PRÉRETRAITÉ A PAQUES…

Il fallait s’y attendre, la première réunion de négociation pour l’application à la Société Générale de l’accord de branche AFB pour les préretraites n’a servi que de tour de chauffe. Le DRH, Alain PY a annoncé la couleur, même en cas de signature d’accord, il n’y aura pas de départs avant la fin des opérations de passage à l’euro, c’est-à-dire le 31 mars 2002… Cette réunion du 10 juillet aura surtout servi à la direction à poser ses marques, autrement dit à situer le cadre extrêmement limité du nombre des départs qu’elle financera, au grand maximum une centaine par an entre 2001 et 2003, et pour la quasi-totalité réservés aux candidats âgés de 58 ans qui postuleront. Il faut dire que, contrairement à l’ ARPE financée par l’ UNEDIC (qui vient de se terminer), ce type de préretraite est à la charge de l’entreprise. Le créneau sera donc bien mince pour ceux qui pourront en profiter, et encore, à des conditions pas très intéressantes puisque l’indemnité compensatrice sera équivalente à environ 60% du salaire brut, à moins que la négociation ne les améliore. Pas de doute, ce ne sera pas le dispositif " lourd et massif " dont ne veut pas notre DRH. Autre frein puissant, les prévisions de départs augmentent considérablement à partir de la génération 46, jusqu’à celle de 1951. Les départs prévus iront entre 1500 jusqu’à près de 2000 chaque année dans cette période. Aux yeux de la direction, des départs en préretraites pour ces générations ne sont pas supportables s’ils sont à sa charge…Pas la peine non plus de compter sur une prolongation des dispositifs financés par l’ UNEDIC, le MEDEF ne veut pas en entendre parler, et il a le soutien des grandes entreprises pour " rééquilibrer les comptes sociaux ". C’est sur l’air de la catastrophe annoncée que nous avons entendu une nouvelle charge contre la retraite à 60 ans. En définitive, cet accord signé à l’AFB par FO et la CFTC va accoucher d’une souris, et nombreux seront les déçus parmi les quinquas. Prochain épisode le 4 septembre.

EUROSOLIDAIRES

C’est un curieux argument, la solidarité entre les personnels de la maison, que la direction emploie pour justifier le recours à des renforts des services centraux vers les back-offices des agences et des back-offices vers l’accueil clientèle pour le passage à l’Euro. Deux réunions se sont tenues avec les syndicats pour présenter l’application de l’accord de branche avant la consultation du CCE le 26 juillet. La CGT a réclamé, et obtenu plusieurs modifications importantes du document en matière de sécurité physique et pénale qui ne respectaient pas l’accord de branche. Nous avons également insisté sur la possibilité d’embauche définitive des intérimaires et CDD, sur la totalité des renforts prévus 130 000 jours/homme, ils représenteront 72 000 jours. Selon la direction du réseau, la totalité des demandes présentées par les directions des groupes a été satisfaite, elles devraient être présentées dans le détail dans les prochaines réunions de CE. Dans les moyens prévus, figure l’équivalent de 24 000 jours/homme d’heures supplémentaires, qui constitueront le gros des dérogations utilisées dans le réseau, ce qui représente tout de même près de 200 000 heures étalées sur 4 mois… Par contre, nous avons obtenu l’inscription en clair du principe du maintien des horaires d’ouverture des agences et des caisses qui ne seront pas modifiés. Concernant la question des congés et des jours RTT, la direction limite au mois de janvier la période pendant laquelle ils pourront être refusés, sauf si le fonctionnement du service n’est pas gêné ou pour raison familiale. La limite de prise des congés annuels sera reportée au 30 juin. Quant aux contreparties, elles n’encourageront sûrement pas le volontariat des petites mains appelées à la solidarité pour renforcer les bases avant clientèle si elles ne sont pas sérieusement améliorées, en particulier par l’instauration d’un plancher comme en 98. Si elles favorisaient les plus hauts salaires, alors il ne faudrait pas s’étonner d’une grève du volontariat…