LA MEMOIRE COURTE

En principe, un accord signé par un seul syndicat, malgré l'opposition des autres, ne devrait pas entrer en application, c'est un principe de la loi, et il est juste. On pourrait se souvenir d'ailleurs que cette signature a provoqué beaucoup de remous et qu'il y a peut, les protestations étaient nombreuses quant aux conséquences fâcheuses de cet accord. C'était notamment le cas à la Société Générale au sujet des fameux 12 jours d'entreprise que la Direction entendaient transformer pour une part en minutes ainsi que du travail les jours fériés, ou bien du paiement des heures supplémentaires etc… Bref la justice a mis du temps à faire respecter le droit, comme toujours, mais elle fait appliquer un principe juste et la réaction des signataires est à la mesure de leur inconséquence. Ils n'auraient pas dû appliquer de force cet accord, et ce n'est pas en pratiquant la politique du fait accompli que l'on démontre son sens des responsabilités. Nous voilà donc revenu à la case départ, ou 35 heures font 4 heures de moins par semaine, et non pas 2 comme dans l'accord annulé. Encore un point important oublié... Un point qui va constituer un puissant accélérateur pour les négociations, car désormais, sans accord d'entreprise, les banques doivent payer depuis le 1er février ces 4 heures hebdomadaires supplémentaires. Même payées à 110%, cela représente un puissant encouragement pour les directions à signer un bon accord ! La Générale, qui traînait en attendant tranquillement la fin de l'année va devoir accélérer le rythme, car elle doit déjà un peu plus d'un demi mois de salaire à chacun. Après les déclarations fracassantes et catastrophistes, il faudra bien reprendre les négociations. Aussi bien sur cette question que sur celle des préretraites car les raisons économiques qui les rendent nécessaires n'ont pas disparu. L'annulation de l'accord donnera plutôt une seconde chance à cette négociation, car, comme nous le soulignions dans nos infos de la semaine dernière, le projet AFB allait tout droit à l'échec ! Mais les français ont la mémoire courte, à ce qu'on dit…

 

BILAN SOCIAL

Au cours de cette session, le CCE a planché sur le - mal nommé - bilan social 99. La DRH y a décelé (le croiriez-vous ? ) de nombreux motifs de satisfaction… l'augmentation des effectifs de 31 213 à 31 398 unités, le fort recrutement , le rééquilibrage femmes hommes, l'augmentation moyenne des salaires de 0,5 % , etc…La direction oublie de dire que si le recrutement a été rendu possible, c'est souvent grâce à des mesures dont aujourd'hui le MEDEF ne veut plus . Côté emploi , c'est passer sous silence ou presque l'usage illégal et abusif à l'intérim, observé particulièrement à INFI. Enfin, côté salaires on côtoie carrément l'inqualifiable. Même en réunion des directions, PY n'a pas osé aborder ce sujet. Et pour cause, comment expliquer à ce parterre que les 10 plus hauts salaires ont doublé en 3 ans pour atteindre la somme inimaginable de 14 millions de francs pour un seul individu. Comment expliquer à un de ces directeurs à qui on demande tous les efforts, qu'un seul de ces individus gagne en 1 an ce que son travail lui rapportera en 16 ans ? Quant à un ancien classe 4, c'est 64 ans qu'il devrait travailler pour prétendre à un tel revenu … Social ? Vous avez dit social ?