POULARDE à la HENRI IV En 1910, à Copenhague, lors de la deuxième conférence de l'Internationale socialiste des femmes, l'idée d'une « Journée internationale des femmes » est adoptée, sur une proposition de Clara Zetkin, représentante du Parti socialiste d'Allemagne. Cette journée mondiale de manifestations s’inscrit alors dans une perspective socialiste, internationaliste et révolutionnaire. Ô Olympe de Gouges, Ô Clara, que diriez-vous si vous voyiez ce qu’elles font de votre idée ! Une vidéo nanar sur Canal SG, une interview dans « la Croix » de Miss Poulard, qui fût RH à SGCIB, une référence, et s’est trouvée propulsée Directrice du développement des talents et diversité. Celle-ci lutte avec la dernière énergie pour briser le plafond de verre et détecter les biais inconscients… Miss Poulard s’inquiète que « les femmes s’excluent d’elles-mêmes » ! Rappelons à son biais inconscient quelques exemples de cette journée du 8 mars 2011. Cette directrice d’agence du Sud-Ouest, même pas cadre, flinguée comme beaucoup d’autres, dont la fonction serait insuffisamment assurée parce que son agence n’aurait pas les résultats commerciaux attendus par ces messieurs du staff de direction de la DEC, ou bien cette juriste retour de congé maternité qui croule sous la charge de travail à qui son patron rétorque : vous n’avez qu’à travailler le WE, ou encore cette expatriée de SGCIB, passée de force en contrat local pendant son congé maternité, et cette autre de DSFS, priée de déménager d’une filiale en Europe de l‘Est avec époux et enfants pour cause de…
LA DANSE DU SCALP L’expert désigné par le CCE sur proposition de la CGT vient de rendre son rapport en vue de la réunion de la commission économique du 7 mars. L’expert avait pour mission d’examiner les motivations économiques du PSE en cours à SGCIB, mais aussi, plus généralement, de donner un éclairage sur la stratégie de la direction générale. Son analyse conforte pour l’essentiel l’opinion de la CGT et les critiques que nous avons formulées et exprimées. Ainsi, le modèle de développement du groupe, financé par une BFI concentrée sur quelques niches particulièrement rentables, l’a également fragilisé face à la crise en général, celle des liquidités en dollars, et l’accélération des contraintes réglementaires. Le choix de privilégier le recours aux financements de ressources à court terme sur le marché, alors à taux bas, plutôt que de l’emprunt à moyen ou long terme a aggravé la crise lors de la fermeture du robinet dollar cet été. Enfin les casseroles maison (actifs toxiques) pèsent encore même si la structure dédiée a réussi à nous débarrasser de la plus grosse partie. Restent quand même les moins faciles à vendre qui génèrent des besoins de fonds propres de plusieurs milliards d’euros pour 2012 et 2013. La direction générale ne pouvait donc pas attendre et faire le dos rond en attendant des jours meilleurs. Là où ça se complique, c’est sur les choix opérés, qui consistent pour l’essentiel à se replier sur les mêmes niches, dérivés actions et matières premières notamment, en y consacrant…
L’ADDITION Annoncées en mars, les augmentations individuelles décidées dans le cadre de l’examen annuel des situations seront donc appliquées avec valeur 1er avril en 2012, au lieu du 1er janvier. 1 trimestre, c’est toujours ça de gagné, mais au fond, on est loin de l’exemple prôné par la DG annonçant fièrement le « gel des hautes rémunérations en 2012 ». En fait, on rentre plutôt dans le vif du sujet, qui consiste à mettre tout le monde au régime sec, ce qui revient à nous faire payer les conséquences de la crise, et même plus crûment à mettre les bas salaires à contribution. Ceux-là apprécieront que par exemple, une augmentation individuelle de 800€ (bruts !) attribuée après 6 longues années d’attente en moyenne soit amputée en 2012 de 200€, le quart de son montant, à titre de contribution involontaire au redressement