ENGRENAGE DU DÉCLIN ? Lorsque Frédéric Oudéa avait reçu les DSN en juillet, il avait, à propos de la dette grecque, appelé de ses vœux à la réussite du plan d'austérité imposé par l'Europe, la BCE et le FMI en échange du "plan d'aide". C'était, selon lui, la condition pour éviter que la crise ne se généralise à l'ensemble de la zone euro. La CGT lui avait alors répliqué que ce plan ne pourrait pas fonctionner, car il est impossible de demander aux grecs de subir un tel plan d'austérité pour résoudre la crise, pas plus qu'aux espagnols, aux italiens etc... En septembre, son discours est désabusé : « je crois pas que les politiques prendront les décisions », « la crise de la zone euro s'installe dans la durée »... Rien de surprenant de la part d'un patron fondamentalement acquis aux préceptes de l'économie libérale et qui ne peut entrevoir, à l'instar de ses pairs à Bruxelles, d'autres solutions que celles-là. Remettre la dette publique sous le contrôle public, prendre les mesures pour interdire la spéculation n'est même pas pensable. Dans la communication même, cela transparaît. Il y a peu, souscrire aux obligations émises par les Etats (la dette souveraine) faisait partie des "garanties" exigées par les marchés financiers, à l'égal des fonds propres. Mieux, ce pourrait être considéré comme une obligation citoyenne pour les grands établissements bancaires de la zone euro de participer au financement des Etats, on aurait presque pu leur reprocher de ne pas l'avoir fait.…
L’ENNEMI INTÉRIEUR Semaine après semaine, les coups pleuvent sur la Société Générale, le cours de l’action flirtant ces jours-ci avec son plus bas historique. Il se trouve de plus en plus de commentaires sur « la fragilité de la banque », tour à tour menacée de banqueroute par la justice américaine, la dette grecque etc… Dans ce climat détestable, ce que personne ne relève, c’est qu’il ne se trouve pas un seul pékin à l’intérieur pour accréditer les avanies reprochées à la banque. Alors d’où vient le malaise ? C’est qu’il semble bien que la Direction Générale n’ait pas relevé non plus la chance qu’elle a d’avoir un personnel capable de résister à une telle pression, et qu’elle continue de mettre en œuvre une politique qui pourrit le climat au travail. Alors que Frédéric Oudéa prétendait, en des temps qui semblent appartenir à la préhistoire, qu’il fallait que chacun se sente bien au travail, on est arrivé à une situation où chacun se demande en arrivant le matin si une tuile lui tombera dessus dans la journée. C’est un peu comme s’il y avait des ennemis à l’extérieur qu’il faut affronter avec l’esprit d’équipe combatif, comme Frédéric Oudéa nous y invite, mais qu’il y a aussi un ennemi intérieur dans chaque bureau. Chez SGCIB, ce peut être le coup de fil pour « aller faire le point » chez son RH, à BDDF, le conseiller qui se demande s’il va prendre une avoinée du RCL ou du DCPP parce que…
LE DIABLE ET LES DÉTAILS Les PSC du réseau qui regroupent désormais les « back offices » ont constitué une étape déterminante des gains de productivité du programme 4D. « Grand public », son successeur, visait au même objectif, mais en l’appliquant pour la première fois aux fonctions commerciales. On pouvait penser que le lessivage côté BDDF avait atteint son seuil de non retour ou presque, que nenni, les effectifs dans les PSC continuent de baisser, au point que l’enquête interne sur le stress a désigné les PSC comme des lieux de stress intense à la Société Générale. Et voilà qu’on présente aux représentants du personnel un projet de fermeture du PSC de Nanterre, le plus gros PSC d’Ile de France, sous prétexte que son coût au m² serait des plus élevés, un argument déjà servi lors du projet de délocalisation du CRCM de Nanterre sur le pôle Est avant qu’il ne soit abandonné ! Pour faire passer la pilule, la direction présente un document qui triture les chiffres et les mots. Il n’y aurait « que » 9 emplois supprimés, les autres étant transférés sur d’autres PSC de la région parisienne… sauf qu’en réalité, c’est 52 emplois sur 232 salariés affectés qui passent à la trappe ! En guise de « garanties » la direction procède comme à son habitude : signez-là, on s’occupe du reste. Le diable est dans les détails d’un document qui ne garantit aucunement l’emploi des salariés, contrairement à ce qu’il prétend, et qui pourrait…
