LES PROMESSES DU 36e
Après ses déclarations du mois de septembre, qui n’avaient rassuré personne, la nouvelle prise de parole de Slawomir Krupa le 2 mai dernier avait pour but de fournir enfin les explications claires que tout le monde attendait au sujet de sa stratégie à la tête de la banque. Que faut-il en penser ? Le point le plus nettement exprimé est la nécessité de réduire les coûts informatiques qui seraient nettement plus élevés que nos concurrents. Evidemment, le risque est toujours que les coupes se fassent en ne prenant en compte que l’aspect comptable et non les contraintes opérationnelles… Mais le cœur de l’intervention du DG a consisté à mettre en avant une stratégie dite « de la valeur » plutôt que « de la taille » afin de constituer une banque avec une assise en capital solide et des métiers à forte rentabilité. Le propos, une fois encore, était clair mais il est difficile de voir en quoi il diffère des ambitions affichées par son prédécesseur. La réalité reste en effet toujours la même : plans d’économies, réductions d’effectifs et ventes de filiales qui s’accélèrent. Et pour les salariés, pas d’autre promesse que celle qu’il faudra encore une fois faire des efforts sans un mot ni sur les conditions de travail, ni sur les rémunérations.

ET NOTRE ADMINISTRATEUR ?
Pendant ce temps, notre administrateur CGT n’est pas resté inactif. Si la DG fait du lobbying auprès des investisseurs, lui en fait auprès de Slawomir Krupa. Il lui a notamment rappelé que l’engagement des salariés ne se décrétait pas en webcast mais qu’il se construisait notamment en récompensant le travail et la fidélité à l’entreprise. Or, au niveau des rémunérations, il y a deux sujets qui sont particulièrement irritants : un système de distribution des variables particulièrement opaque et un niveau de participation et d’intéressement (P+i) très faible par rapport aux autres établissements financiers. Il est de loin le plus bas de la place et se trouve à moins de la moitié de la moyenne du benchmark. Autant dire que la négociation qui s’ouvre ce 21 mai pour le renouvellement de l’accord P+i est cruciale pour marquer la volonté de la direction d’engager véritablement les salariés. Quant au variable, nous avons de nouveau réclamé l’ouverture d’une négociation pour en revoir les modalités d’attribution.

LA MOUCHE DU COCHE
Alors que la SG est plongée dans un énième plan de réorganisation pour rétablir sa position concurrentielle et sa rentabilité, un personnage trop bavard est venu mettre son grain de sel : Emmanuel Macron, en pleine tournée des médias étrangers, n’a rien trouvé de mieux que de déclarer lors d’une interview avec Bloomberg que la Société Générale constituait une cible de choix pour la consolidation du paysage bancaire européen. Même si sa formulation n’était pas aussi directe, c’est le message qui est passé … et qui a fait bondir le cours de l’action comme si une OPA était déjà en préparation. Le rétropédalage ultérieur de l’Elysée n’a pas suffi à réparer les dégâts provoqués par cette déclaration intempestive, et encore moins à faire baisser les inquiétudes des salariés qui vivent dans la hantise d’un raid hostile depuis des années. Et l’interrogation lancinante revient : la stratégie de la direction n’est-elle pas de préparer la banque à cette fusion plutôt que de préparer un avenir indépendant sur le long terme ? Il faut des engagements solides sur la cible de la DG (pérennité du Groupe, de nos activités et donc de nos emplois) … pour faire face à celle que le patron de la Ministre des sports (femme de notre ex-DG), nous a collée dans le dos. Le silence de Slawomir Krupa depuis la sortie d’Emmanuel Macron n’a rien de rassurant et nous attendons tous une déclaration claire de sa part pour réfuter les élucubrations de l’occupant de l’Elysée.

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 moonkingmacron

jeudi, 18 avril 2024 17:09

TRACT DRIF NORD MARS 2024

NOYER LE POISSONVous avez tous reçu le 28 mars dernier une communication de la DRH annonçant le montant de la participation et de l’intéressement (P+i) au titre de l’année 2023. Montant d’autant plus en chute libre par rapport à l’année précédente que cette communication se garde bien de le comparer au montant total touché par les salariés de Société Générale et de Crédit du Nord l’année précédente. Le montant global chute à 113 millions d’euros, malgré un coefficient multiplicateur de 1,2 censé compenser l’augmentation des effectifs liée à la fusion avec le CdN. Mais la direction le compare au seul montant de 153 millions correspondant au périmètre historique SGPM sans prendre en compte les 60 millions distribués par les différentes banques du CdN en 2023. Votre P+i s’effondre donc de près de 50% d’une année sur l’’autre.  L’ÉPREUVE ÉLIMINATOIRELa réaction de la direction est donc d’essayer de masquer autant que possible cette réalité, n’hésitant pas à y mêler la «prime d’intéressement de projet» de 1000 euros qui sera versée aux seuls salariés concernés directement par la réalisation des objectifs de Vision 2025 (pour un budget de 27 millions d’euros). Cela n’a pourtant rien à voir et ne saurait nous faire oublier que les montants de la P+i distribués par Société Générale sont très sensiblement inférieurs à ceux distribués par les autres établissements financiers. Chez ces derniers les montant individuels se comptent en mois de salaire. A la SG, ce sera en semaine : 1,5 cette année, soit 3% de votre…
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