Le projet 4D va prochainement être à l’ordre du jour du Comité Central d’Entreprise. Le document de présentation de la nouvelle organisation vient d’être adressé aux représentants du personnel. A la première lecture, force est de constater que ce document confirme nos interrogations. Il s’agit bien en effet d’une profonde modification de l’organisation du réseau qui passe d’un modèle structuré sur 130 groupes géographiques exerçant chacun leurs métiers à un modèle structuré par métier : 80 directions d’exploitation commerciale constituées sur 3 ou 4 ans, 5 centres de relations clientèle multimédia ayant notamment la fonction de centre d’appel filtrant, les unité commerciales regroupant plusieurs agences dont le nombre se situerait entre 300 et 350 et enfin les " services-clients " regroupant dans un délai de plusieurs années (jusqu’à 2007-2008) 250 personnes sur des pôles situés dans les grandes villes de province et en Ile de France. Maître mot du fonctionnement de ces entités, plus de productivité et de rentabilité… chaque entité se comportera comme un client/fournisseur des autres, le tout faisant l’objet de contrats de services ! Certes le souvenir du plan social 93 et de la puissante grève qui l’a accompagné a marqué les esprits : le document est très prudent sur la stratégie de migration et s’étend sur la gestion du " dispositif intermédiaire " garantissant aux 5633 personnes affectées dans les bases arrières le maintien de leur emploi localement. Cela dit, il n’y a pas que les bases arrières et 4D ne pose pas que des problèmes sociaux. Rappelons-nous qu’en 1993, l’un des motifs de l’affrontement fut le sentiment que la direction générale, qui ne jurait alors que par le développement de la banque d’investissement, risquait de casser le réseau… Cette question mérite d’être reposée aujourd’hui d’autant qu’il n’a pas été répondu aux critiques des représentants du personnel. C’est ainsi que par exemple, contrairement aux engagements pris devant nous, les appels téléphoniques de la clientèle sont bel et bien redirigés sur les centres dans les groupes tests… une procédure qui se généralise dans les entreprises et dont on a tous goûté les joies en appelant par exemple un numéro unique à choix multiples ! Pas de réponse non plus à nos critiques sur l’éloignement des centres de décisions ni sur le fait que ce modèle, déjà existant dans d’autres banques, n’a pas fait la preuve de sa supériorité. On parle beaucoup dans ce document de mutualisation des traitements et des moyens, un terme élégant pour rappeler un simple regroupement et cela aboutit, pour l’essentiel et au final, à des suppressions d’emplois. Dans ce processus, les bases arrières devenues les services clients sont les premières visées mais les conséquences sociales prévisibles vont bien au-delà tant l’organisation du travail est bouleversée : lors de l’annonce, la direction avait assuré qu’elle tiendrait compte des observations et des propositions syndicales au cours de l’élaboration du projet 4D…. pour l’instant, on ne l’a pas vérifié. Il va donc falloir que le débat qui va commencer le 27 juin au comité central aille bien plus loin que le formalisme habituel de la consultation des instances représentatives. La CGT entend bien y contribuer et associer largement le personnel à l’information et aux débats.