EN DESSOUS DES ATTENTES… Surprise, peu de temps avant l’annonce d’une « taxe sur les riches », le Nouvel Observateur publie un « appel des riches » où nos yeux ébaubis s’écarquillent pour mieux lire le nom de notre Président, le nôtre, celui du 35ème, signataire de cet appel à se faire taxer ! Celui qui n’a pas hésité à se rétablir vite fait son bonus après une brève période de disette, y côtoie du beau linge, Christophe de Total, et Liliane de l’Oréal, experts en défiscalisation. Passé l’effet favorable de surprise, les neurones succèdent aux yeux pour décortiquer la communication, et, là, les choses se gâtent. L’appel des riches, c’est aussi un chantage inacceptable : nous voulons bien verser une contribution « exceptionnelle » en échange de l’exigence de la « réduction de la dette », c'est-à-dire obtenir des reculs sociaux et la rigueur pour tous. Mais attention, la contribution doit être « raisonnable », sinon on se barre dans les paradis fiscaux. Message entendu par le Président, qui a fixé la taxe à un niveau « raisonnable », l’équivalent de 20.000€ par riche… en échange de plus de taxe sur le coca des mômes des cités, mais c’est pour leur bien ! Il est vrai que la fortune de Liliane n’est pas comparable à la rémunération de notre Président ; c’est un peu comme si on comparait nos salaires de base à la rémunération de Frédéric Oudéa… on dira donc que le geste est en dessous de nos attentes, ce qui n’est pas un motif suffisant pour le licencier. TAXONS AUSSI LES PAUVRES L’augmentation…
LE MAILLON FAIBLE ! Encore une fois, la semaine a été marquée par une forte chute du cours de l’action Société Générale. Il est légitime que ces attaques sur le titre suscitent des interrogations et de l’inquiétude : sont-elles fondées ? Quel est l’avenir véritable de la banque ? Frédéric Oudéa réaffirme, à juste titre, dans un message, que rien n’a changé depuis la semaine dernière qui justifie cette chute. Il affirme aussi que « on parle à tort de récession mondiale ». Il faudra, selon lui, « s’habituer à ce type de mouvement erratique »… et c’est bien là ce qui nous sépare ! Car, soit les marchés fonctionnent correctement et reflètent la valeur des « marchandises » qui y sont cotées, soit ils sont des lieux « erratiques » de spéculation, et il faut prendre les mesures qui s’imposent ! Ainsi, on aimerait bien savoir quels sont ceux qui ont décidé de faire de la SocGen une cible privilégiée et pour quoi faire… car on a bien une petite idée : ce ne serait pas par hasard des « investisseurs » qui, profitant de la spéculation ambiante, en rajouteraient, histoire de pousser la direction de la banque à annoncer des mesures sanglantes ? On sait que les plans sociaux, c’est bon pour le cours de bourse ! Frédéric Oudéa dénonce « les acteurs de marché plus ou moins compétents » auteurs de « commentaires plus ou moins pertinents ». Disons que ça s’appelle « botter en touche »…
PROFIT WARNING ! Donc, si l'on résume cet épisode de dingue, le cours de l’action Société Générale aurait plongé de 14,74 % mercredi en raison d'une rumeur de faillite, piquée par erreur dans un feuilleton de politique-fiction du Monde (!) et balancée par deux pieds nickelés de l'édition du dimanche du tabloïd britannique The Daily Mail. Telle est la cause pointée par notre très sérieux Ministre des finances et notre non moins sérieux Président. De leur côté, les nalystes pointent « les folles rumeurs » qui auraient déboussolé « les investisseurs »… Quant à l’AMF, elle aura mis 2 jours à suspendre les ventes à découvert qui ont manifestement quelque chose à voir avec les attaques spéculatives qui ont visé les titres bancaires, particulièrement celui de la Société Générale. Une fable d’un côté, et de l’autre un pompier qui regarde 2 jours l’incendie avant de se servir de sa lance… voilà ce qu’on voudrait nous faire gober pour éviter de mettre en cause le système lui-même. Il y a un moment, qu’entre autres mesures de réglementation des marchés, la CGT préconise l’interdiction des ventes à découvert, qui permet de vendre un bien qu’on ne possède pas ; mais le fond de la question, c’est la pression exercée par les marchés sur les banques. Lorsque début août, Frédéric Oudéa annonce qu’il n’est pas possible de tenir l’objectif d’un résultat de 6 milliards en 2012, que Bernardo Sanchez Incera affirme ensuite que la banque n’envisage pas de recourir à un plan social…
