SOLUTION INTELLIGENTE C'est la grande indignation qui a accueilli l'initiative du CECEI, c'est à dire des pouvoirs publics, de reporter l'agrément à la surenchère de la Générale et de préconiser "une solution différente de SG-Paribas et SBP"… Indignation des investisseurs et de leurs porte-parole habituels qui fustigent l'intervention de l'Etat dans une bataille boursière prometteuse de gains substantiels tout autant que spéculatifs… Indignation de l'association Tuloup qui dénonce "une énorme erreur qui bafoue l'intérêt des actionnaires"… Indignation sélective que nous ne pouvons partager. Toute tardive qu'elle soit, la décision des pouvoirs publics a le mérite de stopper la mécanique des surenchères et de ne pas laisser les marchés arbitrer. Dès le début, tous les syndicats se sont inquiétés que le sort des banques, que notre avenir, dépendent des marchés. On comprendrait difficilement que lorsqu'une porte s'ouvre, on la referme pour des motifs dignes d'une cour de récréation. Prompt à dégainer, le conseil d'administration a revoté dès le 24 pour SG-Paribas et sa surenchère de 10 milliards… une surenchère en cash conçue pour re toquer la BNP comme l'a précisé Yves Perrier au cours d'une réunion de personnel le 25 à la Défense. Oui, mais justement, qui va payer le cash équivalent à 1 an de frais de personnel ? N'aurait-il pas mieux valu que ce conseil précise quelle "solution différente" pourrait être négociée et que 10 milliards cash ne tombent pas rôtis dans le bec d'actionnaires qui n'ont fait que d'ouvrir la bouche pour ça ? Il faut dire que…
38 ANS La surenchère de la Société Générale sur Paribas promet donc aux marchés qui attendaient de la fraîche pendant 1 an 10 milliards de cash en plus des actions… Sidérant… C’est ce qu’on appelle les joies du capitalisme, en quelques instants, l’appétit des rentiers va se repaître de l’équivalent du coût des 30.000 emplois de la Société Générale. Le personnel mettra pour sa part 38 années de travail pour encaisser la même prime sous forme d’intéressement ! Ceci n’a toutefois pas ému les autres protagonistes qui attendent maintenant avec impatience la riposte de la BNP, et de nouvelles promesses de gains. Ceci n’inquiète pas non plus outre-mesure le ministre des finances dont l’unique souci est de voir se dérouler sans encombre son plan de partage du marché tricolore. Les syndicats de la Société Générale (sauf la CFDT) ont décidé d’adresser une mise en garde aux marchés et au ministre car nous ne pouvons accepter de faire les frais des surenchères boursières. DSK ne peut pas d’un côté proclamer son refus de laisser au seul hasard des marchés le sort des 3 banques (doux euphémisme), et de l’autre rester les bras croisés. Il a les moyens au travers des autorités de tutelle de suspendre les OPE. Il existe bien une alternative, celle que nous préconisons depuis le début les participations croisées sur le modèle du GAP du Crédit Lyonnais. Elle évite la fusion et donc le rapprochement des réseaux… STRAUSS KAHN saisira t-il l’occasion au travers des autorités de tutelle …
LA NAUSEE Les couteaux s’apprêtent à sortir à l’approche de l’échéance boursière. A la veille de la décision du tribunal concernant le recours contre l’OPE SBP, la pression augmente de toutes parts. Il y a les supporters du champion français dont une bonne partie de la presse économique, c’est ainsi que la Tribune titre : " l’espagnol BSCH prend une place de plus en plus encombrante dans le capital de la Générale " encombrante pour qui ? On cite des " rumeurs " attribuant au gouvernement une mise en garde, " tout accord avec une banque étrangère pour contrer la BNP serait inacceptable ". Le cabinet Deminor, rien à voir avec le déminage au Kosovo, autoproclamé représentant des actionnaires minoritaires, demande à la COB d’enquêter sur le rachat de titres SG