mercredi, 27 novembre 2019 11:01

NAO : Acte 3 - la réunion du 25 novembre 2019, une sortie à bon compte pour la direction ?

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La pression mise par la grève du 5 décembre et la réforme des retraites se font sentir y compris dans la négociation salariale à la Société Générale. Le rythme ultra-rapide et inhabituel de la négociation aura tranché avec la cadence sénatoriale des années précédentes.
Pour l’instant…

Et en même temps…           
Le directeur des relations sociales a prévenu en exposant les mesures proposées par la direction : «Elles n’ont rien de conjoncturel. Elles ne sont pas liées à la réforme des retraites traitées par ailleurs». Et pourtant, le fait d’introduire comme seule nouvelle  mesure générale, l’augmentation de la cotisation patronale sur le régime complémentaire de retraite Valmy laisse planer le doute. La cotisation patronale passe de 1,5% à 1,75%, (+0.25%, soit environ 125€/an pour un salaire de 50 K€). Cette mesure pèse environ 4 millions en 2020 (puis 8 millions d’euros par an). Quand, au final, la direction nous propose de clore la négociation sur les bases de cette 3ème réunion et fixe une date de signature du texte le 2 décembre, on ne peut s’empêcher de penser que la précipitation vise à éviter la contagion de la grève du 5 décembre et que cela sent la panique.

Les autres aménagements proposés par la direction restent à la marge et globalement insuffisants :

La prime exceptionnelle dite «Macron» ou «de pouvoir d’achat» passe de :           
- 500 à 550 € en dessous de 2 SMIC (36.510€ de fixe et de variable) ;      
- 250 à 400 € de 2 à 3 SMIC (54.765€).       
C’est une mesure à hauteur de 12 millions d’euros pour 26.000 salariés (alternants compris). En fait, cela exclut quasiment tous les centraux et pas mal de cadres du réseau.

La prime de zones en tension, sur populations spécifiques de BDDF est étendue aux alternants pour un montant de 1.000 euros. Le versement des primes sur certains métiers, dans certaines DEC/DCR dure jusqu’au 31 décembre 2021. En fait, elle vise à éviter l’hémorragie dont nous dénonçons les causes depuis des semestres. Elle ne concerne que 15% des commerciaux du réseau (1.500 personnes), là où plus de 10% des postes sont vacants. Le séminaire de BDDF à St Malo pourrait être l’occasion de manifester le ras le bol de certains oubliés des mesures salariales, dans un contexte où la détérioration des conditions d’exercices du métier a atteint ses limites.          
La proposition laisse de côté 85% des commerciaux de BDDF, l’ensemble des autres entités de BDDF et la quasi-totalité des centraux !

Les autres éléments proposés lors de la réunion précédente n’ont pas évolué :

-        Titre restaurant porté à 9€. Cela concerne 21.000 salariés (dont seulement 1.400 des services centraux) pour un coût de 2 millions d’euros ;

-        Le déplafonnement dans la base de calcul prise en compte du régime de retraite Valmy. La mesure concerne les 4.000 plus hautes rémunérations pour un coût de 5 millions d’euros par an ;

-        Payer le reliquat entre les indemnités sécurité sociale et la rémunération SG pour les salariés qui prennent jusqu’à 11 jours de congé paternité (ou 18 jours en cas de naissances multiples). A tout casser, la mesure coûtera 1 million d’euros ;

-        Neutralisation des absences liées au congé maternité (congé maternité, parental, conventionnel) sur le montant du variable attribué durant l’absence et l’exercice qui suit). Ce n’est que la transcription que nous exigeons depuis des années (voire des décennies !) et qui est inscrite dans l’accord de branche de 2017… que la direction a signé, sans l’appliquer depuis. La promesse ayant été tenue à de multiples reprises, nous avons demandé des indicateurs de suivi de cette mesure pour l’ancrer dans la réalité, avec une obligation de résultat… et non plus une promesse (même «écrite et signée par la direction») qui n’engagerait personne ;

-        Réduction des écarts salariaux entre les femmes et les hommes. La mesure est budgétairement contrainte (2 millions d’euros) alors que ce budget ne permet de corriger qu’une faible partie des discriminations de rémunérations constatées entre les sexes.

Un salarié augmenté est un salarié qui reste.       
… à contrario d’un salarié qui attend de toucher la prime avant de partir.

«Nous avons entendu vos arguments, mais nous n’avons pas modifié nos propositions sur ces points» nous a répondu la direction alors que nous déplorions le niveau trop faible de la prime de pouvoir d’achat, le manque d’augmentation collective et l’attribution du variable et du fixe qui resteront opaques et discrétionnaires (plus clairement dit : «A la tête du client »). Nos propositions d’augmenter la prime pour avoir une mesure significative pour l’ensemble des salariés, d’avoir une attention aux salaires les plus faibles (CRC, niveau C, grilles d’embauche et d’ancienneté par niveau, etc) n’ont même pas été discutées. Ces populations semblent, comme les services centraux, faire partie des «renoncements» auxquels la direction fait de plus en plus référence en parlant de sa propre stratégie !

Additionner les carottes et les serviettes n’a jamais fait un bon repas.

En mettant bout à bout les différentes mesures qui ne concernent en général qu’une partie des salariés, l’enveloppe globale pourrait atteindre 29 millions. Soit moins que ce que la direction va toucher d’exonérations fiscales dans le cadre du CICE et du CICE lui-même qui s’ajoutent cette année ! (là, ce sont vos impôts..).

Dans la négociation, nous n’avons pas oublié que l’intéressement participation pour 2019 va chuter significativement alors même que la promesse d’un «dividende hors sol» sera tenue, quelques soient les résultats.

S’il y a forcément un goût d’amertume face au niveau insuffisant des mesures salariales, on comprend pourquoi la direction tente d’avoir des signataires rapidement, avant la grève du 5 décembre.
Enfin, cerise sur le gateau, notre principal concurrent a fait une mesure d'augmentation de 0,5% et une prime de pouvoir d'achat de 450€.

Il vous revient maintenant de décider, si oui ou non, les projets d’accord doivent être signés (cf pièce jointe ici). Ou si comme nous vous y invitons, il faut participer au mouvement du 5 décembre, en faisant grève et en participant aux manifestations qui vont être organisées.

N’hésitez pas à nous transmettre votre position : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

cgt288fixe

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