INFLEXION … RÉFLEXION ? Ce lundi, après la lecture d’un communiqué intersyndical pour rappeler à la direction que nous ne la tenions pas quitte au sujet du blocage de la NAO, les experts de HRCO ont présenté aux organisations syndicales les résultats du Baromètre Collaborateurs auxquels les 3/4 d’entre vous ont répondu cet automne. Et il faut bien des experts pour en conclure qu’un tel taux de participation vaut validation de l’utilité de l’exercice pour améliorer les nombreuses faiblesses qu’il met en lumière. Tout comme il faut évidemment être un expert chevronné pour trouver des motifs de satisfaction pour la direction dans vos réponses. Alors certes, l’indicateur global d’engagement pour SGPM est en hausse à 50 après des années de baisse. C’est le fameux « point d’inflexion » dont se félicite la direction, même si nous lui avons fait remarquer que l’enquête avait été menée avant le fiasco de la NAO. SOUTIEN … DE PROXIMITÉ Plus encore, cet indicateur est en moyenne de 67 dans le benchmark des banques françaises comparables. Mais c’est surtout lorsque l’on examine les détails qu’il faut être un expert pour y trouver des motifs à communication RH enthousiaste. Il est vrai que vous déclarez massivement pouvoir compter sur vos collègues et managers de proximité pour vous apporter leur soutien. C’est en effet positif. Mais cette solidarité au quotidien ne résulte pas d’une politique de la direction. Nous soupçonnons quant à nous qu’elle est d’abord alimentée par toutes les difficultés auxquelles vous devez faire face et qui génèrent spontanément l’entraide. BIEN ETRE Sinon la SG est également très forte sur les indicateurs de bonne conscience tels que la RSE ou le «leadership inclusif». Pas de chance, ce ne sont pas les sujets qui vous préoccupent en priorité. Plutôt le contraire à en croire vos réponses, qui mettent en revanche en tête les questions de bien-être et d’attractivité de la banque pour les salariés. Et sur ces sujets, le tableau est plutôt sombre. La note globale de la SG en matière de bien-être est de 6,0 sur 10, alors que la moyenne des banques comparables est de 7,4. Plus inquiétant, seuls 8% d’entre vous ont donné une note de 9 ou 10/10 à cet indicateur contre 32% dans les autres banques. Et vous être encore 54% à donner une note comprise entre 1 et 6 contre 26% ailleurs. ALORS ? … HEUREUX ? Pas étonnant dans ces conditions que vous ne soyez que 15% à être « confiants" et 7% « heureux » (contre 40% et 28% à la concurrence), et même 30% « inquiets », 24% « désabusés » et 35% « fatigués ». Les chiffres du benchmark sont respectivement de 7%, 8% et 20%. Ce n’est plus un écart, c’est un gouffre ! Mais la direction nous assure qu’elle a un plan d’action. La CGT lui a donc demandé lequel. Avec des détails sur les actions menées et l’évaluation de leur impact. La direction nous a renvoyés aux slides présentés en commission QVCT le 4 décembre 2024. Mais elle n’a pas commenté quand nous lui avons fait remarqué que les « plans d’action » consistaient essentiellement en ateliers « comment consoler vos collègues quand ils sont déprimés » chez GLBA (en plein plan de restructuration et de départs…) ou « comment organiser des cafés corner entre collègues » chez SGSS ou encore « faire des goûters pour accueillir les nouveaux embauchés »… mais ces derniers ont un futur incertain puisque, comme nous l’avons fait remarquer, de toute la France nous viennent des informations comme quoi les recrutements et les mobilités seraient gelées. Et nous avons souligné à quel point cela était malvenu alors que d’une part vous n’êtes que 35% à penser avoir des perspectives d’évolution au sein du groupe (contre 62% chez les concurrents) et que d’autre part des sujets opérationnels critiques nécessitaient des renforts dans les équipes. Le directeur des relations sociales nous a d’abord assuré qu’il n’y avait pas de gel des mobilités mais seulement une «temporisation». Le concept est aussi évident que celui de «leadership inclusif». Il semblerait que ce soit un gel probablement temporaire mais dépendant du processus budgétaire en cours, ce qui n’appelle évidemment pas plus d’éclaircissements. De toutes façons, a-t-il ajouté, les éclaircissements ne sont pas toujours bien assimilés comme le montre la persistance de 45% de réfractaires à la compréhension de la stratégie du groupe malgré les campagnes de pédagogie menées tout au long de l’année. Nous avons insisté sur la nécessité de mettre en œuvre des actions concrètes pour remédier rapidement aux maux qui affligent la Société Générale et ses salariés. Ce sera à la DRH Groupe de nous répondre le 10 février prochain, sur les conditions de travail, la politique RH et bien entendu sur le niveau des rémunérations qui est lui aussi loin du benchmark des concurrents.