par BSCH … Axa a choisi son camp, tandis que le président des AGF déclare que si son vote est pour SG Paribas, ses actions iront au plus offrant. Tous s’accordent cependant sur un point, ça reste une histoire de gros sous. Le chroniqueur économique d’Europe 1 souligne que c’est la plus value immédiate qui déterminera en dernier ressort l’attitude des actionnaires. La Tribune insiste sur le rôle que joueront les fonds de pension anglo-saxons détenteurs de parts considérables dans le capital des 2 banques, tout comme le rédacteur en chef des Echos, Nicolas Baytou ou Alain Madelin qui s’émerveille sur les ondes de ce bel exemple du rôle nouveau qui revient aux marchés… C’est à en donner la…
CHAISE VIDE L’AFB a reporté sine die la réunion de la commission nationale paritaire du 4 juin. Dans une lettre aux fédérations, elle motive son report par le fait que l’accord AFB/SNB ne soit toujours pas étendu par le ministre du travail. Selon l’AFB, cet accord sera une pièce essentielle de la future convention, ce qui suppose qu’elle soit certaine de son application pour nous remettre son projet de convention. Son plan de marche a malheureusement été perturbé par le report au 29 juin de l’audience du tribunal devant statuer sur l’opposition des 4 fédérations non signataires de l’accord. Le ministre embarrassé, hésite à étendre un accord qui pourrait être frappé de nullité. De là à penser que l’AFB, en reportant la paritaire exerce à nouveau une pression sur le ministre, il n’y a qu’un pas que nous n ‘hésitons pas à franchir. Cela d’autant plus que le MEDEF remonte au créneau contre les 35 heures : il demande que les " entrepreneurs soient écoutés et respectés ", en un mot que le ministre du travail et le gouvernement capitule devant les exigences du patronat, notamment pour que la seconde loi ne remette pas en cause le contenu des accords déjà signés, comme dans la banque notamment. Toujours promptes à dégainer, les banques pratiquent donc à nouveau et sans vergogne le chantage à la convention collective... après la menace de dénonciation mise à exécution voici la menace du néant. Conséquence collatérale et non négligeable pour les banquiers, ils gagnent encore du temps pour faire…
MÉNAGE A 3 On pouvait lire la composition du futur noyau dur du Crédit Lyonnais dans le tract diffusé par la CGT intitulé " la bourse ou la vie ", il y a déjà un certain temps. Cette clairvoyance n’a rien à voir avec un don surnaturel, les gros sabots du ministre des finances s’entendent de loin. La bouche en cœur, notre socialiste ministre parle de transparence et de neutralité comme s’il n’avait rien à voir avec le partage du secteur bancaire à 3 : semi-public, SBP et Crédit Agricole-Lyonnais… seuls empêcheurs de tourner en rond, les salariés auxquels le ministre propose une data-room sociale qu’il n’est même pas capable d’imposer. Si la stratégie de DSK semble ravir la presse, il n’en est pas de même des autres acteurs concernés. Bouton a encore réaffirmé au comité de groupe du 27 mai qu’il rechercherait une alliance européenne plutôt que de négocier avec Pébereau, les investisseurs sont toujours dans l’expectative et ce n’est pas l’expertise commandée par Pébereau au cabinet CM International qui convaincra les salariés de la Générale… une étude qui se contente de vérifier la validité arithmétique des calculs de Pébereau et qui ne répond pas à la principale question : les engagements sociaux sont-ils compatibles avec les objectifs financiers promis ? Comme le disait ma grand-mère un ménage à 3 c’est toujours bancale ! DIALOGUE SOCIAL ZÉRO Contre toute attente, la tentative d’obtenir un accord d’intéressement a fait flop. Personne n’a voulu signer la reconduction dans l’urgence de l’accord…
