PICAILLON ET GROBIFTON C’est l’histoire de 2 compères comme au cinéma, le maigre et le bien gras… ou la dérive d’un système qui s’affole. Picaillon travaille dans le réseau, il va recevoir incessamment une sorte de bonus qu’on peut chiffrer à un peu moins de 3% du résultat net de la banque de détail, 1041 millions d’euros. Grobifton travaille à SGIB, son bonus a baissé, mais le total distribué fera aux alentours de 40% du résultat net, 654 millions d’euros. L’intéressement d’Avril ne calmera pas non plus Picaillon, il est en baisse, de 55 à 51 millions d’euros distribués, malgré la hausse de l’indice d’activité du réseau. Il n’est pas certain d’ailleurs que le discours de la direction, genre c’est la loi du marché, suffise très longtemps à calmer Picaillon. De ce point de vue, l’échec complet de la négociation sur les rémunérations variables augure mal de l’avenir sur le sujet. La direction préfère sans doute essayer d’occuper Picaillon en lançant " un challenge national SOGECAP " pour Avril … 4D, LE FEUILLETON Dernier avatar du feuilleton judiciaire, le tribunal a annulé la consultation du comité central d’entreprise sur le projet 4D. Théoriquement, tout est stoppé, en attendant une nouvelle consultation… que la direction a fixée à la prochaine réunion du comité, le 13 mars. Cela ne devrait pas avoir de conséquence sur les vraies négociations, celles qui doivent s’engager avec les syndicats après la rencontre du 20 février. Les dates sont fixées, le 9 avril pour la première, baptisée…
CONSTRUIRE L’AVENIR C’est le 20 février qu’a débutée la série de négociations sur 4D arrachée à la suite de la grève du 2 janvier…Sous la houlette du DRH Alain PY, cette première réunion a été l’occasion pour nous de développer les aspects qui devront être traités pour que l’avenir soit préservé et les diverses inquiétudes levées. Sur un plan général : le maintien du niveau global de l’emploi, l’engagement que les services clients et les CRCm demeurent à terme des entités Société Générale et ne soient pas filialisés… Ils devront s’accompagner d’un volet social précisant par exemple, les modalités des mobilités individuelles ou collectives, et d’une définition claire des nouvelles fonctions. L’occasion aussi d’exprimer les craintes d’une spécialisation à outrance de certains métiers, notamment des téléconseillers, qui leur ferait courir des risques pour l’avenir. De même qu’il semble nécessaire d’adosser à la généralisation des moyens de communications intranet et GRC , un certain nombre de garanties pour éviter les dérives et les abus de pouvoir…Pour la direction, ce sont essentiellement la complexité du projet et le long terme sur lequel il va s’inscrire, qui seront sources de difficultés dans la négociation. Mais comme l’a dit Alain PY : " c’est le projet de la banque de détail, il mérite un dialogue social "…Ce " travail nécessaire avec les organisations syndicales " va donc s’entamer dans un état d’esprit que la direction veut rassurant et constructif. Ainsi, le DRH précisait que la situation ne nécessitera pas de plan social, que les…
COCKTAIL MOLOTOV La négociation sur la rémunération variable ne semble pas avoir un brillant avenir… Certes, la Direction a capitalisé 2 h 30 de plus dans ses statistiques de réunions baptisées " négociations ", mais le 15 février ne sera pas marqué d’une pierre blanche. Après avoir laissé les représentants syndicaux s’éreinter, François Sin a conclu d’un lapidaire : " mon texte ne peut être modifié qu’à la marge "… illustrant ainsi un sens peu commun du dialogue ! Aucune proposition n’a trouvé grâce : ni fixer une règle de calcul claire, ni fixer de plafond raisonnable, ni définir précisément des critères objectifs d’attribution, ni prévoir un plancher pour reconnaître la contribution de tous au résultat collectif. La CGT a pourtant chiffré précisément à 450.000 euros, le coût d’un plancher fixé au minimum distribué à chaque niveau … sur un total de plus de 32 millions d’euros, on ne peut pas dire que ce soit considérable. On ne voit pas bien à quoi pourra servir l’envoi d’une ultime version du projet aux syndicats s’il est de la même veine, et si finalement, la direction poursuit dans la dangereuse voie qu’elle semble choisir. Ce qu’elle baptise la rémunération variable est un cocktail Molotov qui va finir par lui exploser dans la figure. Car à force de comparaison, tout le monde commence à comprendre qu’à ce jeu-là, tout le monde se fait avoir… Mais si explosion il y a, nous serons beaucoup plus exigeants pour signer un accord ! A CONTRE COEUR…
