QUESTION VITALE

Le drame qui s’est déroulé à la Caisse d’Epargne de Cergy est venu brutalement rappeler à quoi pouvait mener la dégradation de la sécurité dans les agences bancaires. Cette question avait déjà été au centre des discussions de l’accord de branche pour le passage à l’euro, puis lors des négociations Société Générale. La stricte limitation de l’échange francs-euros aux agences sécurisées et les autres mesures reprises dans l’accord ne seront pas de trop. Les syndicats de la Caisse d’Epargne font observer que les négociations n’ont pas abouti dans leur secteur et s’interrogent sur l’efficacité du système de sécurité confié à la sous-traitance. C’est aussi notre avis, sachant que ces risques sont la plupart du temps générés pour des questions de gros sous. Certes l’augmentation du nombre de hold-up et de la violence peut avoir des causes externes… mais tout n’est pas de la responsabilité de la police et des pouvoirs publics. Les banques, en exerçant une pression continue sur les effectifs dans les agences depuis plusieurs années ont rendu les dispositifs de sécurité plus ou moins efficaces faute de moyens humains… elles ont fait multiplier les risques en rendant impossible le respect des consignes de sécurité. La sécurité des personnes peut elle être soumise aux lois du marché ? Telle est la vraie question, à laquelle avait d’ailleurs brutalement répondu Daniel BOUTON il y a quelques temps ; en déclarant qu’il serait obligé de fermer certaines agences pour cause de coût si le gouvernement l’obligeait à respecter le décret relatif à la sécurité des transports de fonds. De ce point de vue, le patronat des banques, comme celui des sociétés de transports de fonds ou de sécurité sont tous coupables de faire passer les profits avant la vie humaine. Le hold-up de la Caisse d’Epargne devrait marquer un tournant dans la politique suivie en matière de sécurité des établissements bancaires, c’ est ce que la CGT exigera dès le 3 septembre lors de la prochaine réunion de la commission nationale paritaire de branche.

 

BIG BROTHER

Le projet d’enregistrement des conversations téléphoniques des back et middle offices chez SGIB/OPER est présenté au CE des centraux pour renforcer la sécurité des transactions et garantir une plus grande sécurité aux salariés ! Déjà pratiqué dans les salles, l’ enregistrement est obligatoire pour permettre les vérifications de la COB … mais elles ne concernent que les opérateurs. L’inquiétude est grande dans les back offices, qui n’ont en principe qu’à exécuter les ordres, que les écoutes servent à autre chose. Le document soumis au CE assure d’ailleurs que la direction ne s’interdit pas de tenir compte des écoutes en cas de faute grave d’un salarié. Cette dangereuse dérive commence à poser de sérieux problèmes de respect des libertés individuelles et de qualité de vie au travail tant les moyens de flicages se multiplient. Contrôle des accès par badge, intranet, enregistrement des conversations et gestion informatisée du téléphone et des relations avec la clientèle… Il est grand temps qu’une sorte de charte des libertés soit négociée à la Société Générale avant que des abus de pouvoirs ne soient commis … la CGT ne se contentera pas à cet égard de promesses qui  n’engagent que ceux qui y croient.