DE L’ESPRIT A LA LETTRE
S’il fallait résumer la réunion qui s’est tenue le 20 septembre entre le staff de direction au grand complet et les syndicats à propos du projet 4D, on pourrait dire qu’il reste à traduire dans l’écrit les principes proclamés. Jean Jacques Ogier, le patron du réseau, présent toute la journée du vendredi, a décliné ses réponses aux revendications syndicales. Il n’est bien sûr pas question à ses yeux de remettre en cause les fondements de 4D. Ainsi, le nombre de DEC et de Pôles services clients ne pourraient évoluer qu’à la marge. Encore que pour montrer sa volonté de négociation, il a accepté de créer un nouveau pôle à Rouen tout en transférant des activités pour maintenir celui de Caen. Les syndicats ont obtenu que soient fixées des limites à la taille des unités commerciales et que les agents soient spécifiquement affectés à une agence. D’éventuels déplacements, notamment de dépannage, seront basés sur le volontariat. Reste en suspens l’épineuse question des effectifs. Les syndicats lui avaient demandé de maintenir des secrétariats d’exploitation et de créer des réserves de gestion pour les exploitants. le directeur du réseau a refusé les secrétariats en arguant que la logique du projet supposait au final un regroupement intégral des bases arrières dans les pôles services clients… mais il lui a été difficile de contester que dans ce cas, la réserve de gestion n’en devenait que plus nécessaire. Mais pour satisfaire cette revendication, il faut augmenter le nombre d’exploitants, et cette décision ne dépend pas de lui ! On peut aussi relever qu’il a dû admettre que les règles de mobilité devaient être encadrées et nous nous sommes fait un devoir de lui rappeler qu’en matière de mobilité géographique, il existait un article de la convention collective qui s’appliquait … La discussion sur le volet social a d’ailleurs beaucoup porté sur cette question décisive. Nous avons dû rappeler à la direction son engagement de respecter le texte de 1996 dont on sait bien qu’il peut freiner la mise en œuvre du projet. En clair, si les bases arrières d’une agence sont transférées vers un PSC, les salariés ont la possibilité de refuser d’être mutéS vers le PSC… Malaise du côté de la délégation patronale qui a eu besoin d’une suspension pour revenir annoncer qu’elle respecterait son engagement. Cela devrait conduire à une réécriture du volet " mesures d’accompagnement " pour qu’il inclue celui de 96. C’est certainement sur ce point que la décision se fera. En proclamant sa volonté de ne pas recourir à un plan social, et celle de trouver du travail sur place à ceux qui refusent d’être déplacés sur des distances considérables, la direction s’oblige à freiner la réalisation de son projet, au moins en partie… et si le texte final n’est pas clair sur ce point, nous irons à l’échec de la négociation et il ne restera plus qu’à se battre. Les mesures sociales comportent essentiellement un dédommagement des frais de déplacement et de déménagement ainsi que la création d’une commission de suivi dont le rôle restera à préciser. En conclusion, la direction a annoncé qu’elle allait nous remettre un projet, contenant à la fois les principes économiques et sociaux discutés, en vue de la prochaine réunion du 8 octobre. Nous saurons alors si la lettre est conforme à l’esprit.