A VOT’ BON COEUR Officiellement, les rémunérations à la tête du client sont destinées à récompenser les efforts individuels qui ne seraient pas justement reconnus par les salaires …Liées aux résultats, ces primes sont donc globalement en chute, bien que le Président ait annoncé cette semaine au CCE un très bon 4ème trimestre prometteur d’un ROE dépassant l’objectif. Premiers annoncés, les bonus seraient en moyenne inférieurs de 50% à ceux de 2001 tandis que l’ex-CGU serait promis à une réduction du tiers. D’une certaine manière, c’est une façon d’éponger rapidement la prime de 600 € qui avait au moins le mérite d’être versée à tous. Une fois de plus, la distribution suscite beaucoup de mauvaise humeur, tant les critères d’attribution sont aléatoires et obscurs. On peut ainsi passer à zéro brutalement, premier signe de disgrâce, ou appartenance à un secteur promis à la disparition … mais on peut aussi voir le bonus varier du simple au triple à résultats égaux pour cause de n’importe quoi. Mais cette fois-ci, le nombre de mécontents est en forte hausse, et cela ne va pas s’arranger avec bientôt l’annonce du montant versé au titre de l’ex-CGU hors SGIB et dans le réseau. Bien entendu, les masses distribuées n’ont rien à voir, les bonus de 150 000 euros sont courants, ceux de 300 font figure d’aumône ! Côté CGU, la fourchette variait plutôt de 5500 à 150 euros en 2001, sans compter les 1330 exclus. Les très mauvaises raisons qui ont justifié le développement de…
ARRACHES-TOI ! La réunion du 1er février a débuté la négociation sur le système de rémunération variable concédée le 11 janvier par Alain PY après la grève du 2. Il s’agissait en fait de revenir sur la rémunération des conseillers en gestion de patrimoine créée en 2001, et première rémunération officiellement liée à des objectifs quantitatifs individuels… mais aussi du mode de distribution de l’ex-CGU, distribué à la tête du client en mars, à l’exception de SGIB. Le cours de la réunion a vite montré que sur les deux sujets, ce système de rémunération répondait aux mêmes critères et à la volonté d’individualiser les salaires … selon le constat habituel digne du café du commerce : il faut bien rémunérer ceux qui bossent et punir les fainéants. François Sin, chargé de conduire la négociation est même capable de quantifier les différentes catégories : " 10% qui s’arrachent… 80 % autour de la moyenne… et 10% qui ont zéro parce qu’ils le méritent ". C’était pas très bien parti ! Nous avons quand même rappelé que notre objectif était de parvenir à un accord qui encadre ces rémunérations dans la transparence, le maximum d’objectivité et d’équité et aussi la garantie d’un minimum pour tous au titre du travail collectif, ainsi qu’un plafond fixé en regard du salaire de base … toutes ces choses étant souvent d’ailleurs des obligations prévues par le code du travail. Nous avons aussi souligné que faute d’accord, nous ne pourrions pas laisser ce type de rémunération se…
4D…2002 La commission économique du CCE a été l’occasion pour la direction sous la houlette du directeur du réseau J.J. OGIER, de présenter d’une part un bilan d’étape des différents tests effectués dans le cadre de 4D…et d’autre part l’avenir proche de ce projet structurant. Au chapitre des tests effectués (DEC,Unités Commerciales, CRCm), les résultats se résument par un satisfecit tout juste nuancé par quelques bémols. Il en va ainsi du reroutage systématique des appels des agences vers les CRCm…l’abandon du caractère systématique de cette mesure est plutôt rassurante en ce qui concerne la relation avec la clientèle. Dans le cadre de la procédure budgétaire 2002, la direction avait annoncé une dizaine de restructurations de groupes. Lille Nationale, Rennes, Saint Quentin en Yvelines, Evry, Massy, Neuilly sur Seine, Courbevoie, Paris Jemmapes, Lille MNE, Montpellier et Caen seraient donc transformés dans la foulée d’anciens groupes restructurés baptisés DEC. A ceux-ci viendraient s’ajouter 13 autres nouvelles DEC sans modification de structure : Bordeaux-périphérie, Bayonne, Pau, Saint-Etienne, Grenoble, Franche Comté (Besançon), Haut Rhin (Mulhouse), Berry-Nivernais (Bourges), Cergy, Orléans, Paris Seine Amont, Melun et Roissy. La grande nouveauté sera plutôt francilienne, puisque la direction annonce la création de 2 " pôles services clients " (plateforme administrative) qui gèreront chacun les tâches de plusieurs DEC. Du " Pôle services clients OUEST " basé à Nanterre, dépendront les DEC de Neuilly (ex Neuilly et Villiers) et de Rueil (ex Rueil et Courbevoie)…du " pôle Essonne " dépendront les DEC d’Evry (ex Evry et Juvisy) et Massy…
