LES DERNIERS SERONT LES PREMIERS
Signe d’inquiétude ? il semble que les arguments du gouvernement et des capitulards se rapprochent du sol. Certes, le débat est difficile et pour l’instant, le gouvernement semble inflexible…mais…rappelons le, au SNB, qui nous accuse de mener un combat d’arrière garde au profit du secteur public…qu’il n'a pas à se vanter d’avoir été le premier à donner son accord au projet Fillon ! il n’y avait pas besoin de se précipiter pour rompre le front syndical et pour approuver dans des contacts de coulisses ce qu’on avait refusé ensemble pendant 10 heures la veille. Rappelons aussi à ceux qui accusent la CGT de prendre la population en otage que c’est toujours la même histoire : ceux qui se battent sont ceux qui ont des retenues de salaires et qui obtiennent les acquis sociaux qui profitent à tous… alors c’est vrai, c’est la galère pour s’entasser dans les rames de métro, mais de là à leur reprocher de mener un combat d’arrière garde ! Les collègues CGC du SNB, à la RATP et à la SNCF, n’expliquent-ils pas à leurs adhérents qu’il est inutile de faire grève puisque leurs régimes spéciaux ne sont pas en cause. Sur le fond, l’essentiel reste que derrière l’opération de communication, le projet est injuste et inéquitable. Premièrement, il n’est pas destiné à sauver la répartition, il va au contraire instaurer un système à 2 vitesses : un système public à minimum et un système privé en fonction des moyens. Quiconque prend la peine de lire ce projet, voit bien qu’il ouvre la porte à la capitalisation au prix d’avantages fiscaux pour les fonds investis. Deuxièmement ce projet s’attaque autant au secteur privé qu’au public en programmant un allongement de la durée de cotisation à 42 ans et une baisse du taux de remplacement, c’est à dire du montant des pensions versées. Alors c’est vrai, le secteur public se bat pour conserver 37,5 ans de cotisations…mais pour l’instant, sans leur résistance, nous passerons, nous aussi, à la casserole…et cela d’autant plus que le Medef attend au coin du bois : n’oublions pas que les retraites complémentaires ne sont encore aujourd’hui garanties à taux plein qu’à 65 ans ! Le plan est clair : ramener à 65 ans l’âge de départ en rendant les conditions de départ à 60 ans insuffisantes pour vivre…22% de moins qu’aujourd’hui au bas mot ! Troisièmement le projet Fillon est injuste car il fait supporter tout le coût aux salariés et aux retraités sans que d’autres revenus soient mis à contribution. Passé à la trappe, c’était pourtant un objectif majeur de la plate forme commune intersyndicale…mais qui reste au centre de la question des retraites si l’on veut sauver la répartition. Enfin, on n’oublie pas que la marche forcée du gouvernement nous emmène tout droit à la rentrée au même scénario pour le reste de la protection sociale… vous venez d’ailleurs de recevoir l’augmentation des cotisations de la mutuelle consécutive à la baisse des remboursements de la sécurité sociale, ce n’est qu’un avant goût de ce qui se prépare au gouvernement pour septembre et ce n’est pas une pétition qui le fera reculer, s’il a réussi à imposer son projet pour les retraites. Alors la CGT vous invite à participer aux manifestations. L’objectif est d’obtenir une réforme solidaire des retraites, une mobilisation encore plus vaste peut l’obtenir, tout est là.