Participation et Intéressement - Première réunion de négociation du 21 mai 2024
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La CGT l’avait clairement communiqué à Slawomir Krupa avant l’ouverture des négociations : le renouvellement de l’accord d’entreprise sur l’intéressement et la participation (P+i) devait être l’occasion pour la direction de faire passer un message fort auprès des salariés. Et ce message devait être, sans ambiguïté, que nous étions des parties prenantes importantes dans la construction d’une banque forte et exemplaire au cours des prochaines années. Après tout, n’est-ce pas le discours tenu par le directeur général lors de son dernier all-staff en ligne? Des louanges sur l’engagement, une tartine sur l’esprit d’équipe, vous êtes tous formidables...
Mais dès qu’on parle d’argent, le ton n’est plus le même. Il est de notoriété publique que la P+i distribuée à la SG est indigente par rapport aux autres établissements financiers. Aussi la CGT avait-elle prévenu le directeur des relations sociales : nous ne viendrons pas discuter sur des détails, mais négocier une augmentation significative des montants en jeu. Avec son art consommé de couper les cheveux en quatre afin de brouiller les pistes, il a d’abord affirmé que la formule de la SG était « la mieux-disante du marché ». Puis, voyant que la ficelle était trop grosse, il a concédé que nos concurrents versaient en effet beaucoup plus mais en ajoutant que c’était parce qu’ils étaient « plus efficaces ». Bref, c’est de votre faute. Vous n’aviez qu’à travailler plus, et mieux… En matière de message social, il est possible de faire "mieux-disant".
Mais la direction est quand même bien bonne. Elle accepte malgré tout de négocier, même si, au fond, elle semble penser que nous ne le méritons pas vraiment et qu’elle a déjà été extraordinairement généreuse au cours des dernières années. C’est du moins ce qu’’essaient de nous faire croire les chiffres communiqués au début de la réunion, qui se gardent bien de rappeler que les chiffres de cette année seront peut-être en ligne avec ceux d’il y a 10 ans mais que, depuis, les effectifs ont crû de 25% avec l’intégration du Crédit du Nord et que l’inflation cumulée a également été de 25%. Les masses sont peut-être comparables, mais ce qui arrive dans votre compte en banque a bien maigri en termes de pouvoir d’achat.
Mais voici les points sur lesquels le directeur des relations sociales nous a proposé de négocier :
- Diminuer la variabilité de la P+i en amortissant l’impact des résultats financiers sur ses baisses, mais aussi ses hausses.
- Augmenter l’enveloppe destinée à la P+i, mais en ponctionnant celle destinée à la décote du PMAS et à l’abondement de l’investissement dans le PEE
- Ajuster le plancher et le plafond des formules de distribution individuelle de la somme globale, de façon par exemple à écraser l’éventail de distribution
Il y a un point commun entre ces trois propositions : aucune ne permet d’augmenter l’enveloppe globale à distribuer. Pire, les deux dernières suggèrent de ponctionner les uns pour saupoudrer les autres. Il n’est pas question pour la CGT de tomber dans ce panneau. Nous sommes évidemment d’accord pour l’augmentation des planchers, qui produisent aujourd’hui des montants trop bas, mais cela doit être la conséquence d’une augmentation sensible de la part des résultats distribués aux salariés à travers la hausse significative des multiplicateurs de la formule actuelle. Vous êtes ceux qui ont tenu la baraque alors que les erreurs au plus haut niveau coûtaient des milliards à la banque (macro-couvertures percées et retraite de Russie pour ne citer que les exemples les plus récents).
La négociation n’est pas terminée et la direction a encore largement le temps de trouver le bon message. Dans deux semaines, lors de la prochaine réunion, nous attendons d’elle une réponse à la hauteur des enjeux d’engagement et de responsabilité sociale qui devraient être sa priorité en interne. L’amélioration des résultats du Baromètre Employeur passe d’abord par celles des montants de la P+i.