TRUE STORY Après la grève du 2, la CGT a proposé aux autres O.S. d'écrire à la direction pour demander des négociations sur les sujets de mécontentement qui avaient motivé les grévistes. Cette lettre , envoyée le 9 janvier, a reçu une réponse le 11, lors d'une réunion prévue pour la signature d'un avenant au statut social Société Générale. Alain Py a accepté, comme nous le soulignions sous le titre MESSAGE REÇU de reprendre la négociation salariale le 15 janvier, et de fixer une réunion de concertation sur les autres sujets pour fixer des objectifs de négociations et un calendrier. Le 15 janvier, la négociation a donc repris, sur la base d'une proposition de la direction reçue le 14 janvier dans la soirée, proposition consistant à attribuer une prime de 600 euros purement et simplement. Les 5 syndicats ont donc, en ouverture de négociation, avancé une contre-proposition, basée sur d'autres accords dont un concerne le groupe SG, celui du Crédit du Nord. Cette contre-proposition, consistait en une augmentation de 1% des salaires, avec un minimum mensuel touchant tous les niveaux de techniciens (soit 25 euros), et une prime exceptionnelle de 700 euros, incluse dans un accord salarial 2002. La discussion s'est engagée , Alain Py refusant toute négociation au-delà de l'attribution d'une prime (et renvoyant la négociation salariale 2002 en septembre), jusqu'à ce que la direction demande finalement le report au lendemain 16 au matin, pour conclure, en proposant "une nuit de réflexion". A ce stade, une nouvelle concertation entre…
MESSAGE REÇU La rencontre entre les syndicats de la Générale et Alain PY le 11 était le premier contact après la grève du 2 janvier. Elle aura permis de commencer à mesurer comment la direction entend y donner suite au delà des déclarations à destination médiatique. Les syndicats avaient adressé au DRH une lettre commune à cet effet pour obtenir des réponses sur les questions posées par les grévistes. Message reçu semble-t-il, puisque le DRH a admis qu’il y avait besoin de répondre aux préoccupations listées dans la lettre, et exprimées le 2 janvier. Plus précisément, il a affirmé sa préférence pour un accord salarial, ce qui a conduit à ce que la réunion du 15 janvier change d’ordre du jour. Elle sera consacrée à l’examen d’une nouvelle proposition de la direction qui sera adressée aux syndicats la veille. Les autres questions portant sur 4D , les restructurations, la sécurité vont faire l’objet d’une réunion de concertation entre syndicats et direction afin de définir précisément les sujets de négociation, les priorités et le calendrier. Pour la première fois sur les réorganisations liées à 4D, A. Py a admis que la négociation était nécessaire… et ceci n’est pas une coïncidence tant les préoccupations sont fortes dans le réseau. Ces intentions affichées montrent que l’ouverture de négociations est possible, et cela peut être porté au crédit de ceux qui ont agi le 2 janvier… La CGT ne pouvait pas ne pas le relever à destination de ceux qui ont préféré ne rien…
ON R'MET CA ? La grève du 2 janvier a été particulièrement bien suivie à la Société Générale où la Direction affiche officiellement 20% de grévistes, ce qui, congés, malades et autres déduits, confirme l'estimation syndicale de 40%, plus proche du chiffre de radio couloir DRH. De nombreux groupes ont été fortement en grève dans toute la France, du nord comme à Lille MNE 50%, Valenciennes 50%, au sud, Marseille Prado 65%, Canebière 55% dont l'agence mère a fermé, Perpignan 63%, Béziers 70% et tous les bureaux fermés… en passant à l'ouest à Rennes 50%, Nantes centre et agences 50% etc… La direction avoue avoir fermé plus de 600 agences, et dans le réseau, tout le monde sait comment elle a ouvert les autres, quitte à recourir à des contrats d'alternance