35 HEURES : LE FEUILLETON La ministre de l’emploi a fait savoir qu’elle ne prendrait sa décision concernant l’extension de l’accord AFB/SNB sur le temps de travail qu’une fois la décision de justice connue … une prise de position prudente et avisée car le tribunal, s’il valide l’opposition des 4 fédérations non-signataires, rendra l’accord nul. L’audience aura lieu au palais de justice de Paris le 26 mai à 15 heures où il y aura foule pour suivre le débat en direct. Le gag consisterait de la part du juge à renvoyer au fond… c’est à dire à plus tard ! PRE-RETRAITES Le volet " préretraites " de l’accord AFB/SNB est lui aussi au point mort. La réunion à l’AFB du 12 mai n’a rien donné si ce n’est un motif pour que le SNB, ulcéré, quitte la séance. Dans ce domaine comme dans les autres, l’AFB ne lâche rien et se contente pour l’instant de faire le siège du ministère du travail pour obtenir le financement par l’Etat d’éventuels départs qui ne seraient même pas remplacés. On imagine que Martine Aubry,  à qui le MEDEF réclame par ailleurs le prolongement de l’âge de départ à la retraite, accueille avec fraîcheur les sollicitations de l’AFB. INTERESSEMENT La Direction a remis aux syndicats un projet reconduisant quasiment à l’identique l’accord actuel arrivé à échéance arguant que la modification était délicate dans la période actuelle… comme d’habitude, la négociation s’est engagée à la dernière minute, tout doit être bouclé à fin mai. Il ne reste plus d’ailleurs…
CAUSES TOUJOURS La réunion de la commission de la négociation collective s’est tenue le 11 mai au ministère du travail. Elle devait examiner en seconde lecture la demande d’extension de l’accord AFB/SNB sur le temps de travail. On ne s’étonnera pas que le MEDEF et la CGC aient donné un avis positif. Logiquement, CGT, CFTC et FO dont les fédérations ont exercé leur droit d’opposition à l’accord, ont donné elles, un avis négatif. Quant à la CFDT, elle a pratiqué le grand écart, reprenant à son compte les réserves de la fédé des banques CFDT tout en s’abstenant au motif qu’elle se prononce par principe favorablement à l’extension de tous les accords ! La décision appartient maintenant au ministre, mais on connaît le besoin urgent de Martine AUBRY, ce qui laisse peu d’espoir pour les opposants. La décision du tribunal étant attendue le 25 mai, nous pourrions rapidement connaître une situation dans les banques comparable à la chimie : l’accord a été étendu par le ministre et déclaré nul par le juge… La position des signataires et du ministre serait alors très inconfortable et cela d’autant plus que même avec leurs lunettes roses, les fonctionnaires du ministère du travail ont du eux-mêmes exprimer des réserves sur certains points de l’accord rejoignant la critique de l’opposition. Il en est ainsi notamment pour la forfaitisation du temps de travail des cadres, ce qui pourrait au final tout remettre en cause, comme le prévoit le dernier article de l’accord lui-même. LA CHORALE CHANTE…
LES NOUVELLES DU FRONT Duverger a fait le point le 4 mai devant le CCE des OPE. Le calendrier théorique devrait durer au moins jusqu’au 25 juin sous réserve que l’appel contre l’agrément du CMF soit rendu le 15 juin. Le résultat des offres ne serait connu que le 8 juillet et les titres livrés le 19 juillet… Calendrier soumis aux surenchères possibles. Selon le patron d’INFI, la situation est complètement incertaine d’autant que l’évolution des marchés ne donne pas d’indication : les commentaires des " milieux autorisés " de ces derniers jours laissent à penser que si " les investisseurs attendent pour voir ", ils attendent surtout des surenchères prometteuses de nouveaux gains... dont les conséquences sociales sont connues. Quant à l' échec de l’offre BNP, Duverger a évoqué les différentes interventions de la maison en reconnaissant les " spécificités " des unes et des autres… une manière d’admettre que salariés et syndicats pèsent sur