Les retours des salariés sur le terrain et près de 65,71% des votes exprimés via internet sont favorables à la signature (34,29% contre la signature).
La CGT sera donc signataire du projet d'accord sur l'accompagnement social de la transformation du réseau. Nous allons maintenant passer dans la phase suivante, celle de l’expertise et continuer notre lutte contre la stratégie court termiste de réduction de coûts tous azimuts.
Et pour ce faire, la CGT a proposé aux autres syndicats de continuer à travailler en intersyndicale.D’ores et déjà, nous devons retenir quelques enseignements des échanges lors de la consultation et des messages reçus directement de certains salariés :
- la faiblesse des réponses reçues par la consultation résonne (encore que l'on soit autour de 1.000 réponses, tout de même) avec le faible taux de participation du 1er tour des élections des représentants du personnel au conseil d’administration. La faute des syndicats ? … un symptôme du désarroi qui touche tout le monde ?... En tout cas, la volonté de la CGT était de consulter les salariés sur ce qu’ils pensaient de cet accord. Au-delà des élus et militants CGT qui se sont exprimés, nous remercions les salariés qui ont pris du temps pour exprimer leur vote (souvent accompagné de remerciements pour le travail effectué par la CGT mais aussi de quelques messages).
- La transformation du réseau s’inscrit dans un contexte de défiance vis à vis de la stratégie de la direction, les messages reçus lors de la consultation sont tout autant significatifs que le résultat lui-même : “Stratégie court termiste de réduction de coûts”, “impossibilité de motiver les troupes par une reconnaissance de leur professionnalisme”, “beaucoup de communication, pour continuer à nourrir des actionnaires”, “le digital a bon dos !”, “on nous impose de plus en plus de qualité et de productivité, avec de moins en moins de moyens”, "transformation indispensable, mais au service de qui ?", etc ….
- les commentaires des votes “pour la signature” ne sont surtout pas un blanc-seing pour la direction. Ils sont aussi une exigence vis à vis de la CGT (“tant que la CGT de proximité existe et permet de garder un oeil sur les décisions prises”, “cet accord est plein d’enjeux pour l’entreprise et tous les salariés. Les mesures répondent très certainement à l’étendue des attentes de nos collègues, formation, mobilité, conditions financières”). etc
- Les “pour” ne peuvent pas s’analyser comme un soudain enthousiasme pour un nouveau mode de rupture comme la RCC, elle en choque même plus d’un (pour rappel, une très large majorité était contre les réformes du code du travail), mais plutôt comme une approbation des résultats globaux dans ce contexte.
- les avis « contre » sont moins nombreux et sont principalement motivés par 2 raisons : les départs volontaires via la RCC et là encore surtout pour contester la stratégie de la direction. Tous niveaux confondus, les salariés subissent depuis des années une politique court termiste de réduction des coûts, tandis que les dividendes augmentent significativement. Cette «nouvelle phase de transformation » est pour eux, une suite logique de cette politique. C’est bien pour continuer à lutter contre cette situation que la CGT a exigé et obtenu une expertise, pour poursuivre cette bataille avec l'aide des salariés. Car nous savons que ce n’est pas la fin mais le début d’une nouvelle page et qu’il est nécessaire que les salariés participent à son écriture (tant sur la stratégie que sur les modifications profondes que nos métiers vont vivre). Le fait que nous ayons fait inscrire l’ouverture au latéralat plus large, n’est pas anodin dans le réseau. La volonté de plus sédentariser les salariés (et non plus les obliger à bouger pour progresser, avec valises et famille) doit nécessairement faire émerger de nouveaux parcours professionnels et un mode de progression de carrière qui tient compte de ce changement, cadres ou non.
- pour finir, la CGT aura été tout au long de ces négociations (qui ont finalement débuté en 2015) à l’écoute des points de vue de l’ensemble des salariés. Si dans un premier temps (de puis 2015), les chargés d’accueil, chargés d’accueil avec portefeuille et directeurs d’agence étaient le coeur des préoccupations, il faut bien noter que les 900 nouvelles suppressions de postes concernent pour ⅔ d’entre elles les codir. Forts de ces échanges, et dans la transparence totale (nous avons publié l’ensemble des documents sur nos sites), nous avons bataillé pour rendre le projet d’accord acceptable (pour les militants CGT et les salariés) et signable. Mais il faut noter que cette démarche n’est possible qu’avec une vraie et réelle proximité avec les salariés. Sans cet échange, pas de construction possible de revendication de terrain et l’accord écrit dans ces conditions ne serait qu’un tome de plus dans une vitrine sociale de la bibliothèque de la direction. Cette proximité a été permise parce qu’il existe encore des délégués de proximité dans les 130 établissements qui composent la Société Générale en France. Là aussi, Macron est passé par là. Une nouvelle négociation va débuter pour mettre sur pieds de nouvelles instances représentatives du personnel (ou pas). Ne vous y trompez pas, nous n’allons pas « défendre nos postes » (comme le diront certainement quelques-uns) mais bien notre capacité de rester un syndicat proche de vous, à l’écoute de tous, transparent, démocratique et non institutionnalisé. C’est une nécessité pour vous aider, conseiller et vous défendre si besoin. C’est aussi une nécessité pour que l’accord qui va être signé soit appliqué dans l’esprit il a été négocié et dans votre propre intérêt !
- Élargissons maintenant un peu le propos sur la conception du syndicalisme que nous défendons. Nous avons nos analyses, nos convictions (et elles ne sont pas monolithiques, loin de là), mais nous vous représentons et notre évolution électorale ces dernières années laisse à penser que nous le faisons plutôt pas trop mal. C’est un choix de discuter ferme, selon nos convictions, et en vous informant du mieux qu’on peut. C’est aussi un choix de tenir compte du rapport des forces, de chercher à rassembler (le personnel, les syndicats) et de vous donner, in fine, la parole. On l’a fait ici, on continuera à le faire, mais c’est aussi à vous de confirmer, à chaque occasion, l’évolution évoquée plus haut et la vision du syndicalisme dont elle relève.
Une réunion de signature est prévue jeudi 1er mars à 12h00.
Projet d'accord BDDF : Résultats de la consultation, verbatim et enseignements
Écrit par Philippe FOURNILDernier de Philippe FOURNIL
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