalait sur 3 ans …mais il…
ET NOS 1000€ ALORS ? L’annonce des résultats SG a suscité d’abondants commentaires, toujours aussi acides, tandis que la veille, les mêmes louaient les vertus de BNPP. Si celle-ci a distribué 1 milliard d’€ de bonus, son résultat et ses engagements de soutien à l’économie sont remarqués, tandis que la SG, qui affiche à peine un petit résultat de 650 millions, va en distribuer 250 à ses traders… Un battage qui a fini par inquiéter la Direction générale, qui le considérait jusqu’à présent comme un phénomène franco-français, et qui conduit Frédéric Oudéa à renoncer à son propre variable, pour 2009 s’entend. Avec seulement 250 millions plus 305 autres différés, Frédéric s’inquiète toutefois que la baisse, très relative, du « pay out » (la part prélevée pour le bonus sur le résultat), ne suscite des départs chez les divas des salles. Une inquiétude qu’il a moins, beaucoup moins ressenti, pour le reste du monde, qui se voit gratifié de la prime de « dividende du travail » de 1000€, confirmée par le conseil d’administration, et dont l’importance est telle qu’elle a échappé à tous ! LE RETOUR DU TROC La nième réunion de « négociation » sur la mutuelle a été l’occasion d ‘une étrange proclamation du nouveau directeur des relations sociales tout autant qu’une confirmation de la pratique très contestable des relations sociales importée avec lui. Rappelons l’enjeu : les cotisations ont été fixées par la direction en 2007 à un niveau trop élevé, ce qui va générer un excédent…
CARTON ROUGE C’est peu de dire que l’acharnement à réduire les coûts en pratiquant un dumping social forcené par le recours massif à la sous-traitance a pu avoir des conséquences nuisibles sur la qualité du travail. Ce ne sont pas les salariés des sous-traitants qui sont moins bons que ceux titulaires d’une feuille de paie SG, loin de là, mais comme les appels d’offres pratiqués par la direction des achats à fréquence rapprochée ne tiennent compte que du coût… évidemment, les sociétés postulantes se piquent les marchés en cassant les prix, et le personnel par la même occasion. C’est ainsi que l’on est arrivé à la situation ubuesque du courrier qui transite par Cap 18 à la porte d’Aubervilliers pour parcourir 2 étages à l’intérieur d’une même tour de la Défense et dont personne n’est plus certain qu’il arrive… ou bien que le moindre problème sur un poste de travail Arpège suscite la perplexité d’intervenants en cascade sans que personne ne sache plus très bien qui est capable de le résoudre… Et, pour parfaire le tout, la direction n’a rien trouvé de mieux que de confier à un sous-traitant la gestion des sous-traitants, ce qui fait qu’il n’y a bien souvent même plus d’interlocuteur Société Générale. Mais cela ne suffit pas encore pour nos bureaucrates patentés dont la suffisance leur interdit de faire marche arrière !!! Il restait un courrier qui fonctionnait bien à la Défense, celui de SGCIB. Paradoxe, il avait été confié il y a longtemps à une…
LE MARTEAU ET LA FAUCILLE C’est une première, conséquence du malaise général exprimé lors de la grève de novembre et dans l’enquête sur le climat social, la direction générale a engagé une discussion avec les syndicats, sur sa stratégie à venir en matière de gestion des ressources. La question est sensible, car tout le monde connait les promesses faites aux marchés au travers du milliard du PEO et s’inquiète de celles qui se profilent pour le plan « ambition 2015 ». Pour l’occasion, la DRH du groupe était venue en personne avec Françoise Mercadal Delasalles qui a succédé à Séverin Cabannes pour diriger les «ressources» et mener à terme le PEO. Les deux se sont attachées à protester de leur bonne foi et de leur transparence : «il n’y a aucun projet global et occulte». La stratégie est définie, «au cas par cas», dans un objectif de «performance, d’efficacité, et de réduction des coûts». «J'ai juste besoin d'usines proches des vendeurs, et je vous parle de changement d'outils, donc de changement de façon de travailler, c'est la seule conséquence sociale » a lancé la directrice des ressources. La CGT a fait remarquer qu’en matière d’efficacité justement, certains projets pouvaient souffrir de quelques faiblesses pour cause de trop grande volonté de réduire les coûts, comme par exemple Novadis, Orchestra et Nacre dans le réseau, par oubli de la charge de travail nouvelle, et même Résolution à SGCIB par une réponse aux problèmes de sécurité seulement technologique. Cette réunion permettra-t-elle que les…
