MUTUELLE WARNING

Qui se souvient de la campagne des mutuelles de santé baptisée " Mon corps n’est pas une bagnole "… il s’agissait de protester contre la transposition d’une directive de Bruxelles visant à appliquer aux mutuelles les mêmes principes que ceux des compagnies d’assurances … sous couvert de libre concurrence. L’enjeu est en effet considérable et représente un marché de plusieurs milliards qui suscite bien des appétits. Il y a bien une spécificité mutualiste car elles sont censées avoir un fonctionnement solidaire sans but lucratif. Il a donc fallu d’âpres discussions avant que ne soit finalisé le projet d’ordonnance transposant la directive. Officiellement, la Fédération de la mutualité, à laquelle adhère notre mutuelle, est satisfaite du projet… Reste à savoir exactement qu’elles en seront les conséquences exactes au quotidien. Il y a pourtant encore de quoi s’inquiéter. Depuis plusieurs années les charges de remboursement de la mutuelle augmentent, notamment par les réduction des remboursements de la sécurité sociale, ce qui a conduit à une augmentation régulière des cotisations. Revers de la médaille, le président de la mutuelle a dû demander l’autorisation au conseil d’administration pour augmenter les cotisations car elles étaient indexées sur le point bancaire qui est resté bloqué depuis 1996 par l’AFB. Espérant certainement se libérer d’une contrainte l’obligeant à justifier chaque année la hausse des cotisations, ce dernier a proposé au cours de la dernière réunion du conseil d’administration d’indexer les cotisations, soit sur la consommation médicale, soit sur le plafond mensuel de la sécurité sociale ! C’est décidément une manie chez les présidents de nos organismes sociaux de tenter de s’affranchir du contrôle des représentants des cotisants sur leurs décisions. Quoi de plus normal pourtant que le budget, ressources et dépenses soit élaboré tous les ans sous le contrôle du conseil et de l’assemblée générale ?

LES BONS COMPTES DU CCE

Conséquence mécanique de l’explosion des rémunérations variables, c’est-à-dire des bonus, la subvention du comité central d’entreprise est en augmentation et devrait s’établir pour 2001 aux alentours de 51 millions de francs. La commission de contrôle des comptes préconise de profiter de cette manne supplémentaire pour réduire l’endettement du CCE et faire des économies sur les frais financiers… une préconisation qui ne serait pas désavouée par le ministre des finances. La commission préconise également quelques dépenses pour travaux dans les centres du CCE qui en ont bien besoin. Si on comprend la démarche d’une commission chargée des finances du CCE, on pourra quand même relever que cette gestion s’inscrit dans le cadre étriqué d’une subvention globale inférieure à 1% de la masse salariale, 0,9503% très exactement, pourcentage qui n’a pas augmenté depuis près de 20 ans. Si l’on compare ce pourcentage et les 86 millions qu’il représente à certains éléments de rémunérations qui chiffrent en milliards, on se dit que les moyens sont encore bien chiches. Les besoins sont pourtant loin d’être satisfaits et cette année encore, il y aura de nombreux refus face à l’augmentation des demandes d’inscriptions dans les centres du CCE.