TU POUSSES LE BOUCHON…
…un peu trop loin, Laurent ! C'est en substance, ce que pourrait inspirer la sortie du Ministre des finances, Laurent Fabius, à la réunion du comité national de l'euro du 15 octobre. Le ministre, fort satisfait de ses services qui envoient pourtant des kits euros mal façonnés, s'en est pris au personnel des banques, accusé de "faire le pont" et d'être en congé le 1er janvier. On se souvient qu'en matière de passage à l'euro, on a failli être écouté par les pouvoirs publics qui nous ont laissé nous débrouiller pour négocier un accord de branche. D'une certaine manière, s'il n'y avait eu réactivation du plan vigipirate, ces mêmes pouvoirs publics n'avait d'ailleurs rien prévu de particulier pour assurer notre sécurité physique. Il aura donc été nécessaire de négocier un accord qui permette de garantir des conditions de travail décentes tout autant que la sécurité physique et pénale des personnels. Cette provocation a été dénoncée par un communiqué de presse des 5 fédérations syndicales de la profession, lequel a rencontré un mur du silence impressionnant. Il est vrai qu'il était plus dans l'air du temps de flinguer "les banquiers", traités de "race à part" sur RTL le lendemain de l'intervention de Fabius, sans parler des pages des Echos et de La Tribune… Nous ferons respectueusement remarquer au ministre que le problème qu'il soulève n'a rien à voir avec la fermeture du 1er janvier, mais plutôt avec son incapacité d'obtenir de la Banque Centrale Européenne l'autorisation de distribuer des billets en euros par anticipation. Les fédérations soulignent dans le communiqué que le personnel des banques n'a pas de leçon de civisme à recevoir, et que "La réussite du passage à l’euro repose avant tout sur des conditions d’accueil et de service à la clientèle optimales, des effectifs suffisants, des moyens de sécurité adaptés".
EFFET D'AFFICHAGE
La direction a adressé l'ultime (?) version du projet d'accord relatif à la cessation d'activité anticipée, ce que tout le monde appelle "préretraite". La dernière réunion est prévue pour le 26 octobre, sachant qu'aucun départ n'interviendra avant le 1er mars 2002. Depuis le début de la négociation, rien de fondamental n'a changé, les départs seront dans leur quasi totalité limités à ceux ayant atteint l'âge de 58 ans et remplissant les conditions d'ancienneté, minimum 15 ans de Générale et droit à une retraite complète à 60 ans. Le niveau de l'allocation de remplacement reste fixé à 65 % moins les cotisations obligatoires soit environ 60% du salaire brut… Le reste est, comme le dit Alain PY, le DRH, de l'habillage, c'est à dire de la poudre aux yeux. C'est le cas des possibilités de départs à 57 ans, qui ne concerneront au mieux qu'une dizaine d'éventuels postulants par an pendant la durée de l'accord. C'est la confirmation que le robinet des départs anticipés va se fermer, en toute cohérence avec l'offensive du MEDEF contre la retraite à 60 ans. C'est dans la droite ligne de la fin de l'ARPE, qui avait concerné plusieurs centaines de salariés Société Générale par an depuis qu'elle existait. Ce revirement heurte l'habitude de plusieurs années, qui voyaient plus de la moitié des retraités partir avant 60 ans… et devrait nous alerter, car il devient de plus en plus probable qu'il faudra se battre pour pouvoir continuer à partir à 60 ans !