TRES EN-DESSOUS DES ATTENTESLes résultats semestriels sont tombés dans un contexte de panique des marchés et d’annonce de plan massif de suppression d’emploi dans le secteur bancaire hors de nos frontières. Les résultats du T2 ne sont pas mirobolants, comme on s’y attendait, mais ils ont confirmé que les promesses faites aux marchés ne pourront pas être tenues. Notamment les objectifs de retour à un ROE de l’ordre de 15% en 2015 que nous avions contesté car cette promesse économiquement improbable, était lourde de risques pour satisfaire l’actionnaire. Cela concerne encore plus particulièrement la BFI laquelle, naguère habituée aux gros ROE, se retrouve quasi à égalité avec le réseau. Mais quelles leçons tire l’entreprise de ces résultats «très en-dessous des attentes» pour reprendre la terminologie des évaluations ? Aussi surprenant que cela puisse paraître, c’est parce que le personnel n’est pas bon. D’où cette vague de licenciements à SGCIB pour « insuffisance professionnelle » au nom de l’impératif de rentabilité (motif qui n’a rien de personnel pourtant mais tendrait plutôt vers la justification économique). Et les RH de tordre dans tous les sens la lettre même de l’article 26 de la Convention Collective pour y trouver un nouveau sens contractuel. Toute mobilité qui traîne étant bien la preuve de l’inefficience du salarié. Cette conception eugéniste de l’entreprise a eu beau ne jamais avoir fait ses preuves quelque part et être plutôt connue pour ses dégâts humains et son insuffisance économique, il n’en reste pas moins que ce sont des dizaines…
WE SAY NO, NO, NO La vieille légende, qui voudrait qu'au-delà de trois propositions de poste refusées on soit susceptible d'être licencié, a toujours la vie dure. Mais elle aiguise aussi des appétits puisque la DRH relance régulièrement la question : au bout de combien de temps faut-il tirer la conclusion que la "mobilité externe" (doux euphémisme qui, pour des gens plus vulgaires, se traduit par « art. 26, insuffisance professionnelle, licenciement ») est la meilleure solution ? Alors autant ne pas les laisser rêver plus avant, ce concept n'existe nulle part et surtout pas dans la convention collective des banques, laquelle encadre strictement le droit du licenciement et ne prévoit pas de dérogations. Jeter ces garanties par dessus bord, qui s'y risquerait ? C'est d'ailleurs bien parce qu'à France Télécom une bonne partie du personnel relève d'un statut dans lequel la mobilité est obligatoire que l'on y voit la situation si connue. Mais France Télécom, tout esprit chagrin le ferait remarquer, c'est aussi le cabinet BCG, consultant en RH, qui compte parmi ses fleurons ... la SG. N'a-t-il pas déjà conçu à l’usage de cette dernière un fichier clandestin permettant de lister à SGCIB les mauvais éléments aujourd'hui remerciés au nom de Roméo ? Ce monde-là est décidemment bien petit. Faire de France Télécom le modèle rêvé, tout un chacun à la DRH en proteste publiquement, il n'empêche qu'on a les fréquentations qu'on veut bien avoir et ce n'est pas la vague actuelle de licenciements à SGCIB qui nous…
YA DES JOURS COMME ÇA ... Quand ça veut pas sourire, ça sourit pas. Ainsi le 29 Juin, la Cour de Cassation a rendu un arrêt retentissant dans lequel, sans condamner le forfait-jours et donc la liberté d'organiser son travail qui y est sous tendue, elle l'assortit de conditions de validité assez drastiques : il faut que des mesures effectives limitent le temps de travail de façon à respecter le droit au repos et à la santé, élevés au rang de droits constitutionnels. On rappellera donc la règle européenne, prise au nom des mêmes droits : 10 heures par jour maxi et des semaines ne pouvant pas dépasser 48h (44h de moyenne sur 12 semaines). Bref la loi française n'est pas conforme et l'accord SG du 12 Octobre 2000 devra être revu. Interrogée à la délégation du personnel de Valmy, la direction a joué "tout va très bien Madame la marquise" et affirmé l’accord conforme. A notre avis elle prend plutôt ses désirs pour des réalités mais tant de candeur a quand même des limites que toute personne raisonnable perçoit assez vite. Toujours le même 29 Juin, toujours la Cour de Cassation, rappelle que les évaluations, les objectifs et toute instruction de l'employeur doivent être rédigés en français, sauf à être non opposables au salarié (et donc de nul effet, y compris sur le variable). Madre de Dios, on imagine mal les heures qu'il va falloir pour tout rectifier à SGCIB. Ya des jours comme ça ... AU CEE Cette…