nécessaire pour pouvoir redistribuer des dividendes aux actionnaires en 2013, selon l’objectif fixé par Frédéric Oudéa, ses consorts et son conseil d’administration. Ceci relativisera le geste de bonté de ces derniers « au petit peuple du réseau », qui verra la masse du variable distribuée en progression de 6% tandis que les autres diminuent. Les mêmes exigeant une sélectivité accrue, il faut aussi comprendre que cette progression sera répartie entre moins de bénéficiaires… LOUPÉ La direction du réseau avait bien cru s’en tirer avec une simple information du CCE. Le document remis explique donc comment elle veut proposer à des volontaires des « missions de remplacement » des dames…
ÉVALS, ENCORE ! La commission de suivi des évaluations s’est tenue le 14 février. Malgré des statistiques officielles qui sont tout aussi triomphantes qu’à l’habitude, les dérapages se sont multipliés. Malgré une instruction fixant des règles très claires, malgré le droit de recours individuel des salariés, malgré même l’annulation des évaluations de 2055 salariés chez SGCIB, nous constatons sans cesse des violations flagrantes des règles : objectifs opérationnels en nombre délirant ou copier/coller généralisé des objectifs commerciaux de MAP dans le réseau, objectifs comportementaux approximatifs, incontrôlables par le salarié, évaluations rédigées avant l’entretien sous prétexte de préparation, recours vidés de tout sens sous des prétextes fallacieux comme l’impossibilité technique de modifier l’évaluation, et même menaces sur ceux qui exercent leur droit de recours de rendre l’évaluation encore plus critique. Pire, certains revendiquent de s’asseoir sur les règles et les violent ouvertement, le « best of » étant récapitulé par mail au salarié ! On n’en est plus aujourd’hui à s’inquiéter de la bonne compréhension de concepts obscurs comme la notion d’objectif SMART ou du niveau de contribution à la stratégie… la CGT a donc demandé que les violations des règles soient sanctionnées et qu’une structure soit mise en place avec la DRH pour les traiter. La direction a accepté d’y réfléchir. Une nouvelle réunion se tiendra prochainement, en attendant, nous allons lui transmettre les violations recensées par nos soins pour en assurer le suivi. JE SUIS CANDIDAT… Emeric Uhring, ancien de SGAM, je travaille chez LYXOR, candidat CGT cadre pour…
L’ADAPTATEUR Il faut reconnaître que le nouveau patron de SGCIB a su rapidement rencontrer les organisations syndicales après son arrivée, et que c’est une marque d’ouverture qu’on se doit de valoriser. Il en est autrement de sa prestation qui est plutôt inquiétante. Interpellé par la CGT, il « assume » des décisions et des arbitrages décidés par son prédécesseur. Des décisions prises sous le coup d’une crise en septembre ? Rendez vous compte, 50 milliards de $ qui manquent ! Vous n’irez pas à la BCE en février ? Oui, mais ça coûte cher ! Des arbitrages contestables ? On ne se trompe jamais, ce sont les équipes qui ne comprennent pas ! BNPP et CA-CIB maintiennent des activités que la SG arrête ? Ils sont dans la cour des grands, pas nous ! A quoi on sert si on ne finance plus nos grands clients ? Airbus, ils n’ont pas besoin de nous et Air France, ils achètent des Boeings ! Son credo : il faut s’adapter. La domination des Anglo-Saxons, on y peut rien, Bâle 3, c’est plié… ne reste plus qu’à faire avec ce qui reste. Réplique spontanée, vous êtes un banquier ou un comptable ? La discussion, qui doit se poursuivre le 15 février avec son Directeur de la stratégie, promet d’être ardue, car on peut craindre une certaine surdité. La CGT l’a clairement mis en garde : le débat, c’est accepter de prendre en compte, au moins pour partie, nos objections, celles construites avec les…