laissés seuls comme dans le groupe de Rennes qui a fermé 10 agences sur 25. La fureur du patron local, qui a accusé les grévistes de désertion, illustre le débat. Ereintés par les média, le ministre, les grévistes, bien que quantité négligeable selon ces derniers, déchaînent la foudre. L'histoire dira plus tard qui des grévistes ou des autres défendaient le mieux son métier. Avant le 2 janvier, rien ne justifiait de se battre pour cause d'euro, après le 2, rien ne justifie de continuer à se battre pour cause d'échec proclamé. Malgré tout ce battage, les fédérations ont annoncé la couleur, en tenant compte de la volonté des grévistes favorables à de nouvelles étapes d'actions rapides mais pas à…
KNOCK OUT Le message diffusé par la DRH après le refus unanime des syndicats de la Générale de signer le projet d’accord salarial illustre l’incertitude de la direction au fur et à mesure que s’approche le 2 janvier. Certes le communiqué proclame la " clôture " de la négociation …mais il ne dit mot de ce que la direction va faire. S’agit-il de ne pas énerver un peu plus de futures grévistes en punissant les syndicats de leur indiscipline par l’annonce d’une mesure unilatérale inférieure ? Nous préférons penser qu’il s’agit de prudence et de la volonté de ne pas couper les ponts en vue d’une négociation qui pourrait s’imposer d’elle-même dans la première semaine de janvier. Expliquant notre refus de signer, nous soulignions notre volonté d’obtenir une revalorisation des salaires de base plutôt qu’une prime… Et critiquions le fait que la direction consacre plus d’argent à l’ex-CGU qu’aux négociations salariales avec les syndicats ! C’est bien ici que le bât blesse sur cette politique d’individualisation forcenée d’un salaire qui pourrait varier aussi à la baisse… la brosse à reluire critère de qualification ? Nous voilà donc revenu à la case départ du match entamé lors de la dénonciation de la convention collective et qui avait été arrêté par l’arbitre début 2000. Le problème est que l’arbitre, c’est-à-dire la nouvelle convention, les banquiers l’ont signé sans avoir l’intention de la respecter sur ce point. Début janvier 2002, un nouveau round débutera, mais cette fois-ci, le match finira par un knock-out.…
J – 20 Reçues à Bercy à J-20 du 2 janvier, les 5 fédérations syndicales de la profession ont prévenu les pouvoirs publics : il ne faudra pas critiquer un corporatisme étroit de notre part ce jour-là. Il ne reste plus qu’une vingtaine de jours pour négocier et on n’est pas parti pour … les banques se sont répandues dans la presse pour jouer les fiers à bras en pariant sur l’échec de l’appel des 5 syndicats à la grève. On a bien vu aussi que derrière les rodomontades, elles se précipitaient pour convaincre leurs syndicats d’entreprises de leur bonne volonté, certaines n’hésitant pas à lâcher ce qu’il faut pour signer un accord salarial. Derrière le groupe CIC, 1% d’augmentation générale avec un mini de 20 € par mois et une prime de 600 €, le Crédit Agricole vient de concéder une augmentation de 1,7%. La direction de la Générale a quelques inquiétudes elle aussi, elle a transmis une nouvelle proposition d’accord, le 14 décembre, sur la base pour l’essentiel d’une prime de 12% d’une mensualité et d’une prime de 400 € (au lieu de 10 % et 300€)…La réunion de signature est convoquée le 19 par la DRH, certainement pour se rassurer. Aucune chance pourtant de s’en tirer à si bon compte pour la direction : personne ne comprendra qu’elle fasse moins que le CIC. Ce premier recul est quand même un motif de confiance et un encouragement à poursuivre la pression. A voir aussi les efforts déployés pour…
SALAIRES A côté de la proposition du CIC, celle de la Société Générale fait un peu pingre … la Générale propose 10% d’une mensualité et 300 €, le CIC 600 €. La Générale propose d’augmenter les salaires de 0,7% aux niveaux B et C et 0,5% aux niveaux D et E, le CIC augmente tous les salaires de 1% avec un minimum de 260 € par an. Voilà qui n’a pas facilité la tâche du représentant de la DRH pour vendre son projet d’accord à la réunion de négociation du 7 décembre. Ceci ne l’a pas empêché de camper sur ses positions et d’aller tout droit à l’impasse tant il est éloigné des revendications syndicales. Sans même parler de la revendication des 5 fédérations, 1000 euros pour tous