BON ANNIVERSAIRE
Un an après la signature de l’accord 35 heures Société Générale, la CFDT demande au tribunal de grande instance de Paris, l’annulation de 9 articles de l’accord, pas moins, arguant de leur non conformité à la loi… Cette fois-ci, elle est seule, contrairement à l’homérique bataille judiciaire qui avait abouti à la demande des 4 fédérations syndicales non signataires, à l’annulation de l’accord de branche signé en janvier 99 par le SNB sur le même sujet. La méchante langue que nous n’avons pas dira que la CFDT n’a pas demandé au tribunal d’annuler l’accord signé à la BNP par elle-même et qui n’a pas pourtant la réputation d’être plus avantageux… Plus inquiétant est le risque que nous fait courir cette vision très juridique de l’action syndicale. En effet, la caractéristique de l’accord que nous avons signé est qu’il laisse un très grand nombre de jours à disposition du salarié, jours qui peuvent être accolés aux week-ends, aux congés annuels par exemple. Il est, de loin, un de ceux qui accorde le plus grand nombre de jours aux cadres au forfait parmi les accords existants et il a également prévu d’appliquer aux temps partiels une RTT à due concurrence, ce que la loi avait soigneusement écarté. La direction pourrait être saisie de la tentation du talion en réponse à la procédure engagée contre elle. Bref, si aujourd’hui, il existe d’indiscutable sujet de débats pour la bonne application de cet accord, c’est à la commission de suivi qu’il est nécessaire de ferrailler pour les faire avancer plutôt que de jouer à quitte ou double … C’est ce que nous préparions à faire le 4 décembre lors de la prochaine commission. Quoi qu’il advienne, le personnel de la Société Générale ne doit pas perdre le bénéfice d’un accord qu’il nous avait demandé très majoritairement de signer… et qui s’avère à la lumière d’un an d’expérience un réel progrès social.
LIGNE ROUGE
Il n’aura pas fallu beaucoup attendre pour constater les premiers accros de la dérive sécuritaire. Dans les étages de la Défense, on apprécie modérément la chasse au badge qui fait de tout quidam un suspect en puissance. Toute cette agitation, plus m’as-tu vu qu’efficace, a d’ailleurs conduit la CGT à écrire au Président pour exiger un débat au comité d’entreprise et la prise en compte des observations syndicales… mais nous étions loin d’imaginer que la ligne rouge serait franchie aussi vite… par Philippe Miécret, que nous avions épinglé déjà au temps où il monta une tentative de licencier un délégué CGT au Centre de Nantes ! Patron de RSRH/ORG, il a fait planquer une caméra dans un placard pour filmer son service, sans avertir qui que ce soit, pour débusquer un voleur d’ordinateurs portables. Belle preuve de confiance pour les 40 cadres du service qui n’ont découvert l’opération montée avec CIM qu’à posteriori. Certes, le voleur fut pris la main dans le sac, mais personne ne sait si le patron a cessé de filmer son service ni si le cas est unique… Alors, tous terroristes ou voleurs potentiels ? Cela commence à faire beaucoup, d’autant que la charte internet-intranet s’apprête à légitimer le flicage du courrier électronique personnel. Qu’on ne compte pas sur la CGT pour laisser passer ça sans rien dire ni rien faire.