LE FAIT DU PRINCE

Les négociations salariales se suivent et se ressemblent. Comme l'année dernière, une prime de 22% du brut avec un plancher de 2.400 Frs soldera les comptes. Le montant sera versé fin janvier en même temps que le complément de gratification dont l'arbitraire continue lui-aussi. Ceci n'empêche nullement, PY, le Directeur des Ressources Humaines de revendiquer cette politique salariale en méprisant le "souci égalitariste" des syndicats. Digne de la monarchie absolue et de son système de "pensions", cette politique de bonus, stocks-options, compléments salariaux divers est tout aussi opaque. La direction a finalement refusé la demande de la CGT de fournir les différents montants. La transparence est pourtant la moindre des choses lorsque l'on revendique le droit de donner beaucoup à quelques uns : rappelons que ces sommes représentent maintenant dans les 20% de la masse salariale conventionnelle ! C'est d'un tout autre effort de clarification et de "moralisation" de la politique salariale dont nous avons besoin. Les privilégiés étant par nature beaucoup moins nombreux que les laissés pour compte, cette politique commence à faire des mécontents. Le personnel de Marseille Canebière a débrayé le 12 janvier pour protester contre la baisse du complément de grats annoncée au CE... mais c'est la nature même du système qui est en cause ! Il est vraiment regrettable que dans ce domaine, l'absence d'unité syndicale permette à la Direction d'avoir les mains libres. En définitive, FO et le SNB ont signé comme l'année dernière.

PAVE DANS LA MARE

L'accord signé à EDF sur les 35 heures a déchaîné la droite, le patronat et les habituels gouroux de la presse économique. On comprend pourtant la satisfaction des syndicats d'EDF et de ses 140.000 salariés : 20.000 embauches dont 20% parmi les jeunes non titulaires du bac, une création nette de 3 à 5000 emplois, le maintien du salaire... l'accord valable 3 ans s'appliquera au plus tard le 1er octobre prochain... si l'argent du contribuable sert vraiment l'emploi, pourquoi pas? Rien à voir avec les milliards engloutis à fonds perdus d'aides versées depuis des années sans contrepartie. Il faut d'ailleurs ramener les choses à leur juste proportion. 500 à 600 millions d'aides, c'est la même aide que celle attribuée à n'importe quelle entreprise, proportionnellement, c'est moins que le milliard de réduction de l'impôt sur les stock-options attribuées à 12000 privilégiés ; c'est le même montant que celui des bonus attribués à 2500 bénéficiaires à la Société Générale... dans la mare aux canards des accords de branche péniblement arrachés par le MEDEF pour imposer sa loi, on comprend que l'accord EDF éclabousse tel un pavé !

COMPTES D'ANDERSEN

52 missionnaires du Cabinet Arthur Andersen ont débarqué à OPM sur demande expresse du Président pour régulariser les suspens au 31 décembre... on joue actuellement les prolongations à grand frais de mission, le personnel SG réquisitionné pour la circonstance est surchargé, ce qui provoque de nouveaux retards et de nouveaux suspens. C'est ce qu'on appelle se mordre la queue. Brillante illustration des résultats de la réduction des effectifs, cette situation ne fera pas que des mécomptes : pendant ce temps, le compteur d'Arthur Andersen tourne...