par an, il aura du mal à obtenir une signature sur le texte " définitif " qui devrait parvenir aux syndicats dans la deuxième quinzaine de décembre… un texte qui sera " proche de la proposition déjà faite " et que personne n’a trouvé signable. Il faut dire qu’il planait sur la réunion une atmosphère électrique après que notre gaffeur président ait déclaré au journal Les Echos qu’il ne comprenait pas les motifs de mécontentement et que les salaires des non cadres avaient augmenté de 7,8 % en 3 ans à la SG ! La mission confiée à la DRH pour mettre la Générale à l’abri du mouvement du 2 janvier a tourné court, elle ne pourra pas se vanter d’avoir signé un accord salarial, du moins…
ÇA VA CHAUFFER GRAVE On aura rarement vu un tel déferlement depuis l’annonce de l’appel à la grève le 2 janvier. La presse dénonce la prise d’otages, l’éditorialiste de la Tribune pousse le raisonnement à son terme et qualifie les syndicalistes de maîtres chanteurs. Revers de la médaille, la nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre … on n’avait pas vu ça fin 99 quand 30000 employés de banque manifestaient dans la rue le 30 novembre pour la convention collective. Amalgamés avec leurs patrons, les salariés de la profession ont mauvaise presse : des nantis qui bénéficient de privilèges et qui refusent de travailler le 1er janvier. Même le ministre des finances s’y est mis, lui dont on aurait pu penser en sa qualité de ministre de gauche qu’il apporte un peu de soutien aux personnels. A vrai dire, ça n’est jamais le bon moment pour faire grève depuis le 11 septembre jusqu’aux prochaines élections. C’est aussi accorder beaucoup de pouvoir aux syndicats des banques de bloquer le passage à l’euro… certes le choix de la date est symbolique, mais il reste 30 jours pour négocier, et le franc aura cours jusqu’au 17 février. Les larmes de crocodile versées sur les populations fragiles, l’appel à la conscience professionnelle des banquiers et l’éternel argument du respect de notre clientèle font bon marché des dégâts que nos clients subissent, et en premier lieu les moins fortunés, de la dictature du ROE. C’est cette dictature qui a tout droit conduit aux fermetures…
SALAIRES Il aurait été surprenant qu’en matière de salaires, la négociation à la Société Générale soit une véritable négociation. Après la réunion du 12, où la direction a poliment écouté les syndicats formuler leurs propositions, celle du 20 a été consacrée à y répondre négativement. Scénario désormais classique qui devrait déboucher sur quelques millions distribués sous forme de prime, avant une dernière réunion baptisée de signature en décembre. Pour l’heure la direction annonce une prime de résultat de 10% d’une mensualité en décembre et… une prime baptisée Euro en février dont elle refuse de donner le montant. Qu’on se le dise, ce ne sera en tout état de cause qu’un montant bien inférieur aux 1000 € réclamés. Quant à la remise à plat de la politique salariale promise, elle s’arrêtera cette fois-ci à un exposé d’un responsable sur la rémunération variable des cégépistes. Ultime provocation, le représentant de la DRH s’est interrogé sur la méthode de répartition de la prime euro, uniforme ou attribuée à ceux qui se seront mobilisés pour l’euro ? … Voudrait-il laisser l’impression aux syndicats que leur avis compte pour quelque chose en obtenant une répartition uniforme de la primette ? Ce ne sera pas notre avis, d’autant que ces propositions représentent à peine une cinquantaine de millions … Une misère comparée aux autres primes, 2,5 milliards de bonus et 200 millions de CGU distribués en 2000. Il sera difficile dans ces conditions à la direction d’arracher une signature comme elle avait pu le faire l’année…
