EXTREME LIMITE

Après 3 journées de négociation marquées par la pression des salariés, la commission paritaire du 17 a tourné court vers 18 heures. Les déclarations fracassantes du Président-retraité de l’AFB, Michel Freyche à LCI, avait donné le ton le 16 au soir : nous allons remettre un texte définitif et non amendable demain, ce sera ça ou le protocole social ! Chantage inacceptable dans une négociation par les fédérations bien sûr, d’autant plus qu’il restait de nombreuses divergences de fond à résoudre avant même de revoir les ambiguïtés du texte. Au nom de quoi accepter un texte déclaré définitif le 17 au soir de manière tout à fait arbitraire et dans une précipitation telle que l’AFB elle-même était incapable d’interpréter précisément certaines de ses rédactions ? le communiqué interfédéral lu en fin de séance marque le refus de l’oukase et la fin du rêve des faucons de l’AFB. Verrons-nous à nouveau reparaître l’ineffable " Demain la banque " pour nous expliquer que si nos garanties sociales risquent de disparaître, c’est la faute des syndicats qui sont responsables de la dénonciation de la convention collective, qui n’acceptent pas la modernisation du congé maternité par sa réduction de 38 jours ? Les gros bras de l’AFB ont misé sur le chantage et ont rêvé d’une convention croupion signée à minima… Ce sera une convention collective digne de ce nom négociée et signée avec les 5 fédérations. Quant au chantage au protocole social, il ira à sa place, dans les poubelles de la petite histoire. Les 5 fédérations ont donc prévu de se retrouver Mercredi 22 après avoir consulté leurs instances en début de semaine. Elles prendront alors les initiatives qui s’imposent et qui feront du pari des faucons de l’AFB un pari dangereux.

LES NOUVELLES DU FRONT

La communication institutionnelle SG semble avoir du mal à concurrencer les infos continues que les syndicats ont voulu donner aux fils des négos pour que chacun puissent y jouer son rôle. Ainsi cette semaine, notre DRH maison a voulu calmer l’inquiétude montante, non pas sur le fond mais en publiant un communiqué le 14 annonçant la signature imminente d’un accord salarial qui fut signé le 16 ! Quel intérêt si ce n’est d’apaiser les esprits à la veille de l’appel à la grève des 15, 16 et 17 décembre ?

Enfin, et parce que le monde n’est pas aussi rose que voudrait le laisser croire la prose de la DRH, la semaine a été marquée par la mobilisation…dont les chiffres et les formes varient selon les régions. Dans notre petit tour de France, et sans rappeler tous les endroits ou la grève fut reconduite (Béziers, Perpignan, Valence, Arras, …) et les débrayages divers, il faut noter quand même : l’occupation tournante de Rennes, la pagaille semée dans toutes les agences de Lille, l’occupation des locaux à Valence, etc. Les événements de Lille et de Rennes ont même valu une descente de la Maréchaussée…Certainement moins violente quand même que la charge de CRS devant les manifestants qui attendaient le 17 devant l’AFB les dernières nouvelles des négociations !

Mais la perle de l’originalité revient à nos collègues de Nantes qui ont choisi de déposer un exemplaire de notre convention au grenier du siècle. Ainsi, si dans 100 ans, vos arrières-arrières-petits enfants se posent la question de savoir comment vous viviez, ils pourront toujours aller en pèlerinage à Nantes et voir le dernier exemplaire de notre convention.