AU LAPIN AGILE Recevant les syndicats, Frédéric Oudéa est apparu beaucoup moins clair qu’auparavant sur sa stratégie, du moins sur ce qu’elle implique pour le personnel du groupe. Nous avons entendu l’incontournable référence « au poids de l’environnement » tant sur la zone euro que sur l’impact des réglementations. On notera le plaidoyer très conventionnel pour la cure d’austérité nécessaire pour tous, et l’espoir que le plan grec soit mis en œuvre afin de servir d’exemple aux autres, à l’exception des Allemands dont la rigueur auto appliquée fait son admiration. A contrario, son inquiétude porte moins sur l’impact d’un défaut grec, à peine un trimestre de résultat, que sur « l’impact psychologique » d’un rejet du plan d’austérité par les Grecs… comme on le comprend, tout en espérant exactement l’inverse. Sachant donc que la dette grecque ne nous tuera point, pas plus que celle du reste de l’Europe, l’environnement réglementaire ne semble pas lui non plus devoir poser de grand problème à la maison, le matelas nécessaire à constituer pour satisfaire à un ratio de 9%, au-delà d’une norme applicable graduellement de 2013 à 2019… et accessible par l’affectation des résultats au capital sur les 3 prochains trimestres. Pourquoi donc un tel sentiment de malaise quand nous lui avons rappelé l’inquiétude qui sourde dans toutes les branches de la maison, et que les organisations syndicales rappelaient dans leur communiqué récent ? Rien de clair sur SGCIB, « métier le plus touché par la nouvelle réglementation », qui doit inventer un…
L’APPEL DU 28 JUIN Personne n’y croyait vraiment … pourtant le risque était bien réel : sans signataire de l’accord, la direction ne pouvait pas distribuer l’année prochaine d’intéressement et de participation dérogatoire. La menace de la direction d’impacter l’enveloppe des effets indésirables des normes Bâle 3 avait permis de reconstituer un front syndical uni. L’ultimatum légal de signature pour ce type d’accord (le 30 juin) arrivant, les 5 organisations syndicales ont publié un communiqué commun le 28 juin pour rappeler leur détermination dans cette négociation, mais aussi pour appeler le personnel à exprimer leurs exigences face aux risques des promesses faites aux marchés par la direction générale. Obtenir 6 milliards de résultats en 2012 et un ROE de 15% ne s’obtiendra pas sans casse sociale … Cet appel du 28 juin des 5 syndicats aura eu un effet déterminant puisque le lendemain, en urgence, le directeur des relations sociales leur remettait de nouvelles propositions permettant de neutraliser le soi-disant effet des normes Bâle 3… ce qui était inenvisageable quelques heures plus tôt. Au final, le plafond d’abondement passe de 2.700 à 2.000 euros, il sera redistribué sous forme d’intéressement et la formule de calcul de l’enveloppe globale est modifiée … comme nous le demandions lors de la 1ère réunion, le 13 avril. L’ultime revirement de la direction aura permis de mesurer le poids d’organisations syndicales unies et déterminées … tout en confirmant qu’un match se joue jusqu’au coup de sifflet final. ÉGALITE PROFESSIONNELLE La commission de suivi de l’accord…
INTÉRESSEMENT : ON SOLDE ! Répondant à une question, Frédéric Oudéa a indiqué qu’il restait 10 jours de négociations sur l’intéressement et qu’il suivait de près la chose… Le même jour, les 5 organisations syndicales nationales rédigeaient un communiqué annonçant leur refus de signer le projet que le Directeur des relations sociales leur présentait. Qui a bien pu vendre au PDG l’idée saugrenue qu’il trouverait un des syndicats, compte tenu des règles de la représentativité, pour accepter de programmer une baisse de l’intéressement distribué ? (Toutes choses étant égales par ailleurs). Et ce n’est pas avec l’espoir qu’en doublant le résultat en 2012, peut-être, la couleuvre