CONSIDERABLE

Le moins que l’on puisse dire, c’est que notre Président ne parie pas sur l’exception française. Le MEDEF ayant tendance à se substituer à la droite parlementaire, Daniel BOUTON se situe clairement dans le triomphe prochain du modèle économique libéral et parie donc sur la fin des 35 heures d’ici 2002. Fort heureusement cette hypothèse dépend moins de lui que celle concernant ce qu’il appelle la " consolidation européenne ". Autrement dit, si personne ne connaît l’échéance et la forme exacte, il est de ceux qui sont convaincus qu’il ne restera que quelques banques au niveau européen…et cela nous concernera : " il y aura d’ici 3 à 6 ans un mouvement considérable à la Société Générale " a-t-il prédit devant les représentants syndicaux nationaux qu’il recevait le 14 novembre. Qu’on se le dise, les partenariats avec BSCH ne sont qu’une phase transitoire. Sur le programme 4D, il s’est voulu rassurant en affirmant que nous étions consultés sur un projet qui n’était pas finalisé, et dont l’objet était d’adopter notre activité dans la banque de détail aux nouveaux comportements de clientèle. Ce n’est pas une restructuration type 93 a-t-il affirmé et l’objectif n’est pas de faire des économies d’emploi. Les inquiétudes que peut susciter le projet sont cependant loin d’être levées. L’outil de gestion informatisé, clé de voûte de 4D, n’existe pas et l’ancien expert du Comité Central d’Entreprise, consulté par la CGT, confirme notre critique ; 4D est un projet qui est défensif et beaucoup inspiré par les structures de la concurrence… un modèle qui n’a pas fait preuve de supériorité sur celui de la Société Générale ! C’est d’autant plus dérangeant que Daniel BOUTON a annoncé ses excellents résultats, aussi bien cette année que dans la conjoncture moins favorable qu’il prédit pour les prochaines années, ce qui permet de réviser à la hausse les objectifs. Le coût des 35 heures et de 4D sera épongé sans difficulté selon lui… en gros aussi bien SGIB que le réseau devront continuer la course au ROE avec la joyeuse perspective d’être ainsi déclarés prêts à consommer d’ici 2-3ans ! Ce plan de marche risque pourtant d’être sérieusement perturbé, notamment par l’aspect social des conséquences des projets 4D. Les regroupements prévus dans le cadre de la mise en place d’unités d’exploitation supposent beaucoup de mouvement et de mobilité. C’est pourquoi il peut y avoir d’ici 3 ans un mouvement considérable à la Société Générale effectivement… mais pas forcément celui qu’imagine Daniel BOUTON !

RISQUE CALCULE

Rien n’y aura fait. Le CCE a été consulté sur la mise en place d’une part variable de rémunération versée à compter de mars 2001 qui se substituera au défunt CGU. La CGT, considérant que la part variable de rémunération représentant 20% de la masse salariale a atteint un maximum critique, avait demandé que la Direction ne passe pas en force au CCE. Réponse de PY : " Entre le risque de ne pas satisfaire les salariés et le risque d’un contentieux avec la CGT, je choisis… " Parce qu’il est évident selon lui que ce sont les salariés qui réclament cette prime à la tête du client, plutôt que la reconnaissance dans un salaire de leur qualification… A chacun donc de calculer son risque, cette part variable qui ne fait l’objet d’aucun accord et n’a aucun fondement objectif est illégale et il ne faudra pas venir se plaindre des lenteurs de la justice comme ce fut le cas à propos de l’accord AFB/SNB de janvier 99 annulé en mai 2000.