J’VEUX QU’ON M’AIME La prestation de Frédéric Oudéa sur RTL, en tant que Président de la FBF, mérite d’être saluée. Objet de toutes les attentions, plutôt hostiles d’ailleurs, les banques ont quelques faits à mettre sur la table pour répondre à leurs pourfendeurs, nombreux dans la classe politique en ces temps électoraux. La crise à ceci de positif qu’elle a entraîné un aggiornamento chez les banquiers : leur métier est de financer l’économie plutôt que de spéculer. Il est réjouissant d’entendre Frédéric Oudéa souligner que, nuance, les banques françaises ne doivent pas être confondues avec la « finance », c'est-à-dire les hedge funds de Wall Street. Imaginons avec lui ces fiers bataillons de l’armée des 400.000 salariés du secteur bancaire français se rendre tous les matins à leur travail faire leur métier. Voilà qui nous change des déclarations d’il y a quelque temps destinées justement au monde la finance, sur le mode, on est bon et on fait des profits, on n’a pas besoin d’aller au guichet de la BCE… Excessifs et caricaturaux donc les propos de campagne de Nicolas, François et les autres, mauvaise loi le projet de séparation de la banque d’investissement de la banque de détail, en soulignant qu’il faut distinguer la spéculation et le financement de l’économie, l’engagement, bien que tardif est bienvenu. Reste un léger hiatus avec ce que nous observons devant la porte de la maison Oudéa qu’il conviendrait de balayer… par exemple sur le financement de l’économie, il y a beaucoup à dire…
DÉLIT DE FACIES La sortie du candidat à l’élection présidentielle au sujet du « monde sans visage de la finance » n’est pas passée inaperçue dans la profession. On notera que finance égale banque bien entendu. Sa proposition de séparation de la BFI et de la banque de détail montre soit une incompréhension, soit, une ambiguïté, inquiétantes l’une comme l’autre. La CGT, qu’on ne peut guère soupçonner d’être à la solde du grand capital, observe que cette proposition aurait pour conséquence d’ouvrir un nouvel espace aux marchés, et aux spéculateurs ! Frédéric Oudéa, qui a trouvé le temps d’aller à Davos, l’a exhorté à la prudence, mais c’était à propos du projet de les taxer plus. NOUVELLES DU FRONT La direction a dû céder, la commission économique du CCE va poursuivre les débats sur le plan SGCIB. Il reste à recevoir une version du document conforme à notre demande qui récapitule, par entité, au 30 septembre, l’effectif global et le nombre de postes supprimés, et donc en déduire le nombre exact de « bénéficiaires directs » qui devrait augmenter sensiblement par rapport à la version originelle du document soumis à consultation. SGCIB avait pensé peut-être nous embrouiller en mélangeant les réorganisations et le plan, c’est raté. Notons au passage que des messages officiels ont dû confirmer que les réorganisations interviendront après le plan, et pas avant. Ajoutons après intervention syndicale et contrairement à ce qui avait été imprudemment annoncé. La commission va également engager le débat entité par entité, avec…
PENDANT LA VENTE… ... les travaux continuent dans le réseau, où 204 postes vont être supprimés dans le cadre du programme « Grand public » 2012; après les 442 supprimés en 2010 et les 245 en 2011. Ce qui, mine de rien et par pur hasard, fait un total de 891 ! La commission qui a réuni la direction du réseau avec les syndicats a permis de faire le point des projets 2012, dont principalement deux qui consistent à opérer des regroupements de fonctions ; les successions, actuellement 150 agents sur 23 PSC, qui seraient regroupées sur 5 à 7 plateformes ; les négociations amiables, un agent dans chaque DEC, soit 83, qui seraient regroupées sur 3 plateformes. Bien sûr, ceci n’est fait que pour améliorer la qualité et n’a rien à voir avec une spécialisation des PSC si l’on en croit les propos du patron du réseau, Laurent Goutard. Un point a été présenté pour la prochaine fermeture du PSC de Nanterre, où l’on constate que 25 personnes « ont des difficultés à suivre »… ce qui n’est pas rien, et qui nous conforte dans notre vote contre cette fermeture. Aujourd’hui, le risque que nous dénoncions pour elles s’avère bien réel, et la fermeture est pour juin. Nous avons également interrogé Laurent Goutard sur la situation économique, il confirme la dégradation de l’image de la SG et le recul de parts de marché, mais s’en console car BNPP en perd aussi… Sur le crédit, il n’y a pas de…