9 ANS FERMES 32 000m2 dans un immeuble baptisé Euroatrium, c’est le bail de location signé pour 9 ans par la Société Générale à la porte de Saint-Ouen… où personne ne veut aller pour des raisons justifiées de sécurité. L’affaire a coûté pour l’instant 13 millions de francs … le groupe Générali, propriétaire ne s’inquiète pas tant que la SG paye le loyer. Encore vides aussi, les tours de Cœur Défense, qui devaient un temps accueillir les salles de marché et qu’on cherche à remplir finalement avec qui voudra bien y aller ! Il est loin le discours sur les synergies, l’efficacité, les économies qu’allait générer le regroupement dans les tours Valmy. De déménagements en restructurations incessants, il y a plus d’une dizaine de sites où on trouve des services de la Générale, éparpillés à la Défense, sans oublier le pôle Est à Val de Fontenay ! L’un des éminents responsables de cette superbe gabegie vient de partir à la retraite, mais il semble que son intérêt reste grand puisque à peine parti, il s’est fait bombarder consultant sur le même sujet. Nous voilà donc conseillé par Pierre BABIN, indétrônable et installé à…la Tour Pacific ! Le personnage est fort connu pour ses actions impérissables de réduction des coûts, comme le recours forcené à la sous-traitance, les prestataires comme il les appelle, toujours en exerçant une pression permanente par un chantage à la poursuite des contrats… Apparemment, il a oublié de s’appliquer à lui-même cette rigueur ! 1ER JANVIER FERIE…
CONSENSUS MOU La CGT a décidé de quitter toutes ses responsabilités au comité central d’entreprise, notamment au bureau. Depuis plusieurs années, le CCE est devenu un " machin " institutionnel exploité par la direction. Que surtout rien ne bouge est sa raison d’être ! Constitué par les 5 organisations syndicales, le bureau du CCE avait traduit pendant de longues années une action commune efficace au service du personnel, par exemple en 93 contre le plan de licenciements. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Sur les grands dossiers qui ont marqué ces dernières années, convention collective, RTT, programme 4D, passage à l’euro, la direction a pu utiliser un CCE qui s’englue en permanence dans des débats juridistes dont il ne ressort rien. Le président du CCE qui représente la direction ne s’y est pas trompé en déclarant " la rupture de l’unanimité marque un tournant "… de ce point de vue, notre départ aura le mérite de retirer au CCE une légitimité tirée d’une unanimité qui n’existe plus, du moins pas sur l’essentiel. AU PIED DU MUR … on ne va pas tarder d’ailleurs à connaître une nouvelle étape avec la négo sur les salaires 2001 qui s’ouvre le 12 novembre à la SG. Dans toute la profession, le constat est identique : explosion des rémunérations arbitraires, baptisées " variables " par le patronat, et laminage des augmentations collectives qui garantissent un peu de pouvoir d’achat à tous. Deux ans après la signature de la nouvelle convention, les 5 fédérations syndicales…
UN BANQUIER AVERTI Les 5 fédérations syndicales de la profession ont réitéré leur avertissement au patronat des banques. Si le blocage persistait, l’accumulation des motifs d’insatisfaction jusfierait une grève dans la période de passage à l’euro. L’inquiétude persiste sur la charge de travail que l’euro va entraîner, les problèmes de sécurité tandis que la pression ne relâche pas, par exemple sur les objectifs.. La réunion de la dernière chance se tiendra le 23 novembre à l’AFB, mais avant, la première séance de négociation salariale est convoquée le 12 novembre à la Société Générale. La CGT a rappelé à la direction l’engagement qu’elle a pris de " remettre à plat " le système salarial lorsque nous avons critiqué la création d’une nouvelle rémunération arbitraire pour les " cégépistes " (conseillers en gestion de patrimoine). Nous ne nous contenterons pas de faire 3 petits tours de négociation avant de n’avoir le choix que de signer ou non le versement d’une primette. CHARTE INTRANET La Charte Intranet/Internet devait faire l'objet d'une consultation des élus lors du CCE du 24 octobre. Refusant toute négociation, la direction avait toutefois accepté de faire évoluer le texte en fonction des demandes syndicales. La CGT avait donc écrit le 26 septembre pour lui demander plusieurs modifications allant dans le sens d'une meilleure protection des salariés contre l'arbitraire, et d'un meilleur respect des libertés individuelles. Après plusieurs heures de discussion, le dossier avance positivement. La direction a en effet renoncé à l'archivage des messages d'ordre privé et a accepté…