la réaction des marchés. INTERESSEMENT La direction réunissait les syndicats le 7 mai pour négocier un nouvel accord sur l’intéressement, après que le précédent soit arrivé à échéance. Ce dispositif fait partie de toutes ces formes de salaires déguisées qui ont été progressivement extraites en dehors du salaire de base. Une masse considérable qui au fil du temps représente l’équivalent d’un mois de salaire pour chacun… mais qui n’est évidemment pas distribué à tous. Il s’agit donc de moraliser sérieusement la politique salariale de la maison. La CGT propose de revoir les règles d’abondement qui profitent aux plus hauts salaires et à…
INTRANET SUBVERSIF Conséquence de l’OPE BNP, nous avons obtenu droit de citer sur l’Intranet, c’est-à-dire Canal SG. On pourra donc bientôt consulter depuis chaque poste Arpège des informations syndicales. La CGT est prête bien entendu, puisqu’elle a déjà ouvert un site sur Internet qui fonctionne selon les mêmes principes. Avantage sur Internet qui est accessible à n’importe qui, les infos sur intranet pourront être plus complètes puisque réservées au personnel SG. Quand on consulte Canal SG aujourd’hui, on se dit cependant que l’info syndicale devra susciter un vif intérêt, pour faire naître de nouvelles motivations de se brancher ! La crainte reste malgré tout forte chez nos dirigeants, encouragés ces temps-ci à nous être agréable, mais marqués tout de même par leurs vieilles hantises. C’est pourquoi on nous refuse toujours l’accès à la messagerie interne par crainte officiellement d’un risque de blocage par un usage abusif… cela fera bien sur sourire ceux qui connaissent la messagerie et les motifs de son encombrement : depuis le portrait de Bill et Monica jusqu’à la partie d’échecs en réseau. Cela fera grincer les dents de ceux qui furent abreuvé des messages de la célèbre association dont les membres n’ont pas hésité à utiliser les listes de diffusion. Cela rappelle aussi des souvenirs, quand en 1993, la direction générale menaçait de sanction les syndicats et le CCE pour cause d’usage du fax : il y a à peine 5 ans et nous recevons encore de temps en temps un rappel à l’ordre ! Stupéfiant…
A SUIVRE L’objectif a été atteint. Personne ne peut sérieusement ironiser sur le résultat de la grève du 22 comme le souligne le communiqué intersyndical : message clair et fort aux marchés et détermination largement partagée par le personnel. Le même jour, le conseil des marchés financiers annonçait que le calendrier des OPE durerait, au moins jusqu’à la fin juin. Le fait nouveau, c’est que dans une bataille boursière, les salariés interviennent, " l’irruption du social dans le monopoly ". L’acquis du 22 engrangé, la CGT pense qu’il faut que la pression du personnel se poursuive et que cela doit se faire sous la responsabilité des organisations syndicales qui sont les seules à ne pas pouvoir être accusées d’être de simples courroies de transmission. C’est pourquoi la CGT préconise une prochaine étape, tenant compte de la longueur du calendrier boursier, qui pourrait permettre d’organiser une manifestation nationale, avec de vrais banderoles syndicales dont le terminus pourrait être la bourse et non la BNP, car c’est aux marchés que nous nous adressons ! L’échec de l’OPE de la BNP sur la Société Générale consommé, tout le monde sera plus fort pour défendre l’emploi contre l’appétit des marchés. PRESQU’UN MOT DE TROP Récupérée, pas récupérée, la plupart des commentaires sur l’action du 22 a tourné autour de cette question, comme prévu ! La raison en est évidente : en discréditant l’action, on espère rendre la main aux marchés. Encore une fois le rédacteur en chef des Echos a résumé fort bien cette…