MISÉRABLE VER DE TERRE Il était une fois un misérable ver de Terre qui vivait dans une campagne où une pucelle fit parler d’elle. Le pauvre vermisseau avait été placé en appât dans une agence de la Société Générale pour y accueillir le poisson, gros de préférence, qu’on nomme client en ces lieux. Habitué à en voir de toutes les couleurs, et à subir moult avanies, le chargé de cette mission faisait de son mieux, bien que de plus en plus souvent, on considère que sa fonction soit « insuffisamment assurée ». Quelle ne fut donc sa surprise lorsque le ver de Terre, qui bien que misérable n’en était pas moins syndiqué, lut le compte-rendu de l’entretien qui s’était tenu dans les nuages, 35 niveaux au-dessus de sa Terre à lui… Frédéric le Grand avait dit : « Prenons exemple sur le Crédit du Nord, cessons de faire valser nos conseillers, donnons une réponse rapide, bref, améliorons la qualité du service au client, c’est la culture que je veux développer… » Ainsi donc, il allait introduire un nouveau critère d’évaluation, la qualité du service ??? Le vermisseau pris donc sa plume pour écrire un mot : « ouais, en agence, on sent tous un nouveau vent souffler. On nous dit que nous allons cette année êtres jugés sur le risque!! Comme si nous étions fautifs de quelque chose. Il y a là quelque chose qui me dérange vraiment, je m'attends au pire. On sait déjà qu'on est "espionnés" de tous…
DU PASSÉ, FAISONS TABLE RASE... Très attendu, l’entretien avec les représentants syndicaux nationaux a permis à Frédéric Oudéa de répondre à quelques questions clés et fixer ses objectifs. Pendant presque 3 heures, il s’est expliqué, notamment sur le point de la situation du groupe. Au centre des débats, la création de la « bad bank » qui regroupe les « actifs illiquides ». Selon le PDG, illiquide ne signifie pas sans valeur, et les dépréciations prévisibles sont provisionnées. L’objectif est de limiter à une durée de vie courte l’existence de la bad bank. Rien qui mette en danger le groupe, nous a-t-il répondu, ajoutant que les actifs avaient tous été identifiés et que les activités en cause sont fermées. Pour Frédéric Oudéa, « c’est le passé », ce qui compte maintenant « c’est construire le futur ». Il s’est engagé cependant à recevoir les représentants des salariés chaque trimestre pour les tenir informés de l’évolution de la situation… une situation et des performances plutôt bonnes, interprétées comme telles par les fameux « zanalystes » qui ne s’y sont pas trompés a contrario de la presse et des politiques qui la manipulent : « c’est confortable de mettre la crise sur le dos des banquiers, il y a des gens qui ont intérêt à cela, et à viser particulièrement la Société Générale ». Mazette, la CGT n’en est pas encore revenue ! Au sortir donc de deux exercices de crise, 2008 et 2009, « malgré tout » bénéficiaires, 2010 devrait sceller…
JUSQU’ICI TOUT VA BIEN… On ne peut pas dire que les vœux du président avaient fait un tabac. En témoigne, parmi d’autres, une réflexion spontanée que nous avions reçue : « cela m'a beaucoup rappelé notre président de la République, tout est beau dans le meilleur des mondes et nous pouvons camper sur nos positions car nous avons votre soutien et votre confiance ». Ces vœux précèdent de peu l’annonce du cantonnement dans une filiale unique des actifs « illiquides » (actifs pourris en politiquement correct), dont l’effet d’affichage désastreux a rappelé à la terre entière l’énormité du stock qui dépasse 35 milliards d’€, plus 17 autres milliards en dérivés de crédit. Quelques jours plus tard, l’annonce de résultats 2009 justes positifs en rajoute une couche, en intégrant de nouvelles dépréciations d’actifs pour 1,4 milliard. L’inquiétude était déjà grande, suscitant des rumeurs catastrophistes qui circulent sur les projets de la direction 2010 un peu partout… Bref, tout ceci génère une exigence de transparence bien légitime, d’autant plus que le discours tenu aux représentants du personnel est rempli de contradictions ! Si l’on s’en tient aux documents remis, notamment à la « procédure budgétaire » 2010, aucun projet ne devrait avoir d’impact significatif sur l’emploi cette année. Si c’est la communication externe, « les fondamentaux sont solides ». Si c’est par contre la situation dépeinte dans la négociation salariale, on est au bord de la banqueroute, il n’y a plus d’argent. Si on parle emploi et conditions de travail, Il faut…