LES NOUVELLES DU FRONT C'est une spécialité maison, le document motivant les 880 suppressions de postes chez SGCIB France est un labyrinthe dans lequel les représentants du personnel auront bien du mal à se retrouver. Première observation donc : ce n'est pas un document sincère, remis par une partie prête à débattre de ses choix avec nous, prête à tenir compte de nos critiques spontanément. Comme nous le pressentions, et comme nous l'avions écrit, la bagarre ne fait que commencer. Si la direction a fait des concessions pour obtenir un accord social, comme elle l'avait fait pour SGAM, il en est tout autrement sur les choix qu'elle a fait depuis septembre 2011. Ainsi, on apprécie tout particulièrement qu'un article des Echos cite les propos d'un analyste de CM-CIC, reçu par Frédéric Oudéa, qui lui a indiqué le montant provisionné dès le 4ème trimestre 2011 pour le plan de restructuration : 220 millions d'€ !On ne saurait mieux éclairer le long processus souterrain engagé qui a abouti à la présentation de ce document, et dont le coût est déjà provisionné avant même qu'il ne soit officiellement acté après la consultation des instances représentatives du personnel qui ne se termine que le 23 mars prochain. Quel manque de respect aussi à l'égard des représentants du personnel qui discutaient avec la DRH dans le même temps, cette dernière leur répondant que "le nombre des postes supprimés étaient en cours d'arbitrage" pour refuser de leur répondre. Deuxième observation : le découpage du document et…
DES EMPLOIS ET DES HOMMES Au terme d’une négociation conduite en lien étroit avec le personnel de SGCIB et l’intersyndicale, la CGT a signé ce que nous considérons comme un accord de protection de l’emploi. Ce plan définit un socle de garanties qui devraient être la règle habituelle chez SGCIB pour la gestion des reclassements plutôt que les dérapages constatés sous couvert de « mobilité des sortants» ou d’évaluations truquées pour justifier des licenciements individuels. Ce plan n’apporte aucune approbation à la décision de la direction de supprimer 880 postes en France et 700 à l’étranger. Au contraire, il prévoit explicitement qu’au cours de la consultation des instances représentatives du personnel, une expertise sera mandatée pour examiner la valeur des motifs économiques avancés par la direction pour justifier des suppressions. En privilégiant les reclassements, et en excluant tout licenciement économique, il est également susceptible de réduire les ambitions de la direction en matière de suppressions de postes. Ce n’est donc que le début d’une confrontation qui s’engage car nous ne partageons pas une décision fondée sur une vision de circonstances pour la BFI, et donc pour la banque. Copier les autres ne fait pas une stratégie à moyen terme Or c’est bien ce qu’attend le personnel de SGCIB, qu’on ne peut convaincre en se contentant de s’auto féliciter de son excellence. Le départ récent de son patron, Michel Péretié, qui était encore il y a peu lui aussi le meilleur, pose la question de la manière la plus crue qui…