REUSSIR LE 22 Les tentatives se multiplient pour dévoyer et dévaloriser le mouvement décidé par les syndicats de la SOCIETE GENERALE. Depuis " Libération " qui réduit l’événement à l’affrontement ridicule de 5 dirigeants anonymes avec l’Association " Tuloupes " en passant par la Tribune qui cherche les signes d’implosion des syndicats tous les jours. On cherchera vainement dans la presse la moindre information objective sur ce que disent les syndicats de la SOCIETE GENERALE, divisés selon certains, à la solde de leur direction selon d’autres, ou à la remorque des cadres dirigeants. Cela ne nous empêchera pas de préparer activement le succès du 22 et sa suite. Les syndicats ont mis au point un texte à diffuser à la clientèle le 21 et le 22 au matin et qui sera publié dans le Monde. Le 22, les syndicats appellent le personnel à se réunir pendant le débrayage pour débattre de la suite du mouvement et discuter de la possibilité d’organiser une manifestation nationale : cela signifie bien sûr d’arrêter le travail le 22 après-midi, y compris dans les services centraux. Ce devrait être une grande première pour un grand nombre de cadres logés à Valmy dont personne ne comprendrait qu’ils se dispensent de mettre les mains dans le cambouis, la SOCIETE GENERALE devra être réellement fermée pour tout le monde. Le résultat du 22 sera en effet capital pour la suite, car au-delà de tous les commentaires, ce sera, après les signatures sur la pétition, la seule action concrète…
FERMETURE PROVISOIRE Les syndicats de la SOCIETE GENERALE ont décidé d’appeler à une demi-journée " banque morte " le 22 avril après-midi. Quelques jours après la remise de la pétition, l’action continue, logiquement et avec détermination. Rien à voir avec les tentatives de récupération, le mouvement engagé par les syndicats est le seul capable d’être massif, d’aboutir, et il s’appuie sur une déjà longue histoire unitaire pour la défense de notre emploi. Cette action déterminée, et elle seule, peut mettre en échec l’OPE de Michel Pébereau qui accuse déjà les syndicats de la SOCIETE GENERALE d’être manipulés et ricane sur les mouvements de la troupe : parole d’orfèvre de celui qui a supprimé 7000 emplois à la BNP tandis que certains de ses syndicalistes vantent sa " gestion solidaire de l’emploi ". L’indépendance du mouvement initié par les syndicats de la SOCIETE GENERALE est donc une garantie de son succès, et c’est bien ce que le communiqué des 5 rappelle à juste raison. Il faut maintenant tout faire pour réussir le 22. Les syndicats ont prévu de s’adresser à la clientèle en publiant un tract spécifique, car il faut que l’opération soit expliquée et qu’elle se voit. Ils invitent également le personnel à se réunir le 22 pour approuver des motions qui prévoiront la poursuite de l’action. Le calendrier du Conseil des Marchés Financiers sera connu vendredi prochain, ce qui placera l’action du personnel de la SOCIETE GENERALE au cœur du lancement des opérations boursières. Justement, il paraît que les marchés ont le blues, et…
15124 Les organisations syndicales de la Société Générale ont remis 15124 signatures sur leur pétition au Président. Daniel Bouton a reçu les 5 syndicats le 2 avril pour l’occasion. Il a souligné le résultat " remarquable " obtenu, résultat qui sera communiqué au Conseil d’Administration du 6. Les syndicats avaient également prévu de remettre une copie au président de la BNP, mais celui-ci n’a pas donné suite, il recevra donc par la poste l’opinion des salariés de la Société Générale et de leurs syndicats. Par ailleurs, Daniel Bouton a évoqué le calendrier encore incertain du fait de l’absence de sa publication. Il dépendra de la décision du CMF, qui peut porter sur l’ordre des OPE. Les décisions d’échange se prenant dans les 10 derniers jours, les 3 dernières semaines d’avril seront stratégiques. Après la remise de la pétition, première expression véritablement massive de l’opinion des salariés de la Société Générale, se pose