DELÉGUÉ HORS-CLASSE En quadruplant ses voix dans le collège cadres, à l’élection du CE et des DP des centraux parisiens, la CGT confirme sa progression du 1er tour. La vraie nouveauté de cette élection sera l’élection de plusieurs délégués CGT cadres dont celle de Jean-Pierre BOUET, cadre hors-classe. Ce résultat traduit un nouveau regard vers le syndicalisme. En travaillant à rétablir le respect des droits des gens chez SGIB, à faire intégrer ceux qui travaillaient depuis des années pour le compte de la S.G., en consultant le personnel sur la Convention Collective et l’accord RTT… la CGT essaie de répondre à ses attentes. Avec de nouveaux délégués nous pourrons y répondre encore mieux. LA GRANDE MIGRATION Nous avons obtenu l’accord de principe pour organiser un véritable exercice d’évacuation complet des tours de la Défense. Les mesures de sécurité prises jusqu’à présent apparaissent de plus en plus comme plus spectaculaires qu’efficaces… Serait-ce parce qu’elles ne sont destinées qu’à répondre à la pression des pouvoirs publics ? L’inspiration en est manifestement de la même veine que celles présentées à l’assemblée Nationale … contre lesquelles notre Confédération met en garde à cause des risques de dérives. Les tracasseries inutiles commencent d’ailleurs à agacer quand il s’agit de prendre son badge pour aller au toilette par exemple. La seule vraie mesure utile pour l’instant aura été prise à notre initiative, pour le reste le Président du CHS s’est réfugié dans un silence embarrassé. Reste à faire l’exercice dans un délai raisonnable, après qu’eut été…
TU POUSSES LE BOUCHON… …un peu trop loin, Laurent ! C'est en substance, ce que pourrait inspirer la sortie du Ministre des finances, Laurent Fabius, à la réunion du comité national de l'euro du 15 octobre. Le ministre, fort satisfait de ses services qui envoient pourtant des kits euros mal façonnés, s'en est pris au personnel des banques, accusé de "faire le pont" et d'être en congé le 1er janvier. On se souvient qu'en matière de passage à l'euro, on a failli être écouté par les pouvoirs publics qui nous ont laissé nous débrouiller pour négocier un accord de branche. D'une certaine manière, s'il n'y avait eu réactivation du plan vigipirate, ces mêmes pouvoirs publics n'avait d'ailleurs rien prévu de particulier pour assurer notre sécurité physique. Il aura donc été nécessaire de négocier un accord qui permette de garantir des conditions de travail décentes tout autant que la sécurité physique et pénale des personnels. Cette provocation a été dénoncée par un communiqué de presse des 5 fédérations syndicales de la profession, lequel a rencontré un mur du silence impressionnant. Il est vrai qu'il était plus dans l'air du temps de flinguer "les banquiers", traités de "race à part" sur RTL le lendemain de l'intervention de Fabius, sans parler des pages des Echos et de La Tribune… Nous ferons respectueusement remarquer au ministre que le problème qu'il soulève n'a rien à voir avec la fermeture du 1er janvier, mais plutôt avec son incapacité d'obtenir de la Banque Centrale Européenne l'autorisation de…
BON ANNIVERSAIRE Un an après la signature de l’accord 35 heures Société Générale, la CFDT demande au tribunal de grande instance de Paris, l’annulation de 9 articles de l’accord, pas moins, arguant de leur non conformité à la loi… Cette fois-ci, elle est seule, contrairement à l’homérique bataille judiciaire qui avait abouti à la demande des 4 fédérations syndicales non signataires, à l’annulation de l’accord de branche signé en janvier 99 par le SNB sur le même sujet. La méchante langue que nous n’avons pas dira que la CFDT n’a pas demandé au tribunal d’annuler l’accord signé à la BNP par elle-même et qui n’a pas pourtant la réputation d’être plus avantageux… Plus inquiétant est le risque que nous fait courir cette vision très juridique de l’action syndicale. En effet, la caractéristique de l’accord que nous avons signé est qu’il laisse un très grand nombre de jours à disposition du salarié, jours qui peuvent être accolés aux week-ends, aux congés annuels par exemple. Il est, de loin, un de ceux qui accorde le plus grand nombre de jours aux cadres au forfait parmi les accords existants et il a également prévu d’appliquer aux temps partiels une RTT à due concurrence, ce que la loi avait soigneusement écarté. La direction pourrait être saisie de la tentation du talion en réponse à la procédure engagée contre elle. Bref, si aujourd’hui, il existe d’indiscutable sujet de débats pour la bonne application de cet accord, c’est à la commission de suivi qu’il est nécessaire…
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