ÉVALS : DURA LEX, SED LEX Respectant la décision de l’intersyndicale, un respect qui aurait dû s’imposer à tous, la CGT a pris la décision d’accepter, en commun avec les autres syndicats, la proposition d’Anne Marion Bouchacourt. La proposition consiste à renoncer à demander au juge d’annuler la totalité des évaluations chez SGCIB en échange d’une annulation partielle. Pourquoi ? Essentiellement parce que la valeur politique d’une décision de la Direction générale à l’encontre des écarts de sa hiérarchie est bien plus forte qu’une décision judiciaire. Sont donc annulées les évaluations chez OPER, ITEC/COO, CORI/CMU, ACFI/PCG, soit plus de 2000 salariés ; annulées, c’est-à-dire formulaires remis à zéro, nouvel entretien préalable, nouvelle rédaction, etc… Paradoxalement, les managers à qui furent imposé des quotas et des pré classements vont devoir refaire le travail, mais ils seront responsables cette fois-ci de leurs décisions. Pourquoi pas les autres départements de SGCIB ou d’ailleurs ? Parce que nous avons les preuves de l’existence des quotas là où nous avons obtenu l’annulation ! Ailleurs, l’omerta a été la plus forte. L’affaire n’est pas pliée pour autant, car la décision a grande valeur d’exemple pour toute la maison, jusqu’au fin fond de nos campagnes. Elle permet à tous d’exercer le droit de recours prévu par l’instruction 13672, que le formulaire ait été ou non validé, dans un cadre renforcé. Tout le monde sait maintenant qu’on ne plaisante pas avec les règles et les accords signés par la Direction générale avec les syndicats. Même ceux qui s’en…
AMBITION TRIPLE ZÉRO Nous demandions à la direction de venir exposer une stratégie à moyen terme, et nous avons entendu un laborieux plaidoyer d’adaptation à une récession inéluctable. Michel Péretié, le patron de SGCIB, est venu s’expliquer sous la pression syndicale. Pour lui, la récession en 2012, la dégradation des États et banques européens, la généralisation du modèle financier US ne font aucun doute. Exit le modèle de banque universelle, alors même que les banques françaises sont des quelques unes qui comptent en Europe. Les implications seraient catastrophiques pour toute la banque, dont une bonne part de l’activité avec les grandes entreprises est structurée autour de ce modèle. Ce n’est pas que l’affaire de SGCIB. Qui croira que les relations avec EADS, grand client de la DEC de Toulouse et de Paris rive gauche, seraient maintenues intactes si la décision d’arrêter le financement de la construction aéronautique est mise en application ? Michel Péretié a bien réservé la position sur les entreprises françaises, mais cela n’empêche pas que les portefeuilles soient déjà sur le marché. Les objections de la CGT balayées pour cause de Bâle 3, comme si cette activité ne pouvait être maintenue au moins tant que ces normes ne soient fixées et applicables. C’est dit, nous n’irons pas chercher des dollars à la BCE, même à 0,59%, genre moi je ne vais pas aux restos du cœur ! Ce scénario schizophrénique vaut pour la dette souveraine, particulièrement celle de l’État français. Que fera la SocGen quand la France…
EVALS, LA LIGNE JAUNE L’instruction 13672 du 22 juin dernier issue de la négociation entre les syndicats et la direction fixe un corpus de règles destiné à encadrer le processus d’évaluation. Cette négociation s’était engagée après que la RH SGCIB se soit illustrée en opérant fin 2010 un pré classement principalement destiné à désigner un quota de « low performers » promis à dégager… Les règles négociées devaient mettre fin à ces pratiques, mais il n’en a rien été. En juillet, la RH de SGCIB a commencé à dégager les premiers « roméotés », un mouvement tari après notre intervention, et en septembre, la saison 2 de Roméo a commencé par de nouveau une opération de pré classement, imposée parfois avec encore plus de brutalité… suscitant ainsi un climat dont le directeur des relations sociales a admis pour la première fois qu’il était dégradé. Début 2011, la négociation avait évité le tribunal à la direction, ce ne sera pas le cas cette fois-ci, les organisations syndicales ont annoncé qu’elles engageaient une action auprès du TGI pour annuler les évaluations chez SGCIB du fait des nombreuses violations des règles et autres dérapages. Et voilà comment le 2 décembre, choisi par la RH SGCIB comme date de fin de campagne, correspond plutôt à la date de début de ses ennuis. NOUVELLES DU FRONT La constitution d’un front syndical uni a non seulement l’avantage de répondre à l’attente du personnel, mais aussi celui de court-circuiter toute tentative de tabler sur les divisions syndicales,…
RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE Rien à voir avec le trou dans la couche d’ozone, on parle de la stratégie déployée par la direction générale qui va aboutir à ce que le mois de décembre soit plutôt chaud. Le climat n’était pas bon, et les annonces de Frédéric Oudéa lors de sa rencontre avec les organisations syndicales ont catalysé, au sens propre, les mécontentements. Il y a la question des salaires. Quelques jours à peine après, le directeur des relations sociales mettait fin à la négociation sur les salaires par la décision de ne rien accorder, sous aucune forme, en 2012. Que les salaires des dirigeants soient « gelés » ne consolera personne, il n’y a que la DRH pour croire que « l’exemple » venu de haut gagnera les consciences, comme si la très grande majorité du personnel avait quelque chose à voir avec ces rémunérations stratosphériques. On ne sera pas plus consolé par le fait que certains pourront bénéficier, malgré tout, d’une augmentation individuelle…dès 2011, les statistiques remises pendant les négociations affichent pour l’année une « progression » du pouvoir d’achat du salaire moyen de… -1,4% ! Une première dans l’histoire maison. La fin de la « négociation » salariale fut donc promptement expédiée, pour enchaîner l’après-midi sur celle du PSE et des suppressions d’emplois. La première grosse surprise de la direction a été l’annonce de la mise en place entre les organisations syndicales d’un comité restreint comme interlocuteur unique à la direction. Les enjeux et les sujets sont d’une importance…
L’ANNONCE DU NOUVEAU MONDE Ainsi donc, Frédéric Oudéa a reçu les délégués syndicaux le 15 novembre. Il devait à l’origine commenter les résultats du 3ème trimestre. Il est allé beaucoup plus loin en annonçant des mesures d’austérité salariale et des « centaines de suppressions d’emplois » pour 2012. Le PDG présage des jours difficiles en 2012, «pas d’embellie rapide» à court terme. La cause s’en trouverait dans la «rupture de confiance» des marchés qu’il conviendrait donc de rassurer. Cette « rupture » a défini un monde nouveau et intervient dans un contexte où la réglementation accroît les exigences de capital (Bâle 3), au nom du nécessaire renforcement des fonds propres. L’objectif a été durci à + de 9% en juin 2012. Ce sera donc 3,3 milliards pour les marchés et «des centaines» d’emplois supprimés. Frédéric Oudéa a ensuite présenté les moyens qu’il entendait mettre en œuvre pour satisfaire à ce qu’il appelle « Bâle 2,5 ». L’absence de distribution de dividende pour l’année 2011 permettrait d’engranger 1,1 milliard, les 2,2 manquants devant être obtenus par les résultats des 3 prochains trimestres d’ici juin. Il «espère» pouvoir céder 1 ou 2 activités chez GIMS et DSFS et indique vouloir procéder à une revue de la gestion des frais généraux «extrêmement rigoureuse». Puis, il est passé au plat de résistance, le traitement réservé au personnel. D’un côté, une politique salariale «maîtrisée» pour 2012. Il a rejeté toute augmentation générale des salaires, prédit une forte baisse du variable de la BFI (les bonus)…
L’ÉVÉNEMENT Il aura fallu une décennie, et de profonds changements, pour que la CGT réintègre le bureau du Comité Central d’Entreprise. L’environnement nécessite que tout soit fait pour constituer un outil le plus efficace possible au service de la défense des intérêts du personnel. Un accord intersyndical a été conclu pour que le CCE qui vient d’être renouvelé soit un outil au service de l’action syndicale, au service du personnel. À quelques semaines d’une année 2012 dont on peut penser qu’elle sera une année stratégique, cet accord est de bon augure, car il fait passer l’intérêt général au premier plan. Ce