donc la question d’une nouvelle étape pour enfoncer le clou dans ces jours prochains. A chacun ses responsabilités, il est de celle des syndicats de la Société Générale de défendre l’emploi du personnel, et cela passe par l’échec de l’OPE SBP. Dès la semaine prochaine, ils se rencontreront pour mettre au point cette étape : une étape qui s’appuie sur 15124 personnes décidées à mettre en œuvre toute leur détermination. EXCES DE TABLE Certes on côtoie dans cette bataille toutes sortes de gens pas très qualifiés pour les luttes sociales. Ainsi après les pétitions pirates, voici venue l’association…
ALTERNATIVE Dans le grand désordre qui se profile où chacun gonfle un peu plus les biceps, la lettre ouverte aux pouvoirs publics et aux patrons des banques signée par 4 Fédérations de la profession a posé pour la première fois une alternative crédible. C’est sur la base de cette proposition que les représentants des syndicats de la Générale et des Fédérations ont demandé à Bercy mercredi soir de prendre position. Clairement, le directeur du trésor et le gouverneur de la Banque de France siègent au Conseil des Etablissements de Crédit qui doit donner son agrément à l’OPE de la BNP, au sort de laquelle est suspendue l’OPE SG-Paribas ; le lendemain matin, le ministère publiait un communiqué qui appelait " tous les acteurs concernés à privilégier les solutions les plus respectueuses du bon fonctionnement de la place, des intérêts individuels et sociaux, ainsi que de l’intérêt national "… des solutions " élaborées dans le dialogue et la concertation, notamment avec les partenaires sociaux ". Une déclaration qui va tout à fait dans le sens de l’exigence des 4 Fédérations d’élaborer des accords et des coopérations plutôt que de céder aux marchés et compter les morts. Dans le même temps, le tandem Bouton-Levy-Lang vantait leur projet à Londres en promettant du sang…5000 emplois (dont 8 à 900 sur la place de Londres) selon les estimations revisitées qui promettent un ROE de 18% dès 2001. Voilà bien le fossé qui nous sépare : nous n’avons pas l’intention de choisir entre la peste…
L’avenir de Lamballe En rencontrant le Président de la Société Générale lundi matin, les organisations syndicales ont fait part de leur détermination à mettre en échec l’OPE du Président de la BNP. Daniel Bouton a rappelé les motivations du rapprochement SG-Paribas : pas de fusion de réseau nécessaire, complémentarité dans la banque de gros et d’investissement, tandis qu’il a qualifié l’OPE de Michel Pébereau de désordre général pouvant ouvrir des opportunités à des groupes étrangers. Le diagnostic est proche du nôtre, et de la raison de notre hostilité à l’OPE. L’urgence est d’y faire échec parce que la logique de cette OPE est celle des marchés qui réclament avec force une restructuration dans la banque. Aucun avenir différent du grand lessivage exigé par les marchés n’est donc possible sans ce préalable : l’échec de l’OPE sur SG-Paribas. Les mieux placés pour gagner cette étape sont les salariés eux-mêmes : en exprimant massivement leur rejet, ils sont capables de stopper les ardeurs des " investisseurs " tentés par l’opération. Mais cette étape n’est que la première d’un affrontement qui porte sur l’avenir du secteur bancaire lui-même. La riposte boursière exposée par Daniel Bouton aux syndicats envisage en dernier ressort " une alliance d’égal à égal " avec une banque européenne qui pourrait le conduire à avoir son bureau hors de France. Autrement dit, notre capacité à mettre en échec cette OPE concourt à préserver un secteur bancaire fort dont les centres de décisions resteront en France… à l’encontre de l’OPE de…
