DICTATURE DES MARCHES
Les récentes déclarations de BOUTON relatives au Crédit Lyonnais ont amené les élus du CCE a interroger Citerne plus avant lors de la séance plénière du 26 avril. Celui-ci a confirmé les craintes de la direction de voir l’Etat céder les parts qu’il détient encore du Crédit Lyonnais au Crédit Agricole, constituant ainsi le 1er groupe bancaire français classé mutualiste, marginalisant aussi les 2 banques privées restantes, la SG et la BNP. Cette situation aurait entre autres conséquences, toujours selon CITERNE, de renforcer la pression des marchés qui estiment la " consolidation du secteur bancaire européen" -lire les fusions – toujours nécessaire. Actuellement, la presse internationale bruit de rumeurs mariant la SG tantôt à BSCH, tantôt à Unicredito, tantôt à ABN-AMRO…et toutes ces rumeurs " ont du sens " confirme CITERNE. A l’entendre, d’ailleurs, de telles alliances seraient peut être déjà réalisées si ces partenaires potentiels n’avaient des problèmes internes à régler d’abord. Mais pour revenir au secteur français, la SG entend bien accroître sa participation, soit pour retirer les dividendes de l’investissement, soit pour envisager une " position plus industrielle ". Et de conclure en forme de menaces que " si la BNP et la SG restaient les 2 seules banques privées du pays et si les marchés l’exigent…tout est possible. " C’est oublier un peu vite que le personnel refuse cette dictature des marchés comme il l’a déjà montré lors du raid de la BNP contre la SG il y a seulement quelques mois.
NIET !
La souffrance au travail mise en évidence depuis quelques années par d’éminents sociologues devient un véritable problème de société, si l’on en juge par le nombre croissant d’ouvrages et d’articles paraissant sur ce même thème. Stress des objectifs, méthodes de management parfois brutales, difficultés après hold-up… ce phénomène n’épargne pas la Société Générale, et une récente étude du cabinet Alpha menée dans les salles des marchés avait obligé la direction à quelques remises en ordre douloureuses. A l’issue des travaux de la commission du CHS sur ce sujet, les élus du CCE ont proposé à la direction de participer et de faciliter une enquête sur l’ensemble de l’entreprise. Réponse de PY : non –catégoriquement non ! Pourquoi ?…Parce que !
Circulez ! Y’a rien à voir. La direction se serait pourtant honorée à accepter de rechercher avec les représentants du personnel les causes et les remèdes du mal !
Encore une occasion ratée d’innover dans le domaine social, mais qu’importe, les élus ont voté le principe de cette enquête, et le bureau est maintenant chargé d’établir un cahier des charges et de trouver un cabinet d’expertise sociologique compétent.
Avec ou sans la participation de la direction, cette enquête se fera et donnera inévitablement des résultats pour peu que l’engagement de toutes les organisations syndicales soit entier.