passera mieux ! La Direction s’est ainsi placée dans un corner : les organisations syndicales ont décidé de ne pas céder, ce qui signifie que si elle s’obstine, elle porterait la responsabilité de ne plus pouvoir distribuer d’intéressement en 2012. On remarquera que la dispute porte sur 15 millions, ce qui n’est pas une petite somme, mais n’en reste pas moins comparable à d’autres millions, attribués à quelques personnes, voire une seule, dont on se demande si elles sont si indispensables. L’intéressement en 2010 représentait un montant global de 82 millions pour un résultat global supérieur à 3 milliards. Les règles de distribution, encadrées par l’accord et la loi, sont proportionnelles au salaire de base, avec un mécanisme d’abondement qui favorise l’investissement pour les moins fortunés. Rien à voir avec le variable, exclusivement distribué à la tête du client, source de nombreuses injustices et…
DIAFOIRUS CHEZ LES GRECS L’agence Moody’s a « mis sous surveillance négative » la note de 3 banques françaises, dont la Société Générale, pour cause de leur implication dans la dette grecque ! C’est un peu comme si on confiait à des pyromanes la lance pour éteindre l’incendie… Ces agences, qui notaient AAA Lehman, Goldman and C°, feraient bien de se faire discrètes pourtant. C’est à croire que nous sommes revenus en arrière, comme si l’histoire se répétait. Les agences de notation d’un côté, le FMI, la Commission Européenne de l’autre, c’est carrément l’équipe du docteur Diafoirus qui s’occupe d’achever la Grèce avec ses remèdes qui tuent la population. Qui rappellera que la spéculation sur la dette souveraine grecque a succédé à celle sur les subprimes ? Ce qu’on est en droit d’attendre des banques françaises qui sont impliquées en Grèce, c’est qu’elles contribuent à la sortie de crise du pays par la relance de son économie, pas qu’elles suivent les injonctions de Moody’s… Frédéric Oudéa qui a interdit aux traders de la SocGen de spéculer sur la dette grecque a fait le bon choix, on ne saurait lui reprocher. Hapax legomenon ! INTERESSEMENT L’accord devant être renégocié pour 2012, une seconde réunion s’est tenue le 15 juin. Pour l’instant, ce n’est pas très bien parti. La formule de calcul de l’accord précédent inclut un facteur impacté par les normes Bâle 3, qui réduit mécaniquement le montant global distribué de 15 millions sur une base d’un peu plus de 82…
1000 EUROS "Je suis en retrait par rapport à ce que j'aurais pu vous proposer aujourd'hui, car le Conseil des ministres d'hier a avancé sur l'obligation d'une mesure supplémentaire"... C'est en ces termes que le directeur des relations sociales a résumé la situation au lendemain de l'annonce de la "prime de 1.000 euros", lors de la réunion de renouvellement des accords intéressement / participation / plan d'épargne. Pour la direction il est donc urgent d'attendre le 14 juin pour mesurer après le débat à l'assemblée quelles seront vraiment leurs obligations. En attendant, elle a d'ores et déjà proposé 3 modifications : baisse de l'abondement de 2.700 à 2.000 euros (au motif que l'abondement moyen est de 1.200 euros et que seuls 10% des salariés qui vont dans le PEE dépassent 2.000 euros) ; création d'un plafond d'intéressement, la formule de distribution individuelle sera limitée à une rémunération de 69.240 euros (2 plafonds PASS -plafond annuel des cotisations de sécurité sociale). Ce seraient donc environ 4 millions ainsi écrêtés qui seraient redistribuésà l'ensemble des salariés ; diminution du nombre de fonds diversifiés proposés à l'investissement dans le PEE (passage de la quinzaine actuelle à 8 fonds). CONTRE AG Tandis que les actionnaires étaient réunis à la Défense, les salariés de S2E et SGSS de Nantes ont fait leur propre AG et voté leurs propres résolutions. Ils ont choisi de débrayer pour valider à 98% la nécessité de mesures salariales décentes, l’embauche des CDD et intérimaires, et le remplacement des départs en…