HORS-LA-LOI ABSOLUE Le Rédac Chef des Echos se félicitait du départ d'Oskar Lafontaine, coupable d'avoir contesté "la loi absolue"... c'est-à-dire la loi des marchés, tout en relevant que l'Europe, entendez les institutions bruxelloises, avaient joué dans l'affaire leur rôle de garde-fou. On ne saurait mieux décrire l'énorme pression qui tente de pousser toute l'Europe à se plier à la loi des marchés, ou plutôt aux standards du libéralisme anglo-saxon, au point de pousser vers la sortie un ministre des finances. L'OPE lancée par la BNP sur la Société Générale relève de la même pression. Alors que les marchés financiers réclament une restructuration sauvage sur le mode libéral de la banque de détail en France, l'OPE du président de la BNP est saluée par les analystes comme répondant précisément à cette exigence. Il ne s'agit pas de construire un acteur puissant capable de soutenir l'économie nationale, il s'agit dans ce projet de satisfaire les appétits des investisseurs étrangers... et, si d'aventure il réussissait, les déclarations rassurantes de M. Pébereau ne pèseraient pas lourds lorsque les représentants des fonds de pensions taperaient du poing sur la table. Voilà pourquoi la décision ne viendra pas des actionnaires, contrairement à ce que les adeptes de cette nouvelle religion disent, mais plutôt des salariés. La déclaration des 5 syndicats de la Société Générale a clairement situé l'enjeu, maintenant il faut que la pétition aille au-delà des 20000 signatures. Ainsi les marchés seront prévenus de ce qu'il adviendrait d'un passage en force, à l'américaine, et de…
EMPLOI La consultation annuelle du CCE sur l’emploi a confirmé la poursuite de la même politique, envers et contre tous. Les résultats comparés de la banque de détail et des activités de marchés auraient pu pourtant cette année infléchir quelque peu la stratégie. 300 de moins en 99 pour le réseau, 450 de plus pour les marchés, on continue à user de toutes les ficelles pour tirer dans le même sens, comme par exemple les départs en préretraites ARPE , 264 dans le réseau pour 177 recrutements dans les centraux. Tous ceux qui dans le réseau font des acrobaties pour continuer à assurer un service de qualité, encouragent la Direction à poursuivre la baisse. Certes il faut “ penser au client ” comme disent nos chers patrons… à ceci près que le service est dangereusement mis en cause et que le sort des salariés d’aujourd’hui pourrait bien se sceller sans qu’ils voient le coup venir. Pour faire face aux départs massifs à partir de 2005/2010, il faudrait procéder à des recrutements préventifs. Ce n’est pas le choix semble-t-il de la direction qui préfère laisser vieillir la pyramide des âges, ce qui lui fournira ensuite un excellent prétexte pour lutter contre la “ sédentarité ” et promouvoir ” " la mobilité salariale ”…un concept développé par l’ex-CNPF et défendu par PY aux journées des directeurs. Autrement dit la solution trouvée par la DRH consiste à pousser dehors ceux qui sont là depuis trop longtemps. BORN TO BE WILD Le personnel de…
NO FUTURE Passé inaperçue, la déclaration du gouvernement sur l'avenir du   secteur bancaire et financier à l'Assemblée Nationale allait pourtant quelque   peu à contre-courant des préceptes de l'économie libérale. DSK a affirmé devant   les députés la nécessité d'un secteur financier au service de la croissance,   de l'emploi et de l'investissement. Cette nécessité est-elle toujours compatible   avec les exigences du ROE et du dividende par action? Pas sûr,  bien que BOUTON   ait tout de même assigné au rapprochement avec Paribas un rôle à jouer dans   le développement de l'économie. Reste que DSK a fixé 3 conditions aux regroupements   et notamment qu'ils aient un sens social, c'est à dire que des engagements sociaux   soient pris, et qu'ils aient un sens national, c'est à dire que les centres   de décision restent sur le territoire national. Tous ces beaux objectifs ne   seront  pas facile à concilier avec la tournure que prend les évènements à