EMPLOI PRÉCAIRE

Les statistiques de l’emploi à la Société Générale vont faire l’objet de la prochaine consultation du C.C.E. La direction met l’accent sur la progression des embauches et l’augmentation en solde net de l’effectif… dont acte, il est vrai qu’en 2001 particulièrement, le passage effectif aux 35 heures a eu un effet bénéfique sur l’emploi. Mais ce tableau cache une réalité moins reluisante, l’augmentation de l’emploi précaire depuis plusieurs années. Cette augmentation marque une tendance de fond qui a véritablement explosée à partir de 199. Le nombre de CDD est passé de 280 à 1397, dont seulement 40% sont transformés en CDI. C’est un moyen, au travers des contrats de qualification notamment, de faire financer à bon compte la formation des jeunes au métier, de les sous-payer … et de faire son marché en fin de contrat après une sorte de période d’essai de longue durée ! Cette tendance est aussi illustrée par la hausse du recours à l’intérim qui passe de 313 en effectif moyen en 97 à 798 en 2001, sans que cela ne soit justifié par le passage à l’euro. Autre moyen de gestion de l’emploi qui prend de l’ampleur, la démission est en très forte hausse, particulièrement en 2000 et 2001 et le départ avant la fin de la période d’essai. Ce sont les centraux qui battent le réseau pour décourager les jeunes qui font trois petits tours et puis s’en vont, 6,5% de turn over contre 3%. Le tableau ne serait pas complet si l’on oubliait la sous-traitance, 3757 en 99, 5368 en 2000 et 6379 en 2001 ! … Même si l’on modère avec l’impact du projet 4D, il est difficile de nier que c’est un élément constant qui pèse sur la politique de l’emploi. Du côté des prévisions présentées pour 2002, on ne peut pas dire non plus qu’il y a une grande volonté d’améliorer. Les 35 heures à peine digérées, le grignotage des effectifs du réseau va reprendre, 245 postes prévus en solde négatif, tandis que continueront d’engraisser les état-majors… De quoi largement tempérer l‘autosatisfaction DRH et animer le débat au C.C.E. !

 

SIDÉRAL

Hasard du calendrier, la sainte trinité présidentielle : professionnalisme, innovation, esprit d’équipe arrive à Pâques sous la forme d’une brochure intitulée 1,2,3. Ce bla-bla du meilleur effet arrive en même temps que la remise du bulletin de paye de mars. Il a nécessité la réunion de 2000 participants en groupes de travail et des enquêtes internes. On se demande si ce n’est pas beaucoup de temps perdu et d’argent pour pas grand-chose : qui se souvient de feu le projet d’entreprise du précédent capitaine ? Mais comme d’habitude, ce sont les adjudants qui font dans le zèle outrancier. Car il faut bien dire que ce n’est pas facile d’enjoliver cette trinité et la confronter au quotidien du quidam de base ! Après l’exercice périlleux des patrons du réseau la semaine dernière, c’est notre directeur financier qui fait dans le sidéral cette semaine. M. St Sauveur a cru remarquer que la trinité présidentielle irrigue sa planète, habitée de devliens et de devliennes, inspirés chaque jour de ces valeurs. Cette envolée cosmo-sidérante n’aurait pas été reniée par Salvador Dali lui-même. Elle n’est toutefois parvenue sur terre que par simple lettre papier en date du 20 mars. Que vont dire les sgibiens, les errachiens et chiennes …