Feuilleton à rebondissements - 30 Mars 2021 En bref : Ce week end, la presse est une nouvelle fois revenue sur la situation de Lyxor et sur une éventuelle cession imminente. Le choix se situerait entre une solution française (Amundi) et State Street (Société de gestion américaine). Pourquoi revenir sur ce qui pourrait s'avérer être des rumeurs ? parce que, pour la CGT, avant que les décisions soient prises et validées par le conseil d'administration, c'est le moment de rappeler nos exigences tant pour les salariés concernés, que pour le reste du groupe SG. LE FEUILLETON LYXOR Tout comme William Kadouch-Chassaing devant le CSEC le 9 mars dernier, Frédéric Oudéa nous l’a pourtant répété mercredi dernier : "les articles de presse concernant la vente de Lyxor ne sont que des rumeurs lancées par des concurrents malveillants ou des intervenants qui n'y connaissent rien". Et voilà que vendredi ces deux forces obscures en ont remis une couche en affirmant que, selon quatre sources différentes mais concordantes, ce processus avançait à grands pas. Il était même question de deux acquéreurs potentiels arrivés en finale pour se disputer ce morceau de choix. La CGT répète une nouvelle fois que ce serait une erreur que d’abandonner une nouvelle fois un vrai savoir-faire en matière de gestion d’actifs, malgré le sous-investissement chronique dont souffre Lyxor depuis de longues années. L’exemple de la SGAM, bradée au Crédit Agricole afin que ce dernier puisse constituer l’empire Amundi, devrait suffire à illustrer le bien-fondé de notre opposition. Pourquoi ne pas envisager des alternatives à la cession (un partenariat par exemple) ? Malheureusement, il est à craindre que la direction générale continue de s’obstiner dans cette stratégie perdante qu’elle poursuit depuis plus de 10 ans et que Lyxor soit à son tour cédé, qui plus est pour une somme bien plus faible que celle espérée il y a peu. Une telle vente ne concernerait pas seulement les salariés détachés à Lyxor, mais toucherait également tous ceux des fonctions support (chez RISQ, ITEC ou ailleurs) qui travaillent pour Lyxor. Soit quelques centaines de salariés dont l’avenir paraît aujourd’hui bien incertain. C'est pourquoi la CGT a demandé à la direction générale, si le projet devait avancer, de prendre des engagements sociaux (en termes d'emploi, de statuts et de localisation de l'activité) et des garanties à la hauteur de celles que nous avons pu construire par le passé. Par exemple, une clause de retour pour les salariés qui souhaiteraient rester ou revenir au bout de 6 mois, voire un an. Si le repreneur était étranger, ces engagements n'auraient aucune valeur. De même, une reprise étrangère pourrait avoir en plus des conséquences sur SGSS. Bien malin celui qui pourrait garantir quoi que ce soit, une fois l'activité transférée outre Atlantique. Avec une reprise par un intervenant étranger, il est à craindre que les activités soient transférées hors de France et que la casse sociale soit immense. Et même si le repreneur était français, les inévitables doublons menaceraient de très nombreux postes de travail. Alors au-delà de l'erreur que serait une cession, ce serait une faute de brader cette activité à un repreneur étranger. Mais que fait-on? Cela fait bien longtemps que nous abordons la question avec la direction générale afin d'éviter cette erreur, ou de définir en amont nombre de garanties pour les salariés concernés par cette opération dont l'imminence n’est aujourd’hui qu’un secret de polichinelle. Quelles seraient ces garanties? Sur le modèle de ce qui s’était passé lors de la création d’Amundi, nous pourrions par exemple imaginer des passerelles permettant le retour pendant au moins un an des salariés qui seraient transférés hors du Groupe. Ou à l’instar de ce qui s’était passé lors de la création d’APTP, les salariés pourraient choisir d’opter pour rejoindre leur nouvel employeur ou rester à la SG. Dans tous les cas, il