l'ouverture   de la privatisation du Crédit Lyonnais. Presque déjà hors course pour cause   de vieilles rancœurs, le futur groupe SG-Paribas ne donne pas lui non plus au   travers des annonces successives, de signes évidents d'une quelconque distance   avec la politique de fuite en avant pour se conformer aux lois du 15%. Après   une 1ère réunion décevante pour constituer le comité de concertation, les objectifs   annoncés de synergies, c'est à dire d'économies d'échelles, à l'horizon 2001   plus de 5 milliards de francs, font écho à la poursuite de la baisse des effectifs   du réseau, -300 prévus en 99 tandis qu' INFI…
  COMITE EUROPEEN Après BOUTON présidant le CCE, CITERNE présidant le Comité de Groupe,   c'était au tour de DUVERGER de s'y coller pour la présidence du Comité d'Entreprise   Européen qui s'est tenu le 17 février et dont le premier point à l'ordre du   jour était l'OPE SG/PARIBAS. L'ensemble des membres élus étrangers et les 4   organisations syndicales françaises (CGT-CFDT-FO-CFTC) ont demandé dans une   déclaration commune que le Comité de Concertation et de Suivi traite également   des conséquences de ce rapprochement dans chaque pays européen. Le discours   de la Direction Générale est resté le même et se voulait rassurant. Même Cetelem   où le problème se posera de façon cruciale en Italie, DUVERGER a précisé "il   faudra que nous traitions le personnel correctement". A Londres,  à propos   duquel le représentant anglais rappelait les dégâts dans le personnel suite   au rapprochement avec Ambros, DUVERGER a répondu que "cela n'avait pas   grand chose à voir". L'OPE SG/PARIBAS prendrait du temps et pas obligatoirement   avec des compressions de personnel. PY, futur DRH du nouveau groupe, a précisé   : "Aujourd'hui on n'est pas en mesure d'évaluer les conséquences sociales".   Il a recadré le discours en disant "C'est le droit de chaque pays qui est   le passage obligatoire". Autrement dit il vaudra mieux être un salarié   licencié en Espagne plutôt qu'en Angleterre étant donné les législations sociales   respectives de chacun de ces deux pays. DIALOGUE SOCIAL…FRILEUX ! Réunis à la Maison de la Chimie le 19 février, les représentants   syndicaux de la SG et de Paribas ont eu…
FAITES-MOI CONFIANCE La séance plénière du CCE qui s'est tenue le 5 février pour traiter du mariage SG-Paribas, n'a pas rassuré les élus malgré les efforts évidents de BOUTON dans ce sens. Après l'annonce euphorique de ce mariage, les nuages commencent à s'accumuler au-dessus du nouveau couple : critiques de la presse économique, mise sous surveillance des agences de Rating, accueil réservé des marchés et baisse des cours des actions, etc.. Par ailleurs, de la théorie à la pratique, les questions commencent à se poser, particulièrement sur la manière de gérer les redondances des filiales respectives de la SG et de Paribas. Toutes les questions relatives à ces problèmes ont fait l'objet de réponses du genre..." on a le temps de voir ça plus tard", ça fait froid dans le dos. Dans ces conditions, CFDT, CFTC, CGT et FO ont décidé de prendre les devants et ont adressé à Py, dans les heures qui ont suivi cette séance plénière, des propositions concrètes concernant la cellule de concertation et de suivi annoncée précédemment. Cette structure aux compétences étendues à l'ensemble du domaine social et organisationnel du rapprochement devrait être doté de moyens conséquents, et d'un réel pouvoir de proposition. La prise en compte par la direction de ces propositions constituera le premier signe tangible de sa véritable volonté de mettre en place une relation sociale innovante et positive pour tous. MAIS JUSQU'OÙ S'ARRETERA-T-IL? Embarqué sur sa lancée, BOUTON a annoncé, au cours du même CCE, son intérêt pour le Crédit Lyonnais…
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