MEMOIRE
Il ne sera pas dit que l’anniversaire d’août 44 passera aux oubliettes. Fidèle à sa tradition amnésique, la communication officielle de la Société Générale publie de son côté dans le numéro de juillet de Sogéchos un article sur … l’entre-2-guerres ! Et pour en savoir plus recommande une trilogie d’un professeur bordelais. Mais si vous voulez vraiment en savoir plus sur les hommes et le comportement des banques, nous vous recommandons plutôt 2 ouvrages : " Industriels et banquiers sous l’occupation " d’Annie Lacroix-Ruiz chez Armand Colin et " la banque sous l’occupation " de Claire Andrieu aux presses de la fondation des sciences politiques … où l’on remarquera, entre-autres, la participation de la Société Générale à l’aryanisation (c’est-à-dire l’exclusion de tous les dirigeants et la spoliation des actionnaires d’origine juive) de la Compagnie Française des Pétroles au cours de l’assemblée générale extraordinaire du 24 décembre 1940. CFP devenue plus tard, Total, puis Total Elf… dont notre actuel Président est administrateur… Quelle fidélité !
LES COPAINS D’ABORD
Soulignons toutefois que vu son âge, Daniel BOUTON n’a strictement aucun rapport avec cette époque, mais notre mauvais esprit observera quand même son sens aigu de la caste à laquelle il appartient puisqu’il est justement allé recruter chez Elf le nouveau secrétaire général adjoint, Patrick Suet, qui risquait de se retrouver chômeur après la victoire de Total … entre anciens du cabinet d’Alain JUPPE puis d’Edouard BALLADUR, ils vont pouvoir être assez nombreux pour organiser un tournoi de golf.
LA REFONDATION PLOMBEE
Après les déclarations tonitruantes du baron Ernest, il semble bien que l’offensive du MEDEF rencontre plus de résistance que prévue sur l’UNEDIC. Il est désormais clair que les 2 syndicats signataires devront tenir compte des critiques du gouvernement et que le patronat ne pourra obtenir la satisfaction de ses 2 principaux objectifs : récupérer pour son compte la quasi-totalité des excédents, et mettre en place le PARE, du moins dans une formule qui puisse exclure du régime ceux qui le refuseraient. La situation n’est guère meilleure sur les autres " chantiers " ouverts : dialogue social, négociation collective et santé au travail. Après l’AFB, contrainte de signer une convention collective très éloignée de ses objectifs, le MEDEF pourrait bien faire la même expérience dès lors qu’il tente d’obtenir des confédérations ce que l’AFB n’a pas obtenu des Fédérations de la Banque. C’est dans un contexte nouveau que va s’ouvrir la rentrée sociale qui approche, et notamment pour la Société Générale, la conclusion des négociations 35 heures ; voilà qui devrait l’encourager à rechercher un large accord plutôt que de tenter la méthode MEDEF.