n’est pas rien de signer unanimement un texte qui intègre dans son préambule : « Face à la pression des marchés financiers, des pouvoirs politiques à leur service et des médias, face à une direction qui tend à leur donner des gages et qui leur promet des programmes de réduction des coûts, le personnel a besoin d’un CCE déterminé à défendre les intérêts des salariés dans l’action syndicale commune et partagée ». L’annonce de cet évènement lors de la réunion constitutive du nouveau CCE le 7 novembre n’a pas été accueillie par un franc enthousiasme par le Directeur des relations sociales, Jean François Climent, qui ne s’y attendait pas ! Habitué de la navigation en eaux troubles, ses interventions laissaient paraître un certain dépit… et sa petite tentative d’objecter qu’il faudra que les 5 se partagent le même gâteau qu’à 4 auparavant a fait chou blanc. On dira même…
NUANCE L’annonce de « centaines » de suppressions de postes à BNP Paribas a été « bien accueillie par les marchés » !!! Enfin, depuis le temps que les vampires demandent du sang, pourrait-on dire. Le « détail » de ces suppressions sera précisé le 15 novembre. Suppressions de postes ne signifient pas nécessairement licenciements, mais bon, le temps passant, on constate que BNPP vient de commencer à céder à la pression. Coïncidence du calendrier, ou pas, Frédéric Oudéa va recevoir les syndicats le 15 novembre. Pour la CGT, rien ne justifierait de ne pas garantir l’emploi dans le groupe, c’est l’engagement que nous attendrons. 20 PATATES CHAUDES C’est le coût de l’investissement dans Team Up dont on nous disait monts et merveilles dans les fonctions support des services centraux (GBS). Une paille, surtout quand le «gain de productivité» afférent est de 1,8M€ par an. Remarquez, comme tout ça partait de l’idée vendue par Mc Kinsey qu’on travaillait comme des bourrins, il n’est pas étonnant que la réalité finisse par réapparaître. Toujours est-il qu’à ce rythme vous pensez bien que la mariée est beaucoup moins belle que promise et que du coup on arrête les frais pour passer à autre chose, Go Bangalore Soon comme on dit à GBS. Il en restera la baisse du nombre de managers, quelques méthodes musclées pour imposer le changement d’organisation, une pression à la productivité, les outils pour tracer l’activité de chacun et probablement pas le sentiment de ridicule des laudateurs de la défunte…
À BON ENTENDEUR C’est un message de la DRH du groupe, Anne Marion Bouchacourt, qui a annoncé le lancement de la campagne d’évaluations 2011… un message un peu hors du temps présent, du climat délétère qui règne dans la maison, de l’incertitude qui pèse sur son devenir… sans oublier la pression quotidienne qui pèse sur chacun, à tous les niveaux, chacun étant prié par l’échelon supérieur de mettre sous pression l’échelon inférieur… à part celui qui est tout en bas de l’échelle et qui n’a personne à presser ! Chez SGCIB, on est dans le surréel au sortir de l’opération Roméo. Rappelons qu’à l’origine du fichage, il y avait la volonté de sélectionner les « sous performers » (SIC) dans le processus d’évaluation par une présélection dès octobre 2010… pour les éjecter quelque temps plus tard. L’opération n’a pas vraiment réussi, les sélectionnés de Roméo n’étant pas tous, loin de là, des classés en dessous ou très en dessous des attentes. Gageons que SGCIB ne commettra pas deux fois la même erreur, et qu’en 2011, chacun devra surveiller de près le contenu de son évaluation et la case cochée par l’évaluateur. Rappelons utilement que la CGT a largement contribué à négocier et fixer des règles au début de l’année 2010, règles qui font l’objet aujourd’hui, comme nous l’avions proposé, de l’instruction n° 13672 du 22/06/11. Une instruction, c’est la loi écrite à la Société Générale, nul ne peut l’enfreindre, à aucun niveau. Un détail qui a manifestement échappé à ce…
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