faut discuter de solides garanties sociales tant pour les salariés qui souhaiteraient être reclassés dans le groupe SG que pour ceux qui décideraient de tenter l’aventure auprès d’un employeur avec une P+i plus généreuse. Mais pour discuter, encore faut-il être au moins deux. Tant que la direction générale ne renoncera pas à la cession ou refusera d’admettre la réalité, ce sera compliqué. La richesse du dialogue social que vante si souvent Frédéric Oudéa dans les médias ne serait-elle donc que cela : un slogan pour un affichage RSE de façade mais vide de contenu? Enfin, en cas de cession, se poserait aussi la question de l'arrêt indispensable du Transform to grow et de la cession d'actifs pour redonner confiance aux salariés. Nous réaffirmons notre exigence d'arrêter cette stratégie du déclin qui s'accompagne d'un manque de reconnaissance (en fixe, en variable et en participation/intéressement). Le tout a déjà souvent transformé la défiance vis-à-vis de la direction générale et sa stratégie, en colère. Il est grand temps d'agir pour redonner confiance en l'avenir aux salariés et donc de travailler concrétement à leur bien être. Extrait de la Tribune et Reuters : Amundi et State Street encore en lice pour le rachat de Lyxor à Société GénéraleReuters.com | 26/03/2021, 16:30 | 454 mots par Pamela Barbaglia et Arno SchuetzeLONDRES (Reuters) - Société Générale est en discussions avancées avec le groupe français Amundi et l'américain State Street en vue de la vente de sa filiale de gestion d'actifs Lyxor, a-t-on appris de quatre sources.Amundi et State Street sont en train de finaliser chacun une offre après le retrait, pour des raisons liées à la valorisation, des autres acquéreurs potentiels qui s'étaient intéressés au dossier, ont précisé ces quatre personnes qui ont requis l'anonymat. L'allemand DWS et l'américain Northern Trust ont été les derniers à se retirer du processus, laissant Amundi et State Street face à face pour la reprise de Lyxor, qui affichait en février 164,4 milliards d'euros d'actifs sous gestion et dont Société générale veut se séparer dans le cadre de sa stratégie de retour à la rentabilité. La valorisation de la filiale se situe aujourd'hui entre 400 et 500 millions d'euros, alors que SocGen visait au départ un prix d'un milliard. Cette baisse s'explique par les risques qui entourent les perspectives de croissance et par les conséquences de la crise du coronavirus, ont dit les sources. Société Générale, Amundi, State Street et DWS ont refusé de commenter ces informations. Aucun représentant de Northern Trust n'était disponible dans l'immédiat pour un commentaire. Le directeur général de la Société Générale, Frédéric Oudéa, a lancé dès l'an dernier une revue stratégique de Lyxor et il a mandaté Citigroup pour sonder d'éventuels repreneurs, ont expliqué les sources, précisant que les conseils du Groupe travaillaient actuellement à préparer une scission qui s'annonce délicate. Lyxor avait en février environ 82,3 milliards d'euros d'actifs sous gestion investis dans des fonds indiciels (exchanged-traded funds, ETF), ce qui en fait le troisième acteur européen de ce marché. Mais trois de ses fonds figuraient le mois dernier dans le classement Morningstar des 20 fonds d'ETF européens affichant les plus mauvaises performances. Pour Amundi, déjà numéro un européen du secteur avec environ 1.700 milliards sous gestion fin 2020, une acquisition de Lyxor serait une opération de croissance externe logique mais le groupe n'entend pas pour autant faire monter les enchères, ont dit les sources. State Street, au contraire, cherche activement à se renforcer sur le marché européen. Il a eu l'an dernier des discussions avec la banque suisse UBS sur l'éventualité d'un rapprochement de leurs activités respectives de gestion d'actifs, a précisé l'une des sources. (Avec Matthieu Protard, Carolyn Cohn et David French, version française Marc Angrand, édité par Jean-Stéphane Brosse)