PARCE QUE JE LE VAUX BIEN… C’est un rituel qui sent bon l’arrivée de l’été … un peu comme Rolland Garros, mais sans les raquettes et les shorts ! L’assemblée générale des actionnaires 2011 aura été plutôt calme et sans l’affluence des années de crise. Pendant près de trois heures, les quelques 800 participants venus assister à la grande messe des actionnaires ont tout d’abord entendu Frédéric Oudéa rendre hommage aux salariés du Groupe en Côte d’Ivoire, Tunisie et Egypte, sans émotion perceptible du coté des actionnaires présents. Séverin Cabanes a voulu rassurer l’audience endormie en alignant les bons résultats des différents secteurs de la maison, «Après 2010, l’année du renouveau». Même tentative du côté de Frédéric Oudéa délivrant sa volonté d’éclaircir l’horizon 2015 avec « Ambition » et une présentation appuyée de la nouvelle com’ SG basée sur l’esprit d’équipe (un concept un peu lointain pour un petit actionnaire). Jean François Samarcelli aura fait plus court sur l’ambition de faire de la SG la banque référente en 2015, en se servant des bonnes pratiques du Crédit du Nord. Jean Martin Foltz aura mis en avant « la complexité de la rémunération des mandataires sociaux qui doit répondre à beaucoup de contraintes ». L’augmentation de la rémunération du conseil d’administration ? « c’est l’augmentation du nombre d’administrateurs… » Un franc succès qui lui vaudra d’entrer dans le trio des plus faibles résultats lors du vote des résolutions. Son renouvellement n’a atteint que 85%, celui de Frédéric Oudéa n’a atteint que…
NO TICKET TO RIDE La formule s’est glissée insidieusement dans les textes rédigés par la direction pour un « groupe de travail » qui devait « préparer » une prochaine négociation officielle sur la « gestion prévisionnelle des emplois et des compétences » (pas moins !). Chacun ou chacune pourrait donc se trouver dans un nouveau statut, « en mobilité », et nous disions en avril dernier dans ce groupe de travail : « Il est hors de question d’accepter un texte dans lequel on accentue la responsabilité du salarié face à sa propre mobilité ». Depuis, les choses ne s’arrangent pas ! Nous ne comptons plus les salariés des services centraux qui demandent l’aide de la CGT parce qu’ils sont victimes de ce « statut » inventé par la direction, comme s’ils étaient responsables de ne pas avoir quitté leur poste ! Le « Kit de mobilité » de GBS (les fonctions supports de SGCIB) est riche d'enseignement :le collaborateur est « acteur de sa mobilité ». Il « doit participer activement à sa mobilité » dont la date est fixée lors du recrutement sur le poste (autant dire « à durée limitée"). C'est le salarié lui-même qui « doit informer son manager et sa RH de l'avancement de sa mobilité » !... au motif que « cela leur permettra de mieux les accompagner » (sic). Le manager est « responsable de son développement ». Il hérite de l'obligation légale de l'employeur et de la responsabilité de la ligne…
TRANCHES DE VIE Connaissez-vous « l’académie du service » ? Ce machin dérive directement de la volonté présidentielle. On y expédie les « front » du réseau, les chargés d’accueil, pour leur apprendre leur métier. C’est « l’académie du service » du groupe hôtelier Accord ( !) qui dispense la formation. Une élue de la CGT a suivi un de ces stages et en a fait un compte-rendu… Le fossé entre ces initiatives prises au 35ème d’une Tour de la Défense et la réalité y apparaît cruellement. Extraits choisis : « La formatrice nous explique que tout le monde doit avoir la même attitude quelque soit le métier ou le niveau hiérarchique. Donc en bref nous devons être enthousiastes en nous montrant engagé, disponible, chaleureux et convivial, curieuxen nous montrant ouvert, attentif, pro actif et prévenant et rassurants en nous montrant fiable, sérieux, pédagogue, discret et à l’écoute. Beaucoup ont dit que tout cela nous l’appliquions déjà et que nous ne nous sentions pas vraiment concernés. La formatrice nous répond que c’est nouveau, que ces pratiques ont été actées ( ?) et donc que maintenant on est obligé d’avoir ces attitudes ! Après la pause déjeuner, nous avons droit au visionnage d’un film qui a été tourné lors du « KICKOFF » du 17 Mars où étaient conviés les DA et RCL. Donc, nous avons un petit discours de Mr OUDEA, une petite scène dans une agence qui doit exister dans un autre monde (pas de client, CA super souriante…
