ÉTÉ POURRI
S’agit-il d’un phénomène climatique engendré par l’inconscience des hommes, force est de constater que l’été social ne vaut guère mieux que l’été météo ! On a beau être en vacances, les rafales de hausses de prix, d’une curieuse neutralité sur l’indice, ça énerve. Le bon sens aussi c’est crispant, quand il s’agit plutôt du bon sens des affaires … tout le monde a compris que la prochaine réduction d’impôt ne profiterait pas à tous de la même manière, 70% de la réduction seront accaparés par 10% des contribuables les plus fortunés… une économie pour les plus riches équivalente à 8 fois le Smic ! Le satisfecit accordé au nom du MEDEF par le baron Ernest au chef du gouvernement tient de la reconnaissance du ventre. Le tandem ressemble d’ailleurs à une caricature de l’ancien régime, l’aristocrate patron du MEDEF confiant au roturier sorti du rang de la France profonde l’exécution des basses œuvres. Doigt sur la couture de la culotte, le serviteur est revenu devant les caméras annoncer qu’il faudrait prendre des mesures difficiles… L’avis de tempête vise les retraites une fois de plus dans la ligne de mire. Certes, les déboires de la bourse ont calmé les hérauts de la capitalisation, mais il n’empêche, qu’est-ce qu’on va faire de tous ces vieux qui ont le culot de mourir de plus en plus vieux ! Les caisses de l’Etat sont vides et les entreprises sont étranglées par les charges. Heureusement qu’il reste les RMistes de la Courneuve pour assurer les ventes de BMW… Propos un peu acide d’accord, mais ce doit être dû au mauvais temps sur l’Europe. Mais Il sera bien question de remettre en cause le droit à partir en retraite à 60 ans avec un revenu décent, de remettre en cause les 35 heures, dont les faiseurs d’opinion nous disent qu’elles sont à l’origine du mauvais fonctionnement des urgences hospitalières, et aussi de concocter un système de santé où il faudra avoir les moyens de se payer les soins de pointe… Des mesures difficiles à prendre, surtout si on les en empêche !
AMNÉSIE
On a pas pu résister au plaisir d’épingler une nouvelle fois la feuille de chou officielle de la maison que nous avons tous l’indicible plaisir de recevoir sous blister en nom propre. Sogéchos, vous l’aviez deviné, nous refait donc le coup de l’article historique, façon bibliothèque rose. Cette fois-ci, on y loue les vertus catholiques respectueuses des conventions sociales des banquiers de la Belle Epoque, à la fois dirigeants de la Société Générale et fondateurs de son club athlétique… Quoi de plus normal effectivement pour des adeptes des méthodes musclées. Le 11 février 1920 la direction de la Société Générale déplace deux militants CGT qui la dérangent, 4500 employés sur les 7000 de l’époque arrêtent le travail. La grève durera jusqu’au 23 février, entre temps la direction a révoqué tous les grévistes. Elle exige une demande de réintégration individuelle et fera le tri entre le bon grain catholique et la rouge ivraie… c’est sans doute cet épisode oublié dans son article que l’amnésique rédacteur de Sogéchos appelle dans un élan lyrique unir philanthropie et paternalisme.