LESLIE ET LES ROMAINS

Sous le titre " Bagarre de Gaulois ", Leslie de Quillacq, ci-devant journaliste à la Tribune, résume les impatiences des marchés en ces jours de publication de résultats mirobolants pour les banques. Réclamant rien moins que la mise en vente du Lyonnais à la Société Générale ou à BNP-Paribas, elle perçoit d’importantes synergies possibles dans la banque de détail et aussi la perspective d’une empoignade générale incluant le Crédit Agricole, ALLIANZ et BBVA… Ce serait, selon ses vœux, une petite bagarre comme les gaulois les aiment ! En quoi la ci-devant se trompe, car c’est l’invasion romaine qui a transformé la Gaule en province marchande et d’un point de vue historique, ce sont plutôt les romains qui sont les pères d’affrontements mercantiles. Il n’en reste pas moins que la pression augmente au fur et à mesure que s’éloigne la bagarre de 99 et que depuis, aucune mesure efficace n’a été prise par les pouvoirs publics pour empêcher que le secteur bancaire français ne soit l’objet d’appétits et de l’appât de gains immédiats. Nous ne devrons compter encore une fois que sur nous-mêmes.

AGACEMENT PRESIDENTIEL

Venu plancher devant le comité central d’entreprise le 7 mars, le président a perpétué la tradition solidement établie qui consiste à " relativiser " les bons résultats communiqués à la presse et aux marchés, en gros, il faut continuer à serrer les boulons… Il était d’ailleurs prévu dans la foulée de consulter le CCE sur une série supplémentaire de restructurations dans le réseau. Sur la question de l’emploi 2001 toutefois, la CGT s’est abstenue plutôt que de voter contre les prévisions dans la mesure où elles prévoient un renforcement significatif même si, encore une fois, le réseau aura la portion congrue. Nous pensons d’ailleurs que les besoins sont sous-estimés et que les prévisions devront être dépassées pour faire face à la charge de travail et aux 35 heures… ces 35 heures toujours autant vilipendées par notre PDG qui semble cependant avoir perdu espoir sur un retour en arrière après 2002 ! Ce n’est d’ailleurs pas le seul sujet d’agacement de Daniel Bouton, qui a menacé de revenir à une consultation formelle une fois les projets bouclés si les élus continuaient à le harceler de questions sur le projet 4 D. Il s’agirait donc d’un projet ouvert qui n’est qu’au stade de la réflexion. Rappelons que l’unité de base ne serait plus le groupe et que l’organisation pourrait varier d’un endroit à l’autre… dont acte, on peut admettre que le projet n’est pas ficelé… Ce qui ne signifie pas qu’il ne soit pas dangereux ! A cet égard nous n’avons aucune garantie sur les nombreuses questions posées et ce qui ressemble tout de même beaucoup à une centralisation du réseau avec la création de plateformes régionales spécialisées, que ce soit dans le multimédia ou le contentieux. Cela ne signifie pas non plus que la stratégie soit originale ; ce type d’organisation, les projets de filialisations des branches d’activités… C’est aussi dans les tuyaux au Crédit Lyonnais et à BNP-Paribas ! Tout ceci laisse penser que ficelé ou pas, 4D est une ficelle un peu grosse et que l’agacement du Président ne traduise surtout son inquiétude des réactions à venir…

CAS PAR CAS

Il a suffit que ce soit un représentant CFDT qui la demande en premier pour que l’ouverture d’une négociation sur le temps partiel soit sèchement refusée par Alain PY au cours de la réunion du CCE. Question de principe semble-t-il, compte-tenu d’imbroglio juridique en perspective. Les questions sont donc reportées à juin, date prévue dans l’accord pour la réunion de la commission de suivi et à 2002 pour la négociation d’un nouvel accord sur le temps partiel. En attendant, la DRH se contentera de traiter les dossiers au cas par cas, n’hésitez donc pas, nous nous ferons un plaisir de transmettre…