LE MILLIARD Il faut dire maintenant Q1, et non pas T1, tant nous sommes devenus dépendants de l’anglo-saxonnite. Ainsi, le résultat du 1er trimestre (quarter) du groupe n’a pas atteint le milliard, loin derrière l’ennemi. Heureusement, nous sommes devant lui pour la rémunération de notre Président… Il est encore légitime de s’interroger sur la pertinence de cette frénésie d’un suivi de plus en plus rapproché, mais ce résultat donne quelques indications que nous ne manquerons pas de relever. Pour ce qui concerne la BFI, l’activité taux, change et matières premières, sur laquelle le patron de SGCIB voulait mettre le turbo en 2010, affiche un recul : « légèrement pénalisé par un environnement politique perturbé » !!! Curieusement, le métier actions, celui où la SG joue dans la cour des grands, n’est pas « légèrement pénalisé ». De son côté, la banque de détail France, + 26% sur 2010 et plus du tiers du résultat, extériorise une progression, mais à quel prix pour les salariés ? Avec ce 1er résultat, on se doute que la promesse faite par Frédéric Oudéa aux « marchés » de dégager un bénéfice net de 6 milliards en 2012 sera difficile à tenir, et surtout qu’elle risque bien de susciter une grande tentation de « réduire les frais de gestion » aux dépens des rémunérations, de l’emploi, et des conditions de travail du personnel. Le ROE est lui aussi loin de l’objectif de 15%, objectif dont on peut dire qu’il n’est pas SMART, tant il est…
LA SMARTITUDE Au cœur de l’actualité, la première réunion de la commission de suivi sur le nouveau processus d’évaluation s’est tenue le 28. Bien que le nouveau formulaire permette d’établir des statistiques immédiates, il a fallu que la CGT la réclame pour que la répartition dans l’échelle de classification soit donnée. La « note de synthèse », qui disparaîtra en 2011 à notre demande, se répartit ainsi en 2010 : 9% des évalués sont classés « très au dessus des attentes », 40% au dessus, 46% au niveau, et enfin 4% en dessous plus 1% très en dessous… une répartition qui confirme exactement ce que la CGT disait : l’échelle de classification à 5 niveaux est destinée à définir une courbe de Gauss, dont l’extrême basse est sur un siège éjectable ! A ce sujet, on notera qu’une étude auprès de 250 managers montre que l’habillage cosmétique des libellés n’y change rien, car les managers les trouvent un poil abscons : dire « en cours de développement » au lieu de « en dessous des attentes » n’a pas suscité une franche compréhension. La CGT a également sévèrement critiqué la campagne de fixation des objectifs qui montre de nombreuses dérives. Le concept « d’objectif SMART », quelle que soit la bonne volonté de l’évaluateur, est tellement flou qu’il est plus qu’ « interprété ». Des objectifs opérationnels par pages entières, ni objectifs, ni SMART du tout, des objectifs comportementaux fantaisistes ou carrément zappés… et dans le réseau, une description de…
NANAR PRÉSIDENT Bernard Cailliau, membre CGT, a été élu Président du conseil de surveillance du Fonds E réuni le 21 avril dans le cadre de l’accord sur la présidence tournante entre les syndicats. La chose ne manque pas de piquant, un partageux pour présider notre magot, voilà qui fera frémir plus d’un rentier. Pour cette première, le conseil s’est prononcé contre 2 résolutions qui seront soumises à la prochaine assemblée générale des actionnaires. L’une propose une augmentation des jetons de présence, de 1, 030 millions à 1,250… soit une moyenne de 90.000€, en hausse de 4% par administrateur… bel esprit d’équipe ! L’autre porte sur le renouvellement du mandat de Jean Martin Foltz au conseil d’administration, qui a fait l’unanimité contre lui un peu partout où il est passé, de Peugeot à la Société Générale. Pour féminiser le conseil, le nombre de ses membres est augmenté, avec l’entrée de 2 femmes, l’une de Citybank et l’autre de Santander. On remarque qu’à l’inverse, le nombre de représentants des salariés avait été diminué, de 3 à 2, pour rendre le conseil « plus efficace » par un nombre réduit de membre. O tempora ! O mores ! RELEVÉ DÉLIRANT Il fallait oser, mais comme dit le proverbe, ils osent… non contente de fouler aux pieds le relevé d’engagements signé pris par la direction du réseau auprès des organisations syndicales pour encadrer les pratiques commerciales, la direction de la DEC Paris 16 a singé l’appellation en présentant à chaque conseiller un « relevé…
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