SUR LE ZINC On pense aux pourcentages des accoudés au zinc du dimanche matin, à l’heure du tiercé. Ainsi, le baromètre social a rassuré par notre Président qui se félicite sur « Sogenews » des 80% de réponses positives à la question « avez-vous confiance dans l’avenir de votre entreprise ? »… Tout juste remarque-t-il les incertitudes des salariés sur la stratégie de la DG, les 50% qui estiment que la relation avec la clientèle s’est dégradée, mais seulement en France se console-t-il, et enfin que 54% considèrent que leur travail est insuffisamment valorisé, c’est-à-dire payé ! Frédéric Oudéa va mieux nous expliquer, car c’est un problème de communication, pas un problème de désaccord : il faut juste dissiper les malentendus… D’ailleurs, le récent accord salarial signé avec le SNB y participera certainement, mais pas dans le sens prévu : il montre tout simplement que la DG, qui nous souhaite ses bons vœux sur l’air de « bien se sentir au boulot, c’est primordial », nous paye de mots, quant au reste… MUTUELLE Le régime obligatoire actuellement en place a été instauré au début 2006. La mutuelle gère maintenant le régime des actifs, et 2 régimes facultatifs, celui des ayants droit (conjoints et enfants de + de 16 ans), et celui des retraités. Les prestations des régimes sont identiques, ce qui est un des fondements de l'existence même de la mutuelle d'entreprise. 4 années plus tard, il s'avère que le montant de la cotisation des actifs a été surestimé, et…
SENIORS : AU FINISH La version définitive de l'accord sur l'emploi des séniors a été soumise à la signature des organisations syndicales représentatives. La CGT qui avait souhaité consulter ses syndiqués, a donc informé la direction de son refus de signer. Il aura fallu pas moins de sept réunions pour parvenir à cette version finale qui a peu progressé par rapport au projet initial…de la direction. S’il existe quelques points intéressants, le texte, pâle déclinaison de l’accord AFB, ne remplira pas son objectif, celui de rendre attractif l’emploi des seniors … A moins que l’ambition de la direction ne se bornait principalement à se débarrasser à bon compte, du risque d’une lourde amende en cas d’absence d’accord d’ici la fin 2009. La Direction s'engage à : maintenir le taux actuel de révision ou de promotion des séniors (75%), faire en sorte que le taux des salariés de plus de 55 ans ayant suivi une formation dans le cadre du plan de formation augmente de 30%, prendre en charge certaines formations à hauteur de 400€. Mais, la mesure phare sera quand même la mise en place d'un temps partiel à 90%, payé 95% pendant les deux années précédant le départ en retraite. Non seulement, cette disposition exclut tous les salariés en forfait journalier, mais elle prévoit en plus, que le salarié qui ne partirait pas au bout des deux années, rembourse la différence ! Le progrès social est en route … AVERTISSEMENT SANS FRAIS 2009 aura été émaillée par des « …
C’EST PETIT Alors que les 4 organisations qui ont décidé de ne pas signer l’accord salarial avaient été tout à fait claires, la DRH s’est empressée de publier un communiqué ambigu qui pouvait laisser croire qu’elles signeraient… plus tard. Précisons donc à tous que la seule question à l’étude n’est pas la signature de l’accord pour l’intersyndicale, mais la décision d’exercer un droit d’opposition pour annuler l’accord et contraindre la direction à reprendre les négociations. Oserait-elle en cas d’opposition mettre à exécution le chantage qui a fait si peur au SNB en appliquant une mesure unilatérale inférieure ??? Ce serait assurément réduire à néant sa crédibilité dans les prochaines négociations. CALENDRIER GLACÉ Il était bien seul le représentant national du SNB lors de la réunion de signature de l’accord salarial le 15 décembre… seul pour proclamer que le SNB avait « largement » contribué au succès de la grève du 24 novembre, seul à trouver que les 98% de ses adhérents favorables légitimaient la signature de son organisation… et les 6500 grévistes alors, leur a-t-il posé la question ? Dans son commentaire titré « épilogue », le SNB fait remarquer que la loi sur la représentativité l’autorise à signer seul, du fait des 31% qu’il obtient dans les élections locales des comités d’établissement… C’est fort justement souligné, ce qui devra inspirer les électeurs lors des prochaines échéances électorales, s’ils ne veulent plus que cette situation se prolonge… le CE, ce n’est pas qu’une affaire de voyages ou de médiathèque. UN…
