TOUT FLATTEUR VIT AUX DEPENS…

Les insistantes rumeurs de contacts entre BNP Paribas et la Société Générale ont donc finalement été démenties, notamment par Michel Pébereau récemment. Ceci d’ailleurs n’a nullement empêché la Tribune du 5 de broder sur une fusion d’égaux à portée de main… comme quoi la pression n’est pas prête de redescendre, et d’autant moins que la commission européenne a finalement réussi à établir un projet de directive sur les OPA. Il s’agit de faciliter des opérations transfrontières, mais aussi de favoriser les OPA hostiles. Paradoxalement, la directive octroie un droit d’information renforcée des salariés des entreprises cibles, une précaution pas très utile mais qui traduit un climat de contestation de plus en plus fort des raids meurtriers pour l’emploi. Faut-il voir dans ce changement de climat l’origine de la correction de trajectoire des banquiers français ? Les voilà pris d’une prudence plus conforme à leur métier. Désormais, les opérations transfrontières qui évitent la dangereuse question de la fusion des réseaux sont privilégiées. C’est ainsi que notre président est devenu un disciple de Beaumarchais. Interrogé au comité de groupe, il a proclamé l’ouverture de la direction générale à " des combinaisons domestiques européennes acceptables par l’entreprise et par ses salariés "… tout en refusant de flatter le ROE au profit d’une culture de développement durable. S’il n’est pas d’éloge flatteur, une telle profession de foi mérite bien un compliment. Le personnel du réseau sera pour sa part intéressé de noter que si l’ouverture des comptes jeunes et la distribution de crédit ne flattent pas le ROE , ils s’inscrivent par contre dans le développement durable.

PAN SUR LE BEC

Le conseil des prud’hommes de Paris vient à nouveau de condamner la Société Générale dans une affaire de licenciement qui remonte à Juin 98. L’affaire porte sur le respect de l’article 30 de l’ancienne convention collective devenu l’article 26. Ce rappel vient à point nommé et explique pourquoi les banques voulaient se débarrasser de l’article 30… impossible donc, y compris pour les nouveaux embauchés d’invoquer une insuffisance professionnelle qui ne soit pas dûment établie sur un motif objectif, et encore moins d’en conclure que le licenciement peut intervenir avant d’avoir proposé un nouveau poste.

 

DIRECTEUR DESHONORANT

Ancien de la DRH, conseiller prud’homme patronal de Paris, il siège encore à la commission paritaire de recours disciplinaire pour le compte de l’AFB… Sa réputation n’est pas celle d’un tendre, ce qui n’aurait pourtant pas dû le conduire à se présenter comme candidat sur une liste d’extrême droite aux élections municipales à Nogent sur Marne. Jean Couëdelo, qui s’affiche comme directeur honoraire de banque sur la liste, professe ainsi " la priorité pour les français "… une priorité qui jette un doute sur l’impartialité d’un magistrat qui représente la république. Les nombreux salariés de nationalité étrangère de la Générale apprécieront… La question se pose s’il n’est pas temps de se séparer de ses services à l’AFB, comme elle est posée au conseil des prud’hommes.