SOLUTION INTELLIGENTE

C'est la grande indignation qui a accueilli l'initiative du CECEI, c'est à dire des pouvoirs publics, de reporter l'agrément à la surenchère de la Générale et de préconiser "une solution différente de SG-Paribas et SBP"… Indignation des investisseurs et de leurs porte-parole habituels qui fustigent l'intervention de l'Etat dans une bataille boursière prometteuse de gains substantiels tout autant que spéculatifs… Indignation de l'association Tuloup qui dénonce "une énorme erreur qui bafoue l'intérêt des actionnaires"… Indignation sélective que nous ne pouvons partager. Toute tardive qu'elle soit, la décision des pouvoirs publics a le mérite de stopper la mécanique des surenchères et de ne pas laisser les marchés arbitrer. Dès le début, tous les syndicats se sont inquiétés que le sort des banques, que notre avenir, dépendent des marchés. On comprendrait difficilement que lorsqu'une porte s'ouvre, on la referme pour des motifs dignes d'une cour de récréation. Prompt à dégainer, le conseil d'administration a revoté dès le 24 pour SG-Paribas et sa surenchère de 10 milliards… une surenchère en cash conçue pour re toquer la BNP comme l'a précisé Yves Perrier au cours d'une réunion de personnel le 25 à la Défense. Oui, mais justement, qui va payer le cash équivalent à 1 an de frais de personnel ? N'aurait-il pas mieux valu que ce conseil précise quelle "solution différente" pourrait être négociée et que 10 milliards cash ne tombent pas rôtis dans le bec d'actionnaires qui n'ont fait que d'ouvrir la bouche pour ça ? Il faut dire que de son côté, Pébereau s'accroche lui aussi à son projet SBP, et que le gouverneur de la Banque de France n'inspire pas un sentiment d'impartialité depuis le début de cette affaire. Il est clair qu'une alternative ne peut pas répondre aux mêmes conditions que le projet SBP affichait : un champion français qui répond aux espoirs de plus-values des marchés anglo-saxons, et l'on peut craindre que Mr Trichet penche pour un machin genre SBP bis. Mais ce n'est pas une raison pour renoncer, car l'arbitrage des marchés, c'est forcément en faveur du capital et au détriment du travail !!! Daniel Bouton a fait un passage éclair à la réunion de personnel du 25 à la Défense pour dire, entre autres, qu'il chiffrait à 3% les chances d'une "solution intelligente". Faut-il en conclure que 3% c'est zéro, et agir en conséquence comme l'a fait le conseil d'administration ? Ou bien faut-il conclure à l'incapacité de ce même conseil à être intelligent pour proposer cette solution ? La CGT préconise depuis le début une alternative fondée sur des partenariats et des participations croisées… au début une idée qui faisait sourire, même au ministère des finances. Aujourd'hui, existe-t-il une autre solution intelligente ? Bouton a invité les syndicats à une rencontre le 30, nous sommes curieux de lui poser la question ainsi que celle concernant les conséquences exactes du financement de la surenchère.

CONVENTION COLLECTIVE

Le projet de convention collective rédigé par l'AFB est parvenu aux fédérations. Pour l'essentiel, il s'agit du projet rédigé des positions développées par l'AFB depuis juin… 98 ! Bientôt sur le site CGT Internet, le texte intégral sera diffusé et commenté par les fédérations qui préparent une déclaration commune pour la paritaire, suite la semaine prochaine…