LES GRANDES MANOEUVRES L’information aura finalement été rendue publique par le communiqué du SNB annonçant sa propre signature, écrit le jour même où les dernières propositions de la direction ont été mises sur la table. un plaidoyer bien triste de récupération et d’autosatisfaction hors sujet doublé d‘un mauvais coup porté à l‘unité syndicale. On y voit bien là, un signe de la volonté de négociations dans la transparence … Si côté direction, on pense s’en sortir à bon compte en affichant une augmentation de 1% et si côté SNB on nous ressort le fameux proverbe « mieux vaut tenir que courir », côté salariés les comptes risquent d’être vite faits … On est loin du plancher de la prime versée en 2009 à 550 €, dont l’intégration dans le salaire avait motivé la grève du 24 novembre. Les 550 euros ne seront atteint cette année qu’au delà des salaires supérieurs à 55.000 euros. L’ultime coup de pouce aura été pour les salaires les plus élevés. Un signe que personne ne demandait … DERNIER ROUND ? La direction a donc convoqué les organisations syndicales mardi 15 décembre, à 15h30, pour la signature des projets définitifs. En dehors de la celle annoncée par le SNB, ce sera l’occasion de confronté la situation avec les non-signataires. Légalement, sa seule signature ne suffit pas et elle peut être contestée devant un tribunal. Le 4 décembre, les 4 organisations syndicales (CFDT-CFTC-CGT-FO) avaient prévenu dans un communiqué commun, que la direction avait raté son premier test…
LE SKETCH DES 1000 BALLES Parmi les préoccupations exprimées par les grévistes le 24 novembre, la question des salaires occupe une place importante. Tout le monde attendait donc la réunion du 2 décembre pour mesurer « la solution satisfaisante pour tous » annoncée par Frédéric Oudéa. Entre temps, le directeur des relations sociales avait déjà au cours de réunions « bilatérales » sondé chaque syndicat sur une nouvelle proposition de 0,9% avec un plancher de 250€ et un « dividende du travail » porté de 600 à 750€… On notera, au passage, une nouvelle méthode de négociation, consistant à tenter d’obtenir de l’un ou de l’autre un accord « officieux » en échange, peut-être, d’une promesse « d’arrangement »…. La négociation du 2 décembre aura donc été une sorte de clone du jeu de France Inter… tout le monde savait que le directeur des relations sociales allait, à un moment, faire passer son dividende du travail de 750 à 1000€. Il a fallu deux heures pour que Jean François Climent nous fasse le sketch attendu : « je vais tenter d’obtenir que le dividende du travail soit porté à 1000€, je téléphone à ma cheffe »… LES NOUVELLES DU FRONT Le premier test après la grève du 24 n’est donc pas vraiment concluant sur la capacité d’écoute de la direction générale. Concrètement, l’unique proportion concrète consiste en une augmentation des salaires de base de 0,9%, avec un plancher de 250€ au 1er janvier prochain. On est encore loin du plancher…
LES NOUVELLES DU FRONT C’est une première de la communication officielle, la direction a affiché auprès de l’AFP dès 14h le taux de 8,5% de participation à la grève, accompagné des effectifs du groupe en France, 60.000 incluant le Crédit du Nord qui ne participait pas ! Elle n’avait même pas à cette heure-là un décompte exact puisqu’un nombre de grévistes non négligeable s’est déclaré le lendemain. Faut-il voir dans cette réaction un signe de mauvais augure quant à sa capacité à entendre le message, ou bien un signe d’affolement devant l’ampleur d’un malaise interne qu’elle préfère cacher à l’extérieur ? Nous penchons pour cette dernière hypothèse, mais il faut bien dire que l’opération étouffoir est ratée ! La presse a largement fait écho au mouvement. 6500 grévistes au lendemain de l’annonce de cette prime de 600€ de « dividende du travail », on peut dire que le malaise est profond ! Plus sérieusement, les syndicats ont attendu le lendemain pour tirer le bilan de la grève du 24, et prévenir qu’à défaut de réponses satisfaisantes aux préoccupations exprimées le 24, le mouvement de grève se poursuivrait. LE PARLER-VRAI La mine de Frédéric Oudéa n’était pas très enjouée le 25 devant le Comité de groupe. Pas un mot de la grève de la veille, mais tout de même, une sorte de profession de foi inspirée : « le parler-vrai ne doit pas être sanctionné »… On peut dire qu’en matière de parler-